Petite précision ma lecture concerne L'ÉDITION DU CENTENAIRE LES BELLES LETTRES / Traduction
Paul Mazon.
Il s'agit d'un poème écrit sans doute au VIIe siècle avant J.-C., qui raconte la naissance des dieux et du monde. Un récit fondateur
Tel est, en grec, le sens du mot "théo-gonie" qui vient de "théos" qui signifie "dieu" , et du verbe "gennao", qui veut dire "engendrer".
Avec l'Iliade et l'Odyssée, il est l'une des premières et principales sources des plus grands mythes grecs. J'y ajouterai personnellement également le Livre IV de la Bibliothèque Historique de Diodore de Sicile "Mythologie des Grecs"
En 12 chapitres (tiens, tiens le même nombre que les Olympiens)
Un préambule
Les premiers dieux, Terre et Ciel, Les Titans ;
Les enfants de Nuit ;
Flot et sa descendance ;
La descendance des Titans, Océan et Téthys ;
Hypérion et Théia ;
Crios et sa descendance, Styx ;
Coios et Phoibé, Hécate ;
Rhéia et Cronos, Naissance de Zeus ;
Japet et ses fils, Prométhée ;
Les Cent-Bras ;
La descendance des Olympiens.
Cette théogonie pose les bases de "toute" la mythologie
Elles est « signée ». "Le poète dit, dans le prélu, en parlant des Muses : « Ce sont elles qui à
Hésiode un jour apprirent un beau chant, alors qu'il paissait ses agneaux au pied de l'Hélicon divin. Et voici les premiers mots qu'elles m'adressèrent… » On ne peut guère contester que l'auteur ait voulu mettre ainsi son nom en tête de son oeuvre, comme beaucoup d'autres en Grèce l'ont fait après lui. Quelques critiques soutiennent cependant que ce nom d'
Hésiode n'est pas celui de l'auteur, mais celui du poète que l'auteur proclame son modèle. Ils entendent donc : « Ce sont elles qui à
Hésiode un jour apprirent un beau chant… Mais à celui que voici, à moi, elles dirent dès le premier jour… »"
Alors comment la résumer ? Cette théogonie tant par moments on assiste à une énumération de noms et avouons-le il y a de quoi se perdre
D'abord les six premiers dieux, ceux dont tous les autres seront les descendants :
Chaos, l'abîme ténébreux et désordonné ;
Gaïa, la terre-mère, solide et fiable ;
Éros, l'amour qui fait surgir les êtres à la lumière ;
Tartare, divinité terrible et lieu infernal situé dans le sous-sol le plus profond de Gaïa, plein d'obscurité et de moisissure ;
Ouranos, le ciel, et Pontos, la mer, que Gaïa crée tous deux à partir d'elle-même, sans l'aide d'un amant ou d'un mari ;
À l'exception de Gaïa qui commence à être un peu une personne, ces premiers dieux ne sont pas encore de vrais individus doués de conscience, capables de traits de caractère, mais ce sont plutôt des forces de la nature, des éléments naturels.
Puis viennent les enfants de Gaïa et d'Ouranos
Les Titans : Okéanos, Coïos, Crios, Hypérion, Japet et Cronos et leurs soeurs les Titanides : Théïa, Rhéa, Thémis, Mnémosyné, Phoibé et Téthys ;
Et les trois Cyclopes, qui vont être enfermés sous terre par Cronos et qui vont donner ses armes à Zeus, quand il les libérera : Brontès (le tonnerre), Stéropès (l'éclair) et Argès (la foudre ;
Les « Cent-Bras » ou « Hécatonchires » : Cottos, Briarée et Gygès.
Puis les enfants nés du sexe coupé d'Ouranos – en tombant soit sur la terre, soit dans la mer. Il y en a à nouveau trois lignées, auxquelles s'ajoute donc Aphrodite :
Les Érinyes, divinités de la vengeance (elles veulent venger leur père, Ouranos, de l'affront que Cronos lui a fait subir). Nous saurons par les poètes latins qu'elles sont au nombre de trois et que la dernière se nomme Mégère. On les appelle aussi les « Euménides », c'est-à-dire les « Bienveillantes » et, chez les Romains, elles prennent le nom imagé de « Furies » ;
Les nymphes méliennes ou Méliades, divinités qui règnent sur les frênes, arbres qui fournissent le bois avec lequel on fabriquait à l'époque des armes, des lances, des arcs et des flèches ;
Les Géants, qui sortent de terre tous casqués et armés, voués à la violence.
Et Aphrodite, déesse de la beauté et de l'amour, qui naît elle aussi du sexe d'Ouranos, mais ici mélangé à l'eau et non à la terre.
Et enfin Les enfants de Cronos et de sa soeur, la Titanide Rhéa. Après les Titans, c'est la deuxième génération des « vrais » dieux, c'est-à-dire celle des premiers Olympiens, qui fait son entrée :
Hestia (Vesta), déesse du foyer ;
Déméter (Cérès), déesse des saisons et des moissons ;
Héra (Junon), l'impératrice, dernière épouse de Zeus ;
Poséidon (Neptune), dieu de la mer et des fleuves ;
Hadès (Pluton), dieu des enfers ;
Zeus (Jupiter), roi des dieux ;
Et pour finir les Olympiens de la deuxième génération :
Héphaïstos (Vulcain), dieu des forgerons, fils de Zeus et de Héra ;
Arès (Mars), dieu de la guerre, frère d'Héphaïstos, fils de Zeus et de Héra ;
Athéna (Minerve), déesse de la guerre, de la ruse, des arts et des techniques, fille de Zeus et de Métis ;
Apollon (Phébus) et Artémis (Diane), les deux jumeaux, dieu de la beauté et de l'intelligence, déesse de la chasse, nés des amours de Zeus et de Léto ;
Hermès (Mercure), fils et messager de Zeus, dont la mère est Maïa ;
Dionysos (Bacchus), dieu du vin et de la fête, fils de Zeus et d'une mortelle, Sémélé.
Mais il reste que le récit le plus impressionnant et captivant est celui de la lutte entre les Titans menés par Cronos, face à Zeus et la première génération de dieux, les Cronides, alliés aux Hécatonchires et aux Cyclopes.
C'est là que se révèle toute la puissance du récit, toute la puissance de la Mythologie...