Malgré ce que laisse penser le titre
Comment vivre en héros ? nous sommes loin de mes lectures habituelles (ou de mes romans) qui baignent dans la fantasy, la fiction ou le fantastique.
En effet le livre de
Fabrice Humbert traite de la vie d'un homme ordinaire. Tristan Rivière fut le fils d'une famille communiste, avec un père dur, fan de boxe qui l'enrôla dans ce sport. Marquée par un événement frappant dans sa jeunesse, sa vie se jouera une nouvelle fois quelques années plus tard en 38 secondes. L'auteur nous évoque alors brièvement trois choix possibles, dont celui que Tristan fera, et qui le mènera à sa vie présente, sa vie professionnelle de professeur de collège puis d'homme politique, mais aussi sa vie de famille.
Un parcours qui, comme pour tout un chacun, est fait de réussites, d'échecs, d'actes manqués, de choix, de hasards, de joies et aussi de terribles drames dont on peut ou non se relever.
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En fond, l'auteur évoque la chute du communisme dont la destruction du mur de Berlin en est une image symbolique. La désillusion d'un socialisme déporté par
François Mitterrand (bien avant
François Hollande) suit et l'hégémonie de l'argent semble se dessiner et tout corrompre.
Au travers des analyses de Tristan le vertueux, F. Humbert fustige les hommes de pouvoirs, faits certes de volonté et de déterminisme, mais surtout de convoitise, d'aucun scrupule et sans considération pour ceux qu'ils doivent fouler du pied afin de conquérir le pouvoir. Pour lui – et il est difficile de lui donner tort –, tous sont des tyrans aux mains tachées de sang.
Pourtant, suite à ce tragique épisode avec son entraîneur Bouli dans le métro, Tristan se veut vertueux et oeuvrer pacifiquement pour le bien de tous. Et c'est ce en quoi il est héroïque, presque plus que durant les 38 secondes qui ont déterminé une partie de sa vie. Un combat de chaque instant face à une adversité constante. Un Don Quichotte moderne dont les Moulins à Vent sont la corruption, l'argent et la criminalité. Un combat que l'on aimerait lui voir gagner, mais qui semble perdu d'avance.
Bien écrit, passionnant et riche de réflexions, le roman prend de l'ampleur alors que les turbulences commencent à frapper Tristan alors que vous approchez de la fin. de quoi vous relancer dans la lecture alors que les ombres s'accumulent sur la tête de la famille Rivière.
Un constat plutôt pessimiste sur notre société, mais aussi sur nous-mêmes.
L'héroïsme n'est-il finalement pas de simplement mener sa vie à bon bord malgré les tempêtes qui frappent ?
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