Mais leurs yeux dardaient sur Dieu

Premier coup de coeur de cette rentrée littéraire ! On suit l'histoire de Janie, afro-américaine, dans l'Amérique post-esclavagiste du début du XXe.••
Janie est en quête d'identité. Elle refuse de se conformer à une vie imposée. Elle veut être elle-même, aimer et être aimée. Elle prend conscience de cela lors de ses 16 ans avec l'arrivée du printemps, des premiers bourgeons en fleurs et des abeilles « [...] le désir de prendre à bras le corps la vie, mais la vie s'emblait se dérober. Où donc étaient-elles, ses abeilles chanteuses à elle? Rien en dehors ni dans la maison de grandmaa ne lui répondait ». Episode marquant le début de son émancipation aussitôt stoppée par sa grand-mère qui la marie avec le vieux Logan. Dès lors nous grandirons avec elle et sa vision du monde et de l'amour . Il y aura trois grandes périodes dans sa vie marquées par trois hommes.
Ce récit dénonce certes la ségrégation et le racisme mais également le comportement abusif des hommes noirs notamment envers leurs femmes.
Roman d'émancipation, féministe mais également d'amour.
L'utilisation du « black english » prodigieusement traduit permet de donner toute l'authenticité dans les dialogues. ••
Paru en 1937, Their Eyes Were Watching God est le premier roman écrit par une femme afro-américaine. Encensé par la romancière Alice Walker, il est redécouvert dans les années 1970 et devient une référence majeure de la littérature américaine. ••
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A quarante ans passés, Janie revient à Eatonville en Floride, une ville pour gens de couleurs, fondée à la sortie de l'esclavage quand les noirs retrouvèrent enfin leur liberté. Elle raconte à Pheoby, son amie de toujours, sa vie tumultueuse auprès de ses trois maris, elle qui si belle, avait fait tourner toutes les têtes. Racontée dans une langue proche du créole, qu'on a parfois du mal à comprendre mais à laquelle on finit par s'accoutumer, cette magnifique histoire d'amour est aussi celle d'un peuple qui a soif de liberté. Et Janie, héroïne d'une extraordinaire modernité, déterminée, forte, sensible et sensuelle, en est l'incarnation. Écrit en 1937, ce roman est considéré comme un classique de la littérature américaine. Il porte en lui l'histoire d'un immense pays confronté à toutes ses contradictions : Janie éprise de liberté au milieu des opprimés dans une démocratie en proie à la ségrégation et au racisme. L'Amérique !
Zora Neale Hurston nous offre aussi un des plus beaux incipits qu'il m'ait été donné de lire :
« Les navires au lointain transportent à leur bord tous les désirs d'un homme. Certains reviennent avec la marée. D'autres voguent à jamais sur l'horizon, sans jamais s'éloigner du regard, sans jamais toucher terre jusqu'à ce que le Guetteur détourne les yeux de résignation, ses rêves mortifiés par le Temps. Telle est la vie des hommes. »

🌪 Mais leurs yeux dardaient sur Dieu - Zora Neale Hurston 🌪
Traduction : Sika Fakambi 👏 @editionszulma

« Janie avait seize ans. Un feuillage vernissé et des bourgeons tout près d'éclore et le désir de prendre à bras-le-corps la vie, mais la vie semblait se dérober. Où donc étaient-elles, ses abeilles chanteuses à elle ? »Il ne lui faudra pas moins de trois mariages et trois vies – avec le vieux Logan Killicks et ses sentiments trop frustes, le fringant Joe Starks et ses ambitions politiques dévorantes, puis la promesse d'égalité, l'étreinte d'amour et le frisson extatique qu'incarne Tea Cake – pour atteindre toute la mesure de son rêve d'émancipation et de liberté. Portrait d'une femme entière, animée par la force de son innocence pour braver la rumeur du monde et se révéler à l'existence, Mais leurs yeux dardaient sur Dieu est un chef-d'oeuvre, un monument de la littérature, aussi percutant aujourd'hui que lors de sa parution aux États-Unis en 1937.

Janie raconte l'histoire de sa vie à son amie Pheoby, de son enfance, au mariage forcé voulu par sa grand-mère pour qu'elle ait une protection, à la création de la ville noire d'Eatonville jusqu'aux champs de haricots. C'est le portrait d'une femme qui nous ait conté, une femme noire avide d'amour et de liberté, mais c'est aussi celui d'une époque, celle qui suit la fin de l'esclavage aux États-Unis. le tout est raconté en argot appelé "black english" qui est plutôt déroutant et freine le rythme de lecture (j'ai relu certaines phrases plusieurs fois pour en comprendre le sens) mais qui fait aussi le charme du livre. Une oeuvre classique à l'écriture originale. A découvrir. 🙂

Premier roman écrit par une femme afro-américaine en pleine ségrégation raciale, Et leurs yeux dardaient sur Dieu porte le rêve d'égalité et d'émancipation de toute une communauté. Ce rêve, c'est le sens qu'a choisi de donner à sa vie Janie Mae Crawford, magnifique héroïne en quête d'indépendance et de liberté. Elle nous raconte son cheminement au creux de l'oreille, avec son vernaculaire “black english”, dans une confidence intime et universelle. Il y a la douleur de l'enfance, l'adolescence trop précoce, puis le mariage, qui révèle autant les frustrations que la domination masculine. Il en faudra trois pour que Janie vive enfin une vie en accord avec ses désirs. Portrait d'une femme forte dans l'Amérique post-esclavagiste du XXe siècle, Et leurs yeux dardaient sur Dieu incarne la voix, vibrante et insoumise, d'un peuple qui a survécu. Zora Neale Hurston, féministe et pionnière, lui donne admirablement une mémoire et un corps.
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Ce livre est un GROS COUP DE COeUR pour moi pour de multiples raisons : la thématique de la culture noire américaine qui m'intéresse énormément, l'histoire de Janie, si romanesque et féministe, et cette plume authentique, originale et poétique ! L'utilisation du jargon ou « black english » avait freiné ma lecture, j'ai eu beaucoup de peine à entrer dans le roman. Mais la barrière franchie et découvrir l'authenticité des dialogues a fini par me convaincre que je tenais entre mes mains un livre qui laissera longuement une empreinte en moi. Tous les ingrédients sont présents pour faire de ces quelques pages une oeuvre inoubliable et grandiose !

On suit la belle Janie, afro-américaine dans l'Amérique post-esclavagiste du début du XXe siècle. Elle a soif d'amour, d'indépendance, de libertés. Pourtant, sa vie ne semble pas suivre cette voie tant désirée. Trois mariages. Trois périodes de sa vie: le fruste et vieux Logan Killicks, le fringant et ambitieux Joe Starks, Tea Cake enfin, promesse d'amour, de respect et d'égalité. Fière et enfin elle-même, elle revient à Eatonville, en Floride et se raconte: de l'enfant naïve qu'elle était à la femme libre qu'elle est, Janie nous fait part de tous ses secrets et raconte le cheminement tortueux de sa vie.

Dans ce roman, nous assistons donc à la métamorphose de Janie et à l'implacable passage du temps, avec une seule question : parviendra-t-elle à être heureuse et libre ? Aimée à sa juste valeur, bien au-delà de son sexe et de sa couleur ? A vivre, tout simplement ?
Ce roman met en lumière et brosse le portrait d'une femme forte, indépendante, désirable et déterminée. Un roman d'amour, mais surtout d'émancipation.
A RETENIR : cette plume magnifique et le personnage de Janie, si attachant et une véritable source d'inspiration!
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Comment présenter à sa juste valeur ce roman-coup d'éclat publié en 1937 par Zora Neale Hurston, grande anthropologue et femme aux mille vies...

"Mais leurs yeux dardaient sur Dieu" (dont le titre français initial était "Une femme noire") est un récit d'émancipation.

L'émancipation du peuple noir américain, dans cette période de transition à la fin de l'esclavage où chacun acquiert une liberté - conditionnelle et conditionnée - sur fond de ségrégation. Celle-ci est partout, dans le récit de l'histoire familiale et personnelle de Janie, et des personnages qui l'entourent.

L'émancipation des femmes, toute aussi difficile à conquérir. Vivre l'amour et se réaliser... L'autrice nous raconte la quête de l'épanouissement et de l'accomplissement d'une destinée forte, sans concessions, où la place de figurant.e est laissée à d'autres.

On se laisse emporter dans ce long flash-back, dont le choix du registre de langue - argotique à souhait et servi par une superbe traduction - peut surprendre au début mais finalement enchante.

Cet ouvrage est le récit d'une femme libre, tellement inspirante.
Chez @editionszulma bien évidemment ❤

       《La phrase à retenir》
Elle était trop occupée par la douleur pour se vêtir de douleur.
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Un roman écrit dans un langage conversationnel. Comme un argot noir américain. Une fois familiarisé avec celui ci, il ne nous reste qu'à apprécier ce chef d'oeuvre ! En effet, Janie raconte ici son histoire à sa meilleure amie lorsqu'elle rentre chez elle, après trois mariage qui ont mal terminé. On y découvre sa route à travers ceux-ci et comment elle trouve le véritable amour mais aussi l'indépendance. Femme belle et forte qu'elle est. Se moquant des rumeurs et des qu'en dira-t-on. Un succès tardif pour ce livre qui n'en avait pas eu en 1937 lors de sa sortie. Mais que je considère comme un classique ! Il a d'ailleurs été encensé par Toni Morrison elle même, décrivant Zora Neale Hurston comme une des plus grandes écrivaines du 20eme siècle.