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3,44

sur 259 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ne fais pas la moue dubitative, je sais que toi aussi tu discutais avec le poster de Mylène Farmer affichée dans ta chambre – ou Michel Platini ou Michael Gorbatchev… Comme tous les ados. Des conversations sérieuses, parce qu'à cet âge-là, tout événement devient problème, la fille que tu as embrassé la veille, la tentative de sexe avortée dans sa chambre, le gros slam avec les poteaux. Humiliant. Bon, je n'en rajoute pas, tu t'es gamelé, on va pas en faire toute une histoire. Sam, à 16 ans et lui parle à Tony Hawk. Et ne vas pas me dire que tu ne connais pas Tony Hawk que j'appellerai T.H. parce que tout le monde le connais même si tu ne fais pas de skate. Et ne vas pas me parler de patins à glace, à moins que tu veuilles que je te donne un coup de latte dans les parties sensibles. Skate = skateboard, mais on ne dit jamais skateboard, parce que skateboard, c'est has-been, c'est pour les vieux, c'est pour ma mère. Cent fois je lui ai dit de ne pas prononcer skateboard mais skate, si elle veut rester un peu dans le coup.

Sam parle au poster de T.H., Tony lui répond. C'est comme cela que ça marche dans la chambre de Sam, comme dans toutes les chambres des ados. Non ? Tu n'as pas été ado toi aussi ? Sam a 16 ans. Alicia, 16 ans aussi, la fille d'une amie de sa mère. Je ne vais pas parler de coup de foudre, mais à cette soirée, ils se croisent, s'échangent des regards, balancent quelques vacheries et à cet âge-là, on préfère encore la solitude à un rencart arrangé par notre mère. D'ailleurs la mère de Sam à 32 ans…

Je te laisse donc faire le calcul, alors quand Sam voit à 16 ans, une fille régulière, la conversation se porte toujours sur la capote. Parce que c'est comme avec le skate – note que je n'ai pas écrit skateboard parce que je suis encore dans le coup – un accident est vite arrivé. Ou une bêtise. du genre à transformer ta vie d'adolescent de 16 ans à peine. La peine capitale, même.

Nick Hornby, que j'avais adoré avec son roman autobiographique « Carton Jaune », s'incruste dans le monde des ados. Il aurait pu y rajouter quelques notes de musiques rock à écouter sur sa chaine haute-fidélité. Il aurait pu faire des figures de style autour du skate. Mais, se contenta-t-il de tracer le cheminement de cet ado Sam, pénétrant un peu trop tôt le monde des adultes. Parfois touchant, parfois drôle, il parle jeune, comme s'il se retrouvait devant le poster d'une de ses idoles canonnières. Parce que si les filles ou le skate m'intéresse, il y manque l'esprit rock'n'roll qui fait la rébellion de la jeunesse. Au lieu de ça, je me retrouve à écouter Rufus Wainwright…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Un slam, dans le monde du skateboard, est définie comme une mauvaise chute. En langage courant, c'est en fait se prendre une gamelle, "se casser la gueule".

Sam, dans "Slam", nous raconte sa plus grosse gamelle. S'il est un passionné de skateboard (de skate comme il aime à le crier), ce n'est pas dans ce domaine qu'il a fait sa plus mauvaise chute. À 15 ans, il rencontre Alicia, qui tombera enceinte peu de temps après... À leur âge, il est évident qu'ils n'y sont pas préparés et ce sont tous leurs projets d'avenir qui se cassent la gueule.

Ce roman pour adolescents (ce que j'ignorais en le commençant puisque visiblement rangé dans le mauvais rayon à la bibliothèque) se caractérise par sa lecture dynamique. Elle est effectivement pleine d'entrain, mais aussi pleine d'humour et de cocasserie, pleine de réflexions "adolescentes", c'est-à-dire de pensées et d'idées mûrement réfléchies sans pour autant être toujours matures et raisonnables.

Sam est un garçon touchant, drôle. L'ado qu'il est est souvent égocentré, il revient souvent à lui quand on s'en écarte, rapporte tout à lui. On le comprend d'ailleurs, ce qu'il vit est un réel chamboulement. L'innocence due à son âge se voit petit à petit se transformer en prise de conscience, puis en l'affrontement de la situation, pour enfin l'assumer pleinement. C'est un passage à l'âge adulte plutôt abrupt, mais il s'en sort finalement assez bien.

C'est d'ailleurs lui qui nous raconte son histoire, on en savoure toute la fraîcheur de sa jeunesse, ses réflexions, ses expressions de "djeuns", qui au final excluent l'aspect dramatique du récit. C'est ce qui rend l'histoire aussi touchante et égayante, sans jamais tomber dans le mélo.

Les projections dans le futur paraissent forcément insensées, mais comme elles sont évoquées sous forme de rêves et qu'elles sont peu nombreuses (au nombre de deux si on ne compte pas l'épilogue), elles ajoutent du piquant au récit.

Pour résumer, même s'il vise un public plutôt jeune, "Slam" est un roman sympathique, grâce auquel j'ai passé un bon moment. C'est à la fois doux et acide, drôle, frais, attendrissant et dynamique.

Et pour finir, je tiens à rassurer Sam : oui j'ai déjà entendu parler de Tony Hawk alors que je ne connais rien au skateboard... grâce à la sitcom américaine "Les sauvages" :'-)

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Chronique publiée en 2010 sur SensCritique :

Quel souvenir gardez-vous de votre adolescence ? Cette période charnière de votre vie, cette transition de l'enfance à l'âge adulte, faite de changements et de conflits... Vous vouliez changer le monde ? Vous juguliez vos fluctuations hormonales comme vous pouviez ? Vous étiez amoureuse, mais vous n'étiez pas sûre ? Vous rêviez d'un appartement, d'émancipation, d'autonomie ? Pour Sam, l'adolescence c'est les filles et le skate.

Il a 15 ans, vit chez sa mère qui en a 32, et ne fait pas grand chose de ses journées. Quand il n'est pas en cours, il parle avec son poster de Tony Hawk, un skatter qu'il vénère, et fait le point avec lui des figures sur lesquelles il a progressé. Seulement voilà, rien ne va jamais comme on l'avait prévu ! Il sort avec Alicia et fait ses premiers essais sexuels avec elle. Protégés, bien sûr ! Sauf une fois, le soir où quelque chose s'est à moitié produit. Quelques semaines plus tard, son pire cauchemar se révèle bien réel : Alicia est enceinte et souhaite garder l'enfant.

A partir de là, Sam sera vraiment paumé. Il deviendra « l'être bouleversé, déboussolé par excellence » que Marc Doré utilise pour définir l'adolescent. Comment gérer une paternité imminente quand sa préoccupation quotidienne est une planche à roulettes ? Entre deux voyages dans le futur, totalement angoissants, il apprendra à se faire à l'idée de cette naissance à venir, puis à vivre avec la charge d'un enfant. Aidé par sa mère et par son père, par ses beaux parents, par Alicia et par Tony Hawk, Sam fera de son mieux pour garder la tête hors de l'eau, et s'adapter plus rapidement que prévu à une vie d'adulte responsable.

Nick Horny réussit une véritable prouesse en écrivant Slam : celle de se faire passer pour un ado de 15 ans racontant sa vie dans un bouquin. On est surpris, puis ébahi, de voir qu'un auteur de cinquante ans arrive à berner le lecteur sans aucune difficulté, sans jamais tomber dans le cliché ou le mauvais genre. Slam est un livre tendre et sensible, drôle et prenant, une vraie réussite pour Hornby qui nous avait habitué jusque là aux histoires d'amour tumultueuses des adultes. Et à lire, « un vrai kiff » !
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A l'occasion d'une virée dans une librairie toulousaine, je me suis arrêtée au rayon VO et j'ai eu le plaisir d'y trouver du Nick Hornby, que j'avais adoré avec High Fidelity.

C'est donc parti pour Slam en anglais !

Dans ce roman, Nick Hornby nous présente Sam, ado de seize ans passionné de skate qui va jusqu'à parler à son poster de Tony Hawks et lui raconter sa vie, nous jurant même que Tony lui répond.

Mais le jour où sa petite amie tombe enceinte, sa vie bascule.

Ce roman, c'est l'histoire somme toute assez banale de deux ados, rendue originale et même exceptionnelle par la plume de Nick.

Je pense ne lire cet auteur qu'en anglais, mais je vous en parle et vous mets le résumé en français pour une question d'accessibilité. Cependant, si vous êtes à l'aise avec la langue de Shakespeare, lancez-vous avec la VO !

Ce que j'aime avec Nick Hornby, c'est d'avoir retrouvé ce petit je ne sais quoi de High Fidelity qui fait qu'il vous conte la vie ordinaire de gens en l'enjolivant pour la rendre tout à fait passionnante. Ici, il s'attaque à deux ados confrontés à la maturité, à la plus grande responsabilité qu'on puisse avoir à cet âge-là et en fait à n'importe quel âge. Mais il le fait de telle manière que même si l'histoire n'est pas forcément des plus originales, on s'y laisse prendre et on ne peut plus s'arrêter.

La construction du récit m'a beaucoup plu : basé sur des ellipses, l'auteur nous présente un ado, sa vie, son entourage, et à deux reprises des projections dans le futur. Sam atterit un ou deux ans plus tard dans sa vie, sans rien savoir de sa situation, et doit se débrouiller comme ça. Attention, ça ne dure jamais longtemps, mais lorsqu'il est reprojeté dans le temps réel, il est rempli d'interrogation quant à savoir comment il se débrouillera quand il en arrivera là. Parce que oui, c'est bien le futur. Tout ça va bien arriver. Mais c'est à lui de faire en sorte que ça se passe pour le mieux... Ou du moins pour le moins pire.

Nick Hornby n'est pas du tout dans le cliché, dans le récit mièvre avec un happy end, où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. C'est aussi ce qui m'a plu. On sent qu'il aurait pu choisir d'autres directions pour contenter ses lecteurs, mais il ne sacrifie pas son roman et il n'en est que beaucoup mieux.

J'ai adoré le personnage de sa mère, j'ai adoré l'humour anglais, parfois grotesque et typiquement adolescent qu'utilise Sam. On sent que le récit s'adresse réellement à nous, Sam nous parle directement, ce qui fait qu'on se sent automatiquement concerné et embarqué dans l'histoire.

C'est un roman sur la vie qui passe, les contraintes, la maturité, la fuite qui n'est pas toujours une solution, et le fait de faire ce qu'on peut pour que les choses qu'on ne voulait pas voir arriver ne se passent pas si mal.

Une très belle découverte, un bon moment de détente. Je continuerai avec cet auteur !
Lien : http://www.chroniques-livres..
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À la lecture du texte de quatrième de couverture, j'ai bien failli ne pas lire ce livre. Et puis je me suis dis que Nick Hornby était bourré de talent et que jusqu'à présent il n'avait pas écrit de mauvais livre...
Il faut dire que le sujet est assez casse-gueule. Les amours adolescentes racontés par un gosse de quinze ans, et dans un parler « djeune », cela risquait de devenir scabreux ou ridicule.
Ce n'est absolument pas le cas. Sam, le héros, est tout à fait sympathique et le bouquin décrit bien les préoccupations d'un jeune de son âge. Ses émotions et soucis, ses joies et ses peines sont très bien rendus. Son amour relatif pour la belle Alicia, ses premiers désirs, tout cela est raconté sans fausse pudeur mais sans aucune vulgarité. Sam est un jeune garçon sympathique, je l'ai déjà dit, et on se prend d'amitié et en tout cas de compréhension pour ses petits ou grands tracas. Mais surtout ce livre est drôle et très tonique. L'histoire de ces deux adolescents confrontés à une grossesse non désirée est divertissante sans être « gnangnan ». Réaliste et drôle. L'écrivain évite aussi le piège de la narration linéaire en insérant quelques voyages dans le futur qui permet au lecteur de se projeter dans l'avenir des deux jeunes amoureux.
Ce livre lucide et humoristique peut, à mon avis, s'adresser aussi bien aux très jeunes qu'à leurs parents. SLAM est plaisant et très réussi. du Hornby habituel quoi !
Lien : http://lefantasio.fr
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Bon, évidemment, l'auteur fait appel à deux procédés littéraires un peu usés.
Le premier, je ne le dévoilerai pas, ce serait divulgâcher gratuitement.
L'autre, c'est le langage populaire ado. Je ne sais pas si c'est l'effet de la traduction, mais il s'est sérieusement démodé.
Reste que l'on sourit beaucoup, et que l'on trouve aussi quelques critiques qui font mouche en particulier sur les parents de Sam et d'Alicia.
Le bouquin m'a paru assez artificiel; au final, on y retrouve la tendresse que Nick Hornby porte à ses personnages, avec ce cocktail de stupidité/lucidité qui est leur marque de fabrique. Haute fidélité et Juliet, naked ont l'avantage de sonner plus juste.
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Appréciant beaucoup Nick Horny, j'ai été ravie de retrouver son écriture fluide et légère marquée par son sens de l'humour caractéristique.
On suit ici un adolescent tout ce qu'il y a de plus banal, si ce n'est qu'il s'apprête à devenir père. Si je n'ai pas toujours accroché à la personnalité de Sam, j'ai trouvé que Nick Hornby s'était parfaitement bien plongé dans sa tête, trouvant le parfait équilibre entre humour et moments plus sérieux et touchants. J'ai trouvé le tout réaliste et réussi, même si j'aurais préféré qu'il n'y ait pas ces fameuses "discussions" avec son poster. Je peux comprendre l'idée de se référer à une personne qu'il admire pour un peu tous les aspects de sa vie. Surtout lorsqu'on comprend mieux sa relation avec son père. Mais même si c'était une manière originale d'aborder cela, je n'ai pas été trop emballée par cette particularité du récit.
J'ai passé un bon petit moment de lecture, mais ça ne sera pas mon roman préféré de l'auteur.
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Je découvre cet auteur anglais, très actuel, qui raconte si bien le quotidien d'existences banales. Oui mais en Angleterre, hélas c'est presque banal d'être parent à 16 ans. Et le héros de ce roman, lui même enfant d'une mère ado, skater avant tout, se retrouve père à son tour à 16 ans. le narrateur a 16 ans, on a 16 ans tout à coup, (je suis aussi mère d'un enfant de 16 ans) On est forcément concerné par une facette des personnages, et soit on se revoit ado, soit parent, voire les deux ! le tout est raconté avec beaucoup d'humour, un style juste ce qu'il faut de rock'n'roll pour être léger, mais jamais méchant. Une très belle découverte.
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L'histoire : Quand on a quinze ans, on pense surtout à s'amuser. Sam pense au skate, à l'école, un peu aux filles... Quand il rencontre Alicia, il craque sur elle, sans grand espoir. Pourtant, cela sera réciproque...et pas sans conséquences. Se retrouver père à 16 ans, bof bof... Surtout quand cette situation ne fait que reproduire ce que ses propres parents ont vécus... Alors pas le choix, il va falloir grandir. Difficilement, pas sans heurts, mais il va falloir essayer d'assumer, comme il peut... Un roman qui vacille entre humour et émotion pour raconter cette entrée forcée dans l'âge adulte.

Les personnages : Sam est donc un adolescent de 15 ans passionné de skate. Il y passe ses week-ends, se blesse parfois, mais est sur un jour d'arriver à réussir sa figure la plus difficile. Il est conscient d'avoir été un "accident" dans la vie de ses parents, est très proche de sa mère, qu'il aime et respecte pour tout ce qu'elle a fait pour lui, beaucoup moins de son père qui est resté un grand gamin et n'a pas su mûrir. Alicia est issue d'un milieu un peu plus aisé. Malgré tout, elle a assez peu d'ambition dans la vie, et reste une ado de 15 ans aux goûts simples. Sa grossesse va la faire mûrir aussi, et lui donner d'autres ambitions. Les parents autour de leur couple, consolident les relations, se déchirent ou se rapprochent, mais tous à leur façon aident les deux jeunes à grandir.

Le style : Nick Hornby reste Nick Hornby. Un style simple et clair, bourré d'humour, mais aussi de beaucoup d'émotion. Un livre à la première personne, c'est Sam qui raconte, qui nous entraîne et qu'on ne peut pas lâcher avant la fin...

Et la couverture alors ? Toutes les couvertures françaises représentent le skate, d'une façon ou d'une autre. Celle-ci (la collection Piment, France Loisir), ajoute l'élément bébé et jeune. Très raccord avec le roman.

En conclusion ? Encore un Nick Hornby qui m'a beaucoup plu. Je n'ai encore jamais été déçue par cet auteur, qui chaque fois me capture par ses phrases légères et sa plume qui fait mouche. On y retrouve de grands traits communs (en tout cas dans les romans que j'ai lu pour l'instant) : l'adulte qui a du mal à grandir, l'enfant ou l'adolescent mélancolique, les couples qui se déchirent... Et tout cela est écrit avec humour et tendresse, sans lourdeurs, sans complaisance... Je continuerai ma découverte de l'auteur, et verrai si un jour ses textes me déçoivent. Hornby, on aime ou pas. Moi, j'adore ! .
Lien : http://sofynet2008.canalblog..
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ce qui compte finalement, c'est le style du récit, ce sont les réflexions désarmantes d'un ado plein de bonne volonté mais furieusement maladroit et peu bavard.
C'est un roman que j'ai trouvé à la fois émouvant, grave et drôle, fait de petits riens, des détails bien vus , bien sentis, bien venus. Un réussite de plus pour cet auteur !
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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