Avis à ceux qui sont tombés sur cette critique par hasard : elle contient des spoiler sur les tomes 1 à 13 de "L'Assassin Royal" (ou, en VO les deux trilogies "The Farseer" et "The Tawny Man" ) qu'il est préférable d'avoir lu avant d'entamer ce livre, ou vous risquez de rater pas mal de choses !
Que dire ? J'avais attendu ce livre avec impatience, tellement j'avais hâte de retrouver Fitz, le Fou et les Six-Duchés en général. En un certain sens, j'avais aussi peur : j'avais lu beaucoup de critiques qui disaient que l'histoire était extrêmement lente, voire qu'il ne se passait rien de tout le livre…
Alors, qu'en est-il ? Me direz-vous. Eh bien, il est vrai que l'action n'a certainement pas le rythme et la rapidité que l'on trouve dans la plupart des livres de ce genre aujourd'hui. Oui, l'histoire se met en place avec une certaine lenteur, mais si vous en êtes arrivés à lire ce livre, c'est que vous vous être probablement farci les deux autres trilogies sur Fitz –au moins- avant. Par conséquent, vous savez sans doute que le rythme des histoires de
Robin Hobb n'est jamais rapide. Peut-être celui-la est-il un petit peu plus lent encore que les autres, mais ça, ça dépend du point de vue. Mais, comme d'habitude, elle compense le peu d'action par le développement de ses personnages, toujours si attachants, si humains (à tel point que je me suis retrouvée à leur parler, si, si !). Elle sème des indices, en apparence peu important, qui prennent toute leur signification plus tard. Même si, à première vue, on n'en voit pas l'utilité, chaque scène a sa place. Et, toujours, cette plume si délicate, qui parvient à rendre magnifique, réel, le moindre des détails, la plus secondaire des descriptions…
J'ai également retrouvé avec grand plaisir les introductions de chapitre, si familières maintenant, et qui font partie intégrante de l'histoire, à leur façon. Elles n'ont pas forcément de rapport avec le contenu du chapitre mais nous donnent des informations que
Robin Hobb n'aurait probablement pas pu nous donner autrement : lettres et journaux datant du temps de Chevalerie (Oh, que l'une d'entre elles m'a fait mal au coeur !), missives qui n'ont jamais étés envoyées, petites choses quelconques en rapport avec la culture des Six-Duchés… Oh, introduction de chapitres, vous êtes à l'origine d'un bon tiers des débordements d'émotions que j'ai eu en lisant ce livre !
Oui, mais l'histoire en elle - même dans tout ça ? Je ne pourrais pas dire grand-chose sans vous spoiler, je vais donc y aller prudemment. Donc. Nous avions laissé Fitz à sa vie paisible (et bien méritée) avec Molly et Patience, à Flétribois. Sauf que les problèmes ne tardent guère à pointer le bout de leur nez sous la forme d'un mystérieux messager qui disparait, bien sûr, avant d'avoir donné son message et en ne laissant que quelques traces de sang. Aïe. Début des problèmes. Je ne m'étalerais pas là-dessus, pour vous laisser le plaisir de découvrir, mais sachez aussi qu'entre le tome précédent (« Adieux et retrouvailles » ou «
Fool's fate » selon que vous les lisez en français ou en anglais), notre cher Fitz a pris 7 ans dans la tronche. Eh oui, c'est aussi ça que j'aime chez les personnages de
Robin Hobb : ils vieillissent (mais n'en deviennent pas forcément plus sages pour autant- regardez Umbre, ou Fitz).
Autre point important, au bout d'un moment, un deuxième point de vue fait son apparition dans l'histoire. Je tairais son identité, pour raison de spoiler. Après avoir crié « Sacrilège !! Y'a un deuxième point de vue ! » (Oui, j'aime bien mes petites habitudes), j'ai fini par comprendre que lui aussi avait son intérêt. Il nous permet de voir l'histoire (et Fitz) sous un autre angle. Et ça apporte un peu de nouveauté.
Seul bémol : le temps que le Fou met à se pointer ! (non, ceci n'est pas un spoiler, il suffit d'avoir lu le titre pour s'en douter). Et l'humeur de Fitz, toujours aussi prompt à la morosité (et à la bêtise).
Bref, ce livre a été pour moi une tornade d'émotions aussi diverses que variées. Comme d'habitude…
Je rappelle que j'ai lu la version en anglais, celle en français sort vers le 29 octobre, je crois…