Vue sur mer

Romuald (Rom) est un jeune garçon de 10 ans (et demi !) vivant avec sa mère handicapée (Morgane) et son petit frère (Gégé) dans une cité proche de Valence, en rez-de-chaussée. Il s'y ennuie clairement car la situation financière de sa mère ne lui permet pas de lui offrir des vacances. L'occasion se présente quand Gabriel, un agent du Secours Populaire lui propose de partir au bord de la mer pendant dix jours. Initialement réticente à cette idée, sa mère est convaincue par la famille d'accueil est accorde cette faveur à son fils.
Si Romuald est très vite charmé par la belle bleue qu'il voit pour la première fois (et le ciel azur par ailleurs), il est aussi déçu par sa famille d'accueil, un couple de retraités : Papy Guy et Mamie Juliette qui bouleversent ses habitudes et son confort : faire son lit, dresser la table, quitter la maison sans fermer à clé, etc. sont autant d'indicateurs qui lui font perdre ses repères. Cependant, au cours de son séjour, Romuald va aller de découverte en découverte et chacune d'entre elles vont l'émerveiller, le sortir de son morne quotidien de citadin. Odeurs, couleurs , expressions et langages nouveaux vont le décontenancer mais aussi le charmer.
"Vue sur mer" est une ode à la liberté, un récit franc, authentique et poignant qui donne du rêve ainsi que de l'espoir aux nombreux enfants qui ne partent pas en vacances, faute de moyens. L'auteur y emploie un propos humaniste mais jamais moralisateur et donne du sens aux émotions sincères ressenties par un adolescent subjugué par la mer et son univers.

Romuald (Rom) est un jeune garçon de 10 ans (et demi !) vivant avec sa mère handicapée (Morgane) et son petit frère (Gégé) dans une cité proche de Valence, en rez-de-chaussée. Il s'y ennuie clairement car la situation financière de sa mère ne lui permet pas de lui offrir des vacances. L'occasion se présente quand Gabriel, un agent du Secours Populaire lui propose de partir au bord de la mer pendant dix jours. Initialement réticente à cette idée, sa mère est convaincue par la famille d'accueil est accorde cette faveur à son fils.
Si Romuald est très vite charmé par la belle bleue qu'il voit pour la première fois (et le ciel azur par ailleurs), il est aussi déçu par sa famille d'accueil, un couple de retraités : Papy Guy et Mamie Juliette qui bouleversent ses habitudes et son confort : faire son lit, dresser la table, quitter la maison sans fermer à clé, etc. sont autant d'indicateurs qui lui font perdre ses repères. Cependant, au cours de son séjour, Romuald va aller de découverte en découverte et chacune d'entre elles vont l'émerveiller, le sortir de son morne quotidien de citadin. Odeurs, couleurs , expressions et langages nouveaux vont le décontenancer mais aussi le charmer.

"Vue sur mer" est une ode à la liberté, un récit franc, authentique et poignant qui donne du rêve ainsi que de l'espoir aux nombreux enfants qui ne partent pas en vacances, faute de moyens. L'auteur y emploie un propos humaniste mais jamais moralisateur et donne du sens aux émotions sincères ressenties par un adolescent subjugué par la mer et son univers.

L'idée de départ pourrait rappeler " Des grands parents magiques" de Kochka, à quelques détails près.

Ce roman s'adresse en revanche à un public un peu plus aguerri à la lecture et devrait prendre le temps de développer un peu plus ainsi les sentiments réciproques des personnages dans cette posture d'accueil.



Notre jeune héros Romuald n'a jamais vu la mer.

Le Secours Populaire propose donc à sa famille des vacances pour le jeune casse-cou afin de le divertir sans risques ce nouvel été ( quels risques? Et bien vous lirez).

Des vacances gratuites avec vue sur mer, cela ne se refuse pas.



Ou presque.

Avec fierté, Romuald et sa famille hésitent à le "placer" chez des étrangers.

Sans doute que le verbe placer entre guillemets est de bon aloi, c'est sans doute un peu sous cet angle gênant que l'offre est prise et ce n'est pas simple d'accepter la main tendue sur un cadeau de vacances au bord de mer.

Pour Romuald, c'est un peu bizarre, comme un nouveau plat à expérimenter sur la consigne des adultes malgré qu'il soit alléchant. Les enfants ne savent pas toujours ce qui est bon et c'est la terrible épreuve du "Goutte d'abord, avant de dire que tu n'aimes pas".



Quoi qu'il en soit, Romuald acceptera de séjourner chez les retraités Papy Guy et Mamie Juliette, des parents et grands parents qui ont le sentiment du devoir accompli et qui veulent bien "remettre le couvert".

Mais Romuald sera t-il dans de correctes dispositions pour ne pas faire rougir sa mère jusqu'à la racine des cheveux?

C'est une chouette surprise pour Romuald qui, pour une fois, se trouve séparé de sa famille comme en colonie et se prend à regretter les km qui les séparent.



C'est une nouvelle expérience, humaine, culinaire, géographique et amicale.

Romuald se surprend à aimer apprendre au quotidien

" ...il l'avait appris à l'école, cela s'appelait la brise. Il découvrait, et c'était la première fois, qu'un mot de la page de vocabulaire pouvait se révéler autre chose qu'un mot, et devenir vrai."



Avec son écriture et une note de bon sens, Jo Hoestlandt nous ouvre la porte sur une vraie sensibilité chez ses personnages, auxquels on finit par s'attacher.

Les seniors sont d'une exquise simplicité, il est définitivement bien tombé notre Romuald.

Nous guettons l'écart de conduite qui corsera un peu l'affaire. Et il y en aura une...



Jo Hoestlandt ne tombe jamais dans le cliché, on apprécie un ton qui nous semble juste, chacun a ses petits travers et ses excellents côtés et l'aventure est belle.

On ne peut ne pas penser que l'aventure à la mer ne restera pas graver quelque part dans la conscience de ce petit bonhomme.

À découvrir.

Spoilers.

Je me suis laissé entraîner par ce roman qui montre sans faux-semblants et sans bons sentiments la réalité de certaines familles, par exemple Romuald élevé avec son frère par sa mère qui semble dans une situation difficile, avec l'omniprésence des services sociaux et autres dispositifs d'aide aux personnes dans le besoin. J'ai beaucoup aimé la description fine qui en montre les paradoxes et les problématiques : la mère qui dit que parce qu'ils sont pauvres, des tas de gens se mêlent de leur vie et leur disent ce qu'ils doivent faire. Très juste et pertinent.

Cette mère n'est pas exempte de défauts, je l'ai trouvée rude, peu empathique avec ses enfants, parfois violente. Mais en même temps elle sait laisser le choix à ses enfants, tente au maximum de leur faire plaisir, à sa manière. J'ai aimé comment l'auteur a construit ses personnages qui sont vraiment complexes, pas de façon superficielle et artificielle en mode 1 qualité / 1 défaut, mais dans une vision riche et ambiguë. Il en est ainsi de Romuald et sa mère. Les autres personnages sont un peu moins développés (Juliette et Guy notamment) mais attachants.

La description du trouble de Romuald par rapport à ce voyage inattendu est très belle et intelligente et sensible : partir, et laisser sa famille seule ? la culpabilité, la peur, l'angoisse ; à l'arrivée, l'envie de se comporter comme un bon garçon et de ne pas faire honte à sa mère ; l'ambivalence des sentiments sur le manque et les liens familiaux ; les nouveaux liens qui se créent naturellement et avec pudeur entre Romuald et ses hôtes, etc. C'est très émouvant et vraiment bien écrit.

On est plongés dans la Côte d'Azur, le lecteur part également en vacances, on est comme Romuald et on profite de ces couleurs, de ces odeurs et de ces visions magnifiques avec lui. le roman regorge d'éléments d'identification et de jeux de miroir entre le lecteur et Romuald.

Je le conseille !