C'est une merveille toujours nouvelle et d'une émouvante beauté, que la soif de découverte et de conquête d'un jeune homme qui erre à l'aventure, délié pour la première fois des contraintes de l'école, et s'oriente vers les horizons sans fin de l'esprit.
La vérité existe, mon cher, mais la 'doctrine' que tu réclames, l'enseignement absolu qui confère la sagesse parfaite et unique, cela n'existe pas.
Cela lui valut de découvrir deux choses : la joie qu'on éprouve à transplanter dans l'esprit d'autrui ses propres acquisitions intellectuelles et à les voir y prendre des formes et un rayonnement tout nouveaux, la joie donc d'enseigner, et ensuite de lutter avec la personnalité des étudiants et des élèves, d'acquérir et d'exercer une autorité, d'être un guide, la joie donc d'éduquer.
La beauté et la suprème beauté sont périssables, elles aussi.
Dieu ne nous envoie pas le désespoir pour nous tuer mais pour nous éveiller à une vie nouvelle.
Sur les chemins sans risques on n’envoie que les faibles.
Le jeu des perles de verre est un livre religieux.A chaque tournant de ce récit apparaît en effet la recherche d'une unité cachée de l'univers et de l'esprit humain.Ce secret, Hesse proclame qu'aucune technique, aucune science ne pourra le découvrir.Mais l'âme en est capable, et par les procédés les plus irrationnels.Son salut consiste précisément en cette découverte, qui abolit le temps, l'espace et l'existence: on reconnaît là l'idée fondamentale du monisme de Lao Tseu et du bouddhisme.
Comme la tradition hindoue, le jeu des perles de verre accorde une importance primordiale à la méditation, plongée spirituelle au terme de laquelle le sujet et l'objet se confondent.Comme les chinois, Hesse attribue à la musique, "qui réconcilie l'âme et l'esprit", une puissance magique, et la vertu majeure qu'il préconise est une sérénité empruntée à la sagesse de l'Inde
Si les autorités supérieures t'appellent à une fonction, disait ce passage des règlements, sache que toute ascension dans l'échelle des fonctions, loin d'être un pas vers la liberté, crée une obligation nouvelle. Plus le pouvoir de la charge est grand, plus le service y est rigoureux. Plus une personnalité est forte, plus son arbitraire est répréhensible.
Rien, dit-il, ne permet plus facilement à deux êtres de devenir amis que de faire de la musique.
Il est certain que deux peuples et deux langues ne communiqueront jamais ensemble avec autant de compréhension et d'intimité que deux individus qui ont en commun la nation et le langage. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer à se comprendre et à refuser le dialogue.