Les choses se résumaient à une simple aventure entre deux adultes qui ne cherchaient qu'à passer un bon moment, qui s'abstenaient d'échanger noms, numéros de téléphone et espoirs stupides et se quittaient enchantés l'un de l'autre..
Une aventure que son caractère éphémère rendait plus excitante. Ce n'était que du sexe, dépouillé des niaiseries romanesques auxquelles s'accrochaient d'autres femmes afin de jouer les prolongations.
Un rêve incroyablement délicieux, qui avait paru réel, chaud, palpable comme si ce n'étaient pas ses mains à elle qui la touchaient, mais celles de quelqu'un d'autre ; comme si ce n'était pas un oreiller qui était pressé contre son corps, mais des muscles et des membres fermes. Le pouvoir qu'avait le cerveau de rendre un fantasme aussi convaincant était stupéfiant. Aucun de ses rêves précédents n'avait eu cette puissance.
Les gens vraiment déprimés ne se suicidaient pas. Ils étaient trop léthargiques pour passer à l'acte. Le danger survenait lorsqu'ils commençaient à émerger de la dépression et que l'envie de faire quelque chose les reprenait. Trop souvent, ils tentaient alors de se supprimer.
Quels que soient les aléas de sa vie privée qui lui avaient permis de traîner dehors la veille, ils arrivaient à leur terme. Minuit avait sonné, et elle ne laisserait pas derrière elle de pantoufle de vair.
On quitte le foyer familial, on mène sa vie, on se débrouille seul... mais dès qu'on revient, on redevient un enfant qui doit respecter le couvre-feu et répondre à une centaine de questions à peine la porte d'entrée franchie. Peu importe l'âge qu'on a, les parents tiennent à rester des parents et refusent d'admettre qu'on se débrouille très bien sans eux.