approcher
Victor Hugo loin de la facilité et du communément admis comme ses plus grandes oeuvres, c était mon souhait et avec
La fin de Satan, je dois avouer que je ne pouvais pas faire mieux.
une oeuvre publiée à titre posthume, inachevée, de la poésie emprunte de références bibliques et mythologiques avec un fond de création hugolienne... je suis servie.
est ce une lecture facile ? non
j étais obligée de consulter les notes (nombreuses ) pour comprendre.
heureusement la préface aide aussi (pour une fois qu une préface me semble utile).
est ce une lecture rapide ? non
ce texte, il faut le savourer, le comprendre et la digérer car derrière la chute de Satan se cache une critique de la société de Hugo, de Napoléon , des guerres de religion et de la peine de mort.
est ce une lecture plaisanté ? oui
pour ceux qui aiment la poésie, pour ceux qui n ont pas peur des aller retours avec les notes et qui ne sont pas effrayés par les références.
sinon lecteur passe ton chemin.
plus accessible que
Dante (son Enfer, son Paradis et son Purgatoire) - vais je faire une nouvelle tentative maintenant - et plus court aussi, ces 240 pages environ (sans la préface, sans les notes, sans aucune annexe en fait) m a fait penser à ma lecture du Paradis perdu de
John Milton que j ai tant aimé.
Alors oui je suis séduite et peut être un jour lirai je
Les misérables ou
Les contemplations même si aujourd'hui je suis plus attirée par
La légende des Siècles.
je veux finir sur une citation cette chronique car elle a raisonné en moi comme si actuelle après les attentats de
Charlie Hebdo et du Bataclan
" Dans cette fourmilière obscure un peuple luit;
il est le verbe, il est la voix, il est le bruit;
il agite au dessus de la terre une flamme;
ce peuple étrange est plus qu'un peuple, c est une âme ;
ce peuple est l'homme même ; il brave avec dédain
l enfer, et, dans la nuit, cherche à tâtons l Eden;
ce peuple, c est Adam ; mais Adam qui se venge
Adam ayant volé le glaive ardent de l'ange
et chassant devant lui, la nuit et le trépas ;
Il va ; tous les progrès sont faits avec ses pas ;
pas de hautes actions que ses mains ne consomment ;
les autres nations l'admirer, et le nomment
FRANCE, et ce nom combat dans l ombre contre nous
cette France est l amour et la joie en courroux ,
c est le Bien qui rugit, l Idéal qui s'irrite ;
tous nos prêtres, docteur qui ment, juge hypocrite,
faux juges, faux savants déformant les esprits,
nagent dans le crachat de son large mépris ;
elle est volcan , torrent, flot, lave ; elle bouillonne
fière, elle a plus qu'Athène et plus que Babylone
elle a
Paris, la Ville univers, pour cerveau ;
sur l horizon humain, vaste, orageux, nouveau,
elle souffle la vie ainsi qu une tempête. "