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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Crimes et cas de consciences

Karuki vient de tout avouer. C'est lui qui a poignardé Shiraishi, l'avocat retrouvé mort dans une voiture stationnant illégalement dans la rue d'un quartier de Tokyo.
Pour justifier son crime, il en avoue un second commis bien avant, en 1984, et aujourd'hui prescrit.
Tout est allé plus vite que dans un épisode de la série Colombo, le criminel est démasqué et l'affaire déjà pliée. Il ne reste plus qu'à organiser le procès pour décider du sort de l'assassin.
Pourtant personne n'est dupe, les aveux de Karuki ne semblent pas crédibles même si ce dernier persiste à clamer sa culpabilité.
La fille de la victime, Mirei, et le fils de l'accusé Kazuma, la lumière et l'ombre, le jour et la nuit, vont reprendre une enquête close pour la police afin de tenter de faire émerger une vérité bien éloignée des apparences...

Même si l'entrée en matière semble précipitée, l'enquête va se dérouler sur un rythme très lent. On aura beau prendre le Shinkansen, le train à grande vitesse japonais, ici on prend le temps.
Entre deux pintes de bière, quelques tasses de café latte ou de thé, on formule, on reformule et puis on continue de réfléchir, d'émettre des hypothèses, de préférence dans des restaurants.
On pense beaucoup à l'entourage des victimes mais aussi à celui des agresseurs qui subit également de plein fouet les dommages collatéraux causés par le crime.
On s'interroge sur le système judiciaire et les conséquences des défaillances policières, sur le rôle et l'influence des medias.
Et pendant ce temps, Keigo Higashino, aussi minitieux et précis qu'un horloger suisse, construit son intrigue au mécanisme complexe mais à la fiabilité sans faille.
Soumise à une introspection plutôt inhabituelle, la société japonaise naturellement pudique et hermétique nous apparaît subitement sous un autre jour. Fascinant.


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Quel plaisir de retrouver la plume de l'auteur pour une nouvelle enquête qui nous emmènera de Tokyo à la province d'Aichi (Nagoya).

J'ai aimé les deux enquêteurs : Godai le plus expérimenté et Nakamachi le jeune qui ne lâche pas l'affaire. Mais Godai m'a exaspérer à répéter que les femmes sont toutes des comédiennes.

J'ai découvert que lors des procès eu Japon, les victimes n'avaient pas le droit de citer. de puis peu, une instance spéciale a été créée : le système de participation des victimes.

J'ai appris qu'il existait un Jour du respect des anciens, avec une date précise chaque année, le 3e lundi de septembre.

Dans ce roman, les personnages se posent la question de la durée de prescription des crimes qui semble exister depuis peu dans le pays.

J'ai aimé que la fille de la victime et le fils de l'assassin ne croient pas au déroulé des faits ; que chacun cherche de son côté, et qu'ils finissent par se rencontrer.

Bien sûr, j'ai aimé retrouver des quartiers de Tokyo que j'avais visité au printemps : le quartier chic de Ginza, le quartier manga Akihabara, le shinkansen…

Et je n'en reviens toujours pas de la pollution lente des japonais qui, entre autre et dans le roman, boivent sans cesse du café dans des gobelets en carton.

Bref, j'ai aimé que dans ce polar, ce soient les enfants qui enquêtent sur la base de leur intuition concernant leur parent.

L'image que je retiendrai :

Celle du restaurant Asunaro dans lequel tous se retrouvent à des moments différents : fils et fille de victime ; policiers.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-c..
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La vie de Kazuma bascule, lorsqu'il apprend que son père Kuraki vient d'avouer un double homicide, le premier en 1984 prescrit et celui d'un avocat qui fait la une des journaux.

L'affaire est close, le procès approche, alors tout sonne presque comme un clap de fin.

Et pourtant...

Mirei la fille de la victime et Kazuma fils de l'accusé, ont l'intime conviction que Kuraki a menti.

Cela est dû au fait que s'il est le véritable meurtrier, pourquoi personne n'arrive à corroborer ses aveux ?

Pourquoi il aurait fait ça ?

Cherche-t-il à protéger quelqu'un ?

Tout un tas de questions pour Kazuma et Mirei, alors que tout les oppose.

Le cygne et la chauve-souris, diamétralement opposés vont devoir surmonter leurs ressentiments et plonger dans le passé de leurs pères afin de rétablir la vérité, mais ils ne seront pas au bout de leurs peines et en aucun cas préparés aux rebondissements qui vont s'enchaîner à la pelle.

En parallèle, j'ai suivi un duo d'inspecteurs composé de Godai, l'inspecteur le plus expérimenté, et de Nakamachi, le plus jeune. Ensemble, ils ont acquis de nouvelles connaissances et ont constaté que travailler ensemble était incroyablement productif. Ils se sont rendu compte qu'ils étaient complémentaires et qu'ils apportaient chacun leurs propres raisonnements pour déchiffrer les événements .

Malgré la pression de leur hiérarchie pour obtenir des résultats rapidement.

Beaucoup de rebondissements, de non-dit, de secrets dans cette histoire.

Il est également question de pardon, de vouloir s'amender de ses propres fautes, voire les expier, et cela, coûte que coûte.

Cette histoire prend son temps de s'installer et l'auteur est celui qui tire les cartes et donne le ton, tel le jeu de cartes Karuta, car les éléments et les petits détails ont toute leur importance, c'est à la fois saisissant et empreint de justice et de vérité, et cela, au gré de tous.

On est purement dans une enquête qui va droite au but et sans chichi, aucunement le temps de tergiverser, chaque personnage délivre son jeu de cartes.

Une fois que toutes les cartes sont en jeu, c'est avec une tension palpable que la vérité surgit et chaque personnage se retrouve confronté à une vérité inattendue qui laissera complètement pantois.

L'atmosphère du roman et à la fois glacial, bouleversante, captivante, profondément humaine.

J'ai aimé cette façon qu'a l'auteur de décrire la culture japonaise avec ses traditions et la vie actuelle là-bas, j'ai aimé découvrir chaque lieu tout comme si j'étais.

Divers thèmes sont abordés : naissance, tueur, escroc, personnes âgées, escroquerie, argent, secrets, honte, chantage, mensonge, tradition, famille, regrets, prescription des crimes, justice et son fonctionnement, victime, accusé, remord, questionnements, réseaux sociaux, journalistes, etc.

L'auteur tire toutes les ficelles et quand je pensais que ça allait se passer ainsi, il ressort une carte joker à cette intrigue et j'ai trouvé cela ingénieux.

Je n'ai pas trouvé de longueur à ce roman, il y a tout ce qu'il faut, telle une recette de cuisine, aucun ingrédient ne manque à cette histoire et c'est efficace, habile.

Ici, dans ce récit, toutes les apparences sont trompeuses, et cela, à mon sens, est original, chaque personnage est vraiment bien travaillé.

Sans oublier les journalistes toujours prêts à dégainer leur meilleur scoop et les réseaux sociaux dont lesquelles on s'en sert à des fins inutiles et méchantes en commentant, partageant, et en allant trouver l'adresse du lieu de travail où de chez soi, afin de ruiner une vie, en s'autoproclamant justicier du net, c'est juste déséquilibré et en corrélation avec notre monde d'aujourd'hui.

Puis aussi ce qu'il arrive et se répercute dans la vie quand on est simplement victimes et qu'on se retrouve catégorisé au même rang que l'accusé, la vie en prend un sacré coup et pour faire marche arrière, c'est hélas souvent trop tard.

L'auteur nous pousse en quelque sorte à réfléchir et à se poser des questions sur notre manière de voir et d'appréhender nos actes, nos sentiments, nos ressenties face à une situation similaire si elle devait nous arriver.

J'ai énormément aimé ce roman, je l'ai trouvé séduisant, percutant, réaliste, atypique.

Citations japonaises :

• Toute rencontre est importante, car elle peut être unique.
• On commence à vieillir quand on finit d'apprendre.
• Une mauvaise action parcourt mille lieux à la minute.
• Ne suivez jamais les traces du malheur, il pourrait bien se retourner et faire volte-face.
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L'auteur prend son temps et m'a ainsi donné l'impression de m'emmener dans un véritable voyage au Japon, à la découverte de ses cafés, restaurants et lieux de vie, mais aussi du système judiciaire du pays (rappelons que la peine de mort est toujours en vigueur au Japon, le pays du kawaï … et des contradictions !). L'enquête est menée de manière tout sauf spectaculaire, ce qui n'empêche pas un véritable suspense. le style est sobre et nimbé d'une mélancolie on ne peut plus japonaise, avec une psychologie des personnages fouillée, et la construction chorale associant plusieurs temporalités est limpide et d'une redoutable efficacité.
J'ai beaucoup aimé être placée du côté des victimes « collatérales » d'un meurtre, c'est-à-dire des proches de l'assassin et de la victime à proprement parler. On les suit dans la tourmente médiatique qui s'abat sur eux en plus de l'état de sidération dans lequel ils se voient plongés. Mirei et Kazuma vont faire preuve d'une grande force en cherchant à établir la vérité, alors que la justice veut avant tout résoudre une affaire.
Le dénouement, formidablement amené, ne clôt d'ailleurs pas le roman. Keigo Higashino tient à montrer que trouver le coupable ne signe pas la fin de l'histoire et n'est qu'une étape pour l'entourage des suspects, des coupables et des victimes qui devront vivre avec les conséquences du crime commis. Un roman subtil.
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Un beau coup de coeur pour ce polar qui nous permet de voir ce que peuvent ressentir les familles quand un des leurs se retrouve accusé d'un meurtre. Chacune de part et d'autre, passée la période de l'étonnement et du déni, cherche à comprendre, voire même se lance dans une recherche de vérité qui va les déstabiliser.

J'ai eu beaucoup d'attaches auprès de Kazuma, jeune homme dont le père s'est accusé de 2 meurtres. Au Japon, il porte la honte des faits accusateurs de son père. Mais l'auteur essaie de faire prendre conscience que le fils n'a pas à porter cette charge mentale, il n'y est pour rien dans les décisions létales de son géniteur. Il n'a en rien à s'excuser même si des détracteurs se déchainent sur le web à son encontre, prévenant même son entreprise, l'amenant à être mis sur la touche pour ne pas que cette honte ne se reflète sur l'aura du groupe industriel.
Alors ce jeune homme, en bordure de l'enquête de Police, mènera la sienne pour y trouver des réponses.

Nous suivrons aussi Meire, fille de la victime qui elle-aussi va remonter la vie passée de son père pour comprendre le lien qu'il a pu avoir avec l'accusé. Elle croisera Kazuma et une certaine compréhension mutuelle naitra entre eux.

Magnifique roman, mêlant recherches de vérités et tensions haletantes. On y croisera des personnages très intéressants. L'auteur décrit très finement ce système judiciaire particulier où une fois qu'on a avoué, aucune recherche sur la vérité 'vraie' se sera obligatoire, la procès aura juste pour finalité de border la sentence.

Encore une fois, je suis enchantée par Keigo Higashino.

Enjoy!
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Extra !
3 ème roman de Higashino que je dévore.
Et à chaque fois une histoire et un style complètement différent.
Malgre tout, j'ai cru avoir affaire à un policier tout traditionnel .... seulement que l'affaire soit solutionné dès le premier tiers.... c'était plus que surprenant ! Et effectivement toir restait à venir!
Je recommande ce vrai moment de plaisir.
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onze livres parus en France, onze livres lus ! les auteurs du Pays du Soleil Levant, ont un style bien particulier auquel on adhère ou pas (qu'il s'agisse de Haruki Murakami ou Akagawa Jiro, Miyazawa Kenji, Yogo Ogawa et bien d'autres, je ne vais pas passer en revue ma bibliothèque), Keigo Higashino est, pour moi, devenu un incontournable !
Tout paraît simple, limpide, un homme a avoué les crimes, une enquête rondement menée, et puis, un minuscule grain de sable remet tout en question ! le doute s'installe ! à nouveau, tout est pesé, analysé… jamais outrancier, tout est nuancé ! la politesse et le savoir-vivre sont de mises ! des crimes ont été commis, la police enquête… mais on a l'impression d'être sur une autre planète ! honnêtement je pense que je n'ai pas tous les codes de la culture nippone mais quel régal cette lecture ! et lorsque la vérité sera enfin dévoilée, c'est tout simplement incroyable, une fin inattendue ! en Europe on est à mille lieues du code d'honneur nippon ! Bref, un livre que je quitte à regret….
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Encore et toujours un véritable plaisir que de lire un roman de Keigo Higashino !
Sombre, palpitant, dont on ne peut deviner l'issu… un polar comme on les aime !

Une double enquête, avec d'un côté la police et de l'autre ces deux enfants qui ne souhaitent que la vérité, que ce soit pour l'accusé que pour la victime.

Un roman où la lumière et les ténèbres se mêlent, et où il est difficile de les distinguer. Là où il y a du bon, il y a du mal ; dans la vie, rien n'est tout noir ou tout blanc, et ce récit nous le fait comprendre.

Parce qu'on ne connaît pas tout de nos proches, certaines révélations peuvent choquer et nous changer à jamais.

À lire d'urgence, vous ne pourrez plus le lâcher avant d'avoir lu la dernière ligne !
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2017. le policier Godai et son jeune collègue Nakamachi enquêtent sur la mort de Shiraishi Kensuké, un avocat respecté et sans ennemi connu. Il a été retrouvé poignardé dans sa voiture dans un quartier de Tokyo. Très vite, Kuraki Tatsuro, un retraité du département d'Aichi, est soupçonné. Il avoue le crime et aussi le meurtre d'un escroc en 1984 pour lequel un autre homme fut inculpé. Kuraki est emprisonné mais alors que son procès approche, son fils Kazuma et Mirei la fille de l'avocat assassiné sont persuadés, pour des raisons différentes, qu'il ne dit pas la vérité et décident de mener leur propre enquête…
Le Cygne et la chauve souris est un roman policier japonais qui prend le temps. le temps de dérouler les différents investigations, les différentes orientations que prend l'enquête, de revenir en arrière à l'époque du premier crime. Point d'hémoglobine ou de rebondissements à outrance mais l'attention du lecteur est sans cesse maintenue en éveil par l'intelligence de l'intrigue, les différents enquêteurs et le mystère d'un double aveu que l'on devine trompeur. Un roman policier de haute volée !
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Magnifique roman de Keigo Higashino qui nous fait réfléchir sur plusieurs questions philosophiques: un crime prescrit depuis plus de trente mais qui ressurgit lors d'un nouveau crime doit-il être jugé, passible de la peine de mort ? le coupable, qui n'est pas coupable mais qui en quelque sorte se sent responsable des événements actuels, a-t-il bien fait d'agir comme il l'a fait 30 ans plus tôt. Ne renouvelle-t'il pas la même erreur?
Ce roman tient le lecteur en haleine tout au long et celui-ci chemine dans l'enquête avec les enfants des coupables et en même temps victimes. La relation touchante et toute en retenue qui se noue entre ces enfants apportent un supplément d'âme à ce chef d'oeuvre.
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