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3,6

sur 286 notes
Geoffrey Webb a vraiment besoin de se confesser. Quand un inconnu le braque dans une station service, il lui propose un marché : Il lui donne le contenu de son portefeuille s'il écoute son histoire. Et ce n'est pas une petite histoire. Aumônier d'un bourg de l'Arkansas, arrivé là par opportunisme plus que par vocation, le jeune homme s'éprend de l'innocente Angela, la fille du pasteur. Usant de sa position de confident auprès des jeunes, il entreprend de la séduire. Mais pour cet imposteur amateur de porno les ennuis s'accumulent…

Un livre qui aurait dû amuser la mécréante que je suis ?
Et bien pas du tout. D'abord parce que les guerres intestines entre religions ou en leurs seins m'indiffèrent, et que cette histoire m'a terriblement ennuyé; ensuite parce que la sournoiserie du personnage de l'aumônier, son penchant lubidineux pour une jeune fille fragile, son mépris des autres me l'ont rendu vraiment détestable. L'ambition de Jake Hinkson était certainement une critique acerbe de la bigoterie, des jeux de pouvoirs et de l'hypocrisie qui gangrènent selon lui l'église, mais j'ai trouvé ça un peu gratuit (voir insultant envers ceux dont la foi est sincère), et je n'ai pas compris le fond de haine, perceptible, dans son écriture.

Au final je n'ai pris aucun plaisir à ce roman noir. Heureusement la chose est courte.
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Cynique et déjanté !

Une satire très réussie que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.

Tout démarre par le braquage de Geoffrey Webb sur un parking.
Alors qu'il devrait être effrayé et tenter de fuir, Geoffrey propose un marché à son assaillant : il lui offre sans résister les 3000 dollars qu'il a dans son portefeuille et en échange, son agresseur doit l'accompagner en voiture jusqu'en Arkansas et écouter Geoffrey lui raconter sa vie.
Geoffrey, aumonier de son état, a besoin d'une oreille attentive pour expier les affres de sa vie.

Et s'en suit le récit de la vie de Geoffrey qui tente de comprendre pourquoi il en est arrivé là et arrivant irrémédiablement à la même conclusion : rien n'est de sa faute. Il n'était au départ que pétris de bonnes intentions.

L'écriture est tonique, ironique, souvent drôle malgré les drames contés par l'aumonier.
Le personnage est assez truculent, privé d'empathie, assez inconscient et souvent puéril, le regard qu'il porte à sa vie est détaché, comme si tout cela n'était qu'une mauvaise plaisanterie.

Un très bon moment de lecture.



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Embarquée dès les premières lignes dans ce court roman noir, très noir et caustique. On pense suivre les aventures d'une petite frappe qui cherche une victime faible et facile mais le gros monsieur, victime toute désignée auquel il s'attaque, est un criminel d'une classe bien supérieure, en particulier dans l'art d'instrumentaliser la religion et ses croyances pour commettre les pires horreurs. Et pourtant, en dépit de tous ses crimes, on en arriverait à comprendre ce Geoffrey et à le trouver presque sympathique. Roman vif, délicieusement acide et immoral.
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Les 20 premières pages, bien qu'un peu brutales - mais c'est le jeu - semblent prometteuses: c 'est l'agresseur qui se retrouve agressé et manipulé, à la surprise du lecteur; c'est plutôt bien vu: l'auteur qui nous la fait à l'envers !!!!

Voilà : 20 pages d'humour noir et puis c'est tout.

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Dans « L'enfer de Church Street » paru en 2012, Jake Hinkson, auteur du très réussi « Sans lendemain », mêle comme à son habitude la religion et le crime. Ce fils de prêcheur baptiste connaît son sujet et réussit le prodige d'écrire des romans hors du temps, qui trouveraient leur place dans les années cinquante, au coeur de l'âge d'or du roman noir.

Geoffrey Webb, l'anti-héros du roman se fait braquer sur un parking. Notre homme est passé de l'autre côté du miroir et ne semble pas craindre le pistolet que braque sur lui son agresseur. Il a même le culot de lui proposer un marché : en échange des trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, ce dernier devra le conduire en voiture juste qu'à Little Rock, Arkansas, située à cinq heures de route. Webb va se confesser auprès de son agresseur et lui narrer la succession tragique d'évènements qui l'ont conduit dans ce lieu où la peur des hommes n'existe plus.

« Je vais vous dire pourquoi je vais aller en enfer. Vous vous rangerez rapidement à l'idée que je le mérite. »

Après avoir fini ses études supérieures, Webb trouve un premier emploi d'aumônier à « l'Eglise Baptiste pour une Vie Meilleure » dans le sud-ouest de Little Rock. Une vocation singulière qui dissimule un calcul froid. « La religion est le boulot le plus génial jamais inventé, parce que personne ne perd jamais d'argent en prétendant parler à l'homme invisible installé là-haut. Les gens croient déjà en lui. Ils acceptent déjà le fait qu'ils lui doivent de l'argent, et ils pensent même qu'ils brûleront en enfer s'ils ne le paient pas. Celui qui n'arrive pas à faire de l'argent dans le business de la religion n'a vraiment rien compris. »

Calculateur et perspicace, Webb a tôt fait de jauger la communauté qu'il vient d'intégrer, et n'a que mépris pour le pasteur qui la dirige, le dénommé Frère Card. Il distille tel un serpent des sermons érudits et percutants qui lui permettent de trouver rapidement sa place au sein de la communauté, tandis que le soir venu, il pioche dans son imposante collection de films pornographiques. Notre imposteur semble maîtriser sa partition à merveille. du moins jusqu'à ce que la rencontre d'une jeune fille de seize ans, « sans attrait, grosse », ne déclenche un désir aussi inexplicable qu'irrésistible.

Webb ne le sait pas encore mais cette rencontre marque le début d'un véritable voyage au bout de l'enfer, qui de lâchetés en compromissions, conduira notre homme au coeur des ténèbres.

« Un livre totalement immoral, d'une drôlerie, d'un humour, d'une ironie extraordinaires », mentionne le bandeau un brin enjôleur apposé sur cette réédition par Gallmeister d'un roman sombre comme une nuit sans lune. Si l'humour noir et la faconde ironique sont au rendez-vous, ce roman ne m'a jamais semblé « immoral », bien au contraire. Si l'adjectif « immoral » est probablement jugé transgressif et censé constituer à ce titre un gage de qualité, il faut rétablir une vérité : une morale teintée d'ironie irrigue le roman et constitue in fine le coeur de l'intrigue développée avec malice par Jake Hinkson. Comme « Sans lendemain », « L'enfer de Church Street » s'attache avant tout à dénoncer l'hypocrisie absolue qui règne dans une communauté prête à sacrifier son âme sur l'autel des apparences.

S'il joue avec maestria avec les codes du roman noir, « hard boiled », l'auteur dévoile pour mieux les dénoncer les faux-semblants de la communauté baptiste où se déroule l'intrigue. A sa manière, il sonde les reins et les coeurs et dynamite avec un plaisir non feint la duplicité d'une société disposée à toutes les compromissions pour satisfaire son désir de respectabilité. Comme ses illustres prédécesseurs, Raymond Chandler ou Ross McDonald, Jake Hinkson nous emporte dans une intrigue qui s'assombrit chaque page davantage. Au-delà de la violence inouïe que déchaîne un psychopathe prêt à tout pour parvenir à ses fins, l'auteur nous rappelle que, « L'enfer de Church Street » est avant tout le lieu où se côtoient imposteurs, pharisiens, et tartuffes sans envergure.

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C'est l'histoire de l'arroseur arrosé. du truand qui tombe sur bien plus fort et démoniaque que lui. du genre phénomène de foire plutôt.
Un véritable monstre en fait si l'on additionne les méfaits et les bassesses de ce Geoffrey Webb, mais aussi sa trajectoire déviante et tragique qui semble lui échapper au fil de l'histoire. Qu'il soit pasteur - fonction qu'il embrasse par pur opportunisme - renforce encore l'aspect tragique et sordide de sa descente en enfer.
Ce type est infréquentable et ne devrait bénéficier d'aucune compassion. Et pourtant on en aurait presque pour le personnage central d'une oeuvre dont on a du mal à arrêter de tourner les pages. D'abord parce que l'histoire est finement contée, mais aussi parce qu'elle est construite sur le même schéma qu'une série, la fin d'un chapitre suscitant l'envie de sauter sur le prochain.
Un véritable thriller aussi rythmé que sarcastique qu'on ne lâche plus avant le dénouement tout aussi étonnant et barré que l'ensemble de ce bouquin jouissif même s'il n'est pas très convenable.
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L'auteur a vécu son enfance dans une famille de fondamentalistes Baptistes, dont il a fini par s'affranchir. Il écrit ici un roman noir, où l'église en prend plein la tronche. Un gros type dégueulasse se fait carjacker à une station-service. le braqueur l'embarque et lui demande de rouler sans s'arrêter, mais ce dernier se rend vite compte que quelque chose cloche : le gars n'est pas du tout impressionné, et il ne semble en aucun cas s'accrocher à la vie. Pendant la longue route, il prend l'ascendant psychologique sur son agresseur, en lui racontant posément comment il en est arrivé là en partant d'une famille de baptistes coincés…, pour basculer dans l'horreur. Délicieusement sordide.
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C'est bien simple : l'histoire commence par l'arrivée d'un braqueur, bien décidé à trouver une victime, dans la station-service où il se trouve et cet homme qui s'avance péniblement vers sa voiture fera parfaitement l'affaire. Enfin, en théorie seulement. Car très vite, les rapports de force s'inversent et l'agresseur se retrouve séquestré dans le véhicule de ce parfait inconnu, sans avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Et parce qu'il a enfin une oreille attentive pour écouter le récit de son existence mouvementée, Geoffrey Webb se livre sans concessions durant cet improbable trajet : entre amour interdit, religion, crimes et tromperies, rien ne sera épargné aux lecteurs ! Un roman noir, au ton caustique, nous embarque dans une Amérique trouble, où rien n'est joué d'avance, où les plus sombres travers de l'être humain sont mis à nu.
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L' ENFER DE CHURCH STREET de JAKE HINKSON
Un livre qui décoiffe! Drôle, humoristique c'est une charge sans merci contre la bigoterie et les prêcheurs de tout poil. Il se dégage une force impressionnante de l'écriture d' Hinkson et là encore il est difficile de trouver des gentils à travers cette galerie de portraits qui font peur.
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Imagine t'es une petite frappe, aux États-Unis, tu viens de faire un petit délit, t'as plus de thunes et tu braques le mec le plus minable que tu croises. En plus trop bien, le mec se laisse faire, vous grimpez dans sa caisse et là il te fait le coup du "je m'en fous j'ai pas peur de crever", il fait le fanfaron avec la pédale de l'accélérateur et maintenant c'est toi qui commence à flipper sévère. le petit manège s'arrête quand il te propose un deal. T'es un peu dubitatif (=avoir des doutes, j'ai appris y'a pas longtemps alors je m'en sers) mais t'as quand même failli crever alors t'es genre obligé de faire confiance.

Dans trois ou quatre heures, il te file 3000 dollars si...

Et c'est parti pour un flashback sur la vie du gars que t'as voulu braquer quelques minutes auparavant. Il te raconte sa descente aux Enfers, après avoir pigé que pour faire des thunes, fallait se placer du côté de Dieu et devenir un de ses soldats pour répandre la bonne parole (enfin surtout dire aux ouailles ce qu'ils veulent entendre).

C'est cynique, ça pue, c'est drôle, y'a une vieille odeur de whisky séché dans cette Amérique ou les rednecks sont beaucoup moins cons qu'on l'imagine. Voraces, prêts à bouffer n'importe quoi du moment que ça rapporte un peu de sous ...

En clair, l'histoire m'a bien emballé. Vraiment, ça fait pas un pli.

Les gars, si vous voulez du bons gros qui tâche, c'est sur ce canasson là qu'faut miser. Pour sûr.
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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