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3,6

sur 286 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai mal à ma foi, docteur, c'est grave ?

Effectivement ce livre fait très mal à la foi. Garanti 100 % hérétique, ce livre est une ode à l'athéisme et au laïcisme. du pur nihilisme théologique. Un chemin de croix dont il faudra porter l'épaule lourde pour en gravir la colline.
Jake Hinkson, l'auteur, lui-même fortement marqué par son éducation religieuse frappe là où ça fait mal et nous délivre une charge sauvage contre la bigoterie. Il a du en baver gamin et on ressent les traumatismes de cette éducation que l'on imagine sans peine avoir été rude et peu amène.

Empli de cynisme, l'auteur délivre son poison qui lentement va se distiller dans vos veines au fur et à mesure des pages tournées.
L'écriture est sèche, clinique, donne des coups de trique aux plus récalcitrants. Jake Hinkson nous plonge dans un univers d'une noirceur étouffante et nous n'aurons pas de bons mots comme dans "Pike" de son collègue Benjamin Whitmer pour nous permettre de prendre quelques goulées d'oxygène avant de replonger tête béante dans ce marasme. Non, il faudra boire la coupe jusqu'à la lie et se régaler de cette hostie vénéneuse que nous sert le diacre Hinkson.

Digne héritier d'un Jim Thompson, personne n'est épargné et ne trouve grâce aux yeux d'Hinkson. Ce bouquin est une violente diatribe contre la religion et l'hypocrisie qui en émane, tant de la part de ses porteurs de foi que des ouailles qui s'en repaissent.

Jugez plutôt :
"Mais c'est exactement la raison pour laquelle la religion, pour l'essentiel, est une escroquerie. En dépit de toute son histoire et de son prestige, de tous les bâtiments construits pour l'honorer et de tout le sang versé pour la diffuser, la religion n'a rien de différent des lignes de la main ou de l'interprétation du marc de café."

"Cela me frappa de plein fouet, comme une inspiration divine. La religion est le boulot le plus génial jamais inventé, parce que personne ne perd jamais d'argent en prétendant parler à l'homme invisible installé là-haut. Les gens croient déjà en lui. Ils acceptent déjà le fait qu'ils lui doivent de l'argent, et ils pensent même qu'ils brûleront en enfer s'ils ne le paient pas. Celui qui n'arrive par à faire de l'argent dans le business de la religion n'a vraiment rien compris. »

Jake Hinkson crée avec son personnage, Geoffrey Webb, l'archétype de l'odieux personnage, d'un ministre de Dieu plein de vices, veule et vil. Une revisite du "Tartuffe" violente et immorale pour le plus grand bonheur du lecteur. Manipulations, mensonges, abus, meurtres, tromperies sont le pain quotidien dont va se nourrir ce personnage principal pour tenter de se hisser au sommet de la chaîne alimentaire chrétienne. Et nous, pauvres hères naïfs, qui allons nous bien pouvoir prier pour en sortir vivant ? Saint-Roman Noir, priez pour nous...



ps : Impossible de terminer cette chronique sans saluer l'excellent travail éditorial des éditions Gallmeister et la qualité du papier de leurs couvertures, aussi douces que leurs contenus sont rugueux et âpres. La première immersion sensorielle est présente dès la prise en main et c'est un petit bonheur de se plonger dans les tréfonds et tourments de l'âme humaine
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Titre : L'enfer de church street
Auteur : Jake Hinkson
Année : 2017
Editeur : Gallmeister
Résumé : Geoffrey Webb est victime d'un braquage sur le parking d'une station service. Geoffrey Webb n'a peur ni de la mort ni du revolver braqué sur sa tempe. Alors qu'il roule en direction de Little Rock Arkansas, il inverse les rôles et terrorise son agresseur en lui contant son histoire. L'homme est mûr pour accepter le marché imposé par l'ancien pasteur recherché pour meurtre dans de nombreux états.
Mon humble avis : Un petit polar de chez Gallmeister, comment pourrais-je bouder mon plaisir ? Je dois avouer que la réception des bouquins de cette maison me comble à chaque fois de plaisir tant leur catalogue fourmille de petits trésors de polars influencés ou non par le nature writing qui fit la renommée de cet éditeur. Jake Hinkson, je dois bien avouer que ce nom ne me disait absolument rien avant d'entamer la lecture de ce court roman d'à peine plus de 200 pages. J'étais pourtant en territoire connu et sans présager du texte, je m'attendais à une oeuvre haletante et nerveuse à l'image des pulps anglos-saxons chers à Quentin Tarantino. Bingo ! C'est exactement ce que j'allais vivre à la lecture de ce roman que je dévorais d'une traite . Ecriture simple, efficace, charge implacable contre la religion, le texte d' Hinkson n'épargne aucun de ses protagonistes tous plus veules, bêtes et violents les uns que les autres. Les personnages sont parfois à la limite de la caricature mais assez bien campés et l'intrigue se déroule de façon implacable avec bons nombres de rebondissements censés pimenter le texte et accrocher le lecteur. Parfait me direz-vous ? Pas tant que ça et j'avoue avoir ressenti une certaine forme de lassitude à la lecture de cet enfer de church street que je refermais sans regret, persuadé que j'oublierais ce roman à la seconde même où j'entamerais ma prochaine lecture. La raison ? : une trame archi balisée, des situations sans originalité et l'impression d'avoir lu cela à de nombreuses reprises et souvent en mieux ( je pense notamment aux bouquins de Donald Ray Pollock ou ceux de Jim Thompson ) qui ont d'ailleurs certainement influencé notre auteur du jour. Encore une fois l'enfer de church street se lit sans déplaisir, n'est pas dépourvu de qualités ( humour en filigrane et dénonciation de la bien pensance et du politiquement correct américain) mais l'impression de déjà-vu reste trop prégnante à mes yeux et explique en grande partie cette chronique plus que mitigée.
J'achète ? :  Si tu as deux heures de trajet devant toi, si tu cherches un petit polar classique et si tu n'es pas trop difficile tu peux tenter ce Jake Hinkson qui sans te laisser un souvenir impérissable, aura au moins le mérite de te divertir.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Une petite frappe braque un homme dans une station service et cet homme lui propose alors un étrange marché : partager 5 heures de route et écouter sa confession et en échange il lui donne l'argent qu'il voulait lui braquer.
La confession d'un aumônier qui, grâce à la religion, trouve sa voie et au lieu d'être insignifiant et transparent, il devient quelqu'un.
Là c'est le haut de l'iceberg, la vraie raison est que, sous couvert de la religion, il se découvre des talents d'orateur, d'écoute, et de manipulation. Son premier poste d'aumônier, dans la ville de Little Rock, lui permet de perfectionner ses dons et d'étudier ses ouailles pour mieux en tirer profit. Mais le danger n'est pas toujours là où on l'attend.
Une galerie de personnages secondaires qui gravitent autour de notre aumônier et lui permettent de mieux explorer sa foi pas si ancrée que ça. Petite mention spéciale à la famille Norris qui met un peu de piment dans ce roman.
Un livre qui ne me laissera pas une grande impression mais qui se laisse lire, peut être pas assez incisif sur le plan religieux à mon goût, et l'histoire en elle-même n'est pas d'une grande originalité.
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Et que Dieu me pardonne, comme on l'entend beaucoup (trop) actuellement sur les ondes radio... ce n'est toutefois vraiment pas gagné dans le cas présent.

Geoffrey Webb est un être bien peu recommandable, vil, manipulateur. Comment le sait-on ? Il suffit de l'écouter se confesser ! Choisir la religion comme une voie professionnelle, par pur opportunisme, sans ressentir aucune foi ? Coché ! Profiter de sa position d'aumonier auprès des jeunes pour coucher avec la fille mineure du Frère Card ? Fait ! Faire fi des dix commandements divins, en particulier "Tu ne tueras point" ? Sans hésiter !

Cela vous situe un peu le bonhomme. Lequel, après avoir multiplié les ignominies, ressent donc le besoin impérieux de se confesser. Et il choisit pour cela un personnage surprenant, croisé par le plus pur des hasards : le type qui le braque.

"L'enfer de Church Street" est un roman assez noir et plutôt irrévérencieux. Comme un règlement de comptes avec une certaine Amérique. Pas facile pour autant d'apprécier pleinement une histoire possédant une telle pourriture comme personnage central. D'autant plus que le récit est plutôt plat, et que les péripéties s'enchaînent de façon un peu exagérée ...

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Voilà un roman que j'ai particulièrement apprécié, le lisant en un seul après-midi. Une fois débutée la lecture, impossible de lâcher ce roman que j'ai trouvé bien ficelé. Tout débute par Geoffrey Webb, un honnête citoyen, qui se fait braquer sur un parking par un homme qui vient de commettre un crime et cherche à fuir. Geoffrey ne cède pas à la panique, au contraire, il propose un marché à son agresseur : cinq heures de trajet jusqu'à l'Arkansas et il lui remettra tout l'argent qu'il souhaite. Débute alors une confession de deux-cent et quelques pages. Un roman noir teinté de nombreuses scènes d'humour grotesque, un Geoffrey, ancien pasteur d'une communauté, qui s'avère en fait être un vrai manipulateur, un être cynique, un salopard de la pire espèce, cela ne nous empêche pourtant pas de nous attacher à son personnage ainsi qu'aux nombreux autres dont il évoquera l'existence au cours de sa confession. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler trop de pans de l'histoire.

Lien : http://terredunoir.blogspot...
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Voici l'histoire de Geoffrey, emporté malgré lui par les événements : il devient d'abord pasteur dans une paroisse sans que l'on sente vraiment qu'il ait une quelconque vocation.

Puis il tombe amoureux d'une jeune fille plutôt insipide, qui se trouve être la fille du pasteur en chef.

Je ne vous en dis pas plus, car les actions s'enchaînent à une cadence presque infernale. Ainsi, Geoffrey va se retrouver dans un sacré pétrin sans l'avoir demandé.

C'est ce qui m'a gêné dans ce roman : ce personnage posé là et qui se laisse faire.

Le style est fluide et sans fioritures.

Un enfer pas si infernal que cela.

L'image que je retiendrai :

Celle de Geoffrey à l'hôpital avec une minerve, à peine réveillé de son coma, qui sort escorté par un revolver et deux réclamants.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Un roman noir donc. Lu d'une traite en 1h30 parce que le style ne retient pas la lecture... c'est à la fois un compliment et un reproche.
Reçu dans une box, donc sensé me plaire... bon.
Il a fallu passer la citation de Paul Valery sur Dieu, qui m'a beaucoup déplu même si j'en ai vite saisi l'ironie, puis les dialogues sans fin avant d'arriver à un peu de matière, puis la description peu développée et assez caricaturale d'une communauté unie autour de la religion...
Le côté noir ? Assez caricatural et sans doute drôle, mais non, pas amusée.
Ce roman a été apprécié, et a eu un prix.
C'es sans doute moi qui suis passée à côté.
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roisième roman de la collection Néo Noir chez Gallmeister, L'Enfer de Church Street de Jake Hinkson nous plonge en coeur d'un road-movie introspectif. Geoffrey Webb profite de son faire braqué pour vider son sac et conquérir une liberté d'être. Prêt pour un voyage dans le roman noir ?

Geoffrey Webb est un homme gros, gras et laid. Une cible idéale pour un voleur en mal d'argent. D'ailleurs, un agresseur va se jeter sur lui en lui demandant de monter dans sa voiture. A sa grande surprise, même après un bon coup de crosse derrière l'oreille, l'agressé va lui proposer un marché. Pour 3 000€, il doit rester 5h dans la voiture qui se dirige vers Little Rock,en Arkansas, à l'écouter confesser sa vie. Se confesser est le bon mot, puisque ce gars, assez insignifiant en apparence est un ancien diacre. Il n'a pas vraiment choisi le métier par conviction religieuse mais par facilité. Il suffit de dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre et ne demande même pas d'adhérer aux paroles qu'on arrête pas de dire. Très pratique.

Mais voilà, si ce n'était que cela, on dirait que c'était trop facile. Ce looser-né tombe éperdument amoureux, d'Angela, fille du pasteur Card et elle a 16 ans. Il va tout faire pour qu'elle se rapproche de lui et cela va marcher. Elle va tomber sous son charme et vont même faire l'amour. Mais voilà, le vilain shérif Norris a bien vu le rituel de la gamine le soir qui va chez ce jeune diacre. Il va le faire chanter, contre une enveloppe contenant des papiers importants, il ne l'arrêtera pas. Bon, le jeune va se sentir obligé de chercher l'enveloppe quitte à entrer en infraction chez les Card. Pas de chance, il se fait repérer et doit commettre deux meurtres avant de brûler la maison. A partir de ce moment, tout va empirer et il va devoir quitter l'état. A force de ce cacher, il en a marre et veut mourir tout simplement. Tu naîtras insecte, tu mourras pareil.

Envie de cynisme et d'hypocrisie en intraveineuse? Vous pourrez en prendre à travers ce pages noircies. Notre anti-héros, n'a rien pour lui et heureusement sinon on ne pourrait pas être dans un bon roman noire. En plus, on rajoute quelques crimes réalisés sans aucun scrupule dans une société contemporaine en plein coeur de bigoterie land. L'idée du roman est très originale et je ne savais pas trop où voulait m'emmener l'auteur mais c'était pour mieux me surprendre. Je voulais savoir pourquoi il voulait juste être écouté. J'imagine la tête du vandale qui a essayé de le voler et qui va devoir vivre avec un cas de conscience toute sa vie. L'objectif noirceur a bien été respecté et aussi le fait de j'ai été surprise par le dénouement. Une histoire qui se lit vite et qui reste en plus sympathique. Toutefois, je n'ai pas pu m'attacher aux personnages ce qui ne nuit en rien à la lecture.

Réjouissante cruauté que propose Jake Hinkson à travers son voyage sur la route de l'église, voyage rédempteur. Les mains pleines de sang et sans remord notre anti-héros se livre pour mieux surprendre l'innocent lecteur qui en prend plein la tête. Une certitude, vous ne verrez plus jamais une église baptise pareille. Vous voulez savoir pourquoi? Vous n'avez qu'à lire le roman.
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Un roman noir assez inattendu. C'est fou comme j'adore découvrir de nouveaux auteurs et donc des nouvelles plumes. Pour moi, on peut oublier les termes de thriller ou de policier pour caractériser ce roman. Je préfère réellement me dire que nous allons plonger dans l'âme noire de notre humanité. le mensonge y sera le roi, j'irai même parler pour le cas de Webb une tromperie sur la marchandise, une usurpation de l'identité. Dieu est grand et bon et son amour est sans fin même personnellement je me demande s'il est heureux d'avoir dans ses ouailles un homme d'Eglise qui se contre fou de Lui et qui ne cherche au fond qu'une bonne petite place pépère. Peut-être que Webb va payer pour son attitude, ses tromperies. Pas de doute Webb a besoin de se confesser, la rédemption sera nécessaire.
Si j'aime beaucoup la construction du roman et voir même l'image que Webb peut avoir de la religion, j'ai trouvé dans ce roman des stéréotypes trop faciles, une histoire même un peu banale, des situations et des personnages qui ne nous surprennent pas.
Dans cette histoire, c'est au fond la plume de l'auteur que j'ai aimé et surtout ce qu'il a fait de son personnage principal. Il ne révolutionne pas l'image de notre bonne amérique mais renforce/confirme la part des ténèbres qu'il y a en chacun de nous.
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« Un méchant faisant semblant d'être un homme bien » voila comment se qualifie Geoffrey Webb. Après un lourd passé, Geoffrey choisit de devenir aumônier pour gagner de l'argent assez facilement, faire du business et se sortir de sa misère, quand bien même il ne croit absolument pas en Dieu. D'ailleurs ce roman est un véritable plaidoyer anti clérical. Notre héros se passionne uniquement pour Angela, la fille du pasteur, et décide qu'elle sera sa maitresse. Il est possible qu'il veuille devenir Calife à la place du Calife mais notre Geoffrey est aussi un romantique et l'amour compte beaucoup pour lui, même s'il ne faut guère contrarier notre homme...
Il oscille en permanence entre le bon et le mauvais, d'ailleurs on ne sait pas trop ce qu'il est vraiment. Il est très bien installé dans son rôle d'aumônier manipulateur jusqu'à ce que le shérif, encore plus mauvais que lui, le perce à jour. Un ton très décalé, savoureux. le monologue intérieur de Geoffrey est vraiment jubilatoire, un condensé d'humour noir. J'ai vraiment passé un très bon moment en sa compagnie.
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