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3,6

sur 693 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On savait déjà que Paris est une fête. Mais tenez-vous bien, Hemingway is back pour rajouter que le soleil se lève aussi ……. À Pampelune, si señor !

C'est une lecture euphorique où une profusion de mots fait exploser les images, l'écriture est saturée et parfois un peu dense.
Hemingway nous donne à voir en long et en large cette belle génération perdue, qui navigue en trompant l'ennui dans l'ivresse de la fête.
On fait des tournées de bars de Paris et entre deux vapeurs alcoolisées, on découvre les personnages avec toujours un peu de flou sur les bords.

Du charme de la vie parisienne aux corridas à Pampelune, on suit cette sorte de fuite en avant pleine d'amertume et de désillusions, qui fout un peu le cafard, soyons francs !

Derrière les allures grandiloquentes et guignolesques de ce roman, Hemingway nous laisse deviner la brièveté de nos vies et la fragilité de nos belles années assassinées par le temps.

Entre deux beuveries l'auteur américain glisse des notions de confiance et introduit cette vérité accablante qui consiste à comprendre qu'on a beau trouver refuge dans les paradis artificiels, on ne pourra jamais échapper à soi-même.


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Lu directement après Cent ans de solitude et L'Aveuglement, le soleil se lève aussi, première rencontre avec Hemingway, m'est apparu une oeuvre médiocre. L'histoire y est sans intérêt, les mêmes personnages tout au long du roman, absence de réflexions profondes, pas de style merveilleux. On peut pardonner cela lorsqu'on sait qu'Hemingway l'a écrit à vingt-sept ans. Or il faudrait bien voir ce roman autrement pour en ressortir la grandeur.

Que peut faire un homme au sortir d'une guerre atroce dont il fut témoin, ayant perdu toute son humanité (même sa virilité) que boire et voir la corrida allant de bar en bar, buvant en expert des liqueurs accompagnés d'amis eux-mêmes perdus et d'une femme infidèle. Pour ce héros au sort douloureux qui ne peut même pas se suicider se comportant en public en vrai stoïque impassible, le soleil se lève aussi chaque jour, le même, sans nouveau, sans bonheur, que de paradis artificiels. le style même de ce roman dénué de toutes beautés correspond avec l'intransigeance de cette époque d'après-guerre pleine de désillusions.

Les dialogues sont réalistes, ce réalisme de Hemingway dont parle Kundera dans ses Testaments trahis, ce réalisme qui peint merveilleusement le moment présent, les dialogues dans un présent insaisissable. Par ailleurs, le lecteur ressent parfaitement cette monotonie et cet ennui des personnages.

En somme, il s'agit ici d'une lecture qui n'est pas du tout agréable, mais je crois que la lecture comme l'écriture est un acte qui n'a rien d'agréable, elle est comme un médicament, amer mais salutaire.
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Sec. Decharne. Cassant. Mais pas dessechant pour autant. Bien au contraire.
Sec comme un jerez bien sec, une "manzanilla". Mais il ne boit pas de jerez en Espagne, si deja, du brandy de jerez, du Fundador. Apres quelques bouteilles de rioja sec.
A Paris pourtant il a toujours un siphon a portee de main pour son whiskey, et la fine est toujours a l'eau, mais le vin reste sec, qu'il soit piquette ou Chateau-Margaux.


Il boit sec et il ecrit sec. Il, c'est evidemment Hemingway, mais c'est aussi son heros, Jacob (Jake) Barnes. Un journaliste qui hante, avec des amis aussi assoiffes que lui, bars et bistros du quartier latin et des deux rives. De Montparnasse aussi. Des americains comme lui. Ecrivaillons pour la plupart. Des anglais des fois. Et une anglaise. Une. Unique. Lady Ashley. Brett, a la coiffure de garcon. Qui s'entiche vite, qui passe des bras de l'un aux bras d'un autre. Par amour? Mais non! Engouement peut-etre. Besoin d'escorte, de cortege. Jamais aux bras de Barnes. Et pourtant... Mais c'est impossible. Ils se sont connus pendant la guerre, elle infirmiere benevole, lui blesse. La mauvaise blessure, une qui les empeche de materialiser leur amour. Depuis ils se tournent autour et il suit, avec un calme force, ses liaisons.


Le lecteur tourne longtemps avec eux a Paris jusqu'a ce qu'ils decident de partir en bande en Espagne, pour pecher la truite, et surtout pour la fete de San Fermin a Pampelune. La Fiesta! Los Sanfermines! Les taureaux courant dans les rues jusqu'aux corrales, les enclos des arenes, de la plaza de toros. La foule dechainee courant au devant d'eux. Et les corridas! le ballet des toreros et l'odeur du sang dans l'air! Et 8 jours de festivites, de feux d'artifice, de chants et de danses, de bandes de danseurs de jotas, de bandes de fifres et de tambours! Pour la bande de Barnes ce seront 8 jours de reve et de cauchemar. 8 jours d'ivresse ou ils exploseront. Ils s'insulteront, ils se battront, toujours pour les - ou a cause des - beaux yeux de Brett, qui, affirmant sa pose inconstante, les quittera, quittera l'anglais de service qui devait la marier pour suivre un beau toreador de 19 ans. Inconstance? Constance plutot, dans un amour qu'elle sait impossible, irrealisable. Et c'est ainsi que la fin du livre ne peut que nous ramener a son debut, en une sorte de loop sans issue, sans espoir, sec, sec pour empecher les larmes d'eclore:
" -- Oh Jake, dit Brett, nous aurions pu etre si heureux ensemble!
Devant nous, un agent en kaki reglait la circulation du haut de son cheval. Il leva son baton. le taxi ralentit brusquement, pressant Brett contre moi.
-- Eh oui, dis-je. C'est toujours agreable a penser."


Une ecriture tres seche. Des descriptions et des dialogues. Sans passages introspectifs. Sans explications psychologiques. Et ca donne un livre emouvant. C'est le secret de "l'ecriture iceberg" d'Hemingway: elle revele ce que l'on voit, et le lecteur pressent l'enorme masse d'emotions qui se cachent sous la surface. D'aucuns y ont vu une description, de l'interieur, de la celebre "generation perdue" des americains exiles a Paris, d'autres une ode a l'hedonisme. Moi j'y ai vu peut-etre le contraire: un cri d'alarme, un appel au secours, et surtout, surtout, une merveilleuse histoire d'amour. Impossible bien sur, pour la plus grande compassion, pour le plus grand emoi du lecteur. Et si on veut a tout prix parler de generation perdue, c'est peut-etre toute la generation de l'apres-guerre, de l'apres premiere guerre mondiale, de l'apres horreur des tranchees, mais c'est justement a elle qu'Hemingway dedie le titre de son livre (apres avoir essaye de l'intituler Fiesta): The sun also rises, le Soleil se leve aussi. Apres la nuit vient toujours le jour. le Soleil se leve, chaque jour, et nous donnera toujours lumiere et espoir. Precaire, pas assure, mais espoir quand meme.


Je vais me repeter, et vous me le pardonnerez: c'est surtout, surtout, une merveilleuse histoire d'amour.


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Hemingway.
L'alcool, les femmes, la tauromachie, toute une époque...
Non que toutes ces choses (les femmes apprécieront) aient disparu mais l'association et la narration qui en est faite chez l'auteur semble faire surgir un autre monde.
Un livre d'atmosphère, de fin d'époque, de dialogues savoureux qu'on n'a plus aucune chance de lire aujourd'hui puisque la civilisation et nos médias nous ont rendu bien meilleurs. Indispensable donc.
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Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un roman de "Papa", et quel bonheur de retrouver son style limpide et sa sensibilité toute masculine !
Jake, le narrateur, est un correspondant de presse américain installé à Paris. On est en 1924, et avec ses amis britanniques et américains, il passe son temps à écumer les cafés (Paris est une fête pendant ces années folles), avant de partir à Pampelune pour assister aux Fêtes de San Fermin, et continuer à s'enivrer et s'amuser. Mais cette légèreté et cette insouciance sont factices, et cachent à grand-peine un vide que seul comble un mal-être existentiel.

Impossible de ne pas être touchée par ce roman douloureux, où se débattent des personnages qui ne parviennent pas être heureux malgré leurs efforts. Leur oisiveté prêterait pourtant au mépris, mais leur incapacité à accéder au bonheur les rend émouvants ; la faute à la Grande Guerre, qui en a fait des estropiés de l'âme et des êtres déchirés dans leur chair -et certaines évocations, sous couvert de "plaisanteries", sont d'une tristesse infinie. Ernest Hemingway décrit avec grâce et simplicité cette "génération perdue" avide de jouissance et éprise d'expériences, qui noie sa frustration dans l'alcool et peine à se fixer.
Le style de "Papa", par sa façon concise de narrer les faits, sans apitoiement, avec une distance un peu ironique et une délicatesse poignante, m'a magnétisée. J'ai été éblouie par la poésie épurée et virile de certaines scènes. Etrangement, j'ai trouvé très beaux les passages où Jake se baigne dans le Golfe de Gascogne ; après l'exubérance des fêtes interminables, ces moments de solitude m'ont bouleversée. Et je me suis alors rendu compte combien mon Kerouac adoré s'est inspiré d'Hemingway pour écrire (je lui pardonne, j'aurais fait pareil à sa place).
Mon seul regret, à l'issue de cette lecture, concerne les pages consacrées à la pêche et la corrida. Je ne partage aucunement la fascination de l'auteur pour ces activités, même si elles sont inhérentes à son image. Mais devant la force de son écriture, ces réticences sont promptement balayées.

Je suis donc prête à replonger dans ses autres oeuvres, pour goûter à nouveau à son style puissant et pudique, qui donne envie de dire : "Voilà un homme, un vrai."
Oh oui !
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Dans la première partie, la jolie Brett, ses admirateurs et ses ex. dont le narrateur Jacob et le juif Cohn que tout le monde déteste, écument les boites de nuits parisiennes et font la fiesta. Dans la deuxième partie, ils font pareil au Pays Basque.

Des dialogues ressort une ambiance 'belle' société années 20. C'est peut-être aussi une description touristique de l'Europe destinée aux Américains avec les 'épatantes' scènes de tauromachie à Pampelune.
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Le soleil se lève aussi est un excellent livre que j'ai apprécié du début à la fin.

Le livre est charpenté autour du pudique aveu d'impuissance de Jake, imperceptiblement glissé entre deux lignes du milieu de l'ouvrage.

Cet aveu éclaire l'histoire puissamment : les protagonistes ne sont pas seulement des expatriés, désoeuvrés et alcooliques, perdus dans l'Europe des années Trente. Ce sont des êtres profondément humains, enrôlés malgré eux dans une comédie humaine dramatique.

Les premières scènes parisiennes sympathiques et légères laissent place à une dramaturgie basque oppressante et dionysiaque. La tension monte : chaleur, ivresse, promiscuité, corrida, multiples mises à mort.
Puis la tension retombe non sans avoir fait quelques victimes. Chacun en ressort exsangue, lessivé. Jake et Brett affrontent la mécanique implacable et sisyphienne du perpétuel recommencement…
le soleil se lève aussi. Quel titre !

Le style est épuré, viril, cézanien. Et la solide construction de l'ouvrage est brillante.

Pour une oeuvre de jeunesse, il faut reconnaître à Ernest Hemingway son talent extraordinaire de conteur.
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Années folles d'après 1ère guerre mondiale, ces nombreux étrangers américains et anglais dans le Paris foisonnant de l'époque. Nonchalance, besoin d'en profiter, des vies en pointillés…

Hemingway nous emmène à Pampelune, Jake Barnes nous sert de guide au travers des Pyrénées pour ces fêtes de San Firmin où j'irai l'an prochain.

De beuveries en corridas, c'est Lady Ashley qui porte les regards et l'attention d'une génération sacrifiée par la guerre et qui fait mine de vouloir vivre, encore.
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Une jeunesse à la dérive.
Paris dans les années 20. Un groupe de jeunes américains oisifs promènent leur mal être entre Paris et Pampelune, et trompent leur ennui, leur angoisse ou leur désespoir dans divers échappatoires : fêtes, alcool, pêche, alcool, amour, alcool et corridas... en affectant une joyeuse indifférence !
Pas de grands sentiments, pas d'émotions, c'est ce que les protagonistes laissent voir d'eux-mêmes à travers le style sobre et dépouillé d'Hemingway. Et pourtant, de l'émotion, le roman en regorge mais il faut la lire entre les lignes. Rien n'est dit, tout est suggéré.

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Le soleil se lève aussi (the sun also rises ) est le premier roman écrit par Ernest Hemingway en 1926 , au lendemain de la première guerre mondiale . le titre est inspiré d'un texte de l'Ecclesiaste (chapitre I) .
Il raconte les expéditions nocturnes et parisiennes d'un groupe d'expatriés , Anglais et Américains , ponctuées d'excentricités et de beuveries . Il y a notamment le narrateur , Jake , devenu impuissant à la suite d'une blessure de guerre , Robert Cohn , Juif un peu introverti , amoureux éconduit de Lady Brett Ashley , femme mariée mais néanmoins mangeuse d'hommes , et Michael , Ecossais dipsomane et un tantinet colérique .
Après ces tribulations parisiennes , ils décident de partir assister aux corridas à Pampelune et d'aller taquiner le poisson dans une rivière espagnole .
Pour nous , lecteurs contemporains , cette passion pour la corrida est assez inexplicable , les chevaux des picadors blessés par les cornes , les banderilles , un père de famille qui meurt piétiné par les taureaux , la mise à mort et le sang versé , ça nous semble révoltant et barbare . Autres temps , autres moeurs , pourrait-on dire .
Cette période d'après-guerre est un moment de désenchantement pour tous ces expatriés , ils ont perdu leurs illusions , certains ont vécu les horreurs de la guerre et ce monde leur semble tellement absurde , qu'il y a comme une fuite en avant , pour essayer , en vain , de donner un sens à leur vie . D'où ces grandes beuveries et ces gueules de bois , ces expéditions nocturnes échevelées .
Il ne se passe pas grand chose dans ce roman , en réalité , mais l'écrivain se dévoile (Jake , c'est lui , le journaliste qui a combattu sur le front italien et qui a été blessé gravement par un éclat d'obus ) , il est alcoolique , désabusé , il se méfie des femmes , bien qu'il soit plus ou moins amoureux de Brett Ashley , il est antisémite (il dénigre souvent Robert Cohn) , il est cynique et me semble-t-il , un peu homophobe , et puis , naturellement , porté sur la boisson , voire alcoolique .
A vrai dire , j'aime l'écriture d'Hemingway , mais je n'ai pas été emballé par ce roman , comme , par exemple , à propos de "pour qui sonne le glas" (autour de la guerre civile espagnole , magnifique récit ) , qui aurait mérité un prix littéraire à lui seul .
Mais il ne faut pas bouder son plaisir , ça reste de l'Hemingway , et il existe d'autres romans de l'auteur que l'on peut lire et relire sans problème . Ainsi que les biographies qui lui sont consacrées , car sa vie seule a été un véritable roman .
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