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4,05

sur 954 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deuxième lecture de l'auteure après l'excellent "La salle de bal" et mon impression est tout aussi bonne.

Nous sommes en 1920. Les traces de la guerre sont omniprésentes dans les coeurs, dans les corps et dans l'aspect de la ville (Londres). Nous allons suivre la vie de trois femmes qui ont eu à souffrir de cette guerre, à travers un fils, un frère, un fiancé. Elles ne se connaissent pas, mais sans le savoir elles sont reliées les unes aux autres.

L'histoire se déroule sur cinq jours, le temps qu'il a fallu pour acheminer le corps du soldat inconnu britannique jusqu'à Londres avec pour apothéose une grande manifestation populaire.

J'ai apprécié le choix de points de vue féminins sur cette période. Non seulement ces femmes sont face à des deuils quasiment impossibles, mais elles doivent batailler ferme pour gagner un peu de liberté dans une société encore très corsetée. Je pense surtout à Evelyn, membre d'une famille riche et éminente. Ou à Hettie, obligée de s'effacer en permanence devant son frère, incapable de reprendre une vie normale.

De leur côté, les hommes qui sont revenus sont rarement intacts, que ce soit physiquement ou moralement. Les plus touchés en sont réduits à mendier des aides que l'Etat, qui les a envoyés à la boucherie, ne leur accorde qu'avec parcimonie.

Les trois portraits de femmes sont touchants et fouillés. Au terme de l'hommage au soldat inconnu, diversement vécu par la population, peut-être arriveront-elles à envisager un autre avenir, moins désespérant.
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Deux ans après la fin de la guerre, le soldat inconnu anglais va être ramené chez sur sa terre.
C'est toute une nation qui l'attend, comme un frère, un fils, un fiancé, un mari ou un père perdu à la guerre.

Ce roman nous fait toucher du doigt la vie de trois femmes, les pertes qu'elles ont subies, les séquelles physiques et psychologiques de leurs proches, les familles brisées, les espoirs avortés.
Ces femmes ont vécu des choses différentes, selon qu'elles sont mères fiancées, soeurs de ceux qui sont partis au combat.

J'ai vraiment aimé ces portraits de femmes, elles sont fortes, touchantes, humaines tout simplement.  

Mon seul bémol sera une impression de longueur dans le dernier quart du roman mais mon sentiment général est bon et j'ai apprécié cette histoire.

Je ne connaissais pas cet auteur et je pense continuer ma découverte avec La salle de bal qui paraît-il est très bien aussi.
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Le chagrin des vivants (Wake 2014) est le premier roman d'Anna Hope, il lui a demandé deux années de travail; le livre raconte sur 5 jours la vie de 3 femmes en novembre 1920 lorsque le Royaume Uni s'apprête à recevoir les restes du Soldat inconnu ramenés depuis la France en grande pompe, afin de trouver un lieu où rendre hommage à tant de soldats restés sur un sol étranger (presque 900 000 morts militaires pour l'Angleterre).

On ne finira jamais de parler de la PGM…tant elle fut atroce pour cette génération. Cette fois l'action se situe en Angleterre avec un panorama des contre-coups de la guerre, et ce, sur les gens ordinaires.

Nous avons trois femmes deux ans après la fin de la guerre : Ada, une mère qui ne se console pas de ne pas avoir récupéré le corps de son fils pour pouvoir en faire le deuil; Evelyne, une femme qui a perdu son fiancé et un doigt de la main en travaillant pour l'armement et ne s'en remet pas et Hettie, une toute jeune femme qui essaie de vivre en se louant comme danseuse de compagnie à 6 pence la danse, dans un local où triomphe le jazz , nouveauté arrivée des USA.

Ces trois cas humains au milieu de soldats estropiés qui mendient dans les rues, des soldats en état de choc post traumatique, de l'appauvrissement général où tant de femmes sans hommes doivent trouver un travail, etc.

En italique nous avons le récit de l'exhumation du corps du Soldat inconnu, arraché nuitamment en France, en choisissant arbitrairement et au hasard quelques restes délabrés de pauvres soldats tombés et restés sur place, selon la décision du gouvernement britannique.

Ce sera le déplacement de ces restes vers la Patrie qui servira de fil conducteur à ce roman bouleversant et, comme point culminant, l'arrivée des restes à l'Abbaye de Westminster le 11 novembre 1920 où un hommage national leur sera rendu. "Et Ada, ayant toujours l'espoir de récupérer les restes de son fils assiste à la cérémonie et on peut lire page 364…Alors que le silence s'étire, quelque chose devient manifeste. Il n'est pas là. Son fils n'est pas à l'intérieur de cette boîte. Et pourtant elle n'est pas vide, elle est pleine d'un chagrin retentissant : le chagrin des vivants. Mais son fils n'est pas là".
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"Le chagrin des vivants", c'est l'histoire de toutes ses femmes qui ont perdues un père, un frère, un mari ou un enfant lors de la Première Guerre Mondiale. C'est l'histoire de ses hommes qui ont péris sur le champs de bataille. C'est l'histoire de ses hommes qui sont revenus indemnes, blessés ou traumatisés et qui tentent de reprendre une vie normale, qui tente d'oublier l'horreur à laquelle ils ont assistés. "Le chagrin des vivants" est un hommage.

Afin d'appuyer toute la dimension historique de ce roman, Anna Hope a également choisi de nous raconter l'histoire du symbole du Soldat Inconnu, de l'exhumation du corps à la célébration et l'enterrement de ce dernier à Londres, le 11 Novembre 1920.

J'ai adoré ce roman, que ce soit l'histoire de ces 3 femmes que la Guerre a laissé meurtrie ou celle du soldat inconnu. L'autrice nous livre la réalité de l'Après-Guerre en Angleterre, les cicatrices de cet horrible évènement que le temps ne pourra jamais effacer.

Bien que le style de l'autrice soit un peu trop abondant à mon goût, cette dernière a su me passionner pour son histoire tragique, brutale et instructive. J'ai aimé ses femmes dont elle raconte l'histoire, ma préférence évoluant au cours du récit. J'ai été touchée par leurs histoires, leurs blessures mais surtout par cette volonté d'avancer et de se reconstruire.

En bref, un excellent roman historique qui dévoile une autre facette de la Guerre et qui mérite amplement son succès.
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Alors que le soldat inconnu rentre de France en Angleterre pour une cérémonie officielle, trois femmes tentent de survivre à cette fin de guerre.
Ada ne pense qu'à son fils et délaisse son mari, Evelyn revit les moments passés avec son fiancé, Hettie veut trouver l'amour et oublier les cicatrices de son frère.
Ces trois de bouts de vies parallèles, ces trois retours à la vie m'ont plu.
La nostalgie et le rythme de ce roman sont parfaits. Ils accompagnent la renaissance des personnages qui doivent vivre avec la mémoire et le passé.
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Dans son premier roman, Anna Hope plonge le lecteur à Londres en novembre 1920. Durant cette époque, les séquelles de la Grande Guerre sont encore bien présentes dans ce pays.

Pour atténuer leur chagrin et avancer, la population attend impatiemment l'arrivée du Soldat Inconnu pour la commémoration en l'honneur de tous les disparus.

Pendant les cinq jours qui vont précéder cette cérémonie, on va découvrir en alternance la voix de trois femmes, chacune touchée par la guerre de manière différente, et le cheminement du cercueil du Soldat Inconnu de la France jusqu'à l'Angleterre.

Un récit poignant et riche qui aborde avec subtilité les cicatrices laissées par la guerre.

Un livre en hommage à toutes les victimes, à ceux qui sont revenus et qui essaient tant bien que mal d'aller de l'avant mais aussi à ceux qui ont perdu un proche ou encore à celles qui sont restées.

Un roman sur le deuil, difficile à surmonter en l'absence des corps, sur les traumatismes liés à la guerre mais aussi sur la reconstruction.

A travers trois portraits de femmes touchants, Anna Hope reconstitue avec justesse le visage profondément meurtri de la société britannique par la Première Guerre Mondiale. Un magnifique roman en mémoire à toute une génération qui tente de panser ses blessures en dépit des ravages causés par le conflit.
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Londres, 1920.
Il y a ceux qui sont revenus de la guerre et ceux qu'avec le recul, on aurait préféré ne jamais voir revenir.
Les hommes sont abîmés, traumatisés, hantés par d'indélébiles images, habités par la colère et la frustration, incapables pour beaucoup, de retrouver leur vie, leur place.
Les femmes affrontent l'impuissance, le silence et les cris inarticulés la nuit, portent le fardeau du fantôme des absents ou le spectre de ces revenants qui ressemblent si peu à ceux qu'elles ont accompagnés sur le quai de la gare, en 1916.

A travers 3 personnages féminins, A.Hope sonde cette sombre période de l'Histoire.
Le récit gagne progressivement en intensité, comme une inexorable marée noire qui peu à peu, recouvre les pages, avant de refluer lentement, pour laisser place à la vie et l'espoir.
Sa plume est un mélange de pudeur et de mots posés sans détours. Son récit habilement construit, repose sur des bases solidement travaillées.
Un 1er roman remarquable.
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Ce qui marque en premier lieu, à la fin de la lecture de ce roman, c'est l'efficacité et l'ingéniosité de sa construction. Nous sommes en 1921, à Londres, et le souvenir de la guerre est encore palpable. Si la majorité des britanniques veut simplement se remettre à vivre, peut-être même oublier, les cicatrices sont partout apparentes : deuils mal refermés, non-dits et colère qui vous étouffent ou encore anciens combattants et blessés de guerre dont on ne sait pas toujours quoi faire. le Chagrin des vivants se passe pendant cinq jours, du choix d'un corps sur les champs de bataille de France jusqu'à la grande cérémonie du soldat inconnu qui a lieu le 11 novembre 1920. Cet événement, au fur et à mesure qu'il approche, joue le rôle de révélateur pour trois héroïnes d'horizons très différents.


Evelyn est issue d'une famille plutôt aisée. Rongée par la colère devant ce conflit qui lui prend son fiancé et devant lequel elle se sent impuissante, elle s'engage en usine pour fabriquer des obus, tombe malade, s'y blesse. Deux ans plus tard, toute sa famille l'enjoint d'aller de l'avant, trouver quelqu'un dans sa vie, cesser de broyer du noir, mais sa colère rentrée la brûle à petit feu. Hettie est une danseuse du Palais : des hommes payent quelques pences pour danser avec elle dans ce lieu d'amusement populaire. La guerre a laissé quelques marques dans sa vie : son frère est un ancien combattant qui ne fait plus rien de sa vie ; elle croise régulièrement des ex-soldats malhabiles, parfois mutilés, qui viennent louer des femmes avec qui danser : et il y a cet homme bizarre, rencontré en boîte de nuit, qui fait semblant de la prendre pour une anarchiste. Mais Hettie, c'est aussi et avant tout la jeunesse insouciante, qui se lance à corps perdu dans les années folles, et voudrait tant voir le souvenir de la guerre s'éloigner, comme si tout cela n'avait jamais eu lieu. Ada, c'est peut-être tout le contraire. Elle a perdu son fils à la guerre, et elle est hantée, malgré elle par son souvenir, croyant l'apercevoir dans la rue ou dans la maison. le fantôme devient de plus en plus présent, s'interposant toujours plus entre elle et son mari. Autour de ces trois femmes, de nombreux personnages secondaires, qui tous joueront un rôle comme autant de rouages – et sans pour autant que le passé, l'humanité ou les aspirations de chaque personnage ne disparaisse derrière sa fonction narrative. C'est bien ficelé, tout finit par s'imbriquer, et le destin de ces trois profils disparates nous apparaît finalement intrinsèquement lié. Sans qu'aucune de ces trois femmes ne se croisent. C'est là un des tours de force du Chagrin des vivants : choisir trois personnages comme pris au hasard dans toute la masse des londoniens, volontairement assez représentatifs de l'expérience de l'arrière pendant la première Guerre Mondiale, mais construire assez bien le roman pour faire oublier le possible arbitraire de ce choix.

Roman très documenté (l'auteur se fend d'ailleurs d'une petite bibliographie à la fin), le Chagrin des vivants a le mérite de faire oublier la rigueur de ses recherches historiques par une écriture de la sensation, qui met volontairement l'accent sur les odeurs, les goûts et le toucher autant que sur le visuel, souvent privilégié. Cela donne un roman vivant, qui ne fleure jamais la naphtaline, et dont le découpage, très dynamique, modernise sans cesse le propos.

Car si le roman s'attaque à un sujet difficile, il est facile, et même naturel, pour le lecteur d'en réactualiser le propos. En parlant de cette grande cicatrice connue par le Royaume-Uni, et de la difficulté spécifique du deuil de tous ces soldats dont le corps n'a jamais été ramené, le Chagrin des vivants interroge bien plus généralement la question du deuil et de la résilience. Tout en faisant la lumière sur une époque finalement peu connue : Anna Hope, avec ce roman, lève doucement le voile de perles, d'alcool et de rires des années folles pour nous montrer l'envers du décor.
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Ce livre restera un mystère pour moi.
Je n' ai pas réussi à réellement rentrer dedans malgré l' envie forte de le lire, malgré le titre tellement parlant, malgré des passages bouleversants.
Je ne comprends pas pourquoi alors que tout était là, à portée de main, à portée de coeur, la magie de la rencontre n' a pas fonctionné.
J'en suis profondément triste, d''autant plus que je n' arrête pas de penser à certains passages d'une tristesse, d'un déchirement si fort.
Peut être que je devrais le relire à un autre moment, que c' était trop tôt, pas le bon moment, je ne sais pas.
Je garde malgré tout une pronfonde tendresse pour Ada, particulièrement.
La maman qui vit ce qu ' aucune maman ne devrait vivre et qui est une femme exceptionnelle.

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Un beau roman sur les conséquences de la guerre chez ceux qui restent, et dont les destins sont parfois aussi brisés que celles des combattants.

Dans un rythme parfaitement construit, courant sur les 5 jours du dernier voyage du soldat inconnu jusqu'à Londres, le récit offre les portraits croisés de 3 femmes dont les vies se sont quelque part arrêtées avec celles de leurs proches disparus. L'empreinte des absents continue à peser sur le monde d'après, dans lequel elles peinent à retrouver plus leur place...

Hettie, la jeune fille autrefois insouciante, n'arrive pas à laisser démarrer sa vie de femme dans un monde brisé ; Evelyn, qui a perdu son grand amour, doit côtoyer chaque jour les anciens combattants au service des pensions où elle travaille ; et Ada, enfin, n'en peut plus de voir partout malgré elle l'image de son fils disparu au combat.

La délicate plume d'Anna Hope rend parfaitement les complexités de l'époque, et le mélange de rage, de désespoir, d'abattement qui couvait sur les survivants, bien obligés de rebâtir leur vie malgré le manque.

Le dernier voyage du soldat inconnu fait un parfait fil conducteur, à la fois informatif et très symbolique, comme lien indéfectible entre tous ceux à qui il ne reste qu'une part d'inconnu où projeter toutes leurs questions et leurs peines, dont ils ne pourront jamais se défaire.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, qui m'a permis de découvrir une auteur dont je me ravirai de lire un autre ouvrage.
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