Illiade
Histoire : Au début fût la femme, tentatrice bien sûr, foutant la merde évidemment. La discorde n'a pas été invitée au mariage de Pélée et Thétis, donc elle balance à Paris (fils de Priam, seigneur de Troie) une pomme d'or pour la donner à "la plus belle". Paris, ce falot, au lieu de manger la pomme, reconnait Aphrodite comme gagnante et celle ci pour le remercier lui offre Hélène, la plus belle de sparte qu'il ramène chez lui. Hélène devient donc Hélène de Troie (vous suivez oui?). Mais les habitants de sparte ne sont pas content qu'on leur pique leur plus belle femme et décident donc d'assiéger et de détruire la ville de Troie (vous avez compris qu'à l'époque on ne déconne pas trop avec les meufs). le siège dure 8 ans et c'est à ce moment là que l'Iliade commence...
L'Iliade est donc le récit du combat entre sparte et ses alliés (Danéens, Achéens et Myrmidons) face à Troie (alias Ilion d'où l'Iliade!) et ses alliés. C'est aussi dans chaque camp les luttes des chefs entre eux:
Du coté Ilion c'est simple: leur héros est Hector, il défend la ville, tout en méprisant un peu Paris (alias Alexandre?) qui fait chier tout le monde avec ses histoires de meufs (comme si Troie en manquait en plus!). Paris et Hector sont frères, fils tous deux de Priam, roi de la cité.
En face c'est un peu plus complexe: le chef est Agamemnon, le plus fort est Achille, dont le frère de lait est Patrocle. Nestor est le plus vieux (donc le plus sage). Ulysse fait partie du lot mais ne fout pas grand chose à part se prendre un coup d'épée au plus fort de la bataille...
Au début tout va bien mais Agamemnon, décide de rendre une de ses captives de Troie à son père en échange d'une forte rançon. Jusque là tout va bien. Sauf que ce benêt d'Agamemnon, décidant qu'un roi ne peut indument réduire la taille de son harem, reprend à Achille une femme qu'il lui a précédemment donnée en partage après une victoire (je passe les détails). Bref Achille se laisse faire mais est fou de rage et du coup décide de bouder dans ses nefs au loin de la bataille qu'Agamemnon va mener le lendemain contre Troie...
... Evidemment sans Achille la bataille est un fiasco et les Danéens se font écraser à plate couture. Si bien qu'on envoie d'abord proposer une plus belle rançon à Achille pour son retour mais il refuse; puis que Patrocle lui même vient supplier Achille de lui prêter ses armes et ses hommes pour aider un peu à tenir l'assaut et là, touché, Achille accepte et Patrocle part au combat.
Mais Patrocle se fait tuer par Hector qui en l'absence d'Achille (il faut le dire) joue un peu sur du velours.
Apprenant cela Achille devient fou de rage et décide de rentrer dans la bataille pour tuer Hector et venger Patrocle -ce qu'il fait - et L'Iliade se termine donc juste après les funérailles de Patrocle par Achille, au moment précis où il rend finalement le corps d'Hector (qu'Achille traine derrière son char depuis trois jours!! il ne déconne pas le Achille quand on tue son frère de lait) à son père (Priam, vous suivez oui?) pour qu'il puisse lui rendre les derniers hommages (comment ça à qui ?: à Hector!)
Et là on dit : ouffff.....
A cela évidemment s'ajoute un deuxième niveau de complexité puisque ce combat sur terre est aussi - et avant tout- un combat entre les dieux de l'olympe, ou en gros Athéna et Héra (alias Héré pourquoi???) veulent la peau de ce salaud de Paris qui ne leur a pas donné la pomme, tandis qu'Aphrodite soutient les troyens (puisqu'elle a eu la pomme elle). A un moment même Poséidon s'en mêle en soutenant les Danéens contre les troyens qui n'ont pas payé leur mur (les salauds) tout en (tout de même) protégeant certains membres troyens de sa descendance (Enée) lors du combat contre Achille...
...Bref, disons le simplement : C'est un joyeux bazar !
Alors pour résumer et faire concis, l'Iliade tourne autour du fascinant personnage d'Achille de sa trahison par Agamemnon à son retour au combat, tout au long du récit c'est celui qui perd à toute les étapes, victime absolue tout en étant un héros moral et guerrier parfait. Il y a donc de la haute tragédie dans ce personnage plus que fascinant.
Style : j'ai lu la traduction de
Paul Mazon en folio et franchement je me dis qu'un bon coup de plumeau ne ferait pas de mal!! On a l'impression de lire une traduction pure et simple de grecs ancien, rébarbatif a peu prés comme le bottin. Et franchement arriver à ennuyer avec ce qui est -disons le?- le plus grand péplum de la littérature fait le faire. Pour tout dire ça m'a même donné envie de m'y coller, de reprendre cette histoire pour la raconter telle qu'elle devrait l'être aujourd'hui: Quel dommage de laisser dormir sous la poussière tant de flamboyance!!!
Oui: Ben euh si cette histoire à traversé les siècles ce n'est quand même pas pour rien… Ce texte est au sens propre et figuré totalement "hallucinant"; hallucinant de vie, d'humanité, de force , de violence, de religions, de déité... et aussi un pur concentré de masculin où tous les hommes sont élevés pour aller mourir à la guerre et où rester seul face à l'ennemi en dehors des murs de la ville pour s'exposer à une mort certaine est preuve de courage (notez le!); les femmes quant à elles sont des objets. Purement et simplement.
Et ben comme ça au moins c'est clair...
J'ai adoré aussi l'antitexte permanent sur les dieux et leurs interventions; interventions où l'on voit que notre dieu judéo chrétien toujours vrai et sûr de lui... est bien fade!; les déités grecques hésitent, se battent entre elles, se font des coups fourrés et interviennent dans tous les aspect de la vie des humains (le sommeil est un dieu, l'aube est une déesse je trouve ça absolument fabuleux)
Enfin j'ai adoré aussi qu'à une époque ou l'on croit bêtement avoir franchi glorieusement toutes les portes du trashouille, un seul livre , vieux de 3000 ans a peu prés, raconte dans le détail ce qui n'est rien d'autre qu'un massacre au glaive (...) d'un façon telle que personne n'oserait l'écrire à ce jour: A coté d'Achille, Patrick Bateman est une petite fille...
"il dit et de son char il fait choir à terre Pissandre; sa lance l'a frappé en pleine poitrine: l'homme s'en va à la renverse s'écraser contre le sol. Hippoloque fait un bond pour fuir : Agamemnon le tue, lui, à terre; il lui coupe les mains, lui tranche le col, avec son épée, enfin l'envoie rouler, tout comme un billot, à travers la foule"
Non: franchement il faut faire quelque chose car ce texte est trop mal traduit, c'est lourdingue comme un prof de grec ancien avec des lunettes en sautoir; une bande d'abrutis testoronnés vont se faire sauter le caisson a coup de lance en bronze juste par ce que le gars de la cité d'à coté leur a piqué une meuf (!)... et on raconte ça avec des formules alambiquées et tristes, un langage ultra daté qui devait faire déjà bailler Mauriac... quelle pitié!!!
Bon évidemment, en plus, après, on peut voir aussi que les valeurs défendues par la Grèce ancienne sont un peu ... hum... datées et disons le totalement réactionnaires (pour ne pas dire fascistes!) ; mais bon hein c'est comme ça on ne va pas non plus récrire l'histoire au gout du jour, et puis disons que je trouve ce texte très éclairant pour une fois sur ce qu'est, ce qu'était, le masculin primitif; ce fameux masculin dans lequel on s'embourbe encore aujourd'hui d'ailleurs...
Conclusion : Epique avec des moments magnifiques mais aussi quelques gros coups de mou, une lecture inestimable même si parfois laborieuse.
Oui ou non? : ouiii!!!!
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