J'ai lu sans déplaisir ce roman - un de plus-qui imagine la survie de deux soeurs orphelines, dans une maison isolée au coeur de la forêt californienne, après une "apocalypse " assez soft, plutôt une lente érosion, paralysie, désagrégation, destruction de tout ce qui faisait tourner l'économie libérale américaine.
J'ai seulement trouvé l'entrée en matière fort lente, et ne me suis vraiment intéressée au récit qu'à partir du moment où chaque soeur lâche enfin son garde-fou particulier-la danse pour l'une, les livres et la préparation au concours d'entrée de Harvard pour l'autre.- pour affronter enfin, frontalement, mais pas toujours en phase l'une avec l'autre, la nécessité de survivre, au lieu d' espérer un retour à la normale qui ne viendra plus.
Survie qui ne peut se faire qu'en fonction de la nature.
Elles tentent d'abord de l'apprivoiser - potager, conserves, cultures.. -, puis y renoncent et entrent en sauvagerie comme on entre en religion.
Est-ce la lenteur du début? Ou le peu d'attachement que j'ai ressenti pour la narratrice, cette intello psycho-rigide qui ingurgite lettre après lettre les mille rubriques d'une encyclopédie, ou pour sa soeur, cette obsessionnelle des jetés, des piqués, et des sauts carpés? Sont-ce les prudences du livre qui ne se jette pas dans le conte fantastique mais flirte avec lui, au prix de quelques invraisemblances, dès lors dérangeantes, dans ce parti-pris de réalisme? Est-ce le côté très discrètement "new age" qui m'a indisposée? Je n'ai pas marché autant que je l'aurais voulu...
Je crois plus simplement qu'il y a des lectures après lesquelles lire autre chose est difficile.. .et j'aurais mieux fait de prendre un vieux polar des familles après
le Lambeau de
Philippe Lançon. ..
Pour le roman post-apocalypse , mon cauchemar préféré est Terminus radieux de Volodine. Et pour la survie en milieu naturel, Into the Wild reste pour moi inegalé...et de loin le plus lucide quant à nos chances d'y arriver...