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3,8

sur 388 notes
Au départ, j'ai eu peur de tomber sur un ouvrage à la mode, celui des autrices qui écrivent sur leur mère. Et bien, ce fut un choc. Passé l'incipit flamboyant, les passages décrivant à la fois l'amour fou, passionné d'une mère pour ses filles, mais aussi sa violence, sa démesure, j'ai lu avec avidité ce roman au rythme effréné, comme une danse, avec ses longues phrases au vocabulaire étoffé, aux descriptions de la maladie mentale, de l'amour, du sexe, du désespoir, de la confusion.

Violaine Huisman dresse ici le portrait complexe d'une femme de son temps, dévorée entre ses ambitions et le monde qui l'entoure, les faux-semblants, les illusions, l'aliénation féminine. L'émotion est aussi présente, on ressent à travers les lignes ce trop-plein d'amour, ce déchirement de l'autrice envers sa propre mère.

Un très beau roman, puissant.
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Que serait le roman français contemporain sans la figure de la mère ? Quel(le) écrivain(e)n'a pas écrit sur celle qui donna lui donna la vie, souvent pas mal de névroses ( remarque applicable au père s'il y a, bien entendu) et donc le terreau nécessaire pour stimuler l'inspiration littéraire ? Quel(e) auteur(e) n'a pas eu une maman toxique, trop aimante, hystérique, diabolique, incestueuse, ... ? Combien lisons-nous par an de ces portraits revanchards ou amoureux dédiés à celles qui nous ont donné le sein, le biberon ou rien du tout ? "Trop !" diront certains.
Cependant, régulièrement, sont offerts à notre curiosité des romans montrant l'inépuisabilité de ce thème si banal. " Fugitive parce que reine " rejoint les rangs bien fournis de ce genre mais dès les premières lignes accroche le lecteur, signe que l'on peut encore surprendre. Il faut dire qu'ici la mère est bien gratinée. En plus d'être très belle femme, elle cumule quelques particularités qui rendent la vie auprès d'elle moins anodine que chez le voisin. Oubliez le train-train habituel de la famille papa/maman/enfants/déjeuner/dîner/coucher et (surprise!) vacances à La Baule ! Catherine ( c'est son prénom) possède le caractère bien trempé de celles pour qui la vie se dévore. Egocentrique, nymphomane, vulgaire, neurasthénique, cyclothymique, névrosée, kleptomane, alcoolique, dépensière, ultra aimante, ... et j'en passe, toute une panoplie de défauts qui rendent aux yeux des enfants extérieurs le personnage tellement plus sympa que la mère en serre-tête penchée sur les devoirs du soir et surveillant d'un oeil la pizza qui dégèle et de l'autre un texto d'Hervé ( chut...c'est l'amant du moment).
La première partie du livre, compilation de faits bruts arrivés durant l'enfance de l'auteure, séduit d'emblée par une écriture maîtrisée qui sait magnifier ce flot narratif sans réelle temporalité. le portrait qui se dessine, sans concession, surprend, étonne, passionne. Et dès que le lecteur commence à se dire : " Ca va être comme cela jusqu'à la fin ? Ca va finir par me lasser...", hop, la première partie se termine pour embrayer sur une partie plus classique, façon biographie sur cette cette femme vraiment peu ordinaire. le rythme rapide emprunté fait que les pages se tournent sans que l'on s'en aperçoive. On commence à sentir poindre le souffle de l'excuse, le parcours sinueux amenant la compréhension et nous donne à ressentir l'amour de ces filles pour cette mère qui, bien qu'ayant contracté un mariage dans la grande bourgeoisie parisienne, n'a pas eu un vie si facile.
Le livre se conclura par une troisième partie plus lacrymale, sur le vide de son absence qu'il faudra que l'auteure affronte désormais.
On referme ce roman intrigué, assez abasourdi par ce récit. Cette plongée à l'intérieur d'une grande bourgeoisie déjantée, bien réelle ( on peut en retrouver la traçabilité sur le net, aucun nom n'ayant été changé) suinte d'amour malgré un portrait sans concession.
Encore une fois, on s'aperçoit que malgré la banalité du sujet, il existe toujours des auteurs pour le colorer de façon originale et prenante. La belle écriture inspirée de Violaine Huisman nous prouve que le thème de la mère est décidément inépuisable ...et continuera à nous passionner jusqu'à la nuit des temps ( sauf si les progrès de la société libérale dirige l'élevage de nos futurs enfants sur un modèle batterie).
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« Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l'alcool à 90 °, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l'éther, dans ce flacon d'un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu.»
Ce roman raconte l'amour illimité de deux soeurs pour une mère fantasque, insaisissable et possédée. Au cours du roman, l'auteur relate leur coexistence à toutes les 3, faites de manque, de douleurs, d'amour et revient aussi sur la vie, la jeunesse de leur mère, qui n'a pas eu d'enfance heureuse.
Ce roman est très particulier, je n'ai pas aimé du tout.. Je ne suis pas arrivée à percer les intrigues, les enjeux et je l'ai trouvé très long...
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Dès les premières pages, on plonge dans l'intimité d'Elsa et Violaine, deux soeurs malmenées par une mère psychologiquement instable, mais profondément aimante. Violaine Huisman, l'auteure raconte de sa plume de grande qualité, touchante et fluide, ce quotidien complexe, sans jugement, comme on pose un constat, un résumé de vie, tel quel, brut, sans fioriture, avec la douceur des beaux instants et la crudité des violences. L'amour suinte à chaque page et, malgré les défaillances et les excès, malgré l'exposition d'une intimité qui parfois heurte – sommes-nous des voyeurs ? Quelle part de chaque histoire doit-elle demeurer secrète, privée ? – la vulnérabilité des protagonistes nous saute au visage, nous serre les tripes et nous bouleverse.
Catherine, cette mère border-line, maniaco-dépressive, Violaine nous livre son histoire, dans la seconde partie de son roman. Elle l'humanise par le récit d'une enfance brisée et d'une construction vacillante. C'est une femme éprise de liberté entravée par un besoin éperdu d'amour et de reconnaissance. Elle poursuit de futiles bonheurs, se détruit, chaque jour davantage, s'accroche aux illusions, creusant le lit de sa folie. Ses excès s'intensifient au point de perdre pied, au détriment de ses filles ; ses filles qu'elle aime plus que tout, mais qu'elle oublie parfois, qu'elle élève sans limite, à coup de stilnox* et lexomil*, d'insultes et de baisers.
« La vérité d'une vie n'est jamais que la fiction au gré de laquelle on la construit. »
Violaine Huisman rend un puissant hommage à cette mère imparfaite. Elle tempère les évènements, explique, raconte et surtout évoque l'amour passionné des filles à une mère et d'une mère à ses filles.
Un premier écrit personnel magistral.
Une plume magnifique
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Rouler sur les trottoirs pour éviter les embouteillages, fumer à en faire déborder les cendriers, s'habiller de Dior dans les diners et jurer comme un charretier, traiter ses filles de salopes après tout le mal que je me suis donné pour vous pour l'instant d'après les embrasser en leur jurant un amour éternel, tandis que le père se contente d'un rôle à éclipses, voilà ce qu'est Catherine, la mère de Violaine, dix ans, et de sa soeur de deux ans son aînée. On suit donc l'enfance chaotique des deux soeurs élevées par une mère qualifiée de "maniacodépressive", une enfance brutale où l'amour maternel est aussi passionnel que celui qu'elle a voué à ses maris successifs, puis, dans une deuxième partie, la vie de Catherine racontée par Violaine. Issue d'un milieu populaire, victime d'une grave maladie et hospitalisée jusqu'à ses cinq ans, Catherine est devenue danseuse malgré sa jambe plus courte que l'autre, capable malgré sa patte folle d'exécuter parfaitement les 32 tours fouettés du Lac des Cygnes au milieu du salon, et doit à sa beauté d'avoir pu pénétrer le monde des affaires et de l'argent, dont elle a adopté une partie des codes sans jamais oublier ses jurons.

Ce récit, que l'on suppose amplement autobiographique, fait le portrait d'une femme excessive dans tous les sens, dans sa beauté, dans son comportement, borderline, psychologiquement fragile et ensuite perturbée. Il est également un hommage d'une fille à sa mère, dont elle ne condamne jamais les excès, une mère qui a aimé ses filles, parfois trop, parfois mal, "cet amour qui la faisait nous appeler, quand nous n'étions pas des petites connes ou des salopes ou des pétasses, mes chéries adorées que j'aime à la folie, cet amour la fit vivre autant qu'elle le put.", capable de donner du Lexomil ou du Stilnox à ses filles de dix et douze ans et de les couvrir de baisers.

En retour, ses filles lui vouent un amour absolu et ce sont elles qui font la ramener à la vie. Jamais de ressentiment, en témoigne leur tristesse à sa mort. Et même une forte empathie. Dans le pathétique des obsèques, auxquelles n'assiste aucun des amis de Catherine, ni le père, et la cérémonie de dispersion des cendres - qu'elles ont dissimulées dans des boîtes à thé Kusmi -, au large de Dakar, on sent là encore cette volonté des deux soeurs de rendre hommage jusqu'au bout à leur mère.

Enfin, à travers ce récit, se pose une question sur l'identité féminine : peut-on être femme et mère en même temps, où faut-il choisir ? L'une n'exclut-elle pas l'autre ? La question est là à travers trois générations : Jacqueline, la mère de Catherine, une femme plutôt passive, gagne-petit, devenue mère bien trop tôt ; Catherine, dont l'enfance traumatisante a dû contribuer à sa folie, femme fatale éprise de liberté mais aussi soumise aux fantasmes de son mari, mère aimante et dépassée, parfois violente ; enfin Violaine, émancipée, grandie à la fin du récit mais meurtrie et sans enfant, qui à la mort de sa mère a l'âge de celle-ci lorsqu'elle est devenue mère…

Une citation qui je pense résume bien le personnage : "Maman était une des plus belles femmes que la Terre ait portées, disaient tous ceux qui l'avaient connue au paroxysme de sa splendeur, et sa beauté lui fut au moins aussi fatale qu'elle le fut aux hommes et aux femmes qui succombèrent à sa séduction."

Un roman magnifique et riche, porté par une langue somptueuse, aux phrases longues et balancées, aux alexandrins en prose ("Nous étions consciencieuses, nous étions travailleuses" p.33), qui sait sur la même page faire la place à une certaine drôlerie, par exemple lors des disputes entre les parents, lorsque le père lui dit : "Tu me pourris la vie ! Il fallait entendre son gémissement torturé, son couinement supplicié. On aurait dit un violon tzigane sur ampli électrique. le lendemain, il revenait se faire pourrir la vie encore un coup.", et laisser s'exprimer le franc parler de Catherine ou de son père, lorsqu'il raconte à ses deux petites filles médusées qu'à son retour de prison "il lui fallait de la chatte" (p.94).

Le père n'est pas venu aux obsèques. Violaine fait part de sa tristesse : "Juste cette fois, je voulais qu'il reprenne sa place auprès d'elle, juste une dernière fois, qu'il redevienne le roi auprès de notre reine. Mais sa reine lui avait échappé depuis longtemps déjà. Et la fugitive ne reviendrait pas." Une reine à la couronne trop lourde et à la patte folle, fugitive parce reine. Dire que c'est un premier roman !

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Un livre qui ne laisse pas indifférent et que je ne suis pas prête d'oublier.
Un beau témoignage d'amour. Un livre vrai sans fioritures... moi-même ayant eu une mère bipolaire j'ai tourné le dos d'emblée à ce livre...

Puis il m'est revenu comme un boomerang par le biais d'une amie...

Moment très fort de lecture, très beau témoignage et une belle prouesse littéraire.

Violaine Huisman et sa soeur ont hérité d'une force incroyable, on se demande comment elles n'ont pas été emportées par le naufrage de leur mère... et à cette question à peine pensée... d'emblée vous êtes éclaboussé violemment par cet amour maternel indéfectible malgré la violence de la tempête.

Et on est touché par cette mère bipolaire et cabossée que la vie a rudoyée... On y trouve la maladie durant la petite enfance et plus tard, la difficulté d'être mère, l'art, la différence de castes, la fragilité de la jeunesse, la beauté, les hommes, et le sexe et l'argent y tiennent aussi leur place avec des choix pas toujours heureux mais toujours guidés par un besoin de liberté absolue, insatiable et souvent destructrice car sans limite.

Oui tous les ingrédients d'une héroïne de son époque... et tous les éléments pour un film.
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Fugitive parce que reine. Rien que le titre devrait suffire à vous pousser à ouvrir les pages de ce livre. Il y a tellement de promesse dans ces 4 mots empruntés à un certain Jean-Paul Sartre qu'ils en sont presque une oeuvre à eux tout seul.  J'ai fait rouler ses 4 mots dans ma bouche comme une friandise pendant des semaines avant d'ouvrir le livre retardant ainsi le moment de la découverte pour sentir l'impatience m'envahir. Fugitive parce que reine est un livre qu'on lit en apnée, le souffle coupé par la violence de l'écriture, subjugué par la folie, dévastée par l'amour.
Au début de ma lecture j'ai commencé par cocher quelques pages pour noter quelques citations j'ai bien vite compris mon erreur il aurait fallu copier le livre en entier. Je ne résiste pas pour autant à vous en livrer un passage :

"Et je m'occupe, figure-toi connard, je m'occupe de tes filles par exemple au cas où tu ne serais pas au courant, bien que je n'ai pas leur garde, bien qu'on m'accorde l'aumône de les garder sous mon toit ! Tu veux savoir à quoi je passe mes journées, c'est ça ? Tu veux que je te fasse le déroulé minute par minute ? Mais même les prisonniers ont de plages de liberté où on leur fout la paix ! Je n'ai de comptes à rendre à personne, à aucun d'entre vous, vous m'entendez ? Je ne répondrais pas à vos questions abusives, je ne répondrai pas au harcèlement perpétuel. Je fais ce que je veux, c'est clair ? Je suis majeure et vaccinée et je vous dis merde, tous autant que vous êtes ! Je vais finir par me barrer si ça continue.  Le jour où je me bousillerai, vous irez encore vous demander comment c'est possible, mais pourquoi donc ? Je suis humaine, vous pouvez vous mettre ça dans le crâne une bonne fois pour tourtes ? Je suis un misérable être humain, comme tout le monde, j'ai des failles, des faiblesses, et oui, même des envies parfois, et là j'ai vraiment, mais vraiment envie que vous me foutiez la paix !"

Des failles elle en a, cette mère qu'une folie incendiaire habite, elle n'a même que ça. Elle en a tellement qu'on se dit que si les services sociaux avaient mis le quart d'un doigt de pied dans son foyer elle en aurait retiré fissa les deux gamines. Et pourtant, pourtant ce n'est pas le ressentiment qui habite ses filles, ce n'est pas la voix d'une enfant maltraitée qui ose enfin s'élever pour dire un foyer dysfonctionnel. C'est une voix de petite fille qui crie son amour à sa mère.  Alors quoi ? le syndrome de Stockholm ? Peut-être, ou pas. Parce que ce qui sauve cette mère qui roule sur les trottoirs, trimbale une armoire à pharmacie dans ses poches, picole comme pas deux et jouit d'une sexualité débridée c'est l'amour, le charisme sûrement un peu aussi mais surtout l'amour. C'est l'amour qu'elle porte à ses filles qui la sauve, cette amour qui est parfois la seule chose qui est resté à la surface quand tout foutait le camp. 
Fugitive parce que reine est un très bel hommage à une mère qui fut aussi une femme qu'une folie sauvage habitait. Une séductrice qui séduisit hommes comme femmes, qui aima avec fougue mais jamais la bonne personne ou pas assez longtemps ou pas assez ou trop allez savoir...
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C'est l'histoire d'une maladie qui brise le corps et le cerveau : la maniaco-dépression. C'est surtout l'histoire d'un amour absolu, sans aucune barrière, d'une fille pour sa mère fendillée.
Dans la première partie de son roman, Violaine nous raconte Catherine avec la pureté de son regard d'enfant, tandis que dans la seconde elle choisit un mode plus linéaire pour nous révéler la vie de sa mère, tentant d'éclairer les failles et les blancs qui parsèment son histoire. Et peu à peu, l'image derrière le puzzle apparaît, les blancs sont peuplés, les interrogations trouvent des réponses et les fêlures s'expliquent, effarantes.
Catherine est terriblement imparfaite, toujours extrême, parfois dangereuse. Catherine hurle, Catherine insulte ses filles, Catherine boit, Catherine fait n'importe quoi. C'est une exaltée, une incontrôlable reine, sans cesse dans l'exagération, le spectaculaire, le sublime. de page en page, de catastrophe en catastrophe, Catherine reste toujours cette femme excessive, effrontée et libre.
Des sujets très durs sont abordés qui nous bousculent et nous heurtent. C'est une lecture douloureuse, âpre et éprouvante, mais portée par une écriture d'une maîtrise affolante. Si les premières pages m'ont aussitôt fait penser au superbe "Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan, Violaine Huisman me l'a rapidement fait oublier tant sa plume est singulière, parfois cocasse, impertinente, toujours ensorcelante.
Ses mots, Violaine nous les crache au visage : crus, poivrés et rugueux. Ses phrases s'étirent, élancées, échauffées, jusqu'au craquement. C'est un vrai coup de foudre que j'ai vécu pour cette écriture, à la fois brute et raffinée, colorée, irrévérencieuse, mais aussi pour la femme qui transparaît derrière ces mots.
C'est un roman dérangeant qui plonge le lecteur dans un profond malaise, mais Violaine a suffisamment de talent pour enrober ce malaise et le rendre plus délicat et plus onctueux. Au-delà de la découverte d'une histoire familiale bouleversée par les drames et la maladie, ce roman est pour moi la découverte d'une plume magnétique, précise, envoûtante, écorchée.
C'est un portrait qui mêle le sordide à la grandeur, la beauté à la disgrâce. Mais finalement, même le laid, Violaine le rend beau. C'est le roman d'un amour fou, un amour désaxé, violent, parfois sinistre. Mais un amour qui pardonne tout, qui endure, accepte et protège. Un immense merci aux éditions Folio sans qui je serais passée à côté de ce magnifique roman.
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Un roman violent, tourbillonnant, ivre de vie.
Un hommage vibrant, à l'amour indéfectible d'une fille à sa mère. Un pardon peut être ? Une réparation pour cette petite fille ayant grandi dans la violence et la déstructuration.
Un petit rappel à « Rien de s'oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, mais avec une plume bien plus fine et acérée.
Une description minutieuse et très juste de la bipolarité. Des mots authentiques face à cette folie. Un rythme enivrant, un livre intelligent émouvant et triste.
L'histoire d'une survie malgré une enfance abimée et violentée.
L'histoire de la reproduction aussi, des maltraitances sans fins qui perdurent dans nos sociétés, malgré l'envie parfois de changement. de cette grand-mère victime de viol qui n'arriva jamais à pardonner à sa fille d'être la mais qui aima ces petites filles profondément.
Celle qui sera source d'équilibre pour les plus petites quand elle fut la source de déséquilibre de leur mère.
L'amour toujours qui transgresse et transforme. Une vie à part, fantasque, loin de la vie ordinaire et ces impossibilités d'excès, une vie qui aurait été beaucoup plus tragique sans l'adoucissement qu'apporte l'argent.
Un espoir aussi, car rien ne semble perdu à la lecture de ce livre. Malgré nos empêchements, nos manquements, nos excès de parents pouvant parfois abimer, l'amour semble quand même pouvoir se hisser et rendre positive la vie.

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Mal à l'aise pour parler de ce roman admirablement écrit. Mal à l'aise car j'en reconnais toutes les qualités littéraires, indiscutables, mais je n'ai pas su l'aimer. Et ce n'est pas le roman lui-même qui est en cause, mais le moment de ma lecture. Celle-ci est venue à la suite de la découverte de trois autres romans sur le même sujet : l'amour incandescent pour une mère, défaillante, fugitive, disparue, alcoolique, malade, aimante, secrète... (liste non exhaustive). Et là, j'ai eu comme une grande lassitude. Et là je n'ai pu m'empêcher de comparer. Et "Fugitive parce que reine" n'est pas celui que je préfère, loin de là ! Paradoxal, me direz-vous, puisque j'en reconnais et en admire les qualités littéraires. Certes, mais, en ce qui me concerne, ces qualités-là justement ont bloqué toute émotion. Comme si la beauté de l'écriture me demeurait froide et étrangère. Trop visiblement "apprêtée" en quelque sorte. Vraiment je n'ai pas "accroché" du tout. Mais ce n'est que mon ressenti sauvage, si je puis dire, entièrement coupé de toute analyse et de toute objectivité !
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