AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 159 notes
5
19 avis
4
12 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
°°° Rentrée littéraire 2022 # 29 °°°

Alors que j'ai tendance à m'enflammer pour des thrillers nerveux et violents, à l'écriture serrée à l'os, j'ai été charmée par ce polar japonais tout en finesse entièrement dépourvu d'événements spectaculaires et sanglants. Juste une histoire banale mettant en scène des personnages ordinaires : un homme poignardé, retrouvé assassiné au pied du pont Nihonbashi, un suspect dans le coma après avoir été percuté par une voiture, en possession du portefeuille de la victime. Enquête qui semble aisée à résoudre ... sauf que ... l'intuition de l'inspecteur lui dit qu'il faut se méfier des apparences.

Au départ, on se dit que ça ronronne sans originalité particulière, d'autant que le style en lui-même est assez plat. On est porté pépère par la fluidité narrative du récit. Et puis, il y a quelque chose qui se passe, qui nous ferre. Avec son acuité exceptionnelle tournée vers l'observation, Keigo Kigashino a construit un polar de pure investigation qui porte l'attention sur des infimes détails, précieux indices pour le lecteur attentif : une petite annonce d'emploi dans une vitrine, un chocolat chaud et rien d'autre, une fidélité aux nouilles aux sarrasins, une recherche de chaussettes non trouées, des grues colorées en origami et bien d'autres.

Au-delà du plaisir de voir le puzzle de l'enquête se mettre patiemment en place au fil des nombreuses rencontres faites par l'inspecteur Kaga, j'ai également grandement apprécié la mise en lumière de la part d'ombre d'une société japonaise ultra codifiée : la pression mise par les entreprises sur les salariés, notamment les intérimaires, si mal considérés et si mal traités ; la crise économique qui frappe les plus précaires ; la soumission à une hiérarchie sociale rigide dans lesquelles les apparences sont particulièrement importantes, il ne faut surtout pas faire de vague.

In fine, c'est toute une réflexion sur la culpabilité et le pardon qui se dessine subtilement, presque lancinante dans le dernier tiers, avec en décor important la culture religieuse shinto. Nihonbashi est un des quartiers historiques de Tokyo, célèbre pour son pont du XVIIIème siècle orné de deux superbes statues de qilins ( dragons ailés ), également pour ses nombreux sanctuaires aux Sept divinités où il est coutume de faire un pèlerinage le jour de l'An.

Un polar qui ne révolutionne pas le genre mais la balade dans le Tokyo des marges et le Tokyo traditionnel, doublée d'une enquête méticuleusement menée, est vraiment très plaisante.


Commenter  J’apprécie          1169
Ceci est le troisième tome consacré au personnage de policier, l'inspecteur Kaga.

Un homme a été poignardé à mort à côté d'une statue de dragons, le policier qui le trouve voit un jeune homme s'enfuir, ce dernier passera sous un camion et sera retrouvé avec le portefeuille de la première victime, de là à conclure qu'il est coupable d'assassinat, il n'y a qu'un pas que les médias franchissent à coeur joie , pressés de tourner la page, mais pas Kaga...Non, ce policier ne se satisfait jamais de l'évidence, il creuse, fait des cercles autour du lieu de l'accident , interroge, retourne sur les lieux X fois et ré-interroge, jusqu'à ce que la vérité éclate...

Si vous cherchez un roman plein d'adrénaline, de suspens, d'action, passez votre chemin, ce roman est contemplatif , calme. L'enquête est minutieuse, sans éclat, sans gadget, presque à l'ancienne.
L'auteur égratigne un tout petit peu la société niponne. On découvre un père de famille que, ni son épouse, ni ses deux enfants connaissaient, on découvre des pratiques douteuses dans des usines, et le monde des ouvriers, des intérimaires est très précaire. La vie japonaise n'y est pas montrée que calme et sereine. Certes , on perpétue l'art de l'origami en "pliant" des grues, mais il faut voir pour quelle raison...
Pour qui a l'habitude de lire des romans policiers versés dans la psychologie, cette série est très étrange. On peut dire que son auteur fait le minimum syndical sans que cela nuise à notre compréhension. Dans un roman occidental, l'auteur s'attacherait à dévelloper davantage le personnage principal, et une fois refermé le roman , on pourrait prétendre le connaître. Ce n'est pas le cas ici, le lecteur n'est au courant que de ce que fait l'inspecteur Kaga pour l'enquête. Ses états d'âmes sont réduits à l'essentiel, on sait juste que son collégue est aussi son cousin, et que c'est l'anniversaire des deux ans de la mort de son père. Basta. Aucune vie amoureuse, pas d'enfants à l'horizon, pas d'amourette avec un témoin. Rien. Cette apparent dénuement est volontaire, on n'étale pas sa vie au Japon. Aucune vulgarité, beaucoup de pudeur, un certain code de l'honneur qui est partagé par tous , tout est "doux..".
Le revers de la médaille, c'est qu'il n'y a aucun suspens, et que certains lecteurs pourraient trouver cela assez mou...
Commenter  J’apprécie          574
Un homme influent d'une cinquantaine d'années est retrouvé mort dans le quartier tokyoïte de Nihonbashi. Alors que l'enquête semble se résoudre presque toute seule, nous suivons un duo d'enquêteurs qui vont chercher à voir derrière les non-dits pour peut-être découvrir une vérité que personne ne semble assumer...

L'auteur nous immerge totalement dans le quotidien suffocant d'une famille où un des membres a été assassiné : le deuil, le chamboulement, la peur du lendemain, la pression médiatique et le jugement de l'entourage. Bien que l'intrigue ait un peu de mal à démarrer, Keigo Higashino a su encore une fois me charmer par sa plume très efficace et son intrigue pertinente. Avec Les Sept divinités du bonheur, l'auteur nous emmène avec lui en balade dans le quartier de Nihonbashi et c'est avec beaucoup d'attention que l'on cherche les petits détails cachés au coin de ces rues.

Un très bon moment de lecture, un roman policier sans prétention, mais avec une intrigue prenante et plutôt adroite qui mérite d'être découvert. Les romans de Keigo Higashino sont toujours un plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          290
Dans cet opus, on retrouve l'inspecteur Kaga et son cousin Matsumiya, qui avaient déjà fait équipe dans "Les doigts rouges" et reprennent du service pour cette enquête.
Un homme mourant s'effondre devant un policier, un couteau planté dans la poitrine. le coupable idéal est vite trouvé, mais pas en état de parler. Est-ce bien lui le meurtrier ?

L'enquête avance lentement, avec des détails qui attirent l'attention, des raisonnements minutieux, des méthodes méticuleuses. On ne fait quasiment pas appel aux nouvelles technologies, c'est plutôt une enquête à l'ancienne.

Ce polar nippon est très différent des polars occidentaux que j'ai l'habitude de lire. Ici, il n'y a pas de montée d'adrénaline, pas de tension, pas de suspense, c'est relativement calme. Les personnages ne sont pas développés. On ne connait pas, ou très peu, leurs états d'âme, quasiment rien sur leur vie privée. Ils ne servent que l'enquête. Difficile dans ce contexte de s'attacher à eux. de plus, j'ai eu des difficultés avec les noms japonais pour identifier correctement les différents protagonistes.

Cet ouvrage apporte une réflexion sur la culpabilité, le mensonge et ce que cela entraîne comme conséquences désastreuses, ainsi que sur l'honnêteté, le besoin de vérité, salvateur, et le pardon, ceci avec beaucoup de pudeur et de retenue, sûrement en lien avec la société japonaise (que je ne connais pas).

Au final, un polar exotique, dépaysant, apathique, loin de nos codes, qui n'est pas désagréable à lire mais qui manque cruellement d'action.



Commenter  J’apprécie          190
Véritable stakhanoviste littéraire, Keigo Higashino a publié plus de 80 romans ou recueils de nouvelles au Japon. le onzième à paraître en traduction française, Les sept divinités du bonheur, appartient à la série policière Kaga Kyōichirō qui comporte 10 livres au total. Publié initialement il y a 9 ans à Tokyo, Les sept divinités du bonheur comporte suffisamment d'ingrédients susceptibles de plaire aux amateurs de polar, avec changements de perspectives et rebondissements surprenants, en introduisant une assez large palette de personnages singuliers, au-delà des deux enquêteurs principaux, sans originalité particulière. le style est dépouillé mais Higashino maîtrise parfaitement l'art des fausses pistes, associant à la science de la déduction de ses policiers une série de hasards et de coïncidences, parfois bien pratiques, mais pourquoi pas. Tout aussi intéressant, voire davantage, est la description de certains éléments structurants de la société japonaise, comme l'école, la famille ou l'entreprise, autant d'entités où règnent une certaine hypocrisie, voire une propension aux mensonges, pour dissimuler certains actes peu glorieux. Tout ceci étant, par ailleurs, contrebalancé par le droit au pardon et les sentiments religieux ou tout du moins la prière. Autant de caractéristiques qui font de Les sept divinités du bonheur un roman qui coule comme un fleuve relativement tranquille, malgré des péripéties qui le sont moins, en une lecture avenante, légèrement en retrait tout de même de Un café maison ou de Les miracles du bazar Namiya, dans un registre fantastique où Higashino excelle tout pareillement.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          110
Lire un polar japonais ne fait pas vraiment partie de nos sentiers battus. Nous préférons, en général, les polars anglo-saxons ou bien nos polars nationaux, voire les polars scandinaves qui font aujourd'hui partie des têtes de gondoles. Déjà que le Japon, c'est un peu la lune pour nous, alors un polar japonais, c'est carrément les martiens, surtout qu'en plus, les personnages portent des noms pas possibles. Pas un qui s'appelle Michel ou encore Marguerite ! Un exercice difficile, donc.
Enfin, c'est ce que l'on peut penser avant de s'y mettre, et celui-ci est une bonne façon de commencer. Je suis d'accord que si l'on connaît un tant soit peu le Japon, ou du moins Tokyo et ses habitants, le roman se savoure encore mieux. Sacré inspecteur Kaga ! On lui retrouve bien quelques traits caractéristiques que confèrent nos auteurs à nous à ce type de personnage : un inspecteur atypique, un peu à la marge, pas toujours d'équerre dans ces actes et ses raisonnements. Mais que voulez-vous, sans cela, ce type d'histoire serait tellement banal… Car il s'agit un meurtre banal effectué dans des circonstances plutôt banales, et avec un meurtrier tout désigné. Evidemment, ce ne sera pas si simple. Et notre inspecteur nous emmène dans les méandres de ses intuitions, sans bien sûr rien en dévoiler, du moins au début. Et bien sûr, il est accompagné d'un opportun faire-valoir, un jeune policier qu'on lui a collé aux basques et qui est chargé de faire la liaison avec le reste de l'équipe, dont un collègue particulièrement cynique et haï par notre inspecteur.
Ne croyez pas que je sois moqueur en disant tout cela, bien au contraire : ce roman prouve qu'avec quelques poncifs du genre, on peut parfaitement réussir un roman policier qui tient parfaitement la route et qui en plus nous en fait bien apprendre sur cet esprit japonais qui ne fonctionne pas tout à fait comme le nôtre et c'est tant mieux !
Commenter  J’apprécie          80
Au risque de me répéter,ce que j'aime de Keigo Higasnino c'est son approche du roman policier: pas de super flic au talent de tireur d'élite ou de coureur olympique, pas de cascades surhumaines, pas de rebondissements à vous jeter par terre, pas plus que de policier alcoolo dont la femme ne peut plus supporter les horaires de fou, non, on a un polar classique avec des indices ténus, de la réflexion, de l'obstination à trouver le fin mot de l'histoire, des policiers qui réfléchissent, qui sont acharnés dans leur travail, de la psychologie et beaucoup de patience. En plus on a une ambiance exotique, des coutumes qui nous sont étrangères et un sens des valeurs qu'on ne voit pas souvent dans les polars occidentaux. La psychologie des différents protagonistes y est plus importante que les effets spectaculaires .

L'enquête se déroule lentement, l'auteur nous garde dans le brouillard assez longtemps et on on a des doutes sur l'identité du coupable jusqu'à la fin où on se retrouve complètement ailleurs qu'on s'était imaginé.
Keigo Higashino est un auteur subtil et là est tout le plaisir de le lire, il ne m'a déçu qu'une fois et je ne me suis pas privé de le dire.
Commenter  J’apprécie          70
L'enquêteur Kaga travaille maintenant dans un commissariat d'un quartier d'affaires prospère de la capitale. Sa première affaire a l'air simple puisque le meurtrier, après avoir commis son crime, se serait jeté sous les roues d'un camion pour échapper à la police.

Mais on connait Kaga, et l'on sait que ce qui peut paraître cousu de fil blanc n'est jamais aussi simple que ce que les apparences laissent paraître.

J'ai aimé que l'auteur mette en lumière les accidents du travail au Japon qui ne sont que rarement, voire jamais, déclarés car il en va de la réputation de l'entreprise. Alors les chefs ne signalent rien et les employés sont obligés de payer leurs soins.

J'ai aimé l'enquête plus approfondie qui met en lumière une certaine éducation japonaise où les fautes doivent être cachées elles aussi. Tout est lié.

J'ai aimé découvrir le pont Nihonbashi, un très vieux pont de Tokyo sur lequel passent les autoroutes. Ce pont est le point zéro de toutes les nationales nippones.

J'ai aimé découvrir les statues du pont dont le nom japonais qilin peut se prononcer et se comprendre de différentes façons.

J'ai aimé les centaines de grues en origamis de couleurs différentes que dépose l'un des personnages dans chacun des temples des sept divinités du bonheur (temple au nombre de huit).

Une enquête qui fait encore une fois la part belle à l'humain.

Une citation :

Parce que ce que vous leur avez enseigné est erroné. Vous leur avez appris que quand on commet une faute, on s'en sort si on la cache. (p.296)

L'image que je retiendrai :

Celle des chaussettes trouées du suspect qui ont une importance dans le dénouement de l'enquête.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
Commenter  J’apprécie          40
C'est toujours un plaisir de lire du Keigo Higashino, et ce dernier roman paru en France ne déçoit pas ! J'étais au départ un peu perplexe, cela me semblait assez basique, rien de bien excitant dans cette enquête… mais c'était certainement voulu. le roman devient intéressant lorsque des éléments typiquement japonais se mêlent à l'enquête, comme un pèlerinage de plusieurs temples ou des grues en origami qui vont aider à la résolution. J'ai beaucoup accroché à partir du tiers du roman, et je l'ai ensuite lu très rapidement, curieux de savoir comment allait se résoudre tout cela.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
Commenter  J’apprécie          30
L'année dernière, j'avais découvert le style de Keigo Higashino avec le nouveau. J'avais bien aimé son approche du polar et je tente à nouveau l'expérience avec Les sept divinités du bonheur de la rentrée littéraire 2022. L'auteur y reprend son enquêteur, le fameux Kaga et c'est reparti pour une enquête, loin des codes du genre tel que les voie les américains ou même les européens.

Ce qui surprend en premier lieu, c'est que les enquêtes que Keigo Higashino concoctent sont empreintent de respect, de politesse et d'empathie. Je ne sais pas si on est proche de la réalité, en tous cas, celle-ci est reposante. Les sept divinités du bonheur déborde d'humanité. Ça se trouve dans l'intrigue, dans les échanges entre les personnages, etc.

Bien sûr, il y a un meurtre mais tout est plus calme là où les thrillers habituels sont nerveux. En cela, Keigo Higashino fait preuve d'une originalité bienvenue.

On va pas crier au génie et niveau intensité émotionnelle, on est dans une empathie modérée. Ce que j'aime dans les romans japonais, c'est que j'y trouve un monde avec ses codes bien différents des nôtres et ça relativise notre perception du monde, nos certitudes et surtout, ce que l'on considère comme être des références mondiales.
Lien : http://livrepoche.fr/les-sep..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (373) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "La maison où je suis mort autrefois" de Keigo Higashino.

Quel tête d'animal se trouve sur la clé accompagnant le plan d'un lieu au début du roman ?

un loup
un lion
un cheval

10 questions
32 lecteurs ont répondu
Thème : La maison où je suis mort autrefois de Keigo HigashinoCréer un quiz sur ce livre

{* *}