« Ma mère me surprendrait toujours. Elle pouvait s'échapper sans prévenir, au milieu de n'importe quelle conversation. Qui sait où elle était à cet instant-là.
Tu le connais ?...
Qui ?
Le type qui est mort...
Il s'appelait Nikita... »
La mère d'Amélia semblait plongée dans la lettre que lui avait adressée Bakar, la nouvelle directrice d'une association humanitaire, The Shelter. Depuis ce retour du bout du monde, elle versait régulièrement des aides mais les besoins financiers et humains ne manquaient pas. L'organisation aidait des enfants des rues.
Le bout du monde pour Amélia également.
Engloutissant des tartines de confitures et tuant l'amertume d'être une petite rondelette qui se fait prendre son petit ami par sa meilleure amie, Amélia semble intriguée par cette nouvelle perspective qui ramène sa mère à un passé si éloignée de l'image qu'elle peut en avoir. Cette femme fatale cintrée dans ses jupes stylées, portant chignon soignée et talons dans le prolongement de sa féminité élégante.
Amélia se mit aussitôt à pester lorsque son père a proposé un voyage là-bas, au Shelter, pour les vacances. Et puis quoi encore ? Pourquoi pas l'Amazonie, pourrait suggérer l'adolescente de 16 ans d'un ton renfrognée d'oursonne mal léchée.
Amélia se surprend à répondre « Pourquoi pas. »
Flûte! Que lui a t-il pris ?
De plus, mauvais concours de circonstances, sa mère ne peut pas rater une réunion importante et son père est au dernier moment réquisitionné pour être juré.
« - de nous trois, c'est à toi que ce genre de voyage ferait le plus de bien. »
Amélia ne peux plus se dégonfler. En route pour la Mongolie !
Triple flûte !
: «
Là où naissent les nuages » est un véritable récit initiatique où l'héroïne Amélia va rencontrer un vrai choc de culture, bouleverser ses croyances, ses vérités.
Aux premiers chapitres, certains pourraient s'attendre à un rapport culpabilisant, s'identifiant de peu à l'héroïne gênée de l'aisance de confort dans lequel elle évolue, devant la misère déroutante et importante. Les rencontres vont faire oublier ses petites pensées graves et ramener le récit à l'essentiel, la mission de partage et de protection.
Amélia, ne se sentant au début pas forcément à sa place puis pas encore à la hauteur de la tâche, va se prouver le contraire. Chacun a à apporter à l'autre. le regard et le destin du petit Mukshuk vont l'attendrir, la toucher, là, au coeur et qui de petites attentions ci et là pour apporter une petite touche, là, à l'endroit de son coeur. Petites attentions au pouvoir bien plus grand que l'on ne le croit.
L'enfant n'y sera pas insensible, à sa manière.
AnneLise Heurtier raconte au travers des pensées, des interrogations d'Amélia rendant l'expérience très humaine, familière.
Au fil des actions effectuées avec l'organisation, Amélia découvre une violence au sein des familles toute nouvelle aussi, de quoi relativiser les petits tracas du monde adolescent.
Ce monde, cette culture, la générosité des habitants vont la toucher dans la simplicité et elle comprend cette nécessité qui incite sa mère à garder une mission d'aide permanente et une connexion avec une expérience qui la changea irrémédiablement probablement.
Nous sentons bien au fil des pages que le bâton de relais est dignement passé. le récit referme la quête par celui-là même qui l'avait impulsé, le fameux Nikita, l'ancien directeur du Shelter, secrètement regretté par la mère.
Mais n'en disons pas d'avantage.
Embarquez
Là où naissent les nuages !