AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 184 notes
5
21 avis
4
25 avis
3
11 avis
2
0 avis
1
1 avis
Attachant

J'ai découvert ce livre grâce à l'aventure des" 68 premières fois". Et c'est encore une belle découverte.
Mais qu'ont-elles donc, Marie et ses descendantes, à avoir leur premier enfant hors mariage dans une société qui ne le tolère pas ? Et une fille en plus !
Réaction contre les convenances ?
Révolte contre les valeurs familiales ?
Que nenni ! Elles aiment. Elles aiment absolument. Elles aiment spontanément. Elles aiment passionnément.
Ce ne sont pas des militantes, juste des amoureuses généreuses.
Ensuite, arrive le temps des compromis, alors elles se marient .Et la vie continue, avec ses renoncements, ses petites joies, ses contraintes matérielles. Magdalena , Luba, Eva nous racontent tour à tour leur histoire, leur combat pour rester libres et vivantes. Et les années passent… Sous le regard placide et serein des vaches, compagnes fidèles, dans la galère comme dans la joie. Compagnes qui doivent elles-aussi s'adapter aux changements de la société.
Car cette histoire a pour toile de fond l'Histoire du 20ème siècle, de la création de la Tchécoslovaquie à son annexion par les Nazis, puis son contrôle par les Soviétiques, jusqu'à la veille de la chute du Mur de Berlin.
Plusieurs générations de femmes pour qu'enfin l'une d'elle ose partir.
Un premier roman intéressant, émouvant et tonifiant que l'on lit d'une seule traite. Et des femmes que l'on aime et que l'on oublie pas, la dernière page tournée.
Commenter  J’apprécie          40
Elles s'appellent Magdalena, Libuse et Eva et partagent le même destin : de mère en fille elles grandissent sans père. Mais de cette malédiction, elles vont faire une distinction. Chacune a sa façon, selon sa personnalité, ses rêves, ses lubies, son parler et l'époque qu'elle traverse. Malgré elles, leur vie est une saga : Magdalena connaîtra l'annexion nazie, Libuse les années camarades et Eva la fin de l'hégémonie soviétique. Sans cesse des imprévus surgissent, des décisions s'imposent, des inconnus s'invitent. À chaque fois, Magdalena, Libuse et Eva défient tête haute l'opinion, s'adaptent et font corps. Au fond, nous disent-elles, rien n'est irrémédiablement tragique, même les plus sombres moments. F
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman vient de sortir en poche folio mais il a remporté en 2016 à sa sortie chez Alma Éditeur le prix Renaudot des lycéens. C'est un premier roman déjà bien établi en somme.
Dans la lignée de femmes héroïnes de ce roman, Marie, sa fille Magdalena, sa fille Libuse, sa fille Eva qui se ressemblent et s'engendrent comme des poupées gigognes, sans papa ou presque. Bien sûr, il y a bien eu des géniteurs mais sur la ligne ad hoc des filles, pas de nom du père. Celui d'Eva est peut-être un beau blond russe, mais il a disparu, chassé par le beau-père de Libuse, le jour même où il a apporté sa petite graine, celui de Libuse est le fils d'un propriétaire qui a dû s'exiler lorsque sa propriété a été confisquée au profit des coopératives, celui de Magdalena est un médecin juif qui s'est enfui avec sa famille quand la menace est devenue trop oppressante à Vienne. Les pères sont donc absents et les beaux-pères, alcoolique et violent pour l'un, absent pour l'autre, ne font pas office de pères.
Ces femmes par conséquent s'assument seules : Marie est tour à tour et parfois simultanément sage-femme, brodeuse, cuisinière et aubergiste, Magdalena aussi brode et soigne les vaches, puis travaille en usine, … Elles ont de la volonté et du caractère.
Autour d'elles gravitent toute une panoplie de personnages plus ou moins sympathiques et tolérants : une française qui vit entourée de livres, une enseignante qui teste les capacités d'Eva à entrer dans la grande école, un maire, embarrassé par la mission d'expulsion qu'il doit exécuter, un jeune communiste qui n'hésite pas à brûler la grange de son patron pour l'obliger à renoncer à sa propriété et qui gravit ensuite les échelons, …
C'est que dans cette fiction qui se construit avec en arrière-plan l'histoire de la Tchécoslovaquie des années 30 à aujourd'hui on est bien loin de l'Ostalgie ! Les communistes y élèvent les vaches en batterie_ce qui scandalise nos héroïnes , ils dépouillent les propriétaires, ils imposent l'uniforme scolaire à la jeune Eva, la seule de toutes semble-t-il, qui ait été scolarisée, ils exigent des élèves qu'ils participent à des groupes de jeunes pour des activités civiques. Dans la lignée de ces femmes, on pratique une résistance passive en évitant les réunions communistes et en évitant l'adhésion. Pour Eva, comme l'entrée à la grande école est conditionnée par cela, le costume, l'étoile rouge et la participation aux groupes « Étincelles » est toléré mais ensuite Eva préférera quitter l'école plutôt que de devoir joindre le groupe des « Pionniers » puis les « Jeunesses communistes » où il faudrait travailler sans même être payée, lui prédit son arrière beau-père (celui qui est un ivrogne, violent, incestueux).
Mais même si ces femmes, sauf Eva, ne sont pas scolarisées, curieusement, elles aiment les romans, notamment La Dame au camélia !
Le texte est écrit avec ce goût manifeste des mots et plusieurs pages la poésie.
Lien : http://www.lirelire.net/2018..
Commenter  J’apprécie          30
Un roman qui à travers l'évolution de 3 femmes d'une même lignée, montre les bouleversements de la Tchécoslovaquie. 3 portraits de femmes courageuses et atypiques. Détails sur le blog.
Lien : http://bibliblog.net/giboule..
Commenter  J’apprécie          30
C'est l'histoire de…

De Magdalena, Libuse et Eva, 3 femmes qui contre vents et marées resteront debout. Chacune bâtarde, conçues avec ou sans amour assumeront leur statut sans honte et avanceront dans leur vie avec passion et fierté…

Et d'hommes pour la plupart, monstrueux, violents et sans coeurs sauvés par des êtres lumineux tel Patrik, sensible et fragile poète, ou Joseph, héritier terrien amoureux de Magda, la jeune servante.

Tout ceci dans une République Tchèque bousculée dans son histoire par le nazisme, le communisme et la suprématie soviétique.

Un premier roman à côté duquel il ne faut absolument pas passer.

Chapeau bas pour cet auteur qui a ecrit ce livre dans une langue qui n'est pas celles de ses origines. Je lui souhaite autant de succès qu'AndréÏ Makine auteur (que j'affectionne) d'origine russe écrivant également dans notre langue.
Lien : https://justelire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
On suit le parcours de 3 femmes issues d'une même lignée: toutes 3 sont des filles nées avant le mariage et élevant leur fille sans leurs vrais pères. Ce livre est en 3 parties: la 1ère est consacrée à Magdalena qui connait l'annexion nazie: jeune fille travaillant dans un domaine, elle se fait engrosser par le fils des patrons avant qu'il ne soit évacué pour des raisons politiques. Puis c'est au tour de Libuse, fille de Magdalena qui grandit elle sous le joug communisme. Et enfin, sa fille, Eva, vit sous la fin de l'hégémonie soviétique.
De cette malédiction, elles vont toutes les 3 en tirer une force et une hargne sur la vie, sur le fait de se battre contre tous (mari violent, voisins médisants, gens de bonne société....).

L'écriture de Lenka HORŇÁKOVÁ-CIVADE est magnifique, ciselée, brodée, vive qui nous permet de nous replonger dans L Histoire. Ce livre me fait penser à des poupées russes, où page après page, on découvre un pan de l'Histoire, un pan de leur histoire.... A découvrir. Un coup de coeur pour moi!!!
Commenter  J’apprécie          30
"Giboulées de soleil" aurait pu me plaire...

Dans ce roman polyphonique, porté par trois voix de femmes, Lenka Horňáková-Civade nous fait traverser un demi siècle d'Histoire tchécoslovaque, des années trente à l'aube des années quatre-vingt.

Magdalena entame une narration que poursuivront sa fille puis sa petite-fille, trois enfants illégitimes dans une société façonnée par et pour les hommes, où leur statut de bâtardes leur vaudra souvent mépris et rejet. Sa mère, Marie, leur fait quitter Vienne, où elle travaille comme assistante d'un gynécologue juif, alors qu'elle n'est encore qu'une enfant : fuyant les prémisses de la menace nazie, le médecin est retourné vivre auprès de sa famille "officielle"...
En réintégrant son village tchécoslovaque natal, Marie L élégante infirmière redevient une fille de la campagne vaillante et endurcie, qui ne connait ni l'apitoiement ni la fatigue, maîtresse femme fière et indépendante, capable de gérer sa petite exploitation comme de réaliser des miracles en broderie ou de venir à bout d'un accouchement difficile.

A l'ombre à la fois protectrice et exigeante de sa mère, se languissant d'une ville dont elle n'a pourtant gardé que peu de souvenirs, Magdalena, belle fille simple et solide, aime aussi les vaches et marcher pieds nus dans l'herbe. de quoi émoustiller le fils étudiant de ses patrons qui, de retour au domaine pour les vacances, tombe sous le charme de cette saine spontanéité. Un amour d'été qui se volatilisera dans le tumulte de l'histoire, sans doute condamné dès le départ de toutes façons : l'époque est à la pulvérisation des barrières sociales et de la propriété individuelle, à l'anéantissement de cette classe dominante dont font partie les riches Feldman, bientôt chassés de leurs terres comme des parias.
La petite Libuše ne connaîtra donc jamais son père. Son véritable repère c'est Marie, à qui Magdalena l'a confiée afin de partir travailler à l'usine. Devenue adolescente, elle fréquente aussi peu que possible le foyer que partage sa mère avec un homme violent. C'est elle, âgée de treize ans, qui prend la suite de la narration avant de laisser la parole à sa propre fille, Eva, six ans.

"Giboulées de soleil" est ainsi une histoire de transmission, qui ne se limite pas à l'apprentissage de la broderie, art transmis de mère en fille... l'héritage que Marie diffuse aux générations qui lui succèdent est celui d'une dignité insoumise, de l'indépendance conquise au prix d'une certaine solitude. Dans un pays aux frontières malmenées, passant de la férule austro-hongroise à l'occupation nazie pour ensuite subir le joug du totalitarisme communiste, les héroïnes de Lenka Horňáková-Civade cherchent le chemin de leur propre liberté, et y parviendront chacune à sa manière, avec patience ou passion, intransigeance ou abnégation.

J'ai vraiment apprécié la première partie du récit, touchée par les personnages de Marie, dont on devine, sous l'armure qui lui permet de garder la tête haute, la bienveillance et la générosité, et de Magdalena, qui sous sa robustesse, sa fraîcheur et sa fougue, abrite une naïve sentimentalité et la détresse de ceux dont l'existence se fonde sur des non-dits. La suite, dont j'ai déjà presque tout oublié, m'a perdue : cette perpétuation de naissances illégitimes servant de fil conducteur finit par nuire à la crédibilité du récit. Ceci dit, j'aurais pu m'accommoder de ce bémol, mais j'ai par ailleurs beaucoup de mal avec les jeunes narrateurs qui s'expriment comme des poètes ou des sages. le langage que prête l'auteur à Libuše et Eva, entre fausse candeur et réflexion pseudo-philosophique, m'a paru inadapté.

Dommage...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          20
Voici un roman dont le titre m'a vraiment fait penser que ce serait gai, léger, positif... alors que pas du tout.

Magdalena tombe enceinte tout en étant célibataire, ce n'est pas facile dans cette première moitié du 20ème siècle. L'histoire de Magdalena alterne le présent avec la rencontre du père de sa fille et les passages sur le passé, j'ai trouvé que c'était assez décousu.

Libus est la fille de Magdalena, elle subit des injures car c'est une "bâtarde", elle vit surtout avec sa grand-mère avec laquelle elle a un lien privilégié. Elle croit même que celle-ci est sa mère. Magdalena finit pas se marier mais ... le bonheur n'est pas au rendez-vous loin de là.

En bref, ce n'est pas gai, le lien avec la grande Histoire ne m'a pas emballée et j'ai fini par abandonner ce roman à la moitié.

Si quelqu'un peut m'expliquer la signification du titre je suis preneuse.



Livre du prix Cezam 2017


Lien : http://www.pagesdelecturedes..
Commenter  J’apprécie          20

Un récit remarquable; je félicite son auteur pour son écriture en français.Ce n'est pourtant pas sa langue maternelle.
On entre dans l'histoire de cette famille sans concession , rude et pourtant par moment plein d'espoir et d'amour. je comprends que les Lycéens aient été touchés par ce roman .
Commenter  J’apprécie          20
Livre lu dans le cadre des 68 premières fois

Magnifique épopée d'une lignée de femmes fortes dans la République Tchèque d'après-guerre. Magdalena, Libuse et Eva, toutes 3 bâtardes, vont faire de ce handicap une force et une distinction qui force l'admiration.
Ce roman montre encore une fois que nous avons, nous les femmes, le devoir de résister, d'être courageuses et à leur hauteur de ces 3 héroïnes.

Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (339) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}