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Citations sur Poésie : Rester vivant ; Le sens du combat ; La poursui.. (98)

Il est vrai que ce monde où nous respirons mal
N'inspire plus en nous qu'un dégoût manifeste,
Une envie de s'enfuir sans demander son reste,
Et nous ne lisons plus les titres du journal.

Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure
Où nos pères ont vécu sous l'aile d'un archange,
Nous voulons retrouver cette morale étrange
Qui sanctifiait la vie jusqu'à la dernière heure.

Nous voulons quelque chose comme une fidélité,
Comme un enlacement de douces dépendances,
Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence
Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité.
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LA POURSUITE DU BONHEUR

Une sensation de froid

Le matin était clair et absolument beau;
Tu voulais préserver ton indépendance.
Je t'attendais en regardant les oiseaux:
Quoi que je fasse, il y aurait la souffrance.
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LA POURSUITE DU BONHEUR

La fille

La fille aux cheveux noirs et aux lèvres très minces
Que nous connaissons tous sans l'avoir rencontrée
Ailleurs que dans nos rêves. D'un doigt sec elle pince
Les boyaux palpitants de nos ventres crevés.
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A l'ouest de Clifden, promontoire
Là où le ciel se change en eau
Là où l'eau se change en mémoire
Tout au bord d'un monde nouveau

Le long des collines de Clifden,
Des vertes collines de Clifden,
Je viendrai déposer ma peine.

Pour accepter la mort il faut
Que la mort se change en lumière
Que la lumière se change en eau
Et que l'eau se change en mémoire.

L'Ouest de l'humanité entière
Se trouve sur la route de Clifden
Sur la longue route de Clifden
Où l'homme vient déposer sa peine
Entre les vagues et la lumière.

La longue route de Clifden (Le sens du combat, IV)
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LE SENS DU COMBAT III


J'ai revu les cahiers où je notais des choses
Sur les différentielles et la vie des mollusques
D'une écriture hachée ; de longues phrases en prose
Qui n'ont guère plus de sens que des poteries étrusques.

J'ai retrouvé la gare et les lundis gelés
Où j'arrivais trop tard pour le train de sept heures ;
Je marchais sur le quai, m'amusant à souffler
L'air chaud de ma poitrine. J'avais froid, j'avais peur.

Nous arrivons au monde épris de connaissance,
Et tout ce qui existe a le droit d'exister
À nos yeux. Nous pensons que chacun a sa chance,
Mais le samedi soir il faut vivre et lutter
Et déjà nous quittons les abords de l'enfance.

Nous quittons l'innocence du regard objectif,
Chaque chose a son prix qu'il faut déterminer
Les relations humaines entrelacent leurs motifs
Plus nous participons, plus nous sommes captifs ;
Puis la lueur s'éteint. L'enfance est terminée.

p.93
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Il existe un espace insécable et fécond
Où nous vivons unis dans notre dissemblance,
Tout y est silencieux, immobile et profond,
Il existe un espace au-delà de l'enfance.
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CONFIGURATION DU DERNIER RIVAGE/plateau
LISEZ LA PRESSE BELGE !


Les morts sont habillés en bleu
Et les Bleus habillés en morts
Toujours un endroit où il pleut,
Pas de vie au-delà des corps.

Tuer des êtres humains par jeu ?
Retrouver le sens du remords ?
Aucune raison d'être heureux,
La répartition des efforts

Sous le sol livide et nerveux
La présence indexée des morts
Les chairs oppressées, le vent vieux,
La nuit qui n'aura pas d'aurore.

p.420
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LA POURSUITE DU BONHEUR IV
PASSAGE
1


Des nuages de pluie tournoient dans l'air mobile,
Le monde est vert et gris. C'est le règne du vent.
Et tout sens se dissout hormis le sens tactile...
Le reflet des tilleuls frissonne sur l'étang.

Pour rejoindre à pas lents une mort maritime,
Nous avons traversé des déserts chauds et blancs,
Et nous avons frôlé de dangereux abîmes...
De félines figures souriaient en dedans.

Et les volontés nues refusaient de mourir.
Venus de Birmanie, deux de nos compagnons,
Les traits décomposés par un affreux sourire,
Glissaient dans l'interorbe du Signe du Scorpion.

Par les chemins austères des monts du Capricorne,
Leurs deux corps statufiés dansaient dans nos cervelles ;
Les sombres entrelacs du pays de Fangorn
Engloutirent soudain l'image obsessionnelle.

Et quelques-uns parvinrent à l'ultime archipel...

p.218
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CONFIGURATION DU DERNIER RIVAGE

FACE B


Et puis soudainement tout perd de son attrait
Le monde est toujours là, rempli d'objets variables
D'un intérêt moyen, fugitifs et instables,
Une lumière terne descend du ciel abstrait.

C'est la face B de l'existence,
Sans plaisir et sans vraie souffrance
Autre que celles dues à l'usure,
Toute vie est une sépulture

Tout futur est nécrologique
Il n'y a que le passé qui blesse,
Le temps du rêve et de l'ivresse,
La vie n'a rien d'énigmatique.

p.373
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LE SENS DU COMBAT IV


Il y a eu des nuits où nous avions perdu jusqu'au sens
[du combat
Nous frissonnions de peur, seuls dans la plaine
[immense,
Nous avions mal aux bras
Il y a eu des nuits incertaines et très denses.

Comme un oiseau blessé tournoie dans l'atmosphère
Avant de s'écraser sur le sol du chemin
Tu titubais, disant des mots élémentaires,
Avant de t'effondrer sur le sol de poussière ;
Je te prenais la main.

Nous devions décider d'un autre angle d'attaque,
Décrocher vers le Bien
Je me souviens de nos pistolets tchécoslovaques,
Achetés pour presque rien. …

p.137
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