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sur 1061 notes
Quelques années après le tome précédent : les Honorées Matriarches pourchassent les soeurs du Bene Gesserit dans tout l'univers connu, vitrifiant des planètes entières dans leur recherche effrénée du siège des Révérendes Mères que nous ne connaissons que sous le surnom de Chapitre (titre du tome en anglais). Sous la férule d'Odrade, nouvelle Mère Supérieure, le Bene Gesserit s'est engagé dans la transformation du Chapitre en un nouveau Dune : le ver emporté d'Arrakis a engendré des truites sauvages, le désert grignote les vergers, le climat se métamorphose, et tout le monde attend l'arrivée des nouveaux vers et ses promesses d'épice naturelle.

Le Bene Gesserit vit des heures sombres et sa survie est menacée. Alors qu'elles n'avaient plus de vrais contre-pouvoirs, elles sont confrontées à des ennemies impitoyables et doivent s'adapter pour ne pas mourir. Quant à Scytale, dernier survivant du Bene Tleilax, il garde caché en lui une capsule contenant les cellules des membres de sa communauté et d'autres éminents personnages, espérant les faire revivre grâce aux cuves axlotl : il ne peut pas imaginer être le dernier des siens, le dernier de son espèce et de sa religion.

Frank Herbert nous parle toujours de pouvoir et de manipulation de la religion, mais ce tome est axé sur la nécessité de l'adaptation pour survivre dans un contexte de crise. La menace de l'extinction est réelle face à des hordes meurtrières. Adaptation du Bene Gesserit, mais aussi adaptation des personnages : Duncan, Murbella et Sheeana évoluent en profondeur dans un environnement en mutation et doivent dépasser ce qu'ils sont pour trouver leur destin. Les Honorées Matriarches, quant à elles, semblent figées dans leur folie sanglante et leur hubris.

La tension est omniprésente, avec la nostalgie d'un passé qui ne reviendra pas. Nous apprenons mieux d'où sont nées les Honorées Matriarches, ce qui les caractérise, et pénétrons dans leur antre. Toujours la question demeure : que fuient-elles ?

Ce roman est dense, très dense, parfois touffu. Franck Herbert n'est pas un auteur « facile », et son histoire est au service d'une réflexion sur les mécanismes du pouvoir et les travers violents de l'humanité. Il nous livre parfois, au détour d'un paragraphe, tout un monde de démesure, comme quand une simple phrase suffit pour dire que les Honorées Matriarches ont tué des milliards d'êtres humains. On retrouvait déjà ce procédé dans le Messie de Dune pour les agissements du Jihad des Fremens sur l'Univers Connu : cette seule phrase, laissée isolée au milieu d'un long chapitre, fait froid dans le dos et souligne le dédain pour la vie humaine.

Et à la fin ?

On dit que l'auteur envisageait une saga en 7 tomes, mais il est mort peu après l'écriture de celui-ci. Et même si on a une fin ici, on sent bien qu'il pourrait y avoir une conclusion supplémentaire, pour le devenir de certains personnages qui reste en suspens, pour le destin du Bene Gesserit et pour l'humanité dans son ensemble. le fils de l'auteur a prétendu avoir retrouvé 20 ans plus tard des notes de son père, affirmation à laquelle personne ne croit mais qui lui a permis de publier deux romans « concluant » la saga des Atréides. Cette suite semble moins bonne si j'en crois les commentaires, aussi je ne sais pas si je les lirai (je ne parle même pas du site internet des fans francophones qui exécutent littéralement les romans du fiston qui exploitent l'univers de papa en multipliant les préquelles et les séquelles).

En conclusion, cette saga monumentale a tout pour être hors-norme : une réinvention du space opera à l'époque, de nombreuses réflexions profondes (mais parfois absconses) sur le pouvoir et la religion, une histoire qui enjambe les millénaires, une profondeur dans la vision des forces qui font avancer l'humanité, un texte littéraire soigné, et des personnages mémorables.

À lire absolument !

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Je vais être sévère avec cet ultime volume écrit par Frank Herbert avant sa mort, des suites existent sous la plume de son fils qui a repris alors les notes de ce dernier pour un tome 7. Pourquoi vais-je être sévère ? Parce que malgré la qualité d'écriture de l'auteur, l'inventivité et la richesse de son univers, il a perdu l'atmosphère si particulière de son oeuvre.

Dans cet ultime volume, l'auteur prend résolument un tournant très très politique autour des femmes du Bene Geserit, seules survivantes en quelques sortes des grandes instances qui régissaient le monde et elles vont essayer à la fois de lutter contre les rebelles qui se dressent sur leur chemin et de rassembler les différents camps disséminés. Sur le papier, c'est fort intéressant et prometteur. Dans la réalité, cela se traîne et se traîne sur des centaines de pages sans qu'il se passe grand-chose.

Dans les précédents diptyques rythmant l'oeuvre, l'auteur nous faisait suivre des membres de la famille Atréides. Il y avait ainsi un attachement important des lecteurs pour les personnages. Ici, le choix de nous transporter dans un futur très lointain, sans la moindre marque, avec juste le ghola de Duncan Idaho comme marque repère, ne fut pas un choix judicieux pour moi. J'ai ressenti un total manque d'attachement envers celui-ci ainsi qu'envers les nouveaux personnages, résultat : je me fichais un peu de ce qui pouvait leur arriver et sans cela ma lecture fut bien fade par rapport aux quatre premiers tomes.

Ces tomes 5 et 6 qui peuvent se lire comme un tout forment en plus une vraie rupture dans l'oeuvre. Non seulement, ils ne forment pas un diptyque puisqu'à la fin du tome 6, il reste encore bien des choses à raconter. Mais en plus, ils nous transportent au final loin de Dune/Arakis dans un univers ultra politique où se sont plus les ambitions des uns et des autres qui portent l'histoire, plutôt que la fascination pour l'épice et les visions qu'elle apportait dans la première partie. Ce changement plaira ou non, je n'en suis pas vraiment fan, je préférais le côté mystique des débuts, mais on ne peut nier que c'est bien écrit et logique.

Ainsi, dans ce tome nous suivons des Bene Gesserit en proie aux attaques des Honorées Matriarches, qui jouent leur dernier atout avec le projet de transformation de la planète du Chapitre en nouvelle Dune, afin de relancer la production de l'Épice. Ainsi la Révérende Mère, Odrade espère que son ghola du légendaire Miles Teg va pouvoir les aider à vaincre les Matriarches avec l'aide de Duncan Idaho qu'elles ont capturé. En parallèle, Scytale, le dernier Maître Tleilaxu, reste le seul à posséder la connaissance pour produire artificiellement l'Épice mais refuse de dévoiler son secret. Il possède aussi une « capsule anentropique » qui recèle des cellules prêtes à régénérer des Danseurs-Visage de la nouvelle génération ainsi que tous les principaux héros de la saga (dont Paul Atréides et dame Jessica), ce qu'il espère monnayer auprès des Soeurs.

L'auteur ajoute aussi des petites nouveautés entremêlées avec le coeur de la saga. Ainsi la Révérende Mère Lucille avec son fardeau des Mémoires Secondes d'autres Bene Gesserit est capturée  sur Gammu et fait la rencontre de Rebecca, une Révérende Mère sauvage juive de l'Israël Secret, à qui elle confie son fardeau. Il y a également, même si c'est précipité, de belles batailles et entourloupes politiques bien dynamiques en fin de tome avec Miles Teg, qu'il faut imaginer dans un corps de petit garçon, qui attaque les Honorées Matriarches sur Gammu, puis sur Jonction mais avec un revirement final bien senti des Honorables Matriarches. Il y a également l'Honorée Matriarche Murbella, compagne de Duncan en captivité, qui après avoir suivi l'enseignement Bene Gesserit va jouer un double jeu auprès de ses anciennes soeurs. Elle réussira à assurer le contrôle sur ses anciennes soeurs en démontrant la supériorité de son héritage mixte. Enfin, Duncan réserve une ultime surprise dans les dernières pages de tome que je n'avais pas vu venir, s'échappant de la planète du Chapitre vers l'inconnu.

Ce n'est donc pas un tome dépourvu d'intérêt. Il a juste fallu attendre les 100 dernières pages pour qu'il se passe vraiment quelque chose, le reste n'étant que de longues palabres souvent pseudo philosophiques et religieuses lourdes et présentant peu d'intérêt pour moi. Cette absence de rythme qui leur est dû fut vraiment dur à vivre. Il y avait vraiment énormément à écrémer pour retrouver au milieu de tout ça les fils d'intrigues intéressants. le tome aurait largement pu être réduit de moitié vu toutes les redites qu'il contient en lui-même et avec le tome précédent. J'ai eu le sentiment que l'auteur se perdait souvent et peinait à retrouver son chemin alors que c'était beaucoup plus vif et incisif dans les premiers tomes et ici il n'a pas l'excuse de développer un univers, c'est déjà fait.

Malgré une lecture en demi-teinte sur cet ultime volume signé Frank Herbert, j'ai adoré replonger dans l'univers de Dune 20 ans plus tard et je reste très curieuse de la voie que vont emprunter Duncan d'un côté, et la fusion Bene Gesserit - Honorées Matriarches de l'autre. Je lirai donc probablement les suites écrites par son fils à l'aide de ses notes. Ayant cependant préféré l'ambiance du début de la saga avec les Atréides et les Harkonnen, je suis plus curieuse des cycles antérieurs mais j'avoue que face à la diarrhée livresque de Brian Herbert et Kevin J. Anderson, j'ai quelques appréhensions et je peine à voir par quoi commencer. Avis à ceux qui les ont lu et auraient des avis/recommandations ;)
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Il s'agit probablement de l'un de mes livres préférés. L'écriture, plus fluide et moins dense, à gagner en maturité depuis les premiers romans du cycle et il y a un je ne sais quoi de beau dans ce roman, peut-être le fait que parfois une étrange mélancolie se dégage de ce chez-d'oeuvres, et ce livres est très philosophique, comme tous les autres, mais les personnages sont plus humains et plus portés sur leur condition. Un livres pour tout les fan de Franck Herbert et du cycle de Dune.
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Voilà terminée cette sensationnelle saga.
J ai adoré cet univers, ce retour aux sources par toutes ces voies possibles et inimaginables.
Les personnages sont attachants .
Que dire sinon que ce fut un véritable plaisir que de se laisser emporter dans l univers particulier de Dune à travers le temps et l histoire.
Une agréable et stimulante découverte pour moi qui n osait pas lire de fantasy.
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On prend les anciens pour faire le grand final ?

Odrade, la Mère supérieure du Bene Gesserit est une Atréide. Miles Teg, est un golah dont nous avons rencontré la vraie personnalité au tome précédent. C'est un guerrier dévoué aux Atréides car cela en est un. Idaho, que nous connaissons depuis le début fournit une descendance de folie au Bene Gesserit avec Murbella, qui faisait partie du camp adverse.

Vous pensiez que c'était compliqué ? C'est que dalle car cela ne fait partie que de l'intrigue principale. Tout ceci n'ayant qu'un seul but : fonder une organisation qui maîtrise les Vers de sable, qui pourrait former une nouvelle planète Dune. Qui remportera donc la palme ? Qui va devenir le Roi de la Montagne, j'ai envie de dire ? Vous aurez les réponses ici, bien entendu.


Franck Herbert nous clôture aussi ses pensées sur l'écologie.

En effet, un des enjeux principaux de cette saga, c'est l'impact des vers de sable sur l'écologie d'une planète. En effet, où les vers de sable s'implantent, la planète se transforme en planète désert. Et le pire du pire c'est que pour un intérêt économique majeur, les gens choisissent de changer entièrement l'écosystème de la planète où ils s'implante. Et là, la réflexion est folle.

En effet, sur notre planète à nous, la Terre, on voit sans arrêt les gens sur différentes parties de notre planète, changer l'écosystème de leur région pour développer telle ou telle culture ou tel ou tel élevage. Et personne ne s'inquiète. Franck Herbert a ici l'intelligence, bien entendu, de nous mettre ces choses régionales à l'échelle planétaire pour que nous puissions mieux voir les conséquences que cela peut avoir.

En bref : un final grandiose. Je suis très heureuse mais aussi très triste d'avoir terminé cette saga fleuve qui va me manquer
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Tandis que les premiers volumes du cycle de Dune se concentraient sur la planète du même nom et sur des héros plutôt masculins, les deux derniers, à savoir les Hérétiques de Dune et la Maison des Mères, mettent sur le devant de la scène le Bene Gesserit, puissance de l'ombre dans les premiers romans, ordre féminin dont les membres deviennent les héroïnes marquantes de ces derniers temps de la saga. Il faut le redire : les personnages n'ont pas le charisme de Paul ou Alia Atréides, de Leto ou de Jessica, et des héros de leur suite (Gurney, Duncan, etc), ni le génie jouisseur dans le mal des Harkonnen, ni la sottise solennelle de la famille impériale déchue. Pourtant, l'intelligence manoeuvrière et politicienne des soeurs du Bene Gesserit, l'état d'urgence imposé par l'invasion barbare des Matriarches, donnent au roman un rythme prenant et le lecteur s'intéresse au sort de la Planète du Chapitre et de ce dernier carré civilisé, témoin du passé, des sagesses et expériences accumulées qu'il s'agit de perpétuer pour l'avenir. La solution imaginée pour résoudre la crise, elle aussi, fera la surprise du lecteur, bien qu'à la réflexion, les Romains aient déjà sauvé leur empire un temps par la même pratique. Ne sous-estimons jamais la culture d'un auteur de SF, surtout Herbert.
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Quelle aventure ! Je n'étais pas convaincu en débutant cette incroyable saga en avril que j'allais dépasser le premier tome, et puis j'ai finalement dû me réfréner pour intercaler d'autres romans sinon j'aurais très certainement été capable de m'enquiller les six tomes d'une traite !

On est loin, très loin des aventures de Paul Atréides du premier tome et pourtant le coeur de Dune, planète qui n'existe plus, bat encore très fort dans chacune des pages de cet ultime roman.

Le Bene Gesserit manoeuvre comme jamais pour tenter de survivre en vivant caché alors que les Honorées Matriarches massacrent des milliards de soeurs à travers l'univers, détruisant les planètes refuges de l'ordre les unes après les autres.

Alors que le contrôle du climat va enfin permettre de réintroduire les vers des sables dans une planète où le désert gagne chaque jour de l'emprise, Odrade à la tête du Bene Gesserit prépare un ultime affrontement pour renverser les Honorées Matriarches. Les enjeux sont énormes !

J'ai parfois eu du mal à raccrocher les wagons dans les micmacs politiques et génétiques des ordres opposés, mais alors quelle fin de saga ! Incroyable ! le clin d'oeil personnel de l'auteur à l'amour de sa vie en fin de roman est une très jolie surprise qui vient admirablement clôturer cette saga. Merci, merci mille fois de me l'avoir si souvent conseillée !
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Dans les coulisses du Bene Gesserit (suite)
Quand je relis cette série, j'aborde toujours ce dernier tome avec un petit pincement au coeur. Toutes les qualités de la série sont là : un dépaysement totale, un univers décrit avec beaucoup de richesse (la géopolitique, l'économie, la génétique et la religion...) sans que ce soit jamais ennuyeux, la complexité des intrigues est toujours parfaitement stimulante, les coups de théâtre, les rebondissements, l'inattendu nous guettent dans chaque chapitres et nous poussent à aborder le suivant avec délectation. Pourquoi tant de nostalgie en débutant ce dernier volume ? Parce que je sais que c'est le dernier , que Frank Herbert est mort, alors que l'on sent très bien qu'il préparait une suite. le tout dernier chapitre peut être mal perçu, mais il ne faut pas oublier de lire la postface de l'auteur où il rend hommage à sa femme pour mieux le comprendre, j' y vois pour ma part un clin d'oeil malicieux...
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Dans la vastitude des sables de Dune, l'âme s'immerge une treizième fois, sous ma plume critique, dans le cycle monumental de Frank Herbert. À chaque relecture, cette saga devient une nouvelle révélation, une méditation sur la nature humaine, la politique, la religion, et notre lutte incessante contre les prédestinations que nous nous créons.

Herbert, avec une finesse presque prophétique, tisse une épopée qui traverse le temps et l'espace, m'invitant à réfléchir sur les méandres de notre propre existence. Dans cette dernière lecture, je ne peux m'empêcher de voir l'écho de nos crises actuelles dans la lutte pour le pouvoir, le contrôle des ressources, et la quête incessante de l'humain pour une signification plus profonde.

Je trouve, au coeur de cette treizième lecture, un écho troublant avec les tourments de notre époque. Les conflits du monde de Dune résonnent d'une manière étrangement prophétique avec les tumultes de notre réalité actuelle.

Je ne peux ignorer la tragédie qui se déroule entre Israël et la Palestine, où chaque jour apporte son lot de désespoir et de mort. La terre sainte, loin de son idéal de paix, est devenue un champ de bataille où la vie humaine semble avoir perdu toute sacralité. Là-bas, les Palestiniens tombent sous des assauts impitoyables, victimes d'une lutte sans fin pour la terre et l'identité.

À l'Est, la Russie et l'Ukraine sont enfermées dans une guerre qui dévore non seulement les corps mais aussi l'âme des nations, un conflit où l'histoire, la fierté et la peur se mêlent pour créer un cycle apparemment infini de violence. Et il ne s'agit là que de l'un des nombreux affrontements qui déchirent notre monde, de l'Afrique à l'Asie, où d'innombrables vies sont prises dans le tourbillon de la guerre.

Mais la lutte ne se limite pas aux champs de bataille. Dans nos sociétés qui se targuent d'être des phares de lumière et de raison, nous assistons à une montée inquiétante des régimes fascistes nationaux et fascistes néolibéraux. Sous des bannières diverses, ces idéologies propagent une vision du monde où l'égoïsme, la peur de l'autre et l'avidité sont non seulement acceptés mais encouragés. Elles menacent de détruire les fondements de notre coexistence, semant la division et l'hostilité là où devraient régner la compréhension et la solidarité.

Dans "La Maison des Mères", la leçon ultime est celle de la mesure et de l'acceptation de vivre dans un monde incertain et toujours inattendu. Alors que je referme ce cycle, je suis frappé par la pertinence de cette leçon pour notre propre monde. En ces temps troublés, nous avons plus que jamais besoin de cette sagesse, de cette capacité à voir au-delà de nos différences et à reconnaître notre humanité commune. Nous avons besoin de la littérature, de la danse, de l'art, pour nous rappeler les vérités éternelles et pour nous guider vers un avenir où la paix et la compréhension prévaudront sur la haine et la division.

Les personnages, plus que de simples acteurs dans un drame de science-fiction, sont des reflets de nous-mêmes, avec nos ambitions, nos peurs et nos espoirs. Paul Atréides, avec sa vision prédestinée et son fardeau de messie, nous parle de la solitude du pouvoir et du danger des idéologies non contrôlées. Les Bene Gesserit, avec leur mélange de sagesse et de manipulation, rappellent les complexités du pouvoir féminin dans un monde dominé par les hommes.
La richesse thématique de Dune est un miroir de la complexité de l'âme humaine, un miroir dans lequel je me suis plongé à chaque période cruciale de ma vie.

En ce qui concerne l'extension de l'univers par son fils, je demeure sceptique. Brian Herbert, bien que diligent dans sa continuation de l'univers, n'a pas saisi l'essence métaphysique et philosophique qui fait le coeur battant de l'oeuvre originale. Les machines, comme ennemis dans les suites, me semblent une interprétation superficielle et manquée du tabou profond laissé par la Jihad Butlerienne.

En conclusion, le cycle de Dune n'est pas simplement une série de livres à lire ; c'est une expérience à vivre, une quête de compréhension qui dépasse les frontières de l'imagination pour toucher les cordes profondes de notre être. C'est une oeuvre qui nous rappelle que, malgré nos ténèbres, il y a toujours un chemin vers la lumière, une danse avec l'incertitude qui peut nous mener vers une nouvelle aube.

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Critique de la 12ème lecture : 2019
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Et je referme le livre
Et je ferme le cycle de Dune pour la 12ème fois depuis 1980.
Comment être à la hauteur pour en discourir. Une oeuvre imprégné d'une spiritualité si sincère, si profonde, si discrète et si humble. Une spiritualité si douce qu'elle marche avec ses chausson sur la pointe des pieds, parce qu'elle ne veut pas encombrer, ni déranger, ni Dieu, ni les dieux et déesses. Et ces femmes sont des déesses.
Par contre Herbert ne se gène pas pour nous bousculer dans nos certitudes en matière politique. Il nous fait prendre conscience de ce qu'est l'amour profond, l'amour de ce qui aime et sont près à tout donner pour des descendants qui n'existe pas encore. Un amour Divin.
Un cycle a coté duquel, il ne faut pas passer, même et surtout aujourd'hui en ces temps trouble, en ces temps intéressant comme le dirais ce cher Miles Teg et cet adorable Duncan Idaho. Mais mon amour le plus profond va à Odrade qui a tout donné.
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C'est avec ce roman que Frank Herbert clôt le Cycle de Dune. Nous sommes, cette fois, totalement immergés dans la communauté des soeurs du Bene Gesserit.
Cette communauté est très présente tout au long du cycle, parfois un peu en retrait mais toujours au coeur de l'évolution de l'humanité. Un peu comme les Atréides.
Pourtant, nous en connaissions assez peu sur leur organisation interne et leur évolution. C'est chose faite avec ce tome six qui nous emmène encore plus loin dans le bouleversement du monde.

J'ai trouvé ce dernier tome très profond et philosophique. Beaucoup de préceptes énoncés peuvent tout à fait être transposés dans notre monde. Car, comme toujours, Frank Herbert sait magistralement décortiquer l'âme humaine.
Tous ses personnages sont vivants et réalistes. Et très attachants pour la plupart. Certains sont effrayants dans leur cruauté, d'autres sont totalement antipathiques. Et bien sûr, il y a tous ceux auxquels on s'attache sans condition. Mais aucun personnage ne laisse indifférent car ils sont tous complexes.

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