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Un premier roman lu dans le cadre du challenge « 68premièresfois » et un coup de coeur. J'ai beaucoup aimé ce portrait de femmes fortes et courageuses, ces touchantes bâtardes et l'histoire avec un grand H de la Moravie, pays de l'Europe de l'Est, qui a été le théâtre des événements historiques les plus marquants du 20e siècle. Trois parties pour trois portraits de femmes et de bâtardes. Cela donne l'impression que les destins se ressemblent. C'est aussi l'histoire de la Tchécoslovaquie et des changements politico-sociaux de ce territoire : de l'empire au communisme tchèque à l'invasion soviétique. J'ai eu l'impression de me retrouver dans les pièces de théâtre d'Anton Tchekhov (les trois soeurs) , l'histoire d'une servante dans une famille aisée dans la campagne tchèque, à la frontière de l'Autriche et dont les frontières ont changé après les guerres, d'un coup de crayon, après la signature du traité de Versailles. J'ai aussi pensé aux romans de Sofi Oksanen, comme « purge », qui raconte aussi des villages qui subissent des invasions et occupations. Pour Sofi Oksanen, il s'agit de l'Estonie. Il y a aussi de belles pages sur les lectures que font les filles et en particulier, les romans des Dumas et ainsi Liba ne rêve que d'aller à Paris, ou les lectures de l'arrière petite-fille qui découvre le poète français François Villon. de beaux portraits de femmes, et leurs relations entre générations : des jeux de gamine avec les grands mères, ou plutôt son arrière-grand-mère, comme plonger la tête dans une casserole d'eau salée pour faire la mer, car quel drôle d'idée de vivre dans un pays sans mer ! Il y a aussi de beaux personnages secondaires touchants, comme cet apprenti boucher poète qui livre la viande enveloppée dans ses propres poèmes, la caissière de la coopérative d'alimentation, qui est tellement cancanière que cela fait mal à la tête en attendant de payer ses courses. La place de la nature et sa description est très poétique. La couleur rouge domine aussi ce texte : le rouge qui sert à faire des broderies, le rouge sang du cochon tué dans la cour de la ferme, le rouge sang des filles-mères, le rouge aussi du parti communiste, tchèque ou soviétique.., le rouge du crayon de couleur. Bref, une belle lecture et une réussite pour un premier roman. A lire absolument. « On peut être heureux pour rien. Je me demande si ce n'est pas le bonheur le plus complet, être heureux pour rien. Et de le savoir. le fait d'en prendre conscience rend ce bonheur si précieux, éclatant. » p178 « -Il paraît que tu ne veux pas être traitée de bâtarde, alors que t'en es une ? Prends la vie comme elle vient mais ne baisse jamais la tête, surtout devant ce petit monde-là ! Tu ne peux pas fuir ce que tu es, mais il y a différentes façons de s'y prendre. Ne laisse jamais les gens avoir pitié de toi ; la pitié c'est ce qui se change en haine le plus rapidement. Après l'amour. »
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Trois destins de femmes intimement liées à l'histoire de leur pays, la Tchécoslovaquie. Trois portraits de femmes belles, indépendantes et fières qui assument l'absence de père et ne baissent jamais la tête. Une jolie écriture simple et tendre portée par les voix de ces femmes toujours debout malgré le mépris et la violence des hommes. Il y a des découvertes que l'on veut absolument partager "Giboulées de soleil" en fait partie.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Tchécoslovaquie, dans les années 30, Magdalena est employée dans une ferme, propriété de riches patrons. Une attirance pour le fils du patron, étudiant à Vienne, une nuit d'abandon, une nuit d'incendie, et sa vie bascule. Tout comme sa mère avant elle, Magdalena va donner naissance à une bâtarde. Nous voilà donc immergés dans cette famille de femmes : Marie, une grand-mère gynécologue, dure mais juste, froide mais sensible, elle a fui Vienne lors de la partition du pays ; une mère, Magdalena, quitte la ferme et revient au village lorsqu'elle met au monde son enfant ; une fille Libuse ; puis Eva, une petite fille, chacune ayant les rêves de son temps.
Elles subiront les mêmes offenses que leur pays : la partition du pays, l'occupation par les nazis, le joug soviétique et la perte des libertés fondamentales. Pourtant face à l'adversité et fortes de leur différence, être nées bâtardes, elles sauront s'affirmer et s'épanouir, fières de leurs amours passés, d'instants de bonheur volés aux traditions, aux coutumes, au qu'en dira-t-on.
C'est le beau portrait sans concession de trois générations de femmes sans mari, de filles sans père, qui chacune à sa façon va poursuivre et inventer sa vie, son avenir, sa force, en opposition à ces hommes qu'elles auront malgré tout su aimer, mais aussi à ces hommes qui ne leur seront d'aucun secours, qui seront au contraire des entraves, des contraintes, des complications à l'épanouissement de leur vie de femme dans la recherche d'un certain bonheur et dans l'affirmation de leur liberté.
L'écriture est belle, sensible, chantante et douloureuse parfois, comme les sentiments qu'elle exprime avec une grande justesse et infiniment de sobriété. Elle parle traditions, trahison, force et honneur, amour et haine, vengeance et oubli, elle dit, elle raconte, et le lecteur ne peut qu'aimer ce roman tellement attachant, tellement émouvant, tellement beau comme des Giboulées de soleil qu'il nous emmène presque à imaginer, pluie et soleil, obscurité et lumière, tragédie et bonheur.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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L'écriture pourrait sublimer l'ensemble. Mais l'atmosphère est pesante, l'histoire de ces trois femmes, qui se heurtent, chaque fois, à des drames et cette condition qui évolue si lentement… Magnifique récit sur la filiation et la société paysanne slovaque, mais super déprimant.
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Un récit bien écrit, qui mèle justement histoire intime et Histoire. On suit 3 générations de femmes, en trois parties. Malheureusement, la répétition du même malheur sur plusieurs générations, avec le même schéma, m'a semblé lourde. Je n'ai pas terminé le livre : alors que j'ai beaucoup apprécié le 1er tiers, j'ai abandonné à la fin du second, lassée.
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top Histoire de femmes, de mems lignée, libres et fieres
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J'ai beaucoup aimé l'écriture élégante et toute en délicatesse de Lenka Hornakova-Civade qui prête si bien sa voix à ces trois femmes. Elle nous raconte l'histoire très touchante d'une lignée de femmes pas tout à fait comme les autres car toutes filles sans père et assumant ce destin la tête haute, essentiellement grâce à la matriarche, Marie, omniprésente, solide et maternelle à la fois avec tout son petit monde.L'histoire de cette famille de femmes est fortement marquée par L Histoire avec un grand H, celle des guerres et de la politique (ici les suites de la seconde guerre mondiale, la montée du communisme...) : l'auteur entremêle les deux trames avec talent, nous faisant découvrir de l'intérieur la Tchécoslovaquie des années 1940 à 1980.J'aurais quand même un tout petit reproche à formuler : le titre, Les giboulées de soleil, induit en erreur, évoquant des choses plus légères alors qu'il s'agit ici d'une lecture profondément émouvante.
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Une magnifique histoire de femmes, sur 4 générations, pour mieux nous conter l'histoire trouble de la Tchécoslovaquie du XXème siècle.
Chacune à son style, enfantin, plein d'espoir ou désabusée et meurtrie, elles évoluent, elles rêvent de la ville, de l'amour, elles observent le paysage, sondent les âmes et les corps, et ne nous lâchent plus.

J'ai été très touchée par ses histoires, ses destins, ce que cela dit de la condition féminine.
De Marie qui a fuit Vienne pour s'installer dans ce petit village de Tchécoslovaquie et pour qui les vacances à la mer se résument à une casserole d'eau salée à Eva pour qui les frontières se réouvriront enfin et qui pourra découvrir ce Paris dans ces ancêtres ont rêvé... les portraits s'enchaînent de belle manière.

Et puis il y a aussi la grande histoire, et ses répercussions sur ce petit village. Certains sont chassés, on collectivise les terres, les animaux, les traditions sont mises à mal, les broderies se démodent, mais la femme a toujours bien peu voix au chapitre... et la misère, toujours....
Il s'agit de garder la tête haute, à l'image de l'arrière-grand-mère, et de continuer à avancer, à vivre, et à rêver.
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Ce texte addictif est la saga folle sur plusieurs générations, de femmes libres, fières, rebelles et belles, dans la province de Moravie, l'actuelle république Tchèque, en marge et au travers des tourments de l'histoire, l'annexion nazie, les années camarades, et la fin de la toute puissance russe. Des femmes attachantes qui défient l'opinion et les difficultés : nos soeurs ! Bravo à cet auteur pour son écriture fluide et forte. Un auteur à suivre.
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Giboulées de soleil de Lenka HORNAKOVA - CIVADE


C'est une histoire de mères, de grand - mères, de filles et de petites - filles, d'amour et de non - dits qu'elles voudraient protecteurs ; une histoire de racines et d'identité, de famille et de bâtardise fatalement transmises de génération en génération. de cette différence, ces femmes feront une distinction.

Ainsi l'auteur résume son roman à la dernière page..

Dans ce roman, j'ai suivi le destin de 4 femmes, 4 générations. Toutes nées de père inconnu dans des circonstances pas très reluisantes, il faut bien le dire. Chacune, différemment va devoir s'adapter à l'époque et eu changement de politique du pays.
L'écriture de ce livre est fluide et changeante. La vie des personnages n'est pas racontée de la même façon ; la dernière, nous raconte sa vie de petite fille en langage petite fille, créant un texte drôle et émouvant.
C'est un livre tendre et vrai que nous livre l'auteur, avec des moments forts et des personnages hauts en couleur. Une belle saga sur des tranches de vie de femmes.

Un très bon premier roman.

Extraits :

J'ai rougi, je crois, enfin j'espère pas trop, sinon je deviens écarlate comme une aubépine en automne. de l'entendre dire “femme” en parlant de moi, on coeur s'était mis à battre plus vite. Ou plus fort.

On crie donc si fort en venant au monde ? On ne sait rien de ce qui nous attend et pourtant, avec une profonde intuition, on crie. J'étais jalouse de cette franchise première.

Jan me crache presque ces mots, il est si content de les dire. Je le sens dans son souffle qui me frôle l'oreille et la réchauffe avant que le four ne reprenne le dessus. Ah ! Pouvoir se retourner pour le gifler, j'aimerai bien. Mais je dois marcher de plus en plus vite, pour suivre ce convoi. Je dois vite me décider à crier, appeler Josef, lever ma fille à bout de bras, sa fille, notre fille. C'est si facile, un cri.

Est - ce que cela date des premières gifles d'Aloïs que je n'ai confiés qu'à Vache ? Je pouvais tout lui dire ; et je le peux encore. Je pouvais aussi lui montrer les bleus, le égratignures et les vêtements déchirés quand j'essayais d'échapper aux grosses mains d'Eloïs. Sauf qu'une vache, même quand elle est une amie, ne répond pas, n'essuie pas les larmes, ne dit pas des mots doux. En cela une vache ressemble à ma mère. On dirait que ma mère ne sait pas quoi faire avec. Mon bébé bouge dans l'écharpe plaquée sur mon ventre.

Elle a prononcé le mot “fils” avec fierté, comme si accoucher d'un fils était plus méritant que d'une fille, alors que maman Marie pourrait en témoigner, c'est strictement le même bazar. C'est - à - dire, la douleur, la fatigue et à la fin le soulagement quand tout s'est bien passé et que tout est fini. En ce qui concerne la joie, c'est là où ça se gâte.

C'est vrai ça ; il paraît qu'on est nombreux à être nés, en 1969 et 1970, et aussi en 1971. Mamie Marie le sait bien, elle s'intéresse beaucoup aux enfants. Elle pense que c'est très bien que le pays se défende de cette façon, en faisant des enfants. C'est comme s'il avait fit un grand froid, ou quelque chose de ce genre : les gens sont rentrés chez eux et ont fait des enfants. Mais comment les enfants peuvent - ils défendre un pays ? Personne n'a peur des enfants !

Depuis cette histoire du livre jeté dans le feu, je lis encore plus, parce que mamie Marie a dit que les mots ont beaucoup de pouvoir. La preuve, si un petit livre et une chansonnette ont réussi à faire se lever le veux boiteux de son fauteuil, il doit suffire de trouver les bons mots pour changer le monde.




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