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sur 1827 notes
Ce Tintin, durant mon enfance, me paraissait assez compliqué avec cette histoire de guerre, de mobilisation générale. le démarrage est très burlesque, avec les Dupont confrontés à un problème de moteur qui explose, j'ai compris plus tard que cela faisait référence à Charles Trenet — en 1970, on ne l'écoutait déjà plus beaucoup, Charles Trenet — mais même sans la musique, le gag fonctionne. Mais voilà, quelle est cette guerre imminente dont il est question. La première écriture de ce récit date de 1939, quand on sait cela, le récit prend une autre dimension et est bien moins anodin qu'il n'y paraît. Et puis surtout, que viennent faire là les soldats britanniques en kilt et qu'est-ce que l'Irgoun ? L'Irgoun ? Je sens qu'il y en a qui sont en train de se dire, “Mais qu'est-ce qu'il raconte, il n'y a pas d'Irgoun dans cette histoire !” Je cite le texte :
“- Une patrouille a capturé l'auto et ses occupants : trois juifs de l'Irgoun
- Des juifs... et le jeune homme ?... Quoi ?... Enlevé par les Arabes ?... Envoyez moi ces juifs, Edwards, je veux les interroger moi-même…”
Ce n'est qu'en 1982, chez un ami, grand collectionneur de bande dessinées, que j'ai lu pour la première fois la version actuelle et que j'ai réalisé, que tout le monde ne connaissait pas la même histoire : les pages 15 à 17 n'ont absolument rien à voir, le scénario est radicalement différent, la version que je possède an'est plus éditée (pour être remplacée par une version soit-disant “modernisée”, par euphémisme) pour une diffusion au Royaume Uni. En effet, le scénario original est bien critique vis à vis du colonialisme britannique dans la région, il est question des tensions en Palestine, autant dire que c'est plutôt sulfureux. Mais c'est aussi ce qui en fait l'intérêt. On peut rajouter aussi que Ben Kalish Ezab et Abdallah ont un curieux air de famille avec la famille Saoud (l'installation de la tente dans le salon de Moulinsart dans Coke en Stock renforce d'ailleurs cette hypothèse) ainsi qu'avec Fayçal II d'Irak, qui a servi de Modèle pour Abdallah. Pour quelles raisons Tintin doit sauver cet émir capricieux et cruel pour lequel on a pas la moindre empathie, sinon pour le pétrole des pays occidentaux… Aussi, à travers le personnage de Müller, c'est évidemment du côté de l'Allemagne de 1939 qu'il faut se tourner, faisant entrer la stratégie de guerre par l'économie.
Bref, cette version d'avant 1971 mérite une lecture approfondie, j'ai récemment lu la première partie de “Nos meilleurs ennemis” de Jean-Pierre Filiu et David B. qui apporte encore quelques éclaircissements sur cette histoire. Évidemment, à 7 ans, je ne pouvais pas y comprendre grand chose, ce qui comptait à l'époque, c'était les gags avec les Dupondt dans leur dépanneuse, puis dans le désert. Ce que j'admire chez Hergé, c'est sa capacité à proposer plusieurs niveaux de lectures et c'est sans doute dans cet album qu'il le pousse au paroxysme, du moins dans la version d'avant 1971. En 2005 était sorti l'album “Tintin Dossier L'île Noire”. J'espère qu'un jour l'éditeur aura l'intelligence de sortir un “Tintin Dossier Au pays de l'or noir” parce que là, il y a de la matière.
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Un de mes Tintin préférés car il globalise tout le schéma aventurier du gentil reporter avec une vraie intrigue, des fausses pistes, des bons et des méchants, des Dupont sensationnels, d'autres héros que l'on aime retrouver de temps à autre, comme Oliveira da Figueira.

De cette histoire de pétrole trafiqué, Hergé a construit une intrigue bien ficelée avec un suspense croissant, entrecoupé de temps humoristiques qu'il maîtrise parfaitement. Ainsi, l'épisode des Dupont à bord de la jeep est un morceau d'anthologie et leur ingestion de la pilule miraculeuse une merveille de fiction pour tous les âges.

La scène chez le docteur Müller est l'apogée de l'histoire et celle du pistolet à encre d'Abdallah un autre grand moment.

Bref, on peut tout aimer au pays de l'or noir, personnages, réparties, aventures, et le héros favori de ses lecteurs, Tintin. Certains regretteront l'absence de Haddock et Tournesol, mais l'aventure est si dense que l'album a bien fait le plein.

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J'ai été attirée par le titre de cette BD ainsi que par sa couverture qui m'ont donné envie de voyager, alors j'ai commencé cette lecture. On est directement plongé dans l'intrigue dès la première page.

Alors que les moteurs à explosion se mettent mystérieusement à exploser partout dans le monde, on soupçonne l'essence d'être trafiquée. de plus, les rumeurs de guerre se font sentir de jour en jour. Tintin et ses acolytes partent alors au Moyen-Orient pour enquêter.

Cette histoire reflète très bien le contexte historique de la période à laquelle l'album a été écrit.
Malgré cette histoire assez sombre de crise pétrolière, j'ai aimé l'humour, notamment avec les personnages de Dupont et Dupond avec leur périple dans le désert. J'ai également aimé le personnage d'Abdallah le fils de l'émir qui est pourtant très turbulent mais qui apporte selon moi une touche d'humour et de rebondissements à l'histoire.
J'aurai aimé savoir lire les quelques bulles écrites en arabe mais le fait de ne pas les lire n'empêche pas la compréhension de ces quelques passages.

Un album sympathique que je trouve plutôt réservé aux adultes pour la complexité de l'histoire. Cette BD se lit tout de même facilement et on ne s'ennuie pas grâce à l'humour qui est présent tout au long de l'album.
Je n'ai pas été complètement transportée mais j'ai quand même passé un très bon moment.
A lire!
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Comme le dit si bien le capitaine Haddock, c'est une histoire "à la fois très simple et très compliquée". Simple parce que tout débute en Europe avec des moteurs automobiles qui explosent sans arrêt et si l'on écoutait nos policiers préférés, à savoir les célèbres Dupont et Dupond, il faut chercher à qui profite le crime. Or ici, selon eux, tout porte à croire que le crime profite à la société de dépannage Simoun puisque celle-ci a une slogan publicitaire tellement entraînant qu'à chaque fois qu'une personne rencontre un problème en voiture, elle fait automatiquement appel à elle.
Cependant, affaire très compliquée comme je vous le disais car Tintin ne se fie pas aux simples apparences et va chercher bien plus en profondeur pour démanteler un réel conflit autour de l'or noir, le pétrole, entre l'Orient et l'Occident. Il s'agit en réalité d'un véritable conflit d'intérêt économique entre le puissant cheik Bab El Ehr qui a des appuis de la Skoil Petroleum et l'émir Mohammed Ben Kalish Ezab, actuellement à la tête du pays et qui a signé un contrat avec l'Arabex. le but du premier est de trafiquer les pompes de son ennemi grâce au N14, mis au point par le Docteur Müller afin de contrôler toute les sources d'essence du pays et de mettre ce dernier en position de faiblesse et de le renverser afin de prendre le contrôle du pays.

Qui sait d'ailleurs si Hergé n'a pas vu là les causes de, si elle a lieu un jour (ce que je n'espère vraiment pas, bien entendu), de la Troisième Guerre mondiale ?

Un album dans lequel nous retrouvons le marchand Oliveira da Figuira et qui vient une nouvelle fois en aide à notre ami Tintin en l'aidant dans son enquête et en lui permettant d'infiltrer le palais du Docteur Müller, qui se fait ici appeler Smith. Une des scènes que je préfère est justement lorsque celui-ci fait passer Tintin pour son neveu et qu'il se met à raconter des histoires abracadabrantesques et interminables aux serviteurs du palais dans le seul but de détourner leur attention.
Une autre scène délirante est lorsque les deux policiers prennent une pilule de N14, croyant que c'est de l'aspirine, et qu'ils se mettent à faire des bulles et que leurs cheveux se mettent à pousser de plusieurs couleurs différentes à chaque fois.

Un vrai moment de plaisir qui traite d'un sujet particulièrement sensible et qui est toujours d'actualité ( la guerre du pétrole aura-t-elle lieu un jour ? ) mais qui, heureusement ici, finit bien même si le lecteur n'apprendra jamais comment le capitaine Haddock a réussi à rejoindre son ami car il s'agit d'une affaire à la fois très simple et très compliquée...A lire et à relire !
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Quand j'étais plus jeune, je n'aimais pas trop cet album, car mon personnage préféré, le capitaine Haddock n'y faisait qu'une très brève apparition. ( Et c'était à la fois très simple et très compliqué !!)
Évidemment, à l'époque, je ne pouvais absolument pas mesurer ce qui se cachait derrière l'élaboration de cet album...Je ne rentrerai pas plus dans les détails, d'autres babeliotes l'ont déjà fort bien fait...
Dans un contexte de crise pétrolière, Tintin va se retrouver au Khemed pour mener son enquête : pourquoi l'essence explose ?
Il va se retrouver face à l'un de ses anciens adversaires déjà croisé dans l'Ile Noire : le docteur Müller, qui entre temps s'est fait pousser la barbe et se fait appeler le professeur Smith. Celui-ci joue toujours à merveille le rôle du parfait méchant.
Toujours dans le chapitre des retrouvailles, Tintin va aussi tomber sur le sympathique Oliveira Da Figueira qu'il avait déjà rencontré dans les Cigares du Pharaon.
Passons maintenant aux nouveaux personnages. Celui dont tout le monde se souvient car il fait une apparition très marquée est evidemment le prince Abdallah, une véritable tête à claque. Cette petite peste pourrie-gatée épuise tout son entourage et même les "méchants" ne s'en tirent pas indemnes face à son imagination. La rencontre entre cette terreur et Haddock est evidemment explosive...
Un album que j'aime relire de temps en temps, surtout pour la partie dans le désert, qui est très bien restitué par Hergé...

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Un Tintin qui m'a beaucoup plu.



Cette fois Tintin va essayer de résoudre une affaire autour du pétrole. Il sera avec ses deux amis: Dupont et Dupond. Il n'y aura pas pas capitaine Haddock ni Professeur Tournesol. Tintin aura à faire à de méchants malfaiteurs. ATTENTION !
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"Boum ! Quand vot'moteur fait Boum !", telle est la publicité d'une société de dépannage, le problème, c'est que tous les moteurs font réellement "boum" car l'essence est trafiquée et une crise pétrolière menace.

L'une des caractéristiques de cet album de Tintin est son ancrage dans la réalité.
En effet, publié entre les deux guerres, c'est sans doute l'album de Tintin le plus réaliste par rapport au contexte historique.
Il y est question de sabotage d'essence, d'une guerre sur le point d'être déclarée, d'un méchant répondant au nom de Docteur Müller (nom à consonance allemande).
Le contexte n'est donc pas très gai et pourtant, Hergé a réussi à distiller de nombreuses touches d'humour dans cet album, par le biais de Milou mais également par celui des Dupondt qui ne cessent de se perdre dans le désert et de voir des mirages :"Moi, faire un rivage pour un stupide rimage ? ... Euh ... Un rivage pour un mirage ... Non, un mirage pour un virage ... euh ... Enfin, jamais de la vie : je continue tout droit."
Là aussi, j'ai noté qu'il était question du rapport de Tintin par rapport à la violence et aux armes à feu :"Je n'aime pas beaucoup ces jouets-là, mais, dans ces cas-ci, il vaut mieux être armé."
Ce personnage oscille d'un point de vue à l'autre, mais il se refuse toujours à toute violence et l'arme n'est qu'un moyen de dissuasion.
Le capitaine Haddock est peu présent dans cet album, il est esquissé et d'ailleurs le lecteur ne connaît pas le fin mot de l'histoire à la fin.
Quant au Professeur Tournesol, c'est de Moulinsart qu'il aidera pour trouver un remède à l'étrange mal des Dupondt.
Mais cet album est aussi l'occasion de faire la connaissance de ce "charmant" petit Abdallah, qui a toujours une mauvaise blague dans sa musette.
C'est un petit garçon exaspérant mais il apporte une touche de fraîcheur dans cette histoire plutôt sombre.
Il s'agit d'une histoire sur plusieurs niveaux, relativement complexe, en tout cas plus que dans d'autres albums.

"Tintin au pays de l'or noir" est un album intéressant à lire avec une histoire plus complexe que dans d'autres tomes, fortement ancré dans le contexte historique au moment de sa rédaction et qui finalement l'est toujours dans celui d'aujourd'hui, dans une moindre mesure.
Une aventure de Tintin qui se lit avec plaisir, riche en aventures et avec quelques touches d'humour.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Ce tome 15 est très important dans l'oeuvre de Hergé, car il comporte une particularité, deux versions narratives ont été créées : l'original de 1950 que je vais chroniquer et la seconde de 1971 ou le contexte historique a été changé.
Dans la version originale faite par Hergé, Tintin est propulsé au beau milieu de la Palestine sous occupation anglaise, où s'affrontent groupes paramilitaires israéliens et arabes palestiniens pour la création de leurs états respectifs. Tintin se trouvant au beau milieu de ce conflit, avec la difficile mission d'empêcher une guerre mondiale à cause d'un problème lié à des sabotages sur l'approvisionnement en essence du monde occidental. Hergé en envoyant Tintin là-bas ne s'intéresse que peu au conflit endémique israélo-palestinien, préférant laisser son héros affronter une redoutable organisation terroriste dirigé par un chef mystérieux qui commet des sabotages sur les oléoducs pétroliers.
Une fois les éléments bien en place, le récit devient palpitant, Tintin et ses compagnons combattant sans répit ces mercenaires du désert et leur boss, prêt à tout pour s'arroger l'or noir et son contrôle afin de satisfaire des intérêts politiques dans la région. On remarquera le retour d'un méchant de poids en la personne du Docteur Muller, Hergé a-t-il voulu symbolisé par cela, les accointements supposés d'anciens nazis avec des régimes troubles après la guerre ? Possible !
Dans l'autre version de 1971, toute référence au conflit israélo-palestinien est supprimée, remplacée par un contexte de guerre civile entre factions arabes pour le contrôle des gisements pétrolifères.
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Ah les inénarrables Dupont et Dupondt ! Grandioses, aussi bien dans leur poursuite des mirages et de leur propres traces dans le désert que dans les effets du cachet, additif explosif à l'essence.
On retrouve le désert, Müller, les relations difficiles avec les Emirs en guerre fratricide, l'ambiance des villes du désert, et une maîtrise dans le maniement de l'intrigue et du suspens.
Hergé est (depuis le temple du soleil) parvenu à sa maturité aussi bien en termes de scénario que de dessins.
A lire et relire !
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Une histoire un peu compliquée où il est déjà question de crise pétrolière et de Moyen-Orient. J'ai adoré l'errance des Dupondt dans le désert !
A noter, l'apparition de l'émir Ben Kalish Ezab et surtout de son charmant bambin, Abdallah (Hergé s'est parait-il inspiré du portrait de Fayçal II pour le créer)
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