En Orient l’idée de la non « séparativité » est inculquée avec persistance depuis l’enfance comme l’est en Occident l’idée de rivalité. L’ambition personnelle, les sentiments et désirs personnels, ne sont pas encouragés à devenir aussi impérieux. Quand le terrain est naturellement bon, il est cultivé dans la bonne voie et l’enfant devient un homme en qui l’habitude de la subordination du soi inférieur au Soi supérieur est forte et puissante.
Il est facile de devenir un théosophe. Toute personne possédant des capacités intellectuelles moyennes et une tendance vers la métaphysique, menant une vie pure et désintéressée et trouvant plus de joie à aider son semblable qu’à en être aidée ; quiconque est toujours prêt à sacrifier sa propre satisfaction pour l’amour des autres, et aime la Vérité, la Bonté, la Sagesse pour elles- mêmes et non pas pour le bénéfice qu’on en peut retirer est un théosophe.
Mais c’est une toute autre chose que d’entrer dans le Sentier qui conduit à la connaissance de ce qu’il convient de faire, ainsi qu’à la véritable distinction entre le bien et le mal; un Sentier qui conduit aussi l’homme vers ce pouvoir à l’aide duquel il peut faire le bien qu’il désire faire souvent même sans avoir l’apparence d’accomplir le moindre effort.
L’occultisme n’est pas la magie. Il est comparativement facile d’apprendre l’usage des charmes ou le moyen de se servir des forces subtiles, quoique encore matérielles, de la nature physique ; les pouvoirs de l’âme animale dans l'homme sont vite éveillés ; les forces que son amour, sa haine ou sa passion peuvent mettre en action sont promptement développées. Mais ceci est de la magie noire — sorcellerie. Car c’est le motif et le motif seul qui fait que l’exercice quelconque du pouvoir devient de la magie noire (malfaisante) ou de la magie blanche (bienfaisante). Il est impossible d’employer des forces spirituelles s’il reste dans l'opérateur la moindre teinte d’égoïsme.
Un grand nombre de personnes désirent recevoir un enseignement pratique de l'occultisme. Il devient donc nécessaire d’établir une fois pour toutes :
a) La différence essentielle qu’il y a entre l’occultisme théorique et l’occultisme pratique ; ou ce qui est généralement connu d’un côté sous le nom de Théosophie, de l’autre sous celui de Science Occulte;
b) La nature des difficultés inhérentes à l’étude de cette dernière.
Pour donner une idée approximative des conditions seules dans lesquelles l’étude de la sagesse divine peut être poursuivie avec sécurité, c’est-à-dire sans le danger que la divine magie fasse place à la magie noire, une page a été extraite des « règles privées » que possède chaque instructeur en Orient. Les quelques passages qui suivent sont choisis parmi un grand nombre et expliqués l’un après l’autre.
Conférence Madame Blavatsky - partie 6