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EAN : 9782290009963
504 pages
J'ai lu (30/04/2008)
3.7/5   5 notes
Résumé :

Catin ou nonne ? D'immenses yeux saphir dans un visage angélique, un corps voluptueux mal dissimulé par une triste robe mauve, Aliénor est pour le moins troublante... Simon de Montfort est subjugué. Mais, pour expier un crime qu'elle s'imagine avoir commis, la belle Aliénor a décidé de prendre le voile. Les déclarations enflammées de Simon n'y feront rien, elle veut consacrer sa vie à Dieu. Même si, au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelle superbe histoire et comme dit l'auteure à la fin de son roman, peut-être la plus belle histoire d'amour de tout le XIIIème siècle :-)
Une récit qu'il ne fallait pas inventer, qu'il suffisait de retranscrire car tous les éléments étaient là, écrits dans la Grande Chronique de Matthieu Paris (1200-1259) notamment !
Et j'adore fouiller dans ces vieilles chroniques et retrouver les mêmes personnages que ceux qui me font vibrer dans un roman. Dieu, ces moines bénédictins avaient bien le sens du théâtre pour mettre ainsi en scène les plus grands du monde qu'il fallait encenser.
L'auteure n'a eu besoin ici que d'un peu d'imagination érotique et d'un vocabulaire plus moderne pour mettre au goût du jour cet épisode marquant de l'histoire d'Angleterre à savoir la révolte des barons contre l'incompétence du roi Henri III !
Faire des études d'histoire donne des sources de premier ordre à ceux qui savent s'en servir...
Allez, je ne vais pas garder cela pour moi et vais vous faire profiter un peu de mes trouvailles :

Extraits de la Grande Chronique de Matthieu Paris (1200-1259)

Page 331
« L'an du Seigneur 1238, qui est la vingt-deuxième année du règne du roi Henri III, ledit roi tint sa cour à Londres dans le palais de Westminster. Là, le lendemain de l'Epiphanie, un jour de jeudi, Simon de Montfort épousa solennellement Aliénor, fille du roi Jean , soeur du roi Henri, et veuve de Guillaume Maréchal, comte de Pembroke. le discours fut prononcé et la messe fut célébrée par Gaultier, chapelain de la chapelle royale de Saint-Etienne, à Westminster, dans la petite chapelle du roi, qui est à l'angle de la voûte. le roi présenta sa soeur par la main au dit Simon , comte de Leicester. Celui-ci la reçut gracieusement, tans à cause du pu amour qu'il avait pour sa personne seulement et pour sa beauté, qu'à cause des grands honneurs que cette alliance lui procurait, et de l'excellente et royale noblesse de cette dame : car elle était fille de roi et de reine en légitime mariage ; elle était de plus soeur d'un roi, d'une impératrice et d'une reine. Enfin, ce mariage plaisait au comte, parce que les enfants qu'il aurait d'une si noble dame seraient de souche royale. le seigneur pape accorda dispense pour cette union, comme la suite du récit le montrera. Cette même année, on entendit d'horribles coups de tonnerre le quatorzième jour avant les calendes de février. On éprouva aussi un vent très violent, accompagné de neiges abondantes. »

Page 337
« En effet, ayant été instruit du mariage clandestin du comte Simon, mariage qui avait été conclu à son insu et sans que le consentement des grands du pays l'eût précédé, il (le comte Richard) entra à juste titre dans une indignation violente : surtout parce que le roi avait juré maintes fois de ne prendre aucune résolution importante, sans consulter ses hommes naturels et principalement le susdit comte Richard. »

Page 343
« Cependant, Simon de Montfort, voyant que le coeur du roi, le coeur du comte Richard et les coeurs de tous les seigneurs se détournaient de lui, et que le mariage qu'il avait contracté avec la soeurs du seigneur roi était déjà regardé comme nul par plusieurs, fut saisi d'une violente douleur, et ayant fait préparer une galère, il s'embarqua secrètement pour passer la mer ; mais ce ne fut pas sans avoir extorqué de grosses sommes partout où il put le faire ; si bien qu'un bourgeois de Leicester, nommé Simon de Curle-Vache, fut obligé de donner pour sa part cinq cents marcs d'argent. le comte de Montfort se rendit à la cour romaine, qu'il espérait circonvenir à force d'argent, pour qu'il lui fût permis de jouir d'un mariage illicite. D'abord il s'engagea au service de l'empereur, afin d'obtenir ses bonnes grâces, et il se fit donner par lui des lettres de recommandation auprès du seigneur pape. Pendant ce temps, la comtesse de Pembroke, qui était grosse, se tint cachée à Kenilworth, attendant l'issue de cette affaire. »

Page 352
« Cependant Simon de Montfort, secondé par la faveur de l'empereur et muni de lettres de recommandation, s'était transporté à la cour romaine. Là, à force d'argent et en en promettant plus encore, il obtint du pape, que nonobstant le voeu fait solennellement devant Edmond, archevêque de Cantorbéry, il lui serait permis de jouir d'embrassements illicites. le seigneur pape écrivit au légat Othon qu'il prononçât sentence solennelle en faveur dudit Simon de Montfort. A cette nouvelle, frère Guillaume d'Abrington, de l'ordre des Prêcheurs, et beaucoup d'autres, gens de mérite et ayant le zèle de Dieu devant les yeux, s'élevèrent contre cette sentence, déclarant en vérité que la sainteté du pape était circonvenue, que les âmes étaient en péril, et qu'on se jouait de Jésus-Christ. 'En effet, disaient-ils, il est vrai, comme le prétend la partie adverse, que la femme dont il s'agit n'a pris ni l'habit ni le voile ; mais cependant elle a reçu l'anneau par lequel elle s'est soumise, ou plutôt mariée au Christ : ainsi elle est unie d'une manière indissoluble au Christ son époux.' le passage suivant, tiré du livre des Sentences de maître Pierre (Lombard), au chapitre des voeux, dans le livre quatrième, le prouve d'une manière authentique. Dans ce passage, après avoir donné ses raisons, et cité les autorités des saints Pères et des canons, il ajoute :'Il résulte évidemment de cela que les vierges ou les veuves liées par le voeu de continence, soit qu'elles aient pris le voile ou non, ne peuvent en aucune façon contracter mariage. La même décision est applicable à tous ceux qui ont fait voeu de continence.' Or, ce qui était permis avant le voeu, n'est plus permis après le voeu. Mais sans doute la cour romaine sut user de subtilités qu'il ne nous est pas donné de comprendre. »

Page 369
« Le jour de saint Calixte, Simon de Montfort revint des pays d'outremer. le roi et tous les conseillers royaux l'embrassèrent et témoignèrent une grande joie de son retour. Mais lui se hâta d'aller joindre sa femme Aliénor qui était sur le point d'accoucher et qui demeurait à Kenilworth. »

Page 396
« Cette même année, pendant l'avent, tandis que l'évêque de Chester, Alexandre, se hâtait de se rendre à Londres, où il était mandé par le seigneur roi, un fils aîné naquit à Simon de Montfort, de son mariage avec sa femme Aliénor. Cet enfant vit le jour à Kenilworth, pour la gloire et la consolation du royaume ; car on craignait que la reine ne fut stérile. L'évêque s'arrêta quelque temps à Kenilworth, et pour se concilier davantage la faveur dudit roi, il baptisa lui-même le fils du comte de Montfort. Ce même jour il tomba gravement malade, et se mit au lit. Celle maladie devait le conduire au tombeau. »

Page 405
« Le jour de la Purification de la bienheureuse Vierge (1239), le seigneur roi conféra le comté de Leicester à Simon de Montfort et lui en donné l'investiture, après avoir préalablement fait venir le comte Amaury, frère aîné dudit Simon, et avoir obtenu de lui sa renonciation à toute prétention sur ce comté. »

Page 465
« Vers le même temps, c'est -à-dire le cinquième jour avant les ides d'août (1239), de nobles dames se réunirent à Londres pour accompagner la reine qui allait faire, selon l'usage, ses relevailles au monastère. Simon de Montfort, comte de Leicester, y étant venu avec son épouse, le roi le traita d'excommunié et défendit que ni lui ni sa femme qu'il avait polluée méchamment et furtivement avant le mariage contracté entre eux, assistassent à la cérémonie. Comme le roi multipliait ses invectives, le comte, honteux, se disposa à se rendre par eau avec sa femme à son hôtel : c'était le palais du seigneur évêque de Winchester, alors défunt, que le roi avait libéralement prêté au comte. Mais le roi donna aussitôt l'ordre de les mettre injurieusement dehors. Comme ils s'en revenaient, pleurant et se lamentant, et demandant grâce, ils ne purent réussir à apaiser la colère du roi qui s'écria : 'Tu as séduit ma soeur avant qu'elle fût ta femme. L'ayant appris, j'ai voulu éviter le scandale et je te l'ai donnée quoique à regret. Pour que le voeu qu'elle avait fait ne mît point d'obstacle à ce mariage, tu es allé à Rome, et tu as corrompu la cour romaine par des présents et de magnifiques promesses, pour qu'il te fût permis de goûter des jouissances illicites. J'en atteste l'archevêque de Cantorbéry Edmond, ici présent qui a fait connaître au pape la vérité sur cette affaire. Cependant grâce à tes dons multipliés, l'avarice romaine l'a emporté sur la vérité. Mais comme tu n'as pu remplir les engagements pécuniers que tu avais pris, tu as mérité d'être lié par une sentence d'excommunication. Pour mettre le comble à tes criminelles actions, tu n'as pas craint de faire un faux témoignage en me présentant comme caution, sans m'avoir consulté et à mon insu.' le comte, en entendant ces paroles, rougit de honte, et quand la nuit venue, il monta sur un bateau avec sa femme et quelques serviteurs, se hâta de descendre la Tamise jusqu'à la mer et passe sur-le-champ le détroit. »

Et tout est dans le livre…
Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place cette lecture pour l'item « Un roman inspiré d'une histoire vraie ».
Et je continue à lire la Grande Chronique si riche d'informations cocasses, insolites et surtout, de premières mains même si elles sont un peu biaisées car l'auteur se doit toujours à son prescripteur !
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J'ai trouvé cette histoire d'amour très belle. Les deux personnages principaux ont un sacré caractère, ce qui fait de leur amour une relation explosive !
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l'un de mes favoris
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La guerre équivaut à l'enfer. Les batailles sont un cauchemar. Les odeurs sont immondes – celle métallique du sang, celle des excréments, des hommes qui ont vomi de peur. Mais ce n'est rien comparé aux bruits. L'assourdissant fracas des armes, le son mou de la flèche qui entre dans la chair, les sanglots de ceux qui ont peur, les gémissements des mutilés, les hurlements des fous.
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Elle enseigna à Aliénor que seuls les ignorants pouvaient croire qu'il fallait accrocher des rideaux rouges autour du lit d'un malade atteint de la rougeole, mettre un morceau de corail dans la bouche d'un cardiaque ou fixer des sabots d'âne aux jambes prises de goutte.
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En période de guerre, tout est possible. On peut faire des fortunes, réaliser ses ambitions, satisfaire ses appétits, régler de vieux comptes. Et l'ancien ordre peut être balayé et remplacé par un nouveau...
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William ne pensait guère à Aliénor. Les hommes étaient nés pour se battre, tuer, protéger leurs possessions. Les femmes étaient bien insignifiantes comparées à la gloire de la guerre.
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