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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand j'ai acheté ce livre, je ne savais pas qu'il avait été récompensé par un prix des lecteurs de Babelio, mais je peux vous assurer qu'il le mérite amplement et il a été mon livre de chevet durant cet été 2021. Dans son introduction, Delphine Horvilleur compare son métier de rabbin à celui de conteur, et du coup elle est véritablement une conteuse hors pair. Elle puise des exemples dans sa vie professionnelle ou personnelle, dans ses références religieuses ou philosophiques et n'hésite pas à mettre une bonne dose d'humour dans son propos.
"Vivre avec nos morts", c'est assurément une partie du ministère de rabbin. C'est rendre hommage aux personnes disparues, mais aussi aider leurs proches à vivre ce moment particulier du deuil et de la séparation. Delphine Horvilleur l'a fait avec des personnes très différentes connues ou non, dans des circonstances tragiques ou avec plus d'humour, à Paris comme à New-York.
"Vivre avec nos morts", c'est aussi continuer à vivre avec ces personnes disparues, parfois avec le non-dit qui entoure leur disparition, comme ce fut le cas pour une partie de la famille de Delphine Horvilleur lors de la Shoah. C'est aussi garder le souvenir de ces vivants qui nous ont précédés comme quand elle relate sa visite au cimetière juif de Westhoffen.
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Un temps "tombée" sur une intervention télévisuelle de Delphine Horvilleur je me suis trouvée fascinée par ses mots. Écouter un rabbin, lire un rabbin ou plutôt une rabbine est une rencontre lointaine (à mon esprit) à laquelle je n'aurais jamais pensé. Curieuse, j'ai eu envie de "creuser" et de lire ses mots. Et le moins que l'on puisse dire est qu'elle apporte un regard peu ordinaire en tant que penseuse... Entre ce ton posé et ce clin d'oeil particulier, elle nous emmène dans sa réflexion où "elle n'a pas dit son dernier mot"...
Dans "Vivre avec nos morts, Petit traité de consolation", l'auteure nous livre des récits de son expérience d'accompagnement des familles en deuil dans ce moment unique que sont les au-revoir, les adieux même.
À travers onze destins extraordinaires, connus ou anonymes auprès de qui elle s'est tenue, à leurs côtés (dont certains m'ont profondément émue), l'auteure nous pose la question de notre rapport à la mort et nous conte différents rites, avec humour parfois, avec bienveillance toujours, y compris les siens. Elle fait référence aussi à des contes, légendes et récits historiques avec une part de surnaturel très surprenante, voire de transgénérationnel.
Alors elle nous partage l'intime et tout ce qui fait écho en elle à travers tous ces récits de vie.
"De retour du cimetière, j'ai par exemple pour tradition de ne jamais rentrer directement chez moi. Après une inhumation, je m'impose toujours un détour par un café, un magasin, peu importe. Je crée un sas symbolique entre la mort et la maison."
Cet ouvrage est très instructif, et pas uniquement sur un plan rituel, liturgique ou encore religieux, mais aussi de par le partage de ses propres expériences fascinantes comme ses études de médecine, comme la formation de la main in utero.
Voilà un livre (extrêmement bien écrit) que je ne suis pas prête d'oublier à plus d'un titre, très étonnamment il m'a fait l'effet d'une bougie allumée pour eux, les défunts de nos coeurs. Alors, "À la Vie !". Merci infiniment.
Je recommande.
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Le titre est explicite : un texte sur la mort et le deuil.
Mais comme vie et mort sont intrinsèquement liées, c'est autant un livre sur la vie que sur la mort.
On en ressort différent de comment on y est entré. C'est le pouvoir des mots, de l'esprit et de Delphine Horvilleur.
Accessible à tous.
Digeste et pourtant profond, existentiel, vital.
A lire, relire, offrir...
Bravo et merci!
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Lisant ce livre à la plage, confortablement allongé, j'ai eu la surprise de voir à deux reprises une silhouette se pencher sur mon livrre pour en lire le titre et en repartir un peu perplexe.
le petit papy qui s'éloignait devait se dire que lire un livre sur la mort en plein soleil au bord de la Méditerranée était bien curieux. Et pourtant après avoir vu ce livre je suis convaincu que rien n'est plus proche de Delphine Horvilleur qu'un tel contraste apparent.
J'ai beaucoup aimé ce livre lu pourtant un peu à reculons, traditionnel effet sur moi d'un concert unanime de louange. Delphine Horvilleur y questionne notre rapport à la mort et le sien par la même occasion. Chaque chapitre s'appuie sur un épisode spécifique, tragique le plus souvent, drôle parfois, mais toujours matière à réflexion.
C'est à la fois un livre très drôle. On y lit quelques histoires juives extraordinairement drôles, et on est plongé au coeur du plus profond tragique. Comme lorsque Delphine Horvilleur se voir poser la question suivante par un petit garçon ayant perdu son frère " J'ai besoin de savoir où est allé Issac. Parce que je ne sais pas où regarder pour le chercher." Humour à nouveau lorsqu'une femme obsédée par la mort se voit offrir par sa fille, pour exorciser son obsession, des funérailles de son vivant.
Tragédie en fin lorsque une histoire d'amour prend fin avec des rêves de paix au moment de l'assassinat de Rabbin.
Il ya beaucoup de choses dans ce livre superbement écrit, de la philosphie, du récit personnel, à la limite de mémoires, de l'initiation à la pensée hébraïque.
C'est formidable et cela constitue l'une de mes plus belles lectures récentes. Je n'oublierai pas, entre autre, le superbe portrait de Simoine Veil et de sa meilleure amie Marcelline Loridan-Ivens.
Et puis il ya cette scène proprement incroyable dans laquelle elle doit prononcer le Kaddish pour la mère d'un fils éploré. Pasant avant une cérémonie avec une foule compacte elle se rend compte qu'elle s'est trompée et se dirige vers la "vraie" cérémonie. Il s'avère qu'elle est seule avec le fils. Elle fait le récit de la vie de la mère sur la seule base des informations du fils qui dit alors en susbtance, semblant découvrir la vie de sa mère " quelle vie elle a eue" !
J'ai souligné de très nombreuses phrases dans le livre, je m'aperçois que toutes ont frappé les lecteurs. C'est dire la force du livre de Delphine Horvilleur et l'effet profond qu'il fait sur ses lecteurs.
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Vivre avec nos morts pour mieux entendre la vie.
Un petit traité intime sur l'accompagnement du sensible face disparition.
L'éphémère dure à travers les siècles et nous sommes ses garants.
Il s'agit de mieux comprendre mieux situer, appréhender nos discordances
Juste, lumineux et très aisé d'accès.
Le'Haïm pousse dans les dents de celui qui cherche à dompter le temps en comprenant comme c'est vain.
Le'Haïm peu importe les croyances, les confessions, souhaite le creux du monde plein de rires et d'absolu.
Des siècles pour des minutes dit la légende pour mieux raconter les absents.
Le'Haïm
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De librairies en librairies, j'ai tourné des mois autour de cet essai, sans oser tendre le bras et l'acheter. Je repoussais. J'écoutais Delphine Horvilleur, cette femme rabbin brillante, dans des podcasts ou à « la Grande Librairie ».
Des années sur le divan, j'en avais eu à recoudre des fantômes ! Ceux qui, comme l'autrice l'écrit, avaient attendu de « voir leur histoire reprisée » et qui s'étaient acharnés à revenir « jusqu'à [ce que j'] accepte de les voir, et de parler enfin d'eux ».
J'avais peur de leur rendre visite une nouvelle fois. Mais voilà que Karine m'offre « Vivre avec nos morts » ! Elle est tombée juste. Je n'avais pas à appréhender, il me restait seulement à lire les mots si délicats, que j'aurais aimé savoir écrire.

Cet essai rassemble quelques-unes des vies et des deuils que Delphine Horvilleur a accompagnés. Elle dont le coeur du travail consiste à « trouver les mots et connaître [les] gestes ». Elle qui cherche à être le « pilier d'une verticalité », à être là, présente pour les endeuillés « dans le chaos d'un monde qui s'effondre » et à incarner la « possibilité d'une stabilité ».
J'ai été bouleversée par les histoires d'Elsa, Marc, Ariane, Myriam, Edgar.
Bouleversée, non pas par la mort, mais par la vie, car ici, Delphine Horvilleur s'adresse aux vivants et devient conteuse.

Par la vie, avec ce que nous avons traversé collectivement, comme la pandémie « venue bouleverser les rites funéraires et l'accompagnement du deuil », et même si c'est trop tard, peut-être le moment est-il venu d'y réfléchir ?
Avec ce que nous traversons, parfois, au sein de « familles où des histoires se répètent » et où « les fantômes vivent très vieux et en bonne santé, grassement nourris d'histoires riches en traumatismes. »
Face au deuil ou à la maladie, « la vacuité des mots et la maladresse de ceux (…) qui vous disent souvent des bêtises et parfois même des horreurs » : des « les meilleurs partent les premiers », « au moins, il ne souffrira plus », « vous serez à la hauteur de cette épreuve qui vous est envoyée ». Autant de tentatives gauches, censées soulager ou donner « du sens à l'insensé. »

Qui cherchons-nous à duper en utilisant les formules, « il est parti », « il est au ciel » ou « il nous a quittés » ? Est-ce parce qu'« après notre mort, chacun de nous tombe dans la question, et laisse les autres sans réponse» ?

Bouleversée par ces récits et ces mots sensibles qui reposent « la question des espaces et des séparations. Nous (qui) aimons croire que les parois sont hermétiques, que la vie et la mort sont bien séparées et que les vivants et les morts n'ont pas à se croiser. Et s'ils ne faisaient que cela, en réalité ? ».
Emue par la possibilité de choisir la vie, sans cesse réaffirmée, y compris dans nos loyautés tacites lorsqu' «il nous revient de respecter les voeux des morts, mais aussi de reconnaître la limite de ce qu'ils nous imposent ».
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Quelle intelligence dans ce livre !!
Je l'ai emprunté au hasard dans ma bibliothèque, n'ayant plus rien à lire en période de vacances (dramatique !). Comme cela ne coûte rien, je teste, j'essaie. Parfois je tombe sur des pépites (c'est ainsi que j'ai "rencontré" Fatou Diome), et d'autres fois sur des livres qui ne me parlent pas. Là, je suis tombée juste.
Je découvre cette femme, rabbine, d'une incroyable sensibilité et d'une humanité sans pareil.

Au fur et à mesure des chapitres, on suit plusieurs rencontres, dans les accompagnements qu'elle fait quand on l'appelle pour un deuil. le passage sur la mort d'un enfant m'a particulièrement touchée. Il est impossible d'en faire un résumé finalement. Delphine Horvilleur raconte ces rencontres, en les ponctuant d'humanité, de tendresse, et toujours -je le disais- avec grande intelligence.
En, en filigrane, des informations sur la religion juive, des questionnements, des certitudes, des souvenirs, des blessures...
Pour le coup, une vraie belle découverte, qui m'a touchée au coeur et enthousiasmée. Je tâcherai de retrouver d'autres ouvrages de cette autrice.

Parce que la mort touche tout le monde, et que nous avons, chacun à sa manière, une façon différente de la vivre, de l'aborder. Ce livre est assez essentiel, et formidablement bien écrit. Bravo. Et merci.

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Que dire de plus après la lecture de ce petit traité de consolation...
Sinon, que je viens de recevoir une fois de plus une grande leçon de morale, de vie, de respect envers la vie et surtout la mort...
Je pense qu'une fois que nous aurons fini la lecture de ce petit livre nous n'aurons plus peur de la mort, la verrons sous d'autres auspices et que nous serons mieux préparés quand celle-ci devra arrivée...
Allez j'arrête de vous faire peur et vous invite à vous plonger dans cette histoire qui en vaut la peine.
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Dans Vivre avec nos morts aux éditions Grasset, Delphine Horvilleur partage son expérience en tant que Rabbine accompagnant des mourants et leurs familles dans leur dernier moment de l'existence.

Ce livre est constitué de onze chapitres relatifs à des personnes anonymes ou célèbres. Delphine Horvilleur mêle à ces récits de vie un ensemble de réflexions et de références à des récits sacrés. Elle évoque les évolutions des rites et pratiques funéraires.

Par cet essai, elle interroge notre propre rapport à la mort. Ce livre m'a fait beaucoup de bien. En le refermant, j'ai pu ressentir une forme d'apaisement. Je suis profondément athée et laïc, toutefois, il y a chez Delphine Horvilleur quelque chose de lumineux, d'inspirant, dont les prises de parole me captivent.
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Delphine Horvilleur - Vivre avec nos morts

Lorsque j'ai tourné la dernière page, j'ai eu envie de recommencer au premier chapitre. Une lecture n'est pas suffisante pour embrasser les sujets qui sont abordés dans cet essai avec beaucoup de profondeur : la transmission, la famille, la spiritualité, le respect, la politique. L'humanité en somme.

Parmi tous ceux-là, trois thèmes ont particulièrement fait écho en moi.
L'autrice a pour métier de rendre un dernier hommage à ceux qui viennent de mourir. Moi, je mets des enfants au monde. Nous travaillons donc main dans la main, vie dans la mort. L'une doit aller avec l'autre, sans crainte. Delphine Horvilleur l'explique avec une justesse infinie.

Elle parle aussi haut et fort de tolérance et d'ouverture aux autres, qu'ils pratiquent une religion ou ne se revendiquent d'aucune. Une telle vision du monde est si précieuse en ces temps où l'invective et le jugement salissent trop souvent les propos.

Enfin, elle évoque les mots, le sens qu'on leur donne, le pouvoir, le pont qu'ils tissent entre les générations et entre les hommes et les femmes. Pour la jeune écrivaine que je suis, c'est un enseignement inestimable.

Magnifique. A mettre entre toutes les mains.
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