La secrétaire de Himmler

Je suis souvent influencée par Booksta dans mes envies de livres, mais parfois, j'aime bien découvrir un livre dont je n'ai jamais entendu parler, juste parce que le titre me parle, parce que la couverture me plaît, ou parce qu'il est mis en avant par mon libraire ou ma bibliothécaire, comme c'était le cas ici.

De prime abord je n'étais pas convaincue par la couverture qui semblait me promettre une romance historique, et vu le titre j'avais peur que ce soit douteux. En réalité je trouve que la couverture n'a que peu de rapport avec l'histoire, qui n'a rien d'une romance

La secrétaire de Himmler, c'est Magda, une jeune allemande issue d'un quartier populaire et biberonnée au communisme. Autant dire que le National socialisme d'Hitler est tout ce qu'elle exècre. Entrée dans la résistance, elle va s'infiltrer dans le cercle restreint d'Himmler afin d'agir de l'intérieur.

Le récit est construit selon une double temporalité, ce qui est plutôt habituel dans ce type de romans, mais j'ai beaucoup aimé que cette autre temporalité ne soit pas actuelle. En effet, nous sommes dans les années 80, en RDA, auprès de la jeune Nina, petite fille de Magda, de ses bourdes d'enfant à sa remise en cause du système communiste de l'URSS.

J'ai beaucoup aimé les deux héroïnes que sont Magda et Nina, unies par les liens familiaux bien sûr mais aussi par un grand désir de liberté et un besoin viscéral de justice. Pour aider les autres, elles sont prêtes à affronter de grands dangers.

Chose rare, j'ai vraiment été satisfaite par les deux temporalités. Si au départ, on suit régulièrement l'une puis l'autre, par la suite le rythme change. A partir du moment où Magda découvre l'horreur imaginée par Himmler et ses sbires, nous ne la quitterons plus jusqu'à la fin de la guerre. J'ai apprécié ce choix qui m'a permis de m'immerger complètement dans ce thème difficile.

Le questionnement induit par le rôle de Magda pendant la guerre, notamment son implication dans l'organisation des déportations, et les choix nécessaires, car il est impossible de sauver tout le monde... C'était quelque chose de très intéressant. Les livres sur la seconde guerre mondiale sont très fréquents, mais j'avais vraiment l'impression que c'était une réflexion que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir.

Très logiquement la dernière partie suit donc principalement Nina dans sa découverte du passé de sa grand-mère. On aperçoit en toile de fond la fin de l'URSS et la chute du rideau de fer, et encore une fois j'ai trouvé ce choix particulièrement intéressant. Cela rendait aussi plus crédible le fait que la parole ne se soit pas libérée plus tôt, que les recherches n'aient lieu qu'à ce moment-là.

Je dois dire que j'aurais aimé que la partie sur la RDA, le régime communiste, la Stasi... soit plus développée, mais je reconnais que ça aurait peut être nuit au rythme du roman.

En revanche, je ne m'attendais pas à certains événements de la fin du roman, peut-être un peu trop romanesques et moins crédibles que le reste du roma. Petit bémol également pour les nombreuses coquilles qui m'ont parfois sortie du roman, et que je ne comprends pas venant d'une maison d'édition professionnelle. Mais tout ça ne m'a pas empêché de dévorer le roman ! Une excellente lecture que je recommande donc aux amateurs du genre.




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Ce roman que j'ai sélectionné dans ma PAL spécialement pour le CHALLENGE COLD WINTER 2022 est une véritable mine d'informations pour les amoureux de cette période historique. Deux éclairages nous sont offert par la voix de Magda, la secrétaire d'Himmler et par la voix de sa petite fille, Nina.

Magda m'apparaît en premier comme une jeune allemande ambitieuse, sensible et hostile au fascisme-nazisme. Elle vit pendant la seconde guerre mondiale. Sa famille défend les valeurs communistes. Elle est, au début du roman, un personnage commun qui acquiert un rôle « privilégié ». puis devient le témoin du machiavélisme des Nazis et plus particulièrement de Himmler.
Chez son premier patron, celui qui la recrute et celui qui décèle en elle sa véritable appartenance, (un chef d'entreprise allemand, sous la coupe apparente du régime nazi) je retrouve la personnalité et le charisme du célèbre M. SCHINDLER (de la liste de Schindler). Cependant, le rôle du personnage altruiste et charitable est moins l'objet de ce roman : c'est à travers les yeux de Magda que nous prenons connaissance des faits et des plans d'extermination des Juifs, communistes et autres populations anéanties par le régime et par Hitler.

Nina, sa petite fille, grandit en RDA (République Démocratique d'Allemagne) à une époque où l'Allemagne n'est pas unifiée et où deux camps s'opposent (deux mondes aussi) : l'Ouest et l'Est, le capitalisme et le communisme.
Pour avoir connu, à l'âge à peu près similaire de Nina, la chute du Mur de Berlin et l'effondrement du communisme, j'avoue que ce regard sur le monde m'a beaucoup intéressée. Certes, le roman est trop court pour que cette vision soit fine et précise mais j'ai rarement lu cette expérience dans les histoires. C'est une période peu évoquée, sans doute encore un peu taboue… Berlin a un tout nouvel attrait pour moi : j'aimerais bien vagabonder dans cette capitale et observer les stigmates de cette séparation et des restes de ces deux mondes si affreusement opposés.

Revenons à Magda et Nina.
Leur histoire est passionnante. L'alternance entre les deux vies donne envie d'en savoir plus et nous oblige à dévorer le roman.
Les destinées des deux jeunes femmes sont assez similaires : j'aurais aimé plus de divergences.
Le contexte est bien retracé et décrit.
Le point de rupture entre Magda et Nina, la maison-Tour, est assez bien trouvé. J'aurais presque aimé que le titre soit davantage centré sur la maison que sur le statut unique de Magda.

L'histoire de Magda a accaparé toute mon attention et mon intérêt tout au long du roman. Celle de Nina m'a paru secondaire et moins palpitante. Les chapitres de ce roman (pas plus de 18 chapitres) sont longs, assez denses. Ils m'ont obligée à prolonger ma lecture pour rester concentrée sur le récit et pour comprendre chaque étape de la vie de la secrétaire. La plupart évoque le passé de Magda. Nina permet de clore l'histoire et de faire la lumière sur les non-dits et le secret d'une période sombre et terrible.

La problématique des responsabilités des crimes contre l'humanité – thème central évoqué par le titre – est habilement détournée. Au cours du roman, Magda est assez vite « blanchie ». Si aux yeux de sa petite-fille, la lumière sur sa vie et ses responsabilités est floue, nous, lecteurs, nous attendons le moment où Magda se déculpabilisera de ses actes et de ses décisions passées.

Le roman se clôture sur un « petit retournement » de situation (que je pressentais…) : une fin romanesque qui adoucit le côté obscur et terrifiant de cette période de guerre et de haine. Les faits historiques m'ont beaucoup plus passionnés que le devenir des personnages (un aboutissement qu'on imagine forcément éthique et positif).

Ce roman est assez remarquable, passionnant, pour les côtés historiques qu'il évoque, pour ces deux périodes qu'il décrit à travers le vécu de Nina et Magda.
Il pourrait être encore plus riche avec davantage de détails sur la police (la Stasi) de RDA, l'espionnage et les complots politiques. L'auteure, Catherine HOKIN, a choisi de traiter l'expérience unique de deux personnages féminins. le choix est intéressant. J'ai beaucoup aimé ce regard.
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Si vous me connaissez un peu à force, vous savez que je ne peux pas résister à ce genre de titre. Repéré en juin, acheté en juillet, lu en aout. Quand on aime… ça va vite !

Ce roman est raconté en 2 parties dont l'une d'elle m'a d'abord décontenancée et moins plu. Entre deux héroïnes, la grand-mère Maga, la fameuse secrétaire d'Himmler du titre et sa petite fille Nina, qui vit en RDA en 1989. Comme on peut facilement s'en douter, Magda n'est pas à la botte d'Himmler bien qu'elle travaille pour lui. Résistante de la première heure, elle a beaucoup investi à tenter de sauver un maximum de juifs. En parallèle néanmoins, aux côtés d'Himmler, elle met au point les détails du plan global du génocide perpétré par les nazis. Un double rôle bien dangereux tant pour ne pas se faire prendre pendant la guerre que pour ne pas être arrêtée comme une nazie à la fin de celle-ci…

« Il doit y avoir un meilleur moyen de faire front qu'avec des bouts de ficelle. »

Nina, comme sa famille avant elle, se rebelle contre la vie de l'Allemagne de l'après guerre et se retrouve aux prises avec la stasi et emprisonnée pendant de longs mois. Je vous avoue n'avoir pas compris l'intégration de ce moment historique dans le roman et avoir eu du mal à le comprendre. C'est assez obscur pour moi française, je ne connais pas cette page de l'histoire et je ne voyais pas ce qu'elle allait apporter au roman. Pourtant, Nina veut aussi comprendre sa grand-mère et ses secrets. Et c'est lorsqu'elle part mener l'enquête sur Magda, qui n'a jamais rien voulu lui raconter, que j'ai commencé à apprécier le « présent » du roman.

Et ensuite, tout monte petit à petit vers un final très fort, que je n'avais pas vu venir. Une vengeance 40 ans plus tard entre deux vieilles dames, les preuves à apporter pour être cru sur ce qui s'est passé pendant la guerre mais aussi, pour les jeunes de l'époque, la découverte horrifique de ce que leurs aînés ont commis. A travers ce roman, Catherine Hokin illustre bien le ressenti que peuvent avoir les allemands sur la dure histoire de leur pays.
Lien : https://liseusehyperfertile...

Double temporalité, seconde guerre mondiale, résistance… Ce livre était définitivement pour moi, pourtant il a réussi à me surprendre, dans le bon sens du terme ! Explications.

Adepte du genre, je m'attendais à une double temporalité classique passé/présent. Mais si le passé est somme toute assez conventionnel, je ne m'attendais pas à ce que l'autre temporalité ne nous soit pas contemporaine… Ainsi nous ne sommes pas propulsé au coeur d'une période troublée mais bien de deux : la seconde guerre mondiale et la période précédent la chute du mur de Berlin. Je pense que c'est la première fois que je lis un roman évoquant la RDA et la RFA, même si celui ci ne fait pas que les évoquer. L'ambiance est oppressante et déstabilisante parce qu'inconnue : Stasi, rideau de fer, communisme… Autant de mot et de concepts qui font froid dans le dos. Mais ce n'est pas la partie centrale de l'intrigue, juste une singularité que je souhaitais souligner, parce qu'à mes yeux la vraie héroïne reste bien Magda.

Son double jeu est dangereux à bien des niveaux et ce sont ces subtilités qui m'ont le plus fait frissonner. Être résistant c'est prendre le risque de se faire arrêter mais c'est aussi agir dans l'ombre, cacher sa vraie nature et donc se faire passer pour l'ennemi… Et que fait on aux ennemis, aux nazis après la guerre ? C'est une belle preuve de courage d'affronter le regard erroné des autres, de vivre dans le secret, de dissimuler son héroïsme. Car oui, Magda est une héroïne de l'ombre qui force le respect et l'admiration. Certains passages sont néanmoins difficile à lire, traumatisants, car très poignants mais quelle histoire passionnante.

Le rythme est plutôt entraînant et la plume accessible si bien que ce roman, malgré ses thèmes se lit rapidement. J'ai beaucoup aimé, notamment le dénouement riche en surprises et révélations qui m'a bluffée et qui donne une autre dimension à l'histoire.
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C'est une histoire à double temporalité que je trouve originale : d'une part la seconde guerre mondiale et de l'autre, le Berlin est des années 70-80.
Magda, tout en étant la secrétaire personnelle de Himmler était une résistance active. Elle a fait preuve de beaucoup d'audace et de courage tout en prenant des risques pour elle et ses proches. Quant à Nina, sa petite-fille, elle grandit dans une ville coupée en deux et dans un monde qu'elle a du mal à comprendre. C'est surtout Magda qui m'a touchée et comme souvent lorsque je lis des récits de ces périodes bien sombres et troubles de l'Histoire, je ne peux m'empêcher de me demander ce que j'aurais fait si cela avait été moi....
C'est une histoire qui m'a appris plein de choses et qui m'a aussi fait réfléchir, le tout avec une touche de romance.