AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 395 notes
J'ai été scotchée par la lecture de cette histoire. L'écriture est à la fois tranchante et pleine de poésie. On se retrouve plongé dans la cave remplie de fanstasmagories du personnage, dans ses pensées où se mélangent questionnement et philosophie, ainsi que dans les propres idées politiques de l'auteur qui ressortent au travers. Un roman très frappant qui rappelle inévitablement Fahrenheit 451 de Bradbury.
Commenter  J’apprécie          40
Hanta travaille depuis trente-cinq ans à écraser, détruire des livres dans sa presse mécanique. Après quelques regrets, il finit par y prendre goût et élever son travail au rang d'art tant il prend soins à tout compacter en petits paquets. Malgré cela, toutes ces victimes littéraires lui pèsent ; il en sauve quelques unes en les ramenant chez lui, et d'autres en s'imprégnant de leur contenu.

L'ambiance kafkaesque, et l'incertitude de ce qui est réel ou pas, laissent beaucoup de questions quant à la manière d'interpréter ce texte. L'opposition entre la presse artisanale de Hanta et la presse industrielle peut signifier que la conscience du travailleur se perd pour devenir le maillon d'une chaine, que la conscience artistique disparait, ou bien cela peut exprimer le simple sentiment d'être dépassé par ces temps qui changent. Après tout, les plongées dans les souvenirs pénibles de jeunesse, puis les retours au pénible présent, nous font ressentir cette vieillesse du personnage, éreinté par le poids des années passées à se dédier corps et âme à son travail, solitaire. Hanta, écrasé par l'Histoire, par ses échecs sentimentaux, et par son travail, finit écrasé au sens propre. La presse semble entre une allégorie de l'Histoire, et les souris les victimes habituelles, les gens qui ne demandent rien, qui veulent simplement vivre, comme la Tzigane que Hanta n'a jamais revu.
Commenter  J’apprécie          120
C'est un merveilleux livre que je viens de terminer. Merveilleux et terrible car certaines scènes sont presque à vomir. Cela m'a pris presque la moitié du livre pour en trouver la bonne part. Mais le jeu en valait la chandelle car plus j'avançai dans ma lecture plus je ressentais la force de ce que j'étais en train de lire. Le narrateur, Hanta, est un ouvrier qui, sous le régime communiste en vigueur à Prague est en charge d'alimenter et de manœuvrer une presse pour pilonner des livres et compresser des tonnes de papier. Il fait cela dans une cave immonde, où grouillent les souris, où les papiers sont parfois imbibés de sang, où tous ces déchets font une bouillie irrespirable. Hanta trouve néanmoins des échappatoires : la bière d'une part, la lecture de livres arrachés à leur destin d'autre part. Et aussi, parfois, l'emballage du rebut qu'il réalise avec des reproductions de peintures : Gauguin, Van Gogh, Rembrandt ...

C'est un livre sur la résistance à l'absurde, au delà du totalitarisme du monde soviétique. C'est un livre où le narrateur, qui m'est apparu repoussant dans les premières pages, devient peu à peu un être lumineux et qu'on aimerait avoir pour ami. C'est aussi une très belle langue, à la fois simple mais très évocatrice. Et puis on y parle des livres comme une arme contre l'oppression et contre la bêtise, mais aussi comme quelque chose de fragile.

Par l'absurdité de la situation, et la sujétion à un système écrasant, on peut peut-être rapprocher Hanta de Joseph K., le personnage du Procès de Kafka. On peut aussi, du fait de sa résistance passive aux ordres de son chef, le comparer à Bartleby de Melville. Je pense aussi à Cripure du "Sang noir" de Louis Guilloux. Hanta rejoint en moi cette confrérie imaginaire et littéraire de gens simples, de gens du peuple qui, tranquillement, disent "non" à l'absurdité d'un système qui veut les mettre à genou. Et il peut arriver que ce "non" soit le grain de sable qui, un jour, bloquera l'infernale machine à broyer les humains, et les livres.
Commenter  J’apprécie          42
Quel petit livre étonnant ! Truffé de références littéraires et artistiques, il envoûte par son vocabulaire répétitif et son personnage principal atypique, ancré à sa presse autour de laquelle gravite sa propre interprétation de la vie et du monde.
Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          70
Voilà un court roman à l'ambiance particulière mais qui m'a bien plu.
Le narrateur travaille à Prague sur une presse, chargé de compresser les déchets de papier destinés à être dissous et recyclés.
Il passe une bonne partie de sa vie dans un sous-sol, une cave dans laquelle sont déversés aussi bien des emballages des abattoirs maculés de sang que des fleurs fanées ou des livres précieux.
Cet homme mène une vie solitaire mais c'est un poète qui a décidé que chaque bloc de papier qu'il presserait serait une oeuvre d'art dans laquelle il enferme un livre précieux.
Il a aussi sauvé trois tonnes de livres qui remplissent son domicile menaçant de l'étouffer et rêve de leur offrir une seconde vie lorsqu'il sera à la retraite.
Mais la modernisation de la vie et de la société laisse peu de place pour des marginalités créatives de ce type...
Une lecture qui m'a marquée.
Commenter  J’apprécie          60
Quel superbe livre ! À lire par tous les amoureux des livres.
Commenter  J’apprécie          00
Pour le résumer rapidement, Hanta travaille chaque jour de sa vie à recycler de « vieux papier » à l'aide d'une presse manuelle : il transforme en balle décoratives les plus grandes oeuvres littéraires que l'humanité a produite, censurées par le régime totalitaire nazi. L'histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale et sera publiée clandestinement en République Tchèque en 1976 alors que le pays souffre du totalitarisme communiste. Cela dit, plus qu'un acte de résistance politique, Une trop bruyante solitude condense en quelques 121 pages toute la noirceur de la condition humaine, celle que l'on retrouve dans le Joseph K. de Franz Kafka ou dans le prisonnier des Carnets du sous-sol de Dostoïevski. L'effet répulsif qu'a provoqué en moi les premières descriptions du quotidien de Hanta a bientôt laissé place à la compassion puis à l'empathie la plus forte qui soit devant ce (non-)combat face à l'inévitable. La résistance a-t-elle seulement eu lieu ? La vie de Hanta n'est-elle pas qu'une lente capitulation ? Ou, au contraire, un énorme cri de libération intérieure en écho à l'oppression physique de l'environnement externe ?
Lien : https://synchroniciteetseren..
Commenter  J’apprécie          80
Cette lecture fut une des plus étranges de mon existence. En terminant ce livre, je me suis sentie profondément déçue car j'avais lu beaucoup d'éloges dessus. J'ai laissé un peu de temps avant la rédaction de ce commentaire afin de faire le tri dans tous mes sentiments mais le constat reste accablant car, soyons francs, je n'ai pas aimé ce livre.
Comme l'annonce le résumé, le personnage principal, Hanta, écrase du papier et des livres dans une presse. Mais il se rebelle car, en cachette, il en lit certains et en garde d'autres chez lui au point de ne plus avoir de place. Je pense que l'auteur a voulu dénoncer la censure qui sévissait dans le pays sous le régime communiste. Mais à mes yeux Hanta n'est ni attachant, encore moins intéressant. La plupart du temps, il est seul dans sa cave: il boit de la bière, lit des livres philosophiques et délire en s'imaginant voir Jésus ou Lao-Tseu. Les rares contacts humains qu'il aura sont avec des tsiganes ou son responsable qui lui reproche sa lenteur.
Certes, le style d'écriture était agréable. Quand on lisait les phrases à haute voix, il y avait une certaine musicalité, de jolis sons et mots qui venaient frapper l'oreille et jouer avec nos sens. Mais, je n'ai pas pu déceler la profondeur de cet ouvrage ni comprendre les tenants et aboutissants. Certes, l'auteur oppose le progrès de la nouvelle usine de Bubny au travail lent et improductif de Hanta mais le narrateur est vaincu d'avance. le livre est trop court, et personnellement n'a évoqué rien de particulier chez moi à part de l'ennui et de l'incompréhension.
C'est peut-être un chef-d'oeuvre mais je ne l'ai pas lu au bon moment ou bien je n'ai pas la maturité nécessaire pour saisir l'intégralité de ce qu'il représente. Je vous conseille toutefois de le lire et de me faire part de vos suggestions et votre ressenti sur cet ouvrage !

Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          20
Depuis 35 ans, Hanta pilonne des livres et du vieux papier. A la fois il est inéluctablement lié à sa machine, et à la fois c'est une histoire d'amour avec cette machine. Mais une nouvelle machine plus performante apparaît, il est au chômage. Une seule issue possible : disparaître avec sa machine.

Le dessin noir et blanc très sombre est très oppressant, souvent flou, toujours évocateur : les extérieurs, la presse, les livres, les visages…

Dans cette bande dessinée la réalité ressemble à l'Enfer. Aucune clarté, aucune éclaircie qui pourrait redonner de l'espoir. Une noirceur inéluctable plombe toute l'histoire. le scénario est original, le travail des dessinateurs magnifique, les plans très travaillés, les vignettes adaptées au récit. C'est un plaisir de réouvrir cette bande dessinée au hasard pour s'attarder sur une page, puis sur une autre.

Une très belle réalisation pour amateurs de BD noires. Amateur de happy-end s'abstenir…
Commenter  J’apprécie          20
J'ai pour ma part abandonné à le page 75. Trop alambiqué, répétitif, on a compris très vite de quoi il retourne, bref : rasoir. Cependant, je peux comprendre que ce texte plaise, mais pour ma part la littérature tchèque sera associé à Kundera, et non à Hrabal.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (1079) Voir plus



Quiz Voir plus

Adjectifs qui n'en font qu'à leur tête😋

Un bâtiment qui n'est plus une école

Une ancienne école
Une école ancienne

12 questions
133 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , adjectif , sensCréer un quiz sur ce livre

{* *}