OLOFERNO. - Vous me dispensez de vous dire mon sonnet ?
GUBETTA. - Comme je dispense les chiens de me mordre, le pape de me bénir, et les passants de me jeter des pierres.
Il serait beau, s’il n’avait pas les yeux fermés.
Un visage sans yeux, c’est un palais sans fenêtres.
Ah ! Mon dieu ! Il pleut des pardons ! Il grêle de la miséricorde ! Je suis submergé dans la clémence ! Je ne me tirerai jamais de ce déluge effroyable de bonnes actions ! (Gubetta)
Premier homme :
Comment faire ? Il ne peut pas être à la fois chez le duc et chez la duchesse, amant heureux et pendu.
Deuxième homme :
Voici un ducat. Jouons à croix ou à pile à qui de nous deux aura l'homme.
GUBETTA
Je vous le dirai, moi. César, cardinal de Valence, a tué Jean, duc de Gandia, parce que les deux frères aimaient la même femme.
MAFFIO
Et qui était cette femme ?
GUBETTA
Leur sœur.
Un visage sans yeux, c'est un palais sans fenêtres.
Gubetta: Sur ce cheval, il y avait deux frères.
Jeppo: Vous l'avez dit, monsieur de Belverana. Le cadavre, c'était Jean Borgia; le cavalier, c'était César Borgia.
Maffio: Famille de démons que ces Borgia! Et dites, Jeppo, pourquoi le frère tuait-il ainsi le frère?
Jeppo: Je ne vous le dirai pas. La cause du meurtre est tellement abominable, que ce doit être un péché mortel d'en parler seulement.
Gubetta: Je vous le dirai, moi. César, cardinal de Valence, a tué Jean, duc de Gandia, parce que les deux frères aimaient la même femme.
Maffio: Et qui était cette femme?
Gubetta: Leur soeur.
DONA LUCREZIA
Ce que je veux, don Alphonse, c'est que je ne veux pas que ce jeune homme meure.
DON ALPHONSE
Il n'y a qu'un instant, vous êtes entrée chez moi comme une tempête, irritée et pleurante, vous vous êtes plaint à moi d'un outrage fait à vous, vous avez réclamé avec injure et cris la tête du coupable, vous m'avez demandé ma parole ducale qu'il ne sortirait pas d'ici vivant, je vous l'ai loyalement octroyée, et maintenant vous ne voulez pas qu'il meure ! Par Jésus, madame, ceci est nouveau.
GUBETTA. Attendez ! attendez, madame ! laissez-moi respirer ! Quels ordres me donnez-vous là ? Ah ! mon Dieu ! il pleut des pardons ! il grêle de la miséricorde ! je suis submergé dans la clémence ! je ne me tirerai jamais de ce déluge effroyable de bonnes actions !
-Tu ris à travers tout Gubetta.
-C'est une manière comme une autre.