La Fille du docteur

"La Fille du Docteur", met en lumière les épreuves et les dilemmes moraux auxquels les personnages sont confrontés pendant l'occupation nazie en Pologne.
L'autrice souligne avec justesse la déchirure au sein de la famille de Sofia, causée par le choix de son père de collaborer avec les nazis pour protéger sa famille. Ce conflit moral est présenté de manière poignante, illustrant les compromis que certaines personnes ont dû faire pour survivre dans des circonstances extrêmes.
Le récit d'Isaac dans le ghetto de Varsovie et son expérience ultérieure à Auschwitz offre un aperçu glaçant des conditions de vie et de la brutalité de l'Holocauste. Son courage et sa détermination à protéger sa famille malgré les atrocités auxquelles il est confronté sont remarquables et bouleversants.
Shari J. Ryan souligne également le contraste entre la situation privilégiée de Sofia et le sort des prisonniers juifs, ce qui soulève des questions poignantes sur la culpabilité et la responsabilité individuelle dans de telles circonstances.
Enfin, j'ai apprécié la narration à trois voix, permettant au lecteur de comprendre les perspectives et les émotions des trois protagonistes principaux. Cette approche offre une profondeur et une empathie supplémentaires au récit, renforçant ainsi son impact émotionnel sur le lecteur.
Un roman émotionnellement puissant et addictif.

En mai 1941, Sofia a seize ans. Depuis dix-huit mois, son pays, la Pologne, est occupé par les Allemands. Elle est juive, comme sa mère. Son père ne l'est pas, ce qui offre un statut « privilégié » à son épouse et à sa fille. Cependant, ce médecin est forcé de fermer son cabinet. La Waffen SS lui propose de former les médecins allemands. Pour protéger sa famille, il est forcé d'accepter. J'ai été bouleversée par la déchirure que les nazis ont provoquée dans son foyer. En travaillant pour l'ennemi, Friedrich a perdu le respect et l'amour de ses proches. Ils l‘accusent de pactiser avec le diable.

Depuis sept mois, Isaac est enfermé avec ses parents et sa soeur dans le ghetto de Varsovie. Chaque jour, cet adolescent aide son père à ramasser les corps qui jonchent les trottoirs. Il décrit les terribles conditions de survie. Son récit est glaçant et immersif. Ce jeune garçon fait preuve d'un courage exemplaire et d'une générosité exceptionnelle. En mars 1943, alors âgé de dix-huit ans, il est déporté à Auschwitz. Il se promet de veiller sur sa soeur.

Un jour, par sa fenêtre, Sofia observe les ouvriers, chargés de creuser la terre gelée de sa maison. Ce sont des prisonniers juifs. Isaac fait partie du nombre. La jeune fille est révoltée. Elle ressent un fort sentiment de culpabilité : elle est juive, mais bénéficie, pour le moment, d'un statut privilégié. Elle en veut à son père de se plier aux règles nazies, même si c'est pour la sauver. J'ai été très émue par ses questionnements, par son sentiment d'injustice et par ses actes. En effet, au péril de sa vie, elle tente d'adoucir le quotidien des déportés. Hélas, elle est rattrapée par le rouleau compresseur de la barbarie…

Ce roman est empli d'émotion, de douleur, de courage, d'amour et de sacrifice. Avec des possibilités différentes, en fonction de leur situation, chaque personnage veille sur des êtres chers. Les parents essaient de protéger leurs enfants. Ces derniers veulent sauver leurs aînés. Des fratries tentent de se soutenir. Et au coeur de la peur, l'amour parvient à éclore.

Deux voix s'expriment : celle de Sofia et celle de Isaac ; une troisième intervient parfois. Les trois m'ont bouleversée. J'ai été touchée par leurs valeurs, leur abnégation, les tourments de leur conscience et leur capacité à révéler la beauté des âmes au sein de l'horreur de leur situation. J'ai, aussi, été meurtrie par leurs épreuves et j'ai tremblé pour leur vie. Enfin, j'ai été ébranlée par certains destins. J'ai adoré La Fille du Docteur.

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Il m'est toujours compliqué de chroniquer des livres qui traitent de cette période historique, tant les romans de ce genre sont durs émotionnellement, rappelant des périodes terribles et barbares de notre histoire. Pourtant, la seconde guerre mondiale est une thématique que j'apprécie beaucoup lire, qui nous rappelle la cruauté sans limites dont l'homme peut être capable.

Dans la fille du docteur, nous suivons deux adolescents : Sofia et Isaac. Si la première, pourtant juive, est privilégiée, protégée par le statut de son père, docteur allié des nazis, le second n'a pas eu cette chance. Isaac, après avoir lutté contre la famine dans le ghetto de Varsovie, a été interné à Auschwitz. Son quotidien : labourer la terre des heures durant en espérant survivre à chaque journée. Bien évidemment, les destins vont se croiser et s'entremêler.

Au-delà de l'histoire terrible dont sont victimes les protagonistes de l'histoire, j'ai beaucoup aimé le dilemme sous-jacent qui questionne et interroge le lecteur. Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour protéger votre famille ? Pourriez-vous collaborer avec l'ennemi pour le bien de ceux qui vont sont le plus cher ? J'ai apprécié ce personnage ambivalent de Friedrich, qui interroge, pris au piège entre deux idéologies.

J'ai eu un peu de mal à trouver de la crédibilité dans la romance inattendue et soudaine qui lie les deux adolescents, mais cela n'a pas pour autant gâché ma lecture.

Les notes de fin, écrites par l'autrice, nous permettent de comprendre ses motivations à écrire sur cette période, mais j'ai tout de même un petit regret : j'aurais apprécié quelques explications qui m'auraient permis de différencier la partie romancée de la partie historique documentée, plus factuelle.

Nous retournons en arrière, en 1943. La vie de Sofia déjà chamboulée par la guerre, voit sa vie s'effondrer quand son père, catholique, accepte de devenir le médecin à Auschwitz pour la protéger elle et sa mère, qui sont juives. Incompréhension et colère sont au rendez vous. Un jour qu'elle regarde par la fenêtre, elle croise le regard d'Isaac, un jeune homme obligé de travailler d'arrache-pied en pleine chaleur sous le soleil. Chamboulée, elle se promet de trouver un moyen pour aider ces prisonniers...

Ce roman, bien qu'il se passe lors de la deuxième guerre mondiale, n'est pas à proprement parler un roman historique. Oui on va suivre le quotidien de nombreuses personnes lors de cette période mais l'auteure s'intéresse plus aux émotions. Colère, incompréhension, espoirs sont bien au rendez vous. L'auteure arrive très bien à nous transmettre toutes les différentes émotions qu'elle voudrait que nous ressentons. Je me suis très vite attachée aux personnages et malgré la rancoeur de Sofia, j'ai très bien compris pourquoi son père faisait ça.
J'ai dévoré cette histoire comme toujours avec les histoires se déroulant lors de cette période 🤷. J'ai très envie de découvrir son premier roman, la libraire de Dachau maintenant 🤭.

On comprend à la fin pourquoi l'auteure tient tant à écrire des romans sur différentes situations lors de cette période historique et c'est franchement réussi! Si ce thème te fait peur à cause de la violence et de la brutalité, ce roman n'est pas là pour ça! C'est avant tout une histoire de sentiments, de courage et de résilience que je te conseille fortement!

Quelle est ta période historique de prédilection ?

*Produit offert pour collaboration commerciale non rémunérée*

J'ai découvert l'autrice l'année dernière avec La libraire de Dachau, une histoire d'amour sur fond historique que j'avais adoré. Ce nouveau roman est dans la même veine. Je ne le qualifierai pas de roman historique en tant que tel, car je doute que l'intrigue soit véridique mais les émotions étaient au rendez vous et c'est bien le principal à mes yeux ! Je me suis régalée du début à la fin.

Si le contexte historique est primordial à l'intrigue lui donnant ainsi sa dimension dramatique, il n'est pour autant pas très fouillé et précis. C'est une constatation plus qu'une critique puisque le travail de recherche bien que sommaire est suffisant pour offrir un cadre cohérent et réaliste et une histoire très poignante. Il s'agit donc bien d'une fiction historique au souffle romanesque indéniable même si je doute que les protagonistes aient réellement existé. Il est facile de se laisser porter par l'intrigue qui oscille entre deux points de vue : celui d'Isaac et celui de Sofia, deux polonais dont la vie va être chamboulée par l'occupation allemande et la guerre. Tous les deux juifs, ils ne vont néanmoins pas être soumis aux mêmes règles, car le père de Sofia a passé un marché avec l'ennemi… L'accent est vraiment mis sur les sentiments, parfois ambiguës et contradictoires mais toujours authentiques. L'horreur de l'époque n'est pas édulcorée ou minimisée, renforçant l'impression de danger, de peur et d'incertitude. Mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir et c'est avec courage et rage que nos héros s'accrochent à la vie !

Les personnages sont attachants et courageux mais l'histoire d'amour peu crédible car trop rapide et dominé par l'urgence de la situation. La vraie beauté de cette histoire réside dans les choix parfois difficiles à faire et qu'il faut assumer par la suite, dans l'héroïsme ordinaire, dans l'amour omniprésent : l'amour d'un père pour sa famille, d'un frère pour sa soeur, d'une femme pour un homme… La honte, la culpabilité et la colère domine pendant longtemps pour laisser place à l'admiration et le pardon.

C'est une histoire tragique et déchirante qui monte en puissance au fil des pages pour atteindre son paroxysme lors du dénouement, suffocant et bouleversant.

Et vous jusqu'où seriez prêt à aller pour sauver ceux que vous aimez ?

Une fiction historique bouleversante.


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