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Citations sur Sérotonine (428)

De ma chambre on avait directement vue sur l'hôtel Novotel, situé à moins d'une encablure, et au-delà sur la majeure partie de Paris, mais cette vue ne m'intéressait pas, je laissais constamment les doubles rideaux fermés, non seulement je détestais le quartier Beaugrenelle mais je détestais Paris, cette ville infestée de bourgeois écoresponsables me répugnait, j'étais peut-être un bourgeois moi aussi mais je n'étais pas écoresponsable, je roulais en 4x4 diesel – je n'aurais peut-être pas fait grand-chose de bien dans ma vie, mais au moins j'aurai contribué à détruire la planète – et je sabotais systématiquement le programme de tri sélectif mis en œuvre par le syndic de l'immeuble en balançant les bouteilles de vin vides dans la poubelle réservée aux papiers et emballages, les déchets périssables dans le bac de collecte du verre. Je m'enorgueillissais quelque peu de mon absence de civisme, mais aussi je tirais une mesquine vengeance du montant indécent du loyer et des charges[.]
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L’amour chez l’homme est donc une fin, un accomplissement, et non pas, comme chez la femme, un début, une naissance.
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le nombre d’objets qui lui étaient indispensables pour maintenir son statut de femme était proprement sidérant, les femmes l’ignorent en général mais c’est une chose qui déplaît aux hommes, qui les écœure même, qui finit par leur donner la sensation d’avoir acquis un produit frelaté dont la beauté ne parvient à se maintenir que par d’infinis artifices, artifices que l’on en vient vite (…) à tenir pour immoraux (...)
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(...) je détestais Paris, cette ville infestée de bourgeois écoresponsables me répugnait, j’étais peut-être un bourgeois moi aussi mais je n’étais pas écoresponsable, je roulais en 4x4 diesel – je n’aurais peut-être pas fait grand-chose de bien dans ma vie, mais au moins j’aurais contribué à détruire la planète – et je sabotais systématiquement le programme de tri sélectif mis en œuvre par le syndic de l’immeuble en balançant les bouteilles de vin vides dans la poubelle réservée aux papiers et emballages, les déchets périssables dans le bac de collecte du verre. Je m’enorgueillissais quelque peu de mon absence de civisme, mais aussi je tirais une mesquine vengeance du montant indécent du loyer et des charges (...)
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Plus personne ne sera heureux en Occident.
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Enfin je m'égare, revenons à mon sujet qui est moi, ce n'est pas qu'il soit spécialement intéressant, mais c'est mon sujet.
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C’est un petit comprimé blanc, ovale, sécable.
 
Vers cinq heures du matin ou parfois six je me réveille, le besoin est à son comble, c’est le moment le plus douloureux de ma journée. Mon premier geste est de mettre en route la cafetière électrique ; la veille, j’ai rempli le réservoir d’eau et le filtre de café moulu (en général du Malongo, je suis resté assez exigeant sur le café). Je n’allume pas de cigarette avant d’avoir bu une première gorgée ; c’est une contrainte que je m’impose, c’est un succès quotidien qui est devenu ma principale source de fierté (il faut avouer ceci dit que le fonctionnement des cafetières électriques est rapide). Le soulagement que m’apporte la première bouffée est immédiat, d’une violence stupéfiante. La nicotine est une drogue parfaite, une drogue simple et dure, qui n’apporte aucune joie, qui se définit entièrement par le manque, et par la cessation du manque.
 
Quelques minutes plus tard, après deux ou trois cigarettes, je prends un comprimé de Captorix avec un quart de verre d’eau minérale – en général de la Volvic.
 
[…]
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Je venais de comprendre que c’était foutu, que je ne tirerais pas, que je ne parviendrais pas à modifier le cours des choses, que les mécanismes du malheur étaient les plus forts, que je ne retrouverais jamais Camille.
(...)
Je braquai mes jumelles sur l’enfant : non, il n’avait pas bougé, il était toujours concentré sur son puzzle, la robe de Blanche-Neige se complétait peu à peu.
(...)
Au bout de deux minutes je me rendis compte que parler me fatiguait encore plus qu’écouter, c’étaient les relations humaines en général qui me posaient problème, et tout particulièrement, il fallait bien en convenir, les relations humaines avec Claire, je lui repassai le dé de la conversation, le décor de ce café était agréable mais le service un peu lent, et nous replongeâmes vers les 11 ans de Claire alors que des clients qui ressemblaient tous à des intermittents du spectacle envahissaient peu à peu le café. D’emblée une lutte s’était engagée avec sa mère, une lutte qui avait duré presque sept ans, basée avant tout sur une compétition sexuelle de tous les instants. J’en connaissais certains moments forts, comme celui où Claire, ayant découvert des préservatifs en fouillant dans le sac à main de sa mère, avait traité celle-ci de “vieille pute”. Je savais moins, et je l’appris, que Claire, joignant en quelque sorte le geste à la parole, avait entrepris de séduire la plupart des amants de sa mère en utilisant cette technique, simple mais efficace, que je l’avais vue employer avec moi. Je savais encore moins que la mère de Claire, contre-attaquant avec les moyens sophistiqués dont la femme mûre apprend peu à peu à user par la lecture des féminins de référence, avait de son côté entrepris de se taper les petits amis de Claire. Dans un film YouPorn, nous aurions eu une séquence du genre “Mom teaches daughter”, mais la réalité était comme souvent moins riante.
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