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3,6

sur 693 notes
"We're climbing two by two
To be sure these days continue
These things we cannot change..."
(D. Matthews, "Two Step")

Ernest, Ernest ! Que vais-je faire de toi ? Un de ces quatre je vais mettre tes bouquins dans un carton, et monter tout ça au grenier !
Je suis devant ma bibliothèque, face à tous ces inconnus qui me font un clin d'oeil - et parmi eux, qui vois-je ? Deux visages bien connus - Mr. Barnes, avec le sourire de travers sur son visage bronzé, et Lady Ashley, grande classe, l'indispensable verre à la main ! Ca faisait longtemps !
D'accord, OK, c'est reparti pour la "Fiesta" ! Rien que pour voir si à la fin, je vais encore essayer de calculer combien ils ont dû dépenser en alcool...

"Fiesta : The Sun Also Rises" ("Le soleil se lève aussi", dans la traduction française) est une histoire de deux personnes qui voulaient, mais ne pouvaient pas être ensemble. Elle laisse beaucoup de tristesse dans l'âme, et une étrange sensation d'oppression.
Jake et Brett - quel couple extraordinaire ! Lui, devenu impotent suite à une blessure de guerre, incapable d'aimer physiquement la femme qu'il aime; et elle - une alcoolique débauchée qui essaie de tromper la vacuité de sa vie par les mondanités et la boisson.
Ca commence dans les bars parisiens, et ça continue à Pampelune; la fête non-stop, afin de ne pas avoir le temps de penser à ce qui pourrait être, mais qui n'est pas.
Il y a de courts moments de répit; on va à la pêche avec Jake/Ernest, pour siroter le vin dans une gourde en cuir véritable et pour regarder la truite s'ébattre dans le soleil matinal - et ça peut même donner l'impression que la vie n'est pas si pourrie que ça... Mais cette illusion est de courte durée, alors on retourne dans le bruit et la fureur de l'arène de Pampelune, pour continuer à s'abrutir. Pour l'instant, ça marche encore...

Je crois que si Hemingway avait écrit son histoire cent ans plus tôt, on aurait pu le comparer à Tourgueniev ou à Tchekhov. Ses personnages sont les survivants d'une époque dont l'arrière goût est encore présent, tandis que les contours du futur sont assez flous. Je pense surtout à Tchekhov, dont les héros remplissent le vide dans leurs vies par les fêtes, visites, et des discussions interminables et stériles sur ce qu'ils pourraient, ou devraient faire, et comme cela pourrait être bien.

Mais on n'a pas besoin de faire une fête interminable comme Brett et Jake. Ce n'est pas indispensable de hurler à la corrida en admirant Pedro Romero diablement viril, avec son foulard rouge.
C'est juste une histoire qui parle de la vie.
Tous les jours, quelque part, se passe une des milliers de variations de "Fiesta". Les situations où on veut, mais on ne peut pas. Et c'est extrêmement cruel, parce qu'on ne peut rien y faire.

"Oh, Jake," Brett said, "we could have such a damn good time together."
"Yes", I said. "Isn't it pretty to think so ?"

Oui, Ernest - t'as écrit ça avec beaucoup de lucidité. Et c'est peut-être ça, la chose la plus cruelle.
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On savait déjà que Paris est une fête. Mais tenez-vous bien, Hemingway is back pour rajouter que le soleil se lève aussi ……. À Pampelune, si señor !

C'est une lecture euphorique où une profusion de mots fait exploser les images, l'écriture est saturée et parfois un peu dense.
Hemingway nous donne à voir en long et en large cette belle génération perdue, qui navigue en trompant l'ennui dans l'ivresse de la fête.
On fait des tournées de bars de Paris et entre deux vapeurs alcoolisées, on découvre les personnages avec toujours un peu de flou sur les bords.

Du charme de la vie parisienne aux corridas à Pampelune, on suit cette sorte de fuite en avant pleine d'amertume et de désillusions, qui fout un peu le cafard, soyons francs !

Derrière les allures grandiloquentes et guignolesques de ce roman, Hemingway nous laisse deviner la brièveté de nos vies et la fragilité de nos belles années assassinées par le temps.

Entre deux beuveries l'auteur américain glisse des notions de confiance et introduit cette vérité accablante qui consiste à comprendre qu'on a beau trouver refuge dans les paradis artificiels, on ne pourra jamais échapper à soi-même.


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Sec. Decharne. Cassant. Mais pas dessechant pour autant. Bien au contraire.
Sec comme un jerez bien sec, une "manzanilla". Mais il ne boit pas de jerez en Espagne, si deja, du brandy de jerez, du Fundador. Apres quelques bouteilles de rioja sec.
A Paris pourtant il a toujours un siphon a portee de main pour son whiskey, et la fine est toujours a l'eau, mais le vin reste sec, qu'il soit piquette ou Chateau-Margaux.


Il boit sec et il ecrit sec. Il, c'est evidemment Hemingway, mais c'est aussi son heros, Jacob (Jake) Barnes. Un journaliste qui hante, avec des amis aussi assoiffes que lui, bars et bistros du quartier latin et des deux rives. De Montparnasse aussi. Des americains comme lui. Ecrivaillons pour la plupart. Des anglais des fois. Et une anglaise. Une. Unique. Lady Ashley. Brett, a la coiffure de garcon. Qui s'entiche vite, qui passe des bras de l'un aux bras d'un autre. Par amour? Mais non! Engouement peut-etre. Besoin d'escorte, de cortege. Jamais aux bras de Barnes. Et pourtant... Mais c'est impossible. Ils se sont connus pendant la guerre, elle infirmiere benevole, lui blesse. La mauvaise blessure, une qui les empeche de materialiser leur amour. Depuis ils se tournent autour et il suit, avec un calme force, ses liaisons.


Le lecteur tourne longtemps avec eux a Paris jusqu'a ce qu'ils decident de partir en bande en Espagne, pour pecher la truite, et surtout pour la fete de San Fermin a Pampelune. La Fiesta! Los Sanfermines! Les taureaux courant dans les rues jusqu'aux corrales, les enclos des arenes, de la plaza de toros. La foule dechainee courant au devant d'eux. Et les corridas! le ballet des toreros et l'odeur du sang dans l'air! Et 8 jours de festivites, de feux d'artifice, de chants et de danses, de bandes de danseurs de jotas, de bandes de fifres et de tambours! Pour la bande de Barnes ce seront 8 jours de reve et de cauchemar. 8 jours d'ivresse ou ils exploseront. Ils s'insulteront, ils se battront, toujours pour les - ou a cause des - beaux yeux de Brett, qui, affirmant sa pose inconstante, les quittera, quittera l'anglais de service qui devait la marier pour suivre un beau toreador de 19 ans. Inconstance? Constance plutot, dans un amour qu'elle sait impossible, irrealisable. Et c'est ainsi que la fin du livre ne peut que nous ramener a son debut, en une sorte de loop sans issue, sans espoir, sec, sec pour empecher les larmes d'eclore:
" -- Oh Jake, dit Brett, nous aurions pu etre si heureux ensemble!
Devant nous, un agent en kaki reglait la circulation du haut de son cheval. Il leva son baton. le taxi ralentit brusquement, pressant Brett contre moi.
-- Eh oui, dis-je. C'est toujours agreable a penser."


Une ecriture tres seche. Des descriptions et des dialogues. Sans passages introspectifs. Sans explications psychologiques. Et ca donne un livre emouvant. C'est le secret de "l'ecriture iceberg" d'Hemingway: elle revele ce que l'on voit, et le lecteur pressent l'enorme masse d'emotions qui se cachent sous la surface. D'aucuns y ont vu une description, de l'interieur, de la celebre "generation perdue" des americains exiles a Paris, d'autres une ode a l'hedonisme. Moi j'y ai vu peut-etre le contraire: un cri d'alarme, un appel au secours, et surtout, surtout, une merveilleuse histoire d'amour. Impossible bien sur, pour la plus grande compassion, pour le plus grand emoi du lecteur. Et si on veut a tout prix parler de generation perdue, c'est peut-etre toute la generation de l'apres-guerre, de l'apres premiere guerre mondiale, de l'apres horreur des tranchees, mais c'est justement a elle qu'Hemingway dedie le titre de son livre (apres avoir essaye de l'intituler Fiesta): The sun also rises, le Soleil se leve aussi. Apres la nuit vient toujours le jour. le Soleil se leve, chaque jour, et nous donnera toujours lumiere et espoir. Precaire, pas assure, mais espoir quand meme.


Je vais me repeter, et vous me le pardonnerez: c'est surtout, surtout, une merveilleuse histoire d'amour.


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Lu directement après Cent ans de solitude et L'Aveuglement, le soleil se lève aussi, première rencontre avec Hemingway, m'est apparu une oeuvre médiocre. L'histoire y est sans intérêt, les mêmes personnages tout au long du roman, absence de réflexions profondes, pas de style merveilleux. On peut pardonner cela lorsqu'on sait qu'Hemingway l'a écrit à vingt-sept ans. Or il faudrait bien voir ce roman autrement pour en ressortir la grandeur.

Que peut faire un homme au sortir d'une guerre atroce dont il fut témoin, ayant perdu toute son humanité (même sa virilité) que boire et voir la corrida allant de bar en bar, buvant en expert des liqueurs accompagnés d'amis eux-mêmes perdus et d'une femme infidèle. Pour ce héros au sort douloureux qui ne peut même pas se suicider se comportant en public en vrai stoïque impassible, le soleil se lève aussi chaque jour, le même, sans nouveau, sans bonheur, que de paradis artificiels. le style même de ce roman dénué de toutes beautés correspond avec l'intransigeance de cette époque d'après-guerre pleine de désillusions.

Les dialogues sont réalistes, ce réalisme de Hemingway dont parle Kundera dans ses Testaments trahis, ce réalisme qui peint merveilleusement le moment présent, les dialogues dans un présent insaisissable. Par ailleurs, le lecteur ressent parfaitement cette monotonie et cet ennui des personnages.

En somme, il s'agit ici d'une lecture qui n'est pas du tout agréable, mais je crois que la lecture comme l'écriture est un acte qui n'a rien d'agréable, elle est comme un médicament, amer mais salutaire.
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Pas d'accroche avec ce roman du célèbre écrivain. Les personnages , soit ivres soit en train de boire pour accéder à ce paradis artificiel, ont transformé ma lecture en enfer. Descriptions de paysages indigentes (beaucoup de « Il y avait « , des vaches, des bois, des montagnes et à chaque fois, une route qui parcourait le décor). le point fort du roman, c'est la fête basque avec taureaux et humains s'affrontant dans une lutte aussi dangereuse qu'inutile.

Pas ma tasse de thé, du tout du tout, et pour être honnête , j'ai abandonné aux trois quarts de la lecture, convaincue alors que rien ne pourrait arriver qui modifierait mon point de vue. Ce roman a pourtant été à sa sortie un best-seller, et je suis curieuse d'en lire des critiques positives, pour comprendre ce qui m'a échappé.

J'avais beaucoup aimé Pour qui sonne le glas, ce récit sur la guerre d'Espagne, avec des personnages forts d'une histoire tragique.

Mais ce soleil là ne s'est pas levé pour moi.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Hemingway.
L'alcool, les femmes, la tauromachie, toute une époque...
Non que toutes ces choses (les femmes apprécieront) aient disparu mais l'association et la narration qui en est faite chez l'auteur semble faire surgir un autre monde.
Un livre d'atmosphère, de fin d'époque, de dialogues savoureux qu'on n'a plus aucune chance de lire aujourd'hui puisque la civilisation et nos médias nous ont rendu bien meilleurs. Indispensable donc.
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Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un roman de "Papa", et quel bonheur de retrouver son style limpide et sa sensibilité toute masculine !
Jake, le narrateur, est un correspondant de presse américain installé à Paris. On est en 1924, et avec ses amis britanniques et américains, il passe son temps à écumer les cafés (Paris est une fête pendant ces années folles), avant de partir à Pampelune pour assister aux Fêtes de San Fermin, et continuer à s'enivrer et s'amuser. Mais cette légèreté et cette insouciance sont factices, et cachent à grand-peine un vide que seul comble un mal-être existentiel.

Impossible de ne pas être touchée par ce roman douloureux, où se débattent des personnages qui ne parviennent pas être heureux malgré leurs efforts. Leur oisiveté prêterait pourtant au mépris, mais leur incapacité à accéder au bonheur les rend émouvants ; la faute à la Grande Guerre, qui en a fait des estropiés de l'âme et des êtres déchirés dans leur chair -et certaines évocations, sous couvert de "plaisanteries", sont d'une tristesse infinie. Ernest Hemingway décrit avec grâce et simplicité cette "génération perdue" avide de jouissance et éprise d'expériences, qui noie sa frustration dans l'alcool et peine à se fixer.
Le style de "Papa", par sa façon concise de narrer les faits, sans apitoiement, avec une distance un peu ironique et une délicatesse poignante, m'a magnétisée. J'ai été éblouie par la poésie épurée et virile de certaines scènes. Etrangement, j'ai trouvé très beaux les passages où Jake se baigne dans le Golfe de Gascogne ; après l'exubérance des fêtes interminables, ces moments de solitude m'ont bouleversée. Et je me suis alors rendu compte combien mon Kerouac adoré s'est inspiré d'Hemingway pour écrire (je lui pardonne, j'aurais fait pareil à sa place).
Mon seul regret, à l'issue de cette lecture, concerne les pages consacrées à la pêche et la corrida. Je ne partage aucunement la fascination de l'auteur pour ces activités, même si elles sont inhérentes à son image. Mais devant la force de son écriture, ces réticences sont promptement balayées.

Je suis donc prête à replonger dans ses autres oeuvres, pour goûter à nouveau à son style puissant et pudique, qui donne envie de dire : "Voilà un homme, un vrai."
Oh oui !
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Une tragédie sous un soleil brûlant

Les déboires du journaliste Jake Barnes dans le Paris des années 1920 permettent à Ernest Hemingway de raconter la «génération perdue» de l'après-guerre. Et de faire vaciller les certitudes des mâles virils.

Comme les romans d'Ernest Hemingway sont indissociables de sa vie, commençons par reprendre la partie de sa biographie qu'il raconte dans le soleil se lève aussi. Après la Première guerre mondiale qu'il a effectuée comme ambulancier sur le front italien, Hemingway décide de reprendre son métier de journaliste et part pour Paris. Au début des années 1920, installé à Montparnasse, il côtoie toute une colonie d'expatriés, d'Ezra Pound à Gertrude Stein, de Sherwood Anderson à Sylvia Beach qui accueillait généreusement les Américains dans sa librairie Shakespeare and Co. Il y a sans doute croisé aussi Francis Scott Fitzgerald ou James Joyce. C'est dans ce Paris des «années folles» que s'ouvre ce roman qui va raconter le parcours de Jake Barnes, journaliste américain derrière lequel il n'est pas difficile de reconnaître le double de l'auteur. Une technique qu'il va également utiliser pour les autres personnages du livre, largement inspirés de ses amis et fréquentations, ce qui lui vaudra notamment l'inimitié de Harold Loeb qu'il a dépeint sous le nom de Robert Cohn. Mais si le jeu des masques a provoqué un scandale au moment de la parution du livre son intérêt aujourd'hui tient bien davantage dans la chronique et les idées développées.
Le désenchantement de cette «génération perdue» est personnifiée par Jake lui-même, devenu impuissant après une blessure infligée sur le front italien et qui se désespère de voir Brett Ashley, la belle anglaise dont il est amoureux passer d'un amant à l'autre. Une galerie composée d'un Ecossais qui attend son divorce pour l'épouser à son tour, un comte grec qui roule sur l'or et Robert Cohn, dont je viens de parler, juif américain complexé qui aimerait aussi obtenir les faveurs de Brett. C'est dans l'alcool, le jeu et les fêtes que l'on cache son mal-être.
Quand Bill Gorton débarque des États-Unis, son ami Jake décide de lui faire découvrir le Pays basque et l'Espagne et de l'emmener à Pampelune pour la San Fermin, notamment célèbre pour ses corridas. Avant cela, ils pêcheront la truite.
En passant du calme de la partie de pêche à la fièvre de la corrida, Hemingway donne une forte intensité à cette dernière partie où les inimitiés, les frustrations et la violence vont se déchaîner. Chacun se retrouvant alors à l'heure du choix, souvent douloureux, dans une atmosphère électrique. Tandis que le soleil continue à se lever, leurs rêves s'évanouissent.
Hemingway considérait son roman comme «une tragédie, avec, pour héros, la terre demeurant à jamais.» Je crois que le passage du temps lui a donné raison.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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« Le soleil se lève aussi » (The Sun Also Rises) est un roman d'Ernest Hemingway. Écrit en 1926 et traduit en français en 1933, cet ouvrage -paru fin 1962 dans la collection le Livre de Poche- a manifestement surpris quelques lecteurs et suscité des réactions pour le moins contrastées.

L'histoire ? Jacob Barnes, dit Jake, nous raconte les aventures, essentiellement nocturnes et parisiennes, d'un groupe de jeunes expatriés (des Anglais et des Américains). Ce groupe est composé de Jake, discret et émouvant journaliste impuissant (comme Hemingway), de Michaël, Écossais alcoolique au tempérament explosif, de Bill, personnage assez fantasque, de Lady Brett Ashley, femme toute en formes, aguicheuse et couchant avec le premier jeune homme venu (un rien nymphomane, quoi!), de Robert (Cohn de son nom), Juif timide (il est le jouet des femmes, notamment de Brett), complexé par son apparente infériorité, et de Pedro Romero, jeune toréro dont les mouvements et le jeu magique excitent Jake. Les aventures consistent essentiellement en beuveries et saoûleries en tous genres, et en tous endroits : la première partie du livre concerne Paris, quand la deuxième concerne Pampelune. Faussement blasés, ces jeunes gens semblent aller de-ci de-là, sans but, évoluant dans un monde pourtant bien réel dont le vide (mais quel vide ?) leur semble difficile à combler. Hemingway nous dépeint une ambiance de fête permanente, comme si c'était pour chasser une éternelle déprime ; l'hommage au Paris des années 1920 a un petit côté « on s'éclate quoi qu'il arrive » (mais est-ce que ça ne correspondait pas à l'errance des artistes expatriés dans le Paris de l'époque, artistes pour lesquels le divertissement était probablement la seule et unique occupation, le seul remède à une après-guerre pleine de désillusions ?) et l'hommage à Pampelune, à ses corridas et à ses jeunes toréros a un petit côté « t'as vu ma virilité sur-dimensionnée ? ».

Il y a de belles descriptions (le Paris nocturne, les parties de pêche à la truite dans les cours d'eau Espagnols, les corridas et l'art de la tauromachie), les évènements s'enchainent avec beaucoup de réalisme et de véracité (on a l'impression de visionner un documentaire!) et les relations au sein du groupe d'expatriés ne manquent pas de relief (on navigue de l'indifférence, feinte ou réelle, au cynisme et à la violence à peine contenue). Mais quelques faiblesses ternissent, selon moi, la qualité du livre : le scénario est faible (en bref, il ne se passe pas grand-chose, ce qui est quand même passablement ennuyeux), les protagonistes se ressemblent par leur penchant très prononcé pour l'alcool, on retrouve -à quelques exceptions près- les mêmes personnages du début à la fin du livre (donc pas d'effet de nouveauté), les dialogues sont insipides et l'homophobie comme l'antisémitisme de l'auteur sont à peine dissimulés. En complément, le style direct, sobre, dépouillé et sans recherche d'Hemingway, style produisant des phrases courtes et sans émotions (le côté journaliste de l'auteur, sans doute!), pourra désagréablement surprendre certains lecteurs ...

Il n'y a pas de doute : dans « Le soleil se lève aussi », Ernest Hemingway s'est confié à nous. Âgé alors de 27 ans, traumatisé, alcoolique et insomniaque, il nous a livré les détails de ses amours inaboutis (il a été marié plusieurs fois) et de certaines de ses amitiés fort pesantes (impuissant, n'était-il pas devenu homosexuel ?). Dans ce livre, son déguisement ne trompe personne : Jake, c'est lui, et cette époque d'après première guerre mondiale, pleine de désillusions, l'insupporte. de là, cette logorrhée, cette errance égo-centrée, sans émotions et superficielle. de là aussi, cette haine pour ceux qui ne réussissent pas, cette posture d'évitement envers la femme -supposément inaccessible et interdite- (cet être qu'il pare de tous les atours et de toutes les perfidies) et cette idéalisation des jeunes hommes, purs et dynamiques. Pour tout dire, j'ai assez moyennement apprécié : je mets trois étoiles.
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Je remercie Fuyating pour cette pioche d'Avril 2018, ça me fera toujours un -1 dans ma PAL. Quand j'ai voulu le lire, impossible de remettre la main sur le bouquin, j'ai cherché partout, chez moi, chez mes parents… J'ai failli en informer mon piocheur et finalement, éclair de génie, je l'ai retrouvé chez mon compagnon dans un sac rempli de mangas… Je crois que ce bouquin a atterri dans ma PAL à cause de l'auteur mais sans avoir réellement lu le résumé. Il va vraiment falloir que j'arrête ça car je me pollue la PAL avec des histoires qui n'arrivent pas à me captiver.

J'ai lu 50p de ce roman et j'ai abandonné, je voulais en lire plus pour voir où ça menait mais déjà que je comprenais rien de ce que je lisais, j'ai préféré arrêter les frais. Dommage pour mon second Hemingway mais ce n'est pas tout à fait la littérature à laquelle j'adhère. Je m'y lance surtout pour ma culture G mais au final, j'en ressors déçue. Je ne comprend pas le contexte ni l'histoire. C'est très descriptif, l'auteur nous fait voyager à Paris mais en même temps, ça me paraît être beaucoup de remplissage. En fouillant sur Babelio, j'ai découvert qu'il s'agissait du premier roman de l'auteur, peut-être pour cette raison que je le trouve touffu et vague au possible. Je n'ai quasi rien retenu à part qu'un homme parle de son meilleur ami pour ensuite revenir sur lui et se plaindre de son mal de vivre. La vie n'étant déjà pas toujours très gaie au quotidien, je préfère m'abstenir de le retrouver dans les livres, même si ma précédente n'était guère plus réjouissante. Je passe donc mon tour pour ce roman.

Comme vous l'aurez compris, mon second Hemingway n'a pas été une réussite, j'avais pourtant bien apprécié « Le vieil homme et la mer », peut-être parce qu'il est si connu que j'en connaissais déjà le contexte général. Pour celui-ci, la 4ème de couverture est un extrait du roman et c'est vraiment trop flou pour donner une idée du type de roman qu'on va lire. Je tenterais quand même un autre Hemingway mais en choisissant mieux d'après les résumés. Il a du en faire d'autres qui pourront sans doute me plaire. Si vous êtes amateurs de littérature plus générale que moi, je vous conseille fortement de découvrir ce premier opus d'Hemingway, vous l'apprécierez sans doute plus que moi.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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