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Citations sur En avoir ou pas (31)

Il n'avait nul besoin de se tracasser pour ce qu'il avait fait aux autres, ni pour ce qu'il leur était arrivé à cause de lui, ni pour la manière dont ils terminaient leur existence. […] Cela ne le tracassait pas. Il fallait qu'il y eût un perdant et seules les poires se faisaient de la bile.
Non, rien ne l'obligeait à penser à eux, ou aux sous-produits des heureux coups de Bourse. On gagne : il faut bien que quelqu'un perde, seules les poires se font de la bile.

Troisième partie, Chapitre XVI.
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Il en était qui faisaient le grand saut du haut de la fenêtre de l'appartement ou du bureau ; d'autres se laissaient aller en douceur dans de petits garages pour deux voitures en laissant tourner les moteurs ; d'autres utilisaient la coutume du pays, le Colt ou le Smith et Wesson, ces instruments perfectionnés qui vous soulagent de l'insomnie, suppriment le remords, guérissent le cancer, évitent la banqueroute et trouvent une issue aux situations intolérables par la simple pression d'un doigt ; ces admirables instruments américains, si peu encombrants, d'un effet si sûr, si parfaitement conçus pour mettre fin au rêve américain lorsqu'il se transforme en cauchemar, leur seul inconvénient : le gâchis qu'ils font et que la famille est obligée de nettoyer.

Troisième partie, Chapitre XVI.
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« Pourquoi on n'a pas stoppé quand ils ont commencé à tirer ? »
L'homme ne répondit pas.
« La vie d'un homme vaut donc pas plus qu'une cargaison d'alcool ? »

DEUXIÈME PARTIE, Chapitre I.
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« C'est bon, monsieur Sing, dis-je. Amenez la suite. »
Il met la main à sa poche, sort l'argent et me le tend. J'allonge la main et lui attrape le poignet qui tenait le rouleau et juste comme il venait à moi, là sur le plancher de l'arrière, de l'autre main je le saisis à la gorge. Je sens le bateau démarrer puis l'hélice brasser l'eau comme il virait et j'étais fort occupé avec M. Sing, mais je voyais le Cubain debout à l'arrière, la godille dans les mains, au moment où le bateau partait vers la pleine mer, en dépit des bonds et des culbutes auxquels se livrait M. Sing. Il faisait plus de bonds et de culbutes qu'un dauphin au bout d'une gaffe.
Je lui retourne le bras derrière le dos et je tire dessus mais je devais y aller trop fort car je le sens venir tout seul. Au moment où il casse, M. Sing fait entendre un drôle de bruit et s'affale en avant, moi le tenant toujours à la gorge et tout, et me mord à l'épaule. Mais aussitôt que je sens le bras mollir tout d'un coup, je le lâche. Il ne pouvait plus lui servir et comme ça je pouvais lui prendre la gorge à deux mains. Eh bien, mes enfants, le M. Sing s'est aplati comme un poisson, sans blague, avec son bras déglingué qui ballotait. Mais je le hisse sur les genoux, mes deux pouces profondément plantés de chaque côté de son tuyau d'orgue, et je fais basculer tout le truc en arrière jusqu'à ce que ça craque. Et n'allez pas croire que ça ne s'entend pas, quand ça craque, en plus.
Je le maintiens une seconde dans cette position, ensuite je l'étends en travers de la poupe. Il était là couché, le visage tourné vers le ciel, tranquille, dans ses beaux habits, les pieds dans le cockpit ; je le laisse là.
Ramassant l'argent tombé sur le plancher du cockpit, je sors sur le pont, j'allume la lampe de l'habitacle et je le compte. Après quoi je prends le gouvernail et je dis à Eddy d'aller sous l'arrière me chercher des morceaux de ferraille qui me servaient de corps mort quand on allait pêcher dans les hauts-fonds ou sur des rochers où je n'aurais pas voulu risquer de perdre une ancre.

Première partie, Chapitre IV.
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« Écoute, il me dit. Tu te fais sept dollars et demi par semaine. T'as trois gosses à l'école qui ont faim à midi. T'as une famille qu'a des tiraillements d'estomac et je t'offre une chance de faire un peu d'argent.
— T'as pas dit combien. J' veux bien courir des risques, mais ça se paie.
— Il n'y a plus grand-chose à gagner à l'heure actuelle, quel que soit le genre de risque qu'on prend, Al, il me fait. Regarde-moi, tiens. Je me faisais trente-cinq dollars par jour pendant la saison, à emmener des gens à la pêche. Et voilà que je prends une balle dans la peau, que j'y perds mon bras et mon bateau, et à faire quoi ? À trimbaler un lot d'alcool qui vaut à peine le prix de mon bateau. Mais moi je te le dis, mes gosses auront pas de tiraillements d'estomac et je vais pas aller creuser des égouts pour le gouvernement pour un salaire qui ne me permettra pas de leur donner à bouffer. D'ailleurs je ne pourrais plus creuser maintenant, je ne sais pas qui a fait les lois, mais tout ce que je sais c'est qu'il n'y a pas de loi qui vous oblige à crever de faim.
— Je me suis mis en grève contre les salaires, je lui dis.
— Et tu as repris le travail, il me fait. On a dit que vous faisiez grève contre la Caisse de secours. T'as jamais demandé de secours, t'as jamais demandé l'aumône ?
— Il n'y a pas de travail, je lui réponds. Y a pas de travail qui soit payé décemment nulle part.
— Pourquoi ?
— Je n'en sais rien.
— Moi non plus, il fait. Mais tant qu'il y aura des gens qui auront à bouffer, ma famille aura à bouffer. Ce qu'ils veulent, c'est vous faire crever de faim, pour vous forcer à foutre le camp d'ici, de façon à brûler les bicoques, construire de beaux immeubles et en faire une ville touristique. »

Troisième partie, Chapitre I.
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— Cet homme est un bootlegger, n'est-ce pas ?
— Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
— Il y a probablement une récompense pour celui qui le prendra ?
— Ça m'étonnerait.
— Il viole la loi.
— Il est père de famille et il faut qu'il la nourrisse et qu'il bouffe. Je me demande sur le dos de qui vous bouffez, vous ? Et comment vous voulez qu'on bouffe ici quand les employés de l'administration à Key West sont payés six dollars et demi par semaine ?
— Il est blessé. Cela signifie qu'il a eu des histoires.
— À moins qu'y s' soit fait ça lui-même pour s'amuser.
— Épargnez-moi vos sarcasmes. Vous allez nous conduire à ce bateau et nous allons nous emparer de cet homme et faire saisir son bateau.

Deuxième partie, Chapitre II.
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"He! cria captain Willy à l'autre bateau. Ne vous faites pas voir.
- Comment, comment, dit Harrisson d'un ton irrité.
- Taisez-vou, dit captain Willy. Hé! appela-t-il. Écoutez. Rentrez en ville et tenez-vous peinards.Vous occupez pas du bateau. Il sera pris de toute façon. Planquez votre camelote et rentrez en ville. J'ai là un type à bord, un genre de mouchard de Washington. Plus important que le président, qu'il dit. Il veut vous pincer.Il vous prend pour un bootlegger.Il a pris les numéros du bateau. Moi j'vous ai jamais vus alors je sais pas qui vous êtes. J'pourrais pas vous identifier..."
(...)
Je ne sais pas où est l'endroit où je vous ai vus, j'saurais pas retrouver mon chemin pour revenir ici.
- Okay cria-t-on du contrbandier.
- J'emmène ma grosse légume pêcher jusqu'à la nuit, cria captain Willy.
(...)
- Merci, frangin, répondit la voix de Harry"

(p.94)
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Ecoute, il me dit. Tu te fais sept dollars et demie par semaine. T'as trois gosses à l'école qui ont faim à midi. T'as une famille qu'a des tiraillements d'estomac et je t'offre une chance de te faire un peu d'argent.
-T'as pas dit combien. J'veux bien courir des risques, mais ca se paie.
- Il n'y a plus grand'chose à gagner à l'heure actuelle, quel que soit le risque qu'on prend, Al, il me fait. Regarde-moi, tiens. Je me faisais trente-cinq dollars par jour pendant la saison, à emmener des gens à la pêche. Et voilà que je prends une balle dans la peau; que j'y prerds mon bras et mon bateau, et à faire quoi? A trimbaler un lot d'alcool qui vaut à peine le prix de mon bateau. Mais moi je te le dis, mes gosses auront pas de tiraillements d'estomac et je vais pas aller creuser des égouts pour le gouvernement pour un salaire qui ne me permettra pas de leur donner à bouffer .

(pp.109-110)
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"Un homme, dit Harry Morgan, les regardant tous deux. Un homme seul a pas. Pas un homme seul à l'heure qu'il est." Il s'interrompit. " De quelque façon qu'il s'y prenne, un homme seul est foutu d'avance".
Il ferma les yeux. Il avait mis du temps à le sortir, mais il lui avait fallu toute une existence pour l'apprendre.

(p.241)
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Avec sa bicyclette, il croisa une grande femme massive aux yeux bleus et aux cheveux blonds décolorés dépassant de dessous le chapeau de feutre de son homme, qui se hâtait sur le chemin, les yeux rouges d'avoir pleuré.
(...)
Effrayante à voir, cette femme, non ? Un vrai cuirassé. Terrifiante.
(...)
La femme qu'il avait rencontrée était Marie, la femme de Harry Morgan,
qui rentrait chez elle, en revenant de chez le sheriff.

(pp.193-194)
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