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Citations sur L'Iliade (217)

Il dit ; la mort, qui tout achève, déjà l’enveloppe. L’âme quitte ses membres et s’en va, en volant, chez Hadès, pleurant sur son destin, quittant la force et la jeunesse.

(Iliade - Chant XVI / 855 - 857 - traduction Paul Mazon - Édition du Centenaire Les Belles Lettres )
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Il y figure la terre, le ciel et la mer, le soleil infatigable et la lune en son plein, ainsi que tous les astres dont le ciel se couronne, les Pléiades, les Hyades, la Force d’Orion, l’Ourse – à laquelle on donne le nom de Chariot – qui tourne sur place, observant Orion, et qui, seule, ne se baigne jamais dans les eaux d’Océan.

Il y figure aussi deux cités humaines – deux belles cités. Dans l’une, ce sont des noces, des festins. Des épousées, au sortir de leur chambre, sont menées par la ville à la clarté des torches, et, sur leurs pas, s’élève, innombrable, le chant d’hyménée. Des jeunes danseurs tournent, et, au milieu d’eux, flûtes et cithares font entendre leurs accents, et les femmes s’émerveillent, chacune, debout, en avant de sa porte. Les hommes sont sur la grande place. Un conflit s’est élevé, et deux hommes disputent sur le prix du sang pour un autre homme tué. L’un prétend avoir tout payé, et il le déclare au peuple ; l’autre nie avoir rien reçu. Tous deux recourent à un juge pour avoir une décision. Les gens crient en faveur, soit de l’un, soit de l’autre, et, pour les soutenir, forment deux partis. Des hérauts contiennent la foule. Les Anciens sont assis sur des pierres polies, dans un cercle sacré. Ils ont dans les mains le bâton des hérauts sonores, et c’est bâton en main qu’ils se lèvent et prononcent, chacun à son tour. Au milieu d’eux, à terre, sont deux talents d’or ; ils iront à celui qui, parmi eux, dira l’arrêt le plus droit.

Autour de l’autre ville campent deux armées, dont les guerriers brillent sous leurs armes. Les assaillants hésitent entre deux partis : la ruine de la ville entière, ou le partage de toutes les richesses que garde dans ses murs l’aimable cité. Mais les assiégés ne sont pas disposés, eux, à rien entendre, et ils s’arment secrètement pour un aguet. Leurs femmes, leurs jeunes enfants, debout sur le rempart, le défendent, avec l’aide des hommes que retient la vieillesse. Le reste est parti, ayant à sa tête Arès et Pallas Athéné, tous deux en or, revêtus de vêtements d’or, beaux et grands, en armes. Comme dieux, ils ressortent nettement, les hommes étant un peu plus petits. Ils arrivent à l’endroit choisi pour l’aguet. C’est celui où le fleuve offre un abreuvoir à tous les troupeaux. Ils se postent, couverts de bronze éclatant. À quelque distance ils ont deux guetteurs en place, qui épient l’heure où ils verront moutons et bœufs aux cornes recourbées. Ceux-ci apparaissent ; deux bergers les suivent, jouant gaiement de la flûte, tant ils soupçonnent peu le piège. On les voit, on bondit, vite on coupe les voies aux troupeaux de bœufs, aux belles bandes de brebis blanches, on tue les bergers. Mais, chez les autres, les hommes postés en avant de l’assemblée entendent ce grand vacarme autour des bœufs. Ils montent, tous, aussitôt vers les chars aux attelages piaffants, partent en quête et vite atteignent l’ennemi. Ils se forment alors en ligne sur les rives du fleuve et se battent, en se lançant mutuellement leurs javelines de bronze. À la rencontre participent Lutte et Tumulte et la déesse exécrable qui préside au trépas sanglant ; elle tient, soit un guerrier encore vivant malgré sa fraîche blessure, ou un autre encore non blessé, ou un autre déjà mort, qu’elle traîne par les pieds, dans la mêlée, et, sur ses épaules, elle porte un vêtement qui est rouge du sang des hommes. Tous prennent part à la rencontre et se battent comme des mortels vivants, et ils traînent les cadavres de leurs mutuelles victimes.

Il y met aussi une jachère meuble, un champ fertile, étendu et exigeant trois façons. De nombreux laboureurs y font aller et venir leurs bêtes, en les poussant dans un sens après l’autre. Lorsqu’ils font demi-tour, en arrivant au bout du champ, un homme s’approche et leur met dans les mains une coupe de doux vin ; et ils vont ainsi, faisant demi-tour à chaque sillon : ils veulent à tout prix arriver au bout de la jachère profonde. Derrière eux, la terre noircit ; elle est toute pareille à une terre labourée, bien qu’elle soit en or – une merveille d’art !

Il y met encore un domaine royal. Des ouvriers moissonnent, la faucille tranchante en main. Des javelles tombent à terre les unes sur les autres, le long de l’andain. D’autres sont liées avec des attaches par les botteleurs. Trois botteleurs sont là, debout ; derrière eux, des enfants ont la charge de ramasser les javelles ; ils les portent dans leurs bras et, sans arrêt, en fournissent les botteleurs. Parmi eux, est le roi, muet, portant le sceptre ; il est là, sur l’andain, et son cœur est en joie. Les hérauts, à l’écart, sous un chêne, préparent le repas et s’occupent du gros bœuf qu’ils viennent de sacrifier. Les femmes, pour le repas des ouvriers, versent force farine blanche.

Il y met encore un vignoble lourdement chargé de grappes, beau et tout en or ; de noirs raisins y pendent ; il est d’un bout à l’autre étayé d’échalas d’argent. Tout autour, il trace un fossé en smalt et une clôture en étain. Un seul sentier y conduit ; par là vont les porteurs, quand vient pour le vignoble le moment des vendanges. Des filles, des garçons, pleins de tendres pensers emportent les doux fruits dans des paniers tressés. Un enfant est au centre, qui, délicieusement, touche d’un luth sonore, cependant que, de sa voix grêle, il chante une belle complainte. Les autres, frappant le sol en cadence, l’accompagnent, en dansant et criant, de leurs pieds bondissants.

Il y figure aussi tout un troupeau de vaches aux cornes hautes. Les vaches y sont faites et d’or et d’étain. Elles s’en vont, meuglantes, de leur étable à la pâture, le long d’un fleuve bruissant et de ses mobiles roseaux. Quatre bouviers en or s’alignent à côté d’elles ; et neuf chiens aux pieds prompts les suivent. Mais deux lions effroyables, au premier rang des vaches, tiennent un taureau mugissant, qui meugle longuement, tandis qu’ils l’entraînent. Les chiens et les gars courent sur ses traces. Mais les lions déjà ont déchiré le cuir du grand taureau ; ils lui hument les entrailles et le sang noir. Les bergers en vain les pourchassent et excitent leurs chiens rapides : ceux-ci n’ont garde de mordre les lions ; ils sont là, tout près, à aboyer contre eux, mais en les évitant.

L’illustre Boiteux y fait aussi un pacage, dans un beau vallon, un grand pacage à brebis blanches, avec étables, baraques couvertes et parcs.

L’illustre Boiteux y modèle encore une place de danse toute pareille à celle que jadis, dans la vaste Cnosse, l’art de Dédale a bâtie pour Ariane aux belles tresses. Des jeunes gens, des jeunes filles, pour lesquelles un mari donnerait bien des bœufs, sont là qui dansent en se tenant la main au-dessus du poignet. Les jeunes filles portent de fins tissus ; les jeunes gens ont revêtu des tuniques bien tissées, où luit doucement l’huile. Elles ont de belles couronnes ; eux, portent des épées en or, pendues à des baudriers en argent. Tantôt, avec une parfaite aisance, ils courent d’un pied exercé – tel un potier, assis, qui essaye la roue bien faite à sa main, pour voir si elle marche – tantôt ils courent en ligne les uns vers les autres. Une foule immense et ravie fait cercle autour du chœur charmant. Et deux acrobates, pour préluder à la fête, font la roue au milieu de tous.

Il y met enfin la force puissante du fleuve Océan, à l’extrême bord du bouclier solide.

 Une fois fabriqué le bouclier large et fort, il fabrique encore à Achille une cuirasse plus éclatante que la clarté du feu ; il fabrique un casque puissant bien adapté à ses tempes, un beau casque ouvragé, où il ajoute un cimier d’or ; il lui fabrique des jambières de souple étain.

Et, quand l’illustre Boiteux a achevé toutes ces armes, il les prend et les dépose aux pieds de la mère d’Achille. Elle, comme un faucon, prend son élan du haut de l’Olympe et s’en va emportant l’armure éclatante que lui a fournie Héphæstos.

(Iliade - Chant XVIII / 484 - 617 - traduction Paul Mazon - Éditions du Centenaire Les Belles Lettres )
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Ne changeras-tu pas ? Ils changent, les cœurs des êtres nobles.
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Le puissant Agamemnon
exterminait toujours ; il pourchassait activant les Argiens.
Comme quand le feu qui efface tombe sur une forêt de grands bois-
le vent tournoie partout et les frondaisons
s'effondrent, racines devant, pressées par l'assaut du feu-,
de même, sous les coups de l'Atride Agamemnon tombaient les têtes
des Troyens en fuite. En foule, les chevaux droits de col
tambourinaient sur les chars vides dans les allées du combat,
en manque de leurs cochers sans reproche, qui, sur la terre,
étaient couchés, plus aimés des vautours que de leurs épouses.
(CHANT XI, Exploits d'Agamemnon)
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Quand ils [Diomède et Ulysse] furent entrés dans leurs armes terribles,
ils s'en allèrent, laissant tous les princes.
Pallas Athéna fit voler un héron sur leur droite,
tout près de la route. Ils ne le virent pas de leurs yeux
dans les ténèbres de la nuit, mais l'entendirent crier.
Ulysse fut mis en joie par l'oiseau et pria Athéna :
"Écoute-moi, fille de Zeus qui tient l'égide, toi qui toujours
m'assistes dans toutes les fatigues ! Jamais je ne t'oublie
quand je pars. Là encore, aime-moi beaucoup, Athéna !
Donne-nous de revenir en belle gloire aux bateaux,
après un acte immense qui donne du souci aux Troyens ! "
(Chant X, trad. Albin Michel, Les Belles lettres)
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" Eh bien, Achille, dompte ton âme superbe : tu ne dois pas avoir un cœur impitoyable. On fléchit les dieux mêmes, eux qui l'emportent sur nous en vertu, en honneur et en force. Par les parfums, par des prières agréables, par des libations, par la fumée grasse, les hommes changent leurs sentiments, en les priant, quand quelqu'un a enfreint leurs lois et commis une faute. Car les Prières sont filles du grand Zeus - boiteuses, ridées, louches des deux yeux - elles qui s'efforcent de marcher derrière l'Égarement. L'Égarement est robuste et agile ; aussi court-il beaucoup plus vite qu'elles toutes, et les devance-t-il sur toute la terre, pour nuire aux hommes ; mais les Prières guérissent le mal par derrière. (...) "
Chant IX
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Le grand Hector au casque scintillant répondit :
"Ajax, descendant de Zeus, fils de Télamon, chef de troupes, ne m'éprouve pas comme un faible enfant ou une femme qui ne sait pas les choses de la guerre. Je sais, moi, combattre et massacrer ; je sais, à droite, je sais, à gauche, mouvoir mon bouclier de cuir brun : aussi je puis combattre en homme invulnérable ; je sais m'élancer ai fracas des juments rapides, et je sais aussi, à pied, exécuter la danse d'Arès meurtrier. Mais je ne veux pas frapper un homme comme toi à la dérobée, en le guettant ; je le ferai ouvertement, si je peux l'atteindre."
Il dit, et l'ayant brandie lança sa pique à l'ombre longue. Elle frappa Ajax sur son terrible bouclier, fait de sept peaux de bœufs, sur le revêtement de bronze qui en était la huitième couche. Six furent traversées et déchirées par le bronze inflexible ; à la septième peau, il s'arrêta. À son tour Ajax, descendant de Zeus, lança sa pique à l'ombre longue, et frappa le fils de Priam sur son bouclier bien équilibré.
(CHANT VII Duel d'Hector et d'Ajax- Enlèvement des morts)
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(...); car toujours tu n'aimes que la discorde, la guerre et les combats. De ta mère, tu as l'ardeur insupportable, intraitable, celle d'Héra, que j'ai peine à dompter par mes paroles ; (...).

Chant V. 890-893
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Je hais comme les portes d'Hadès celui qui cache une chose en sont âme, et en dit une autre.
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