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4,05

sur 954 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Début novembre 1920, nous plongeons pour quelques jours seulement dans la vie de trois femmes. Hettie, Ada et Evelyn vivent à Londres. Toutes trois sont hantées par les souvenirs de la Grande Guerre et des êtres chers qu elles ont perdus.

J ai beaucoup aimé ce roman car les thèmes abordés sont touchants et développés d un point de vue très humain. l'écriture est pudique. Avec peu de mots, l auteure parvient à nous faire éprouver les diverses situations.

Comment faire son deuil quand il n y a pas de corps? Comment reprendre une vie "normale" quand on a vécu des traumatismes de guerre? L'auteure, que j avais déjà découvert avec La salle de bal, parvient à répondre ou plutôt à nous montrer toute la complexité de ces questions dans un roman plein de sensibilités.

Si au départ, j ai été un peu perdue de passer d un personnage à l autre, je me suis ensuite glissée dans la peau de certains d entre eux, grâce une psychologie bien cernée. C est un livre émouvant. Les thèmes traités sont bien documentés et le texte n est pas submergé d informations qui pourraient l alourdir.
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Nous suivons l'histoire de trois femmes londoniennes, à l'image de tant d'autres qui ont perdu pendant la première guerre mondiale un de leur proche : un frère, un fils, un mari, un père...
Ode à ces femmes qui peinent à vivre, à se reconstruire !
Ode à ces hommes morts ! C'est toute la symbolique de la cérémonie du soldat inconnu.
Ode à ces hommes qui sont revenus, meurtris dans leur corps et leur tête, malades, perdus, absents...qui peinent aussi à vivre, à se reconstruire.
"C'est la guerre qui gagne, encore et toujours".
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Au prétexte du retour du soldat inconnu en novembre 1920, Anna Hope nous fait suivre une semaine de la vie de trois femmes marquées par la première guerre mondiale. Eveline a perdu son fiancé et se voit désormais sans avenir. Ada refuse d'accepter la mort de son fils qu'elle continue à voir partout. Enfin la jeune Hettie voudrait tourner la page de ce conflit qui rythme sa vie et pouvoir se tourner vers l'avenir. A travers ces trois femmes, Anna Hope nous raconte des histoires ordinaires. A la fois ordinaires et tellement touchantes. Une jolie lecture émouvante...
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Le titre est mal trouvé car le chagrin des vivants, c'est pas un sujet, c'est si énorme, si abyssal. Quand on est en enfer, voyons...

Autrement, un roman réaliste qui traite de la Première Guerre mondiale et qui a une particularité : il choisit de mettre l'accent sur le destin des femmes. Généralement, la guerre est le fait de l'homme : provoquée par lui, elle est portée par lui, soutenue par ses décisions, ses actions et elle a fait l'objet de nombreux écrits, gravures, peintures, fresques qui nous viennent du fond des âges. La guerre comme la religion sont les 2 principaux sujets de l'humanité car les cultes, les mythes, les offrandes ont aussi donné lieu à de nbres représentations. Les femmes, elles, ont occupé dans l'histoire un rang mineur : un vide dans nos archives, nos récits comme le rappelle Virginia Woolf, l'une des premiers auteurs à s'être penchée sur cette question. En ce sens, Anna Hope fait partie de ces auteurs qui cherchent à combler ce vide. Elle choisit de traiter la guerre sous le regard des femmes. Elle évoque leur chagrin dans leur quotidien sans éclat lyrique : juste un ressenti vague d'insipidité qui se distille jour après jour.

On voit ainsi se dessiner 3 portraits de femme :
D'abord Ada, la mère qui a perdu son fils Mickaël sur le front. Elle ne sait presque rien de lui et peu de souvenirs les concernant sont évoqués alors que son mari Jack voit sa propre épouse comme un fantôme. Ensuite Hettie, la jeune danseuse qui gagne 6 pences 2 sous en accompagnant des hommes le soir venu. Rapports minimes avec ses proches : juste une présence discrète au cours des repas de famille ou lorsqu'elle est au côté des hommes pour danser. Puis, il y a Evelyn, de loin la plus affirmée dans ce tableau de femmes quelque peu effacées. Elle mène une enquête qui la conduit à faire la lumière sur la disparition de Mickaël et ose l'affrontement avec son frère qui dirigeait la compagnie de ce dernier.

Ces 3 femmes sont en partie touchantes mais on est loin de l'époque romantique toutefois car pas de relation et d'état d'âme fort, le romantisme qui avait pourtant soufflé 1 siècle plus tôt. Il n'y a pas non plus de dimension héroïque comme le cinéma américain nous a habituée, souvent même jusqu'à l'excès. Il s'agit juste d'un récit à dimension historique qui nous donne à ressentir ce vide existentiel. Si on devait donner une morale à cette histoire, on pourrait dire qu'elle met l'accent sur la victoire de la guerre dans la vie des hommes et le chagrin qui en découle. La guerre prend tout : la vie des hommes qui tombe dans un anonymat redoutable et celle des femmes qui vivent dans leur ombre. D'ailleurs, en dépit du fait que ce roman est réaliste, l'auteure faute de connaissance sur des gens ayant existé, a inventé ses personnages.
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Si le résumé peut sembler un peu banal, "oh encore un roman choral autour de la guerre", ne vous y arrêtez pas. Anna Hope sait donner une touche personnelle et originale à cette fausse banalité.
Les trois femmes qui rythment le roman sont différentes et indépendantes pour s'attacher à chacune d'elle. Ainsi ce n'est ni un roman sur la guerre, ni sur ses conséquences. Cela mêle les deux et un peu plus, comme le droit des femmes, leur rôle dans l'économie du pays, le comportement des hommes... L'auteure a vraiment un talent de conteuse, que j'avais déjà apprécié dans "La salle de bal". Ici, cela donne un roman très vite prenant. J'ai apprécié le côté historique, les histoires personnelles qui s'y ajoutent.
Je ne dirais pas que c'est un roman qui me marquera à très long terme, mais c'est un très bon moment de lecture.
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Trois jeunes femmes, dont les destins vont finir par se croiser, vivent en Angleterre l'après grande guerre (14-18) ; le récit court sur cinq jours - du dimanche 7 au jeudi 11 novembre - importants et représentatifs de leur vie et de l'époque, cinq jours choisis par l'auteure pour raconter le tout début des années 1920 et les conséquences humaines d'une guerre terriblement dévastatrice.

Premières phrases : "Trois militaires émergent de leur caserne à Arras, dans le nord de la France. Un colonel, un sergent et un simple soldat. Minuit est proche, il fait un froid mordant. Les hommes se dirigent vers une ambulance de l'armée garée à côté du portail d'entrée ; le colonel s'assied à l'avant avec le sergent, le soldat monte à l'arrière. le sergent démarre le moteur et une sentinelle ensommeillée leur signifie d'un geste de passer puis de s'engager sur la route."
Où vont-ils ? Ils partent déterrer quelques corps et en sélectionner un qui sera celui du soldat inconnu ; son enterrement est prévu jeudi à Westminster Abbey.

Les trois femmes plutôt ordinaires dont l'auteure suit la destinée vivent à Londres : Hettie, une jeune fille qui était vendeuse chez Woolworths et qui maintenent, parce qu'elle doit donner la moitié de sa paye à sa mère et à son frère Fred revenu abasourdi des combats, danse au "Hammersmith Palais" avec des hommes qui payent six pence pour valser avec elle ; il y a aussi Evelyn, presque trente ans, issue d'une riche famille de l' Oxfordshire qui lui reproche son amertume suite au décès de son fiancé Fraser mort en France en 1916, qui travaille au service des pensions des anciens combattants ; son frère Edward était aussi en France et a bien du mal à retrouver une vie normale. Et enfin Ada qui a perdu son fils Michael en 1917 mais qui croit toujours le voir ou l'entendre, et au grand mécontentement de Jack son mari elle ne vit que dans ses souvenirs ; un deuil difficile, on ne lui a jamais dit où était le corps...

Elle est très douée Anna Hope pour créer des personnages réalistes et leur environnement : beaucoup d'hommes ont été amputé d'un membre, ils crient la nuit dans leur sommeil, n'ont souvent pas de travail et doivent se battre pour toucher des allocations ; mais il semblerait que la vie continue quand même, des femmes tombent amoureuses, des vétérans renouent avec un certain bonheur grâce à leur famille.

Avec courage, Evelyn va essayer de comprendre ce qui a fait tant de mal à son frère, Ada va écouter les conseils d'une sage et Hettie emmènera son frère à l'enterrement du soldat inconnu. Des femmes qui éprouvent des doutes, souvent, mais dont la détermination à se battre et à (re)trouver un certain bonheur de vivre est forte. ; que la guerre ne soit pas une malédiction, un boulet à traîner pour elles qui ne l'auront vécue qu'à travers leurs fiancé, frère ou fils...
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5 jours, il n'en faut pas plus à Anna Hope pour nous faire comprendre les ravages de la première guerre mondiale et les difficultés de l'après guerre tant pour ceux qui l'ont faites et qui ont survécu que pour les familles des disparus. Toute la force de ce livre c'est d'aller au delà de la description d'une réalité éprouvante ; à travers le destin de 3 femmes mais aussi de quelques hommes qui sont revenus de la guerre elle rend les choses humaines, sensibles, personnelles. On est touché, on est ému, on pleure, on rit aussi parfois et c'est une part de l'histoire de l'humanité qui nous est ainsi contée. A travers cette guerre, il est question de toutes les guerres et de leurs atrocités, à travers les 3 femmes ce sont toutes les femmes, les mères, les soeurs de soldats que nous approchons, et les quelques hommes que nous croisons nous font entrevoir la difficulté qu'il peut y avoir à survivre. Pourtant le livre n'est pas sinistre, au contraire il nous parle du chagrin des vivants mais aussi de leur indéfectible désir de vivre.
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Anna Hope a signé un roman sensible, documenté et prenant. Elle suit le destin de 3 femmes : Ada, Hettie, Evelyn et de leurs familles au coeur de 5 jours de novembre 1920 ( du 7 au 11 novembre). le fil rouge est le rapatriement du corps du soldat inconnu à Londres.

Ada a perdu son fils Michael et elle n'arrive pas à admettre sa mort, elle semble l'apercevoir partout et elle s'est éloignée peu à peu de son mari Jack. Hettie, elle travaille dans un dancing le palais et rêve d'avoir son indépendance loin de sa mère et de son frère qui lui est revenu. Son frère qui erre comme un fantôme dans les rues. Elle espère que quelque chose d'excitant lui arrive. Evelyn est une jeune bourgeoise qui travaille auprès des pensionnés de guerre, elle a perdu son fiancé Fraser et ne s'en est pas remis. Elle est en colère contre cette guerre et le décorum qui entoure la cérémonie.

L'auteur nous parle aussi de la guerre, de la boucherie des tranchées, de la folie avec Michael, de la hiérarchie militaire avec Ed le frère d'Evelyn. de l'impact psychologique et physique sur les hommes. Elle décrit leurs blessures comme autour de Rowan Hind qui n'arrive pas à s'empêcher de trembler. Elle fait des allers retours entre l'espoir par exemple de Michael le fils d'Ada qui veut combattre puis l'abattement et la certitude de la mort, le défaitisme à partir de 1917.

Elle décrit la misère noire des quartiers de Londres et les ravages de la guerre, le désespoir pour ces milliers de femmes qui ont perdu, un frère, un père, un mari. Evelyn et son travail dans l'usine de munitions, la volonté de survivre d'Hettie qui cherche encore le prince charmant et qui veut oublier, vivre. Elle évoque la joie et la folie de la victoire en 1918. L'auteur nous plonge et nous fait vivre comme les protagonistes, la révolte, la peine, le travail de deuil qui s'opère au fil des jours.

Et ce chagrin des vivants qui donne son nom au roman qui parcours Londres et l'Angletterre,de l'arrivée du cercueil jusqu'à son repos au Cénotaphe à Londres. Ce soldat inconnu qui comme une catharsis libère les pleurs et les secrets, puisque chacun y voit un membre de sa famille. La culpabilité des survivants qui hésitent entre survivre ou vivre tous simplement.

J'ai aimé l'écriture simple, efficace et sutout documenté de l'auteur. Elle donne à voir une autre vision de la guerre du point de vue des civils, des femmes, des conséquences sur la société britannique. Un récit bouleversant qui au-delà des pleurs, de l'évènement parle aussi d'espoir, d'amour et de reconstruction. C'est un récit humaniste, maîtrisé et qui casse les conventions sur la guerre.

J'ai été bouleversé par le personnage d'Evelyn, sa solitude et sa volonté de comprendre, elle voit cette cérémonie comme une énorme farce. D'Ada qui n'arrive pas à oublier son enfant et qui doit faire son travail de deuil. D'Hettie qui comprend peu à peu avec sa rencontre avec Ed que non la guerre ne peut s'effacer et qu'il faudra vivre avec.

Un livre à lire car au-delà de l'aspect historique, une histoire humaine et bouleversante qui nous donne furieusement envie de vivre. Alors laissez vous bercer par le chagrin des vivants et la douce mélodie d'Anna Hope.

Autour du livre : résumé des réponses de l'auteur lors de la présentation du 25 janvier.

J'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur, un bel échange qui éclaire et fait davantage aimer le livre, voilà quelques phrases pour retranscrire le contexte de création de ce livre.

Anna Hope nous a expliqué que sa passion pour l'histoire lui avait été transmise par son père, l'histoire de la 1ere guerre a fortement marqué la mémoire collective britannique. 1 millions de soldats sont morts et n'ont jamais été rapatriés en Angleterre. Elle a fait de nombreuses recherches pour ce livre, en étudiant des ouvrages historiques, mais aussi des romans écrits à l'époque par des femmes. Elle s'est déplacée dans la Somme et c'est à la vue de ces milliers de croix blanche qu'elle a réalisé l'importance d'une tombe et d'un corps pour pouvoir faire le deuil. Une fois rentrée en Angleterre, elle a visionné un documentaire sur la cérémonie en faveur du soldat inconnu en 1920 et a décidé de prendre cet angle pour son roman. Elle a choisi volontairement de faire parler les voix des femmes, de ces 3 femmes qui ne sont pas du même milieu social. Ces personnages lui sont apparus, avec leurs détails pour Evelyn, sa colère et le fait qui lui manque un doigt, le fait qu'Ada n'arrive pas à faire le deuil de son fils et qu'elle le voit comme un fantôme. D'ailleurs, elle a souligné qu'à l'époque 60% de la population signalait des apparitions de fantômes, signe de ce traumatisme. Hettie la plus jeune, c'était la danse et cette salle de bal du Palais qui l'a marqué. Elle a écrit rapidement son 1er jet mais a retravaillé son texte pendant 2 ans. L'ouvrage est paru en 2014 en Angleterre et a eu un beau succès. Ce qui l'a frappé dans cette période c'est que les femmes ont été mises à contribution et qu'elles ont pu obtenir le droit de vote. Mais elle voulait s'intéresser aux classes moyennes pas aux femmes de la haute société, elles voulaient mettre en scène des femmes ordinaires et la dimension universelle de ce deuil. Pour elle, ce moment de l'histoire est important pour les britanniques car il symbolise l'apogée de l'empire et de l'impérialisme. Elle a été contente de savoir que les lecteurs français ont aussi été sensibles au souffle, à la cohérence et à la virtuosité de son écriture. Elle a aussi parlé de son investissement dans l'écriture, du fait qu'elle entendait plus que voyait ses personnages et qu'elle imaginait parfois des acteurs pour étoffer la scène. Elle a aussi parlé de son 2e livre qui va sortir bientôt en Angletterre et de ses inspirations.

PS:J'ai vraiment apprécié cet échange qui ont renforcé mon admiration pour ce livre. D'habitude, j'ai un oeil très critique sur les romans historiques donc n'hésitez pas lisez le.

Merci à Dominique de Lecteurs pour l'invitation et à Pierre de Babelio pour cette belle soirée et aux éditions Gallimard pour l'accueil.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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Novembre 1920, trois destins de femmes qui survivent comme elles peuvent au désastre de la guerre, sur fond de préparatifs pour la commémoration de l'armistice où un soldat inconnu doit être honoré.
Un texte magnifique sur la douleur extrême de ceux qui ne sont pas morts, ou un peu, ou à moitié…
Je me suis vite attachée à tous les personnages, pas seulement aux trois héroïnes.
L'auteure nous plonge dans cette réalité brutale avec humanité et subtilité, son écriture lucide et profonde n'est jamais déplacée
Un beau moment de lecture, fortement chargé en émotion.
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une mère,une soeur,une fiancée tentent de survivre à la mort des leurs pendant la guerre 14.On suit le travail douloureux qui permettra d'arriver à surmonter dette épreuve.Ce livre ,très délicat,émouvant,brosse fort bien,la douleur des survivants;un réussite.
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