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Dans cette quasi-intégrale des poésies de Houellebecq, on s'amuse, on vibre, on est parfois un peu choqué par certains propos, mais elle ne laisse pas indifférent. Naviguant dans les eaux troubles de ses expériences personnelles, ses observations de l'humanité et de ce qui l'entoure au quotidien, l'auteur nous jette sa poésie au visage avec désinvolture, comme pour mieux marquer son territoire littéraire. Tout est décortiqué, passé à la moulinette, rieuse, mais le plus souvent sarcastique. A l'instar d'un Céline, Houellebecq semble dégoûté du monde, s'enfermant dans sa bulle poétique pour cracher ses vers à l'humour noir féroce avant d'exploser tel un anarchiste de droite revigoré par un goût inné de la provocation. Misanthrope, misogyne, sa poésie est avant tout la sienne, contre-pied d'une époque où l'on voudrait faire dire aux poètes ce qui est bon pour eux et la société. L'auteur en a cure, désolé pour les penseurs mainstream et les progressistes d'opérettes. Houellebecq est un conservateur éclairé, au look clochard céleste très éloigné du dandysme baudelairien, mais allant sur les mêmes rivages que son glorieux ainé en analysant subtilement la société moderne libérale matérialiste pour mieux la dénoncer. Cependant, l'auteur avec mélancolie sait aussi évoquer l'amour avec gravité, les moments de petits bonheur furtifs contrastant avec ses vers au ton souvent désabusé, voir fataliste. Si Houellebecq aime s'insurger sur la forme et le fond de notre société, c'est qu'il pressent les choses à venir, jouant les oiseaux de mauvaise augure, rejoignant par cela le théâtre de l'absurde d'un Ionesco, seul un dernier espoir métaphysique, en racontant des minuscules riens, comme les objets à la manière d'un Francis Ponge l'empêche peut-être de sombrer et de ne plus angoisser.
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Je connaissais Michel Houellebecq l'auteur, avec La carte et le territoire ou encore Soumission. Sur les conseils d'un tendre proche, j'ai tenté le poète. J'ai retrouvé chez lui les mêmes névroses, les mêmes obsessions. de sonnets en alexandrins, de vers libres en strophes orphelines, Houellebecq explore son mal-être et ses fulgurances de vie. de quoi parle-t-il, le poète ? de misère sexuelle et masculine, d'alcool, de solitude, de la tentation du suicide. Il se tourne un peu vers Dieu, pour s'en moquer, le défier de mettre à mal son incrédulité curieuse. En prose ou en rime, Houellebecq toujours méprise le banal et le populaire, mais il y plonge, car il sait ne pas être meilleur que ses semblables. Et il passe ainsi du trivial au sublime en quelques mots, pour mieux retomber plus bas que fange, pour s'y vautrer sans honte, assumant son image crasseuse décomplexée.

Les textes les plus beaux à mon sens sont les plus courts.
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Houellebecq toujours aussi fascinant que ce soit en prose ou en vers. Recueil tout à la fois sombre, désespérant, mais également amoureux et drôle. du grand art.
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Au-delà de toutes les polémiques, une poésie lucide et romantique, morose et lumineuse, simple et fastueuse, limpide et contradictoire, totalement houellebecquienne.

"Puisqu'il faut que les libellules
Sectionnent sans fin l'atmosphère
Que sur l'étang crèvent les bulles,
Puisque tout finit en matière.

Puisque la peau du végétal,
Comme une moisissure obscène
Doit gangréner le minéral,
Puisqu'il nous faut sortir de scène

Et nous étendre dans la terre
Comme on rejoint un mauvais rêve
Puisque la vieillesse est amère,
Puisque toute journée s'achève

Dans le dégoût, la lassitude
Dans l'indifférente nature
Nous mettrons nos peaux à l'étude,
Nous chercherons le plaisir pur
Nos nuits seront des interludes
Dans le calme affreux de l'azur."
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J'avais découvert l'écrivain par son essai sur Lovecraft et ayant apprécié son style et son esprit, j'ai poursuivi par la lecture de ses romans.

Je conclus l'oeuvre de Michel Houellebecq par ce recueil de poésie, ou plus exactement un recueil de recueils. Sur les 5 recueils, j'ai très nettement préféré "le sens du combat" et "la poursuite du bonheur" où on retrouve
le style, les thématiques chères à Houellebecq; la spiritualité, l'amour, la postérité, la dégénérescence et parfois, assez rarement, contrairement à ses romans, l'humour.

"La configuration du dernier rivage", quant à lui, malgré sa mise en avant sous forme de bandeau sur la couverture m'a semblé rassembler des strophes griffonnées sur un coin de table de moindre intérêt et pour certaines qui m'ont parues absconses.
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Travail majeur de la part de Monsieur Houellebecq, quel raffinement, jubilatoire.
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TREMBLEZ, IL REVIENT !

Houellbekass."
"Qu'est ce que vous avez dit"
"J'ai dit : Houellbekass."
"Et qu'est ce que cela signifie ?""
""Rien...Tout...."

P. Souvestre et M. Allain"

"Un spectre hante l'Europe : le spectre de Houellbekass".
Toutes les puissances de la République des Lettres se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : Gallimard, les éditions du Goménol, Harlequin , les Proustiens de France et les Dr Mabuse d'Allemagne"

K. Marx

« Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves....HOUELLBEKASS LE MAUDIT !

E. Zola

« C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d' une belle fortune doit avoir envie de se marier. ...Mais pas Houellbekass.Lui JAMAIS !

J. Austen

"Un beau matin, Gregor Samsa, fils d'une famille de petits-bourgeois à l'existence médiocre, se réveille changé en Houelbekass".

F. Kafka

Partout, nulle part, annoncé, effacé, attrapable, insaisissable...Il va vient se venge et écrit....Tremblez il toque à votre porte...
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Une poésie crue, honnête, en clair-obscur neurasthénique. Houellebecq se confie à nous, on lui découvre une fragilité et une candeur presque enfantine.
Par rapport à ses livres : moins de sexe et plus de philosophie. Plus humble aussi, plus incertain. C'est Houellebecq sans son personnage, c'est sa sensibilité dépouillée dont il nous fait cadeau.
J'ai été très agréablement surpris et je le recommande à ceux qui n'ont lu que ses livres.
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Lors de ma scolarité, j'ai dû lire une partie de ce livre. Cependant, l'écriture et le style m'ont énormément plu. J'ai lu cette oeuvre en entier car j'ai été captivée par ces différents poèmes. Les thématiques sont parfois dures mais c'est cela qui fait la beauté de cette oeuvre.
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Lorsqu'un livre est terminé, je me pose toujours cette question : cette lecture mérite-t-elle de rester dans ma bibliothèque ou est-elle de passage, vite lue, vite oubliée ? Un livre doit me faire réfléchir, rire, pleurer, etc.

Des poésies houellebecquiennes pas toujours fines ni essentielles. Agréable à lire cependant.
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