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4,2

sur 6053 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce monument de la littérature avec son histoire complexe et ses protagonistes variés. Malgré toutes les qualités du roman j'ai trouvé dommage que l'auteur s'attarde longuement sur des descriptions qui ne servent pas l'intrigue et passe trop vite sur des passage qui aurait mérité d'être davantage développés.
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Chez Hugo le style se confond avec la forme, le lyrisme traduit et exacerbe les passions des acteurs, que l'on sent guidés plus par leur instinct que par la raison, ce qui correspond, si je ne me trompe, à l'idéologie romantique. Rarement on surprend Quasimodo, Frollo ou Gringoire effectuer un choix pragmatique, sauf lorsqu'il s'agit du choix de la vie. Et encore, Esmeralda émettra le souhait de mourir plutôt que souscrire à une vie privée de Phoebus. Ce dernier d'ailleurs sera la cause de la perte d'Esmeralda, mais au-delà de ça il est l'axe de l'ouvrage, la fatalité, l'Ananké tant redouté par Claude Frollo ; Phoebus est froid et insensible sous des dehors de jovialité, l'antithèse de l'archidiacre qui, sous des apparats d'austérité, dissimule un coeur de lave agité d'incessantes palpitations.
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C'est l'exemple parfait de l'horizon d'attente : le lecteur moderne, avant de s'attaquer à la première page du livre, en sait déjà trop. Il a vu toutes les adaptations possibles et inimaginables, et ce depuis sa plus tendre enfance, grâce à Disney (la cassette existe encore, elle est dans le placard sous la télévision des parents, abîmée par le temps et les trop nombreux visionnages). Il connaît les personnages, il connaît l'action, il connaît les lieux. Il en connaît même plus que l'auteur lui-même sur la période qu'il décrit parce que depuis les historiens ont exploré en profondeur ce Moyen-Âge qui n'était que rêves et légendes du temps de l'auteur. le lecteur a lu d'autres livres s'emparant de cette époque ombrageuse, pleine de mystère. Et surtout, il en a tellement entendu sur Hugo, qu'il croit pouvoir lui-même pasticher l'oeuvre sans l'avoir encore lue. Tout cela en fait un lecteur bien sévère, qui veut une oeuvre à la hauteur de ses attentes.

Alors, oui, quand j'ouvre le livre, je m'attends à voir un Quasimodo laid mais au coeur d'or, un Frollo rongé par le désir de la chair, une Esmeralda séduisante, fière et joueuse, un Phoebus valeureux quoiqu'arrogant. Je m'attends à une ambiance surannée, peut-être même sombre et mystérieuse. Je m'attends à une Cour des miracles vibrante et fascinante. Je m'attends à une élévation spirituelle et sentimentale. Et quand j'ouvre le livre, je lis les quelques premières pages, et je suis face à une farce de très mauvais goût. A 28 ans quand il écrit le livre, Hugo n'avait manifestement pas encore maîtrisé l'art du grotesque qui est pourtant si savoureux dans Ruy Blas (et qu'il a publié seulement sept ans après).

Restons-en aux personnages. Il faut bien l'avouer, à part Claude Frollo qui s'avère être un personnage bien plus complexe et fascinant que dans le Disney où il incarne le méchant avec tous les clichés qui vont avec, les personnages manquent atrocement de profondeur. Et pourquoi pas. Des personnages schématiques, ça fonctionne, mais dans une fable. L'amateur de roman sait que la première chose qu'il recherche dans un bon roman c'est s'enfoncer dans le gouffre qu'est l'âme humaine, bien plus complexe et mystérieuse qu'on peut l'imaginer. Arrêtons-nous sur le personnage de Quasimodo, le personnage raté, à mon sens, du roman : à chaque fois que le personnage gagne en subtilité, en profondeur, en mystère, Victor Hugo se fait un plaisir de nous rappeler que nous sommes face à sous-humain, une bête frustre, à la limite du sous-animal. Parce que Quasimodo n'a pas de conscience de soi. Et comment cela pourrait-il être ? Comment Victor Hugo peut-il décrire un personnage si mélancolique tout en lui niant sa mélancolie ? Evidemment, on est bien avant toutes les réflexions sur le monstre, et Victor Hugo nous paraît totalement dépassé sur ce point.

Pareil pour Esmeralda. D'ailleurs, ce n'est pas « Esmeralda », son prénom, mais bien « la Esmeralda ». Et ce petit ajout, de deux lettres, un simple déterminent, me fait grincer des dents. Oui, la Esmeralda est une danseuse. Oui, elle incarne la tentation pure qu'est le corps de la femme naïve, de la femme-enfant. Mais voilà, elle n'incarne que ça, qu'un objet de désir. Heureusement que Disney a perçu le vrai potentiel du mythe de la gitane, parce que la Esmeralda d'Hugo n'est pas un modèle pour les jeunes filles. La voir se traîner au pied d'un homme qui ne l'aime pas provoque non pas la pitié mais le dégoût. On ne parlera même pas du fait que Victor Hugo a l'air de régler ses comptes avec les beaux garçons en façonnant un Phoebus pathétique et exécrable.

Le dégoût au lieu de la pitié. C'est tout l'enjeu d'une esthétique ratée. A force de vouloir élever au sublime ses personnages, puis de montrer, à chaque fois, à quel point les personnages ne sont que des humains (enfin, plutôt des clowns), Hugo en fait des personnages vides. le lecteur n'a absolument pas les moyens de pouvoir s'identifier. Pas même à Quasimodo. Alors quand il leur arrive des malheurs, on ne ressent rien. C'est ça, le mauvais goût. C'est quand les malheurs se succèdent, tous plus sordides les uns que les autres, et que notre empathie est totalement absente de la balance.

On pourrait s'arrêter aussi sur les premières pages qui donnent mauvais genre au texte en proposant un pastiche de Rabelais d'une qualité plus que suspecte. Mais ce serait peut-être chercher trop loin à détruire le mythe.

N'y-t-il que du mauvais dans cette « oeuvre cathédrale » (expression d'Adrien Goetz dans la préface de l'édition Folio) ? Il faut bien lui reconnaître qu'il a su trouver les ingrédients d'un romanesque efficace : l'époque, la thématique de l'enfant perdu, la prophétie, la révolte populaire embryonnaire, la cruauté des hommes en action. D'ailleurs, la thématique de la cruauté du monde est assez fascinante et prend des airs de véritable tragédie, avec ce « fatum » qui traverse le roman, cette fameuse ironie tragique, où l'ignorance du personnage et la connaissance du lecteur produisent de succulents effets : c'est Gudule, ombre menaçante derrière ses barreaux qui crache et maudit sa propre fille, c'est Quasimodo tuant son propre peuple, les gitans. La thématique de l'enfant se retournant contre le père s'exprime aussi dans la révolte embryonnaire d'un peuple qui s'attaque aveuglément au roi en s'attaquant à la cathédrale (on pourrait parler pendant des heures du regard extrêmement méprisant qu'Hugo porte sur le peuple, sorte d'enfant naïf et vindicatif qui ne comprend jamais la mesure de ses actes). D'ailleurs, l'un des passages les plus succulents du livre met en scène un Louis XI qui fait curieusement penser à l'Avare de Molière, sorte de vieillard bourgeois qui compte le moindre de ses sous. Ici, on aperçoit enfin une pensée politique en action, avec un personnage sublime (le roi) qui plonge dans le grossier (le bourgeois accompagné de bourgeois encore plus grossiers, les Flamands), ensemble qui montre la dégradation de la monarchie déjà en germe dans l'avènement très précoce de la bourgeoisie (et de l'argent). On notera même une forme de nostalgie des splendeurs perdues des nobles, perceptible dès les premières pages du livre, avec cette comparaison en miroir des Flamands de la délégation et du clergé superbe d'élégance. Et que dire encore de ces pages magnifiques où les truands et la cathédrale se livrent bataille ? Ces flots de lave qui s'échappent du monstre pour se déverser sur les fourmis. Les humains qui veulent s'en prendre à la forteresse imprenable et qui font l'expérience de leur mortalité face à l'immuabilité terrible du sacré.

Ce qui m'a déplu, au fond, c'est de me rendre compte du regard atrocement paternaliste et condescendant qu'Hugo pose sur un peuple qu'il a pourtant inspiré tout au long de sa carrière. En somme, c'est de me rendre compte que l'intelligentsia aura toujours tendance à croire qu'ils savent, eux, qu'ils sont la lumière, les prophètes, les guides dans l'obscurité. On est encore bien loin du personnage de Jean Valjean et de sa sublimation, de cet espoir que le peuple est capable, par lui-même, d'accéder à autre chose, de faire accéder à tous à autre chose. Ou peut-être est-il temps d'accepter que dans notre société, il est difficile de ne pas voir la part d'ombre qui se cache derrière la notion de progrès.
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C'est pour cela que j'aime lire Victor Hugo, c'est pour le regard intemporel qu'il a sur les hommes et le monde. Notre-Dame de Paris est un de ces romans qu'on déguste plus qu'on ne le lit.
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Tout commence de là: une jeune fille trop belle, trop désirable, trop innocente et trop gentille, qui affole les regards d'hommes pour qui elle représente un fruit défendu dans tous les sens du terme. Pour l'archidiacre, elle est, en plus de la femme, l'hérétique. Pour Quasimodo, elle est la Beauté et la Pureté. Ils doivent à la fois la haïr et la désirer et c'est ce qui motivent tous leurs désirs. Ajoutez à cela un Quasimodo exclu comme il n'est pas possible de l'être plus: sourd, il ne comprend jamais ce qu'on lui demande et nombreuses sont les méprises qui l'entourent. Quant à Phoebus, celui dont Disney a fait un prince charmant, c'est la pire des ordures: prêt à jurer à la première fille de joie les amours les plus éternels, il poursuit Esmélalda de ses ardeurs mais se détourne lorsqu'on l'emmène au bûcher, et tout le tragique de l'histoire est de voir cette petite gitane d'à peine seize ans crier son amour pour ce salaud jusqu'à la dernière page du roman. Pour la peinture des personnages et de leurs drames, Victor Hugo a donc tout bon. Pour la narration, il faudra prendre patience: monsieur Hugo aime la digression, et tout y passe: politique, histoire, critique d'art, philosophie... bref: faites comme moi, sautez les pages dans lesquels le romantique s'enflamme, et vous apprécierez le suspens et le jeu des points de vue qui vous amène à vivre l'histoire avec chacun des personnages avec toujours la même intensité.
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Je ne suis pas une grande fan de Victor Hugo. J'ai plusieurs de ces textes dans ma PAL que j'ai envie de découvrir mais j'avoue que je repousse systématiquement la lecture de ses oeuvres. J'appréhende énormément depuis ma déconvenue avec Les misérables.

Au final, j'ai aimé Notre-Dame de Paris mais mon dieu qu'est-ce que le début du roman a été fastidieux !

Dès les premières pages du roman je me suis ennuyée. Je n'arrivais pas à rentrer dans l'histoire. Les premiers chapitres sont très introductifs et par conséquent ils me semblaient lourds et sans intérêts. J'avais hâte de me plonger dans le vif du récit.
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La géographie, spatialité, verticalité de l'oeuvre. Des gargouilles aux corps prêts à pendre depuis une corde puis ramenés à terre, sous terre, dans des barques ou portant à bout de bras des chaises. Les gargouilles et l'immonde beauté de Phoebus, les bruits les sourds les rires gras et perdus. Couleurs aussi, chèvre blanche et prêtre en noir ; trou à rat et tout le monde meurt
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C'est du Hugo, incritiquable. Mais depuis la découverte de ses poésies, je ne peux plus autant aimer ses romans. Pour moi Hugo, c'est un poète maintenant, un artiste de l'au delà fantastique à l'intérieur du réel, un hyper sensible, un qui raconte des vies entières en vers de 8 et 12 pieds à raison de 12 pages par poème et voilà le Hugo qui me fascine. Ses dessins faisant écho à ceci pour moi.
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Un chef d'oeuvre à plus d'un titre qui plante un décor qui est à lui seul un personnage. le décor crée l'atmosphère, les personnages sont profonds et hauts en couleur, les péripéties nous tiennent en haleine.
Un bossu, une gitane, un méchant mémorable et une église qui perdure à travers les âges participent à la beauté de l'intrigue. Quasimodo a plus de coeur et d'âme que tous les hommes de l'ouvrage réunit, comme quoi, ce qui est différent, n'est pas mauvais. La différence est une richesse et comme le disait Saint-Exupéry : "Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis".
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1979 collège : programme de français , et me voilà des heures durant plongé dans le Paris de Hugo assis confortablement dans mon fauteuil Louis16....une claque que je prenais par le récit épique et les descriptions de cette ville que j'adore .
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