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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ultime aventure, tout du moins qui soit achevée, dans l'univers de Tintin. Je dois avouer qu'elle m'a laissé un sentiment mitigé mais surtout un goût amer...

C'est l'album du changement, de la désillusion, de l'alcool, du mensonge et de la supercherie. Pourquoi ? Je vais m'expliquer.

Depuis les premiers albums, on remarque l'empreinte temporelle dont ils sont marqués. Le colonialisme dans Tintin au Congo, puis véritablement les aventures ancrées dans les années 1930 puis 1940 et ainsi de suite. Avec ce 23ème album, nous atteignons les sixties et seventies. Et comme Tintin vit avec son temps, forcément l'influence est là. Ainsi, c'est un jeune reporter en motocyclette que nous découvrons. Affublé d'un jean marron et coiffé d'un casque orné du symbole de la paix, il arrive dans Moulinsart.
Là aussi, l'évolution est présente tout du moins à travers la technologie. De sorte que les choses ont changé depuis les Bijoux de la Castafiore (Vol 714 pour Sidney ne se déroulant jamais à Moulinsart). En effet, la télévision est maintenant blanche, design, et surtout offre une image nette et en couleur.
Plus tard, au San Théodoros, on remarquera également l'influence de l'époque comme en témoignent l'art et l'ameublement qui décorent la villa où les aventuriers sont assignés.

Mais là où le bât blesse, c'est au niveau du caractère de Tintin. Que lui est-il arrivé ? Alors qu'il apprend les mésaventures de ses amis Dupond et Dupont et la Castafiore, il reste calmement à Moulinsart. Seuls Haddock et Tournesol s'envoleront pour aider leurs amis. Où est le Tintin toujours prêt à l'aventure quand bien même cela conduisait à un traquenard ? Et surtout, qu'est-il advenu à celui qui bravait tous les dangers pour venir en aide à ses amis, parfois sous le coup d'une simple intuition comme dans Tintin au Tibet ? Heureusement, il rejoindra tout le monde en Amérique du Sud. Pour autant c'est la première fois où le jeune reporter aura été si longtemps absent dans les planches de la BD.
C'est aussi un Tintin plus pacifique que jamais que nous découvrons. Certes, il n'a jamais était très violent mais il ne se souciait pas plus que ça de l'avenir de ses ennemis. Ainsi, le symbole de paix sur son casque n'est pas si anodin que cela, puisqu'il finira pas tout mettre en œuvre pour que la révolution se fasse sans effusion de sang.

Un opus avec beaucoup de changements donc. Mais aussi un opus où l'alcool est omniprésent. La question de l'alcoolisme est presque un fil conducteur pour l'intrigue. Outre le sevrage de Haddock puis des autres personnages au fil de l'aventure, c'est aussi l'utilisation de l'alcool comme "arme" qui apparait ici.
En effet, on retrouve les Arumbayas : tribu perdue dans la jungle dans l'Oreille Cassée, elle est désormais victime de la civilisation dont elle était préservée jusqu'à présent. L'alcool a eu raison de ce peuple et on fera automatiquement le rapprochement avec ce qu'ont connu les indigènes à travers l'histoire : les Amérindiens, les aborigènes etc...furent eux aussi les victimes de l'alcool importé par les européens entre autres choses.

De là on en arrive à la désillusion et au mensonge dont je parlais tout à l'heure. Mensonge tout d'abord, parce que le San Theodoros nous offre deux visions opposées : d'un côté Tapiocapolis, la capitale où les touristes découvrent la modernité de l'architecture et de l'art ainsi que les rues propres et sécurisées ; et d'un autre côté, la misère cachée du peuple qui vit dans un bidonville sur un tas d'immondice.
Mensonge et supercherie également au niveau du complot accablant Tintin et ses amis sur la base de preuves, bien entendu falsifiées, et amenant à des procès truqués et douteux. Supercherie et tromperie aussi dans la ruse de Tintin pour renverser le pouvoir en place. Mais c'est un juste retour des choses...

Enfin, la désillusion face à la réalité de ce monde. Les vieux amis peuvent vous trahir, et puis difficile de changer le monde... Tintin nous avait habitué à rétablir la justice, à se battre pour des causes justes et honorables, à défendre ses amis et tout se terminait par un happy end et une amélioration de la situation. Les complots, les divers trafics prenaient fin, les ennemis étaient systématiquement mis en échec, le bien prenait le dessus. Or, ici ce n'est plus le cas. Pour preuve, peu importe le dirigeant du pays, une dictature est une dictature et le peuple reste dans son bidonville et sa misère. La dernière case de l'album sera, pour la première fois dans la saga, empreinte d'une sorte de pessimisme.

En conclusion, c'est loin d'être mon opus préféré. Dommage que tout s'arrête sur une telle note...
J'ai malgré tout beaucoup apprécié les clins d'oeil à Astérix, Mickey et Donald dans le carnaval. Peut-être en ai-je manqué d'autre, mais c'était amusant.
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Cet album paru en 1976 est le dernier qu'Hergé ait terminé. Ma première lecture avait été une déception, et je confirme aujourd‘hui que ce volume est à part dans l'oeuvre de son créateur, et manifestement en dessous des précédents opus.
Son scénario n'est pas vraiment mauvais, même si le fidèle lecteur peut s'étonner de la mauvaise volonté initiale de Tintin à s'impliquer. Il s'agit ici de la lutte contre une dictature, celle du caudillo Tapioca; Alcazar, son éternel rival, essaie de reprendre le pouvoir au San Theodoros. Finalement le régime honni tombera sans effusion de sang, grâce à un stratagème que je qualifierai de « belge ».
Ce que je n'aime pas du tout, dans le présent album, c'est son pessimisme, la laideur morale des protagonistes, l'alcoolisme qui prend trop de place, l'extrême lourdeur du trait. Cette dernière caractéristique avait déjà été introduite, précédemment, avec notamment l'ignoble Séraphin Lampion. Ici, Hergé en remet une couche, et ça plombe l'ambiance. Ni les adultes, ni les enfants y trouvent leur compte. On est bien loin des premiers albums (jusqu'à "Tintin au Tibet" inclus).
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On appréciera le professeur Tournesol et le capitaine Haddock dans ce tome !
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