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3,27

sur 942 notes
Un peu déconcertée par la lecture de ce livre dont la 4ème de couverture m'avait accroché .
J'ai eu du mal à pénétrer dans l'univers de cette femme trahie par son mari (pour une "pause" française ) et qui le temps d'un été va retrouver une nouvelle façon de vivre sans lui .
Le débit est rapide, nerveux, rageur à l'image de la douleur ressentie, les phrases sont hâchées et très longues, la femme interpelle parfois le lecteur ce qui m'a un peu dérouté !
Mais au cours de la lecture, au moment d'ailleurs où je voulais abandonner, je me suis mis à m'attacher à ce bout de femme à la fois faible et fort.
J'ai pris un réel plaisir à retrouver la petite tribu de personnages très attachants qui gravitent autour d'elle , qu'elle observe avec bienveillance et auxquels elle apporte son soutien.
On assiste peu à peu à la résurrection d'une femme qui, au bord du gouffre, s'est ressaisie en s'éloignant de l'objet de sa douleur et en s'intéressant aux autres.
La fin est délicate et pleine de retenue contrairement à l'attaque des début du roman et là aussi on peut faire le parallèle avec la personnalité de la femme qui a gagné en relief, en assurance et en sérénité
L'écriture est au diapason des sentiments de la narratrice.
Finalement un beau roman initiatique.
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Mia. 55 ans, « encore belle », comme dit sa mère, un poste d'enseignante dans une université prestigieuses, poétesse primée, une union de trente ans et une fille comédienne qui fait sa joie, ce n'est a priori pas un modèle typique de pauvre femme abandonnée, et n'était-ce son manque de confiance chronique, on la situerait plutôt du côté des victorieuses. D'où la violence de l'explosion, présume-t-on : « Il n'avait pas dit : c'est fini, ou Je ne veux plus jamais te revoir, mais après trente années de mariage, pause avait suffi à faire de moi une folle furieuse dont les pensées explosaient, ricochaient et s'entrechoquaient comme des grains de pop corn dans un four à micro-ondes ». Une fois revenue à elle, Mia sait qu'il lui faut faire le deuil de ce petit bout d'elle-même – Quoi, la confiance ? L'assurance ? La naïveté de croire que ce qui est sera toujours ? – et pour ce faire, choisit l'exil, le retour à la case départ. Ainsi, ce sont toutes les périodes de sa vie qu'elle va soigneusement reprendre, comme on reprise un vêtement trop longtemps négligé, par l'écriture, par l'observation de ses congénères féminines, beaucoup. Sa mère, sa fille, sa soeur, mais également un quarteron de vieilles dames plus ou moins décaties, octogénaires trébuchantes mais ladies jusqu'au bout.
Cet Été sans les hommes porte bien son nom, aussi vilain soit-il, et son espace n'est pas tant une petite ville du Minnesota qu'un gynécée. D'où un léger effet huis-clos assez sympathique, ce me semble. Je serai curieuse d'avoir un avis masculin sur ce roman, je dois dire, car en posant le livre, on a surtout envie de mettre Boris et tous ses petits camarades à testicules dans une petite barque et d'envoyer très loin voguer la galère.
Au gynécée, métaphore facile au vu du propos, se substitue rapidement celle de laboratoire. Sans relâche, l'auteur et sa créature questionnent la morale, la philosophie, la neurochirurgie, la sociobiologie… tout ce qui peut expliquer le phénomène étrange par lequel homme et femme rejoue sans cesse la dialectique du maître et de l'esclave sans jamais parvenir à l'égalité. Il est d'ailleurs assez amusant – et crispant – de lire sous la plume de Mia/Siri les arguments grotesques émanant de messieurs très sérieux pour rassurer tout le monde quant à la nécessaire infériorité de la femelle. Mon préféré restant celui de ce médecin français, député et révolutionnaire, qui, s'il concède bien une intelligence égale à tous les bipèdes, précise que la femme ne devrait pas trop utiliser la sienne car cela épuiserait sa capacité à faire de beaux enfants (sommes-nous des vases communicants ?). La poétesse s'amuse, son lecteur avec elle, d'autant qu'elle ne cesse de le haranguer, de l'inciter à la suivre. Pourtant, Mia s'agace elle-même, femme intelligente et accomplie qui n'a pas besoin de béquille masculine pour s'accomplir mais se désole de ne pas surmonter son déchirement, de ne pas claquer une bonne fois le beignet de son chercheur de mari. Et pour ne pas se désoler complètement, elle réfléchit.
Mia retricotant son fil d'Ariane remonte dans le passé, certes, mais explore également et conjointement tous les âges de la vie d'une créature femelle. Préadolescence, premiers émois, maternité, grand âge et disparition, amour, déception. Littérature. Et recule, recule… se fond dans l'observation de ses petits rats de laboratoires (quoi, la soumission féminine est aussi une affaire de femmes ?), se fond dans les livres. Et ce qu'il en ressort n'est pas tant une histoire des femmes qu'une histoire de la façon dont on a pensé les femmes. Subtile nuance, qui tient au verbe. Tout est là, toujours. Quelle existence confère le discours ? A quel moment devient-on l'on dit de vous ? Comment parvient-on à se nommer soi-même ?
Le principe de "Mia/ I am", c'est d'écrire. Par fragments, « tesson de cerveau » lors de son internement, journal de sa sexualité abandonné en route, e-mail et discussions philosophique avec un interlocuteur judicieusement nommé Personne. À aucun moment il n'est permis de croire que l'oeuvre est un pamphlet, jamais elle n'oublie sa condition de fiction. de mise en scène, jusqu'à l'ultime détail. L'auteur s'amuse beaucoup trop pour brandir des oriflammes. le texte est truffé de références, mais sans lourdeur, sans pédanterie. Simplement parce qu'écrire et penser sont les pendants d'une même pièce, parce qu'écrire et lire sont aussi naturel que respirer.
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Mia la narratrice, sa psy, sa fille, sa mère, sa soeur, sa voisine,ses élèves et ses cygnes ! Un été sans les hommes. Pourtant, ils sont présents tout au long de ce roman : le père, le beau-frère, les ex, le mari de la voisine et bien entendu l'époux !
Mia nous confie tout, et nous suivons avec intérêt son cheminement intérieur.
A noter un passage savoureux sur les "différences" entre les hommes et les femmes vues par différents auteurs au cours des siècles passés.
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J'ai aimé les personnages, les histoires des uns et des autres, mais je me suis lassée assez vite des allers et venus, des différences de style, de l'irrégularité... Mais bon, cependant je peux le conseiller car il y a de très bons passages, quelques pépites, et finalement, malgré mon agacement momentané j'ai passé un agréable moment à le parcourir dans la chaleur du mois de juillet
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Confidences d'une femme de trois fois vingt ans, que son mari délaisse pour une Pause.
Après un pétage de plomb en règle, elle se reconstruit à la lumière d'une réflexion sur les âges de la femme :
- adolescence qu'elle côtoie lors d'un atelier de poésie qu'elle anime, et qui la conduira à une sorte de psychodrame autour de l'exclusion de l'une d'entre elle, la ramenant à sa propre expérience de mouton noir
- maturité assortie à l'apprentissage de la vie en couple et de la dichotomie mère-épouse : c'est l'amitié avec sa voisine jeune maman qui sera l'occasion
- âge mûr : elle va rendre visite à sa mère et ses compagnes de vieillesse, et ce sera l'occasion de révélations sur la vie de couple de celle-ci, C'est aussi une dissertation quelque peu amère sur la conscience du vieillissement inéluctable
-
Les rapports mère fille sont également analysés, dans une double direction, par rapport à sa mère et à sa fille
Le ton est dans l'ensemble élégant, érudit, cultivé, tissé sur une trame poétique (le lecteur non anglophone est malheureusement quelque peu mis à distance du fait des références anglo-saxonnes)
Le récit est pimenté par l'intrusion de mails anonymes et mystérieux qui évolueront de l'animosité à un échange chaleureux et profond. Je ne suis pas sure d'avoir compris leur origine…
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sans homme(s) mais qu'allons devenir ? quelle désolation à moi Colette !!!!! la vagabonde, la merveille des merveille sous la treille
histoire trop touffue pas évidente à suivre
le chef d'oeuvre annoncé n'est pas au rendez-vous
je relis Colette !!
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"Faire une pause." Ces trois petits mots prononcés après trente ans de mariage par Boris, son époux prétendument parfait, auront suffit à faire exploser la douce et rationnelle Mia. La célèbre poète sombre même dans une inquiétante folie passagère à l'idée du mufle caressant les "cheveux plats mais brillants "et les "seins éloquents" de cette "Pause" jeune et Française.

Revenue à son état normal...
Lien : http://www.goodnightmary.fr/..
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Un été sans les hommes est le premier roman de Siri Hustvedt que je lis. C'est une écrivaine que j'ai envie de découvrir depuis longtemps et elle appartient indéniablement au groupe d'auteurs intellectuels new-yorkais.
Ce roman est dense, bien mené et très riche. L'auteur traite élégamment des différences homme/femme tant au niveau psychologique (différence cérébrale, de perception) , social ( impact de l'éducation sexiste, statut) que sexuel. le texte est parfois grivois mais jamais vulgaire.
Abandonnée par son mari Boris qui souhaite faire une "pause" avec une jeune française après 30 ans de vie commune, Mia part dans sa ville natale pour les vacances.
Là, elle va se ressourcer auprès de sa mère et de ses vieilles amies de la maison de retraite. Mais, elle va aussi se remémorer son adolescence avec un groupe de jeunes teen-agers auxquelles elle donne des cours de poésie. Puis, elle pourra réfléchir au mariage avec sa jeune voisine Lola, jeune mère qui vit quelques années difficiles.
Cette analyse se trouvera facilitée par le soutien du Dr S, qui l'aide à comprendre ses états d'âme, puis par sa soeur Béa et sa fille Daisy. Les hommes (Boris, Stefan son frère ou Harry, le frère de sa mère) sont absents physiquement mais ils sont bien le centre des agissements.
Le récit est nostalgique, tendre, parfois drôle ou coquin et très documenté (poésie, littérature, théories). Beaucoup de sujets sont évoqués comme la vieillesse, la découverte adolescente, les problèmes de couple, l'inévitable connivence d'un couple mature, la famille, le suicide...)
L'auteur interpelle souvent le lecteur, ce qui est une manière agréable de nous inclure dans l'histoire.
C'est vraiment un livre qui trouve sa force dans sa globalité. Toutes les histoires se construisent pour élaborer la personnalité et la puissance émotionnelle du personnage de Mia.
Je n'ai vraiment ressenti tout l'intérêt de ce livre qu'en fin de lecture, voire le lendemain. Je crois que c'est la caractéristique des romans bien construits.
Je relirai très probablement cet auteur.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Que dire ? Ce roman est merveilleux, un hymne à la femme !
Beaucoup d'humour, de justesse, de fragilité, de tendresse, de malice, de sentiments, de réflexions, un véritable régal dépourvu de mièvrerie. Je l'ai lu le sourire aux lèvres, parfois une larme au coin des yeux, avec un attachement particulier au personnage de la brodeuse subversive.
Achetez-le, empruntez-le, volez-le, courez le lire !
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A la suite de la volonté de son mari, éminent neuroscientifique de faire "une pause", Mia poétesse quitte New York loue un chalet proche de la maison de retraite de sa mère.
Elle s'intègre dans sa commune en proposant un atelier d'écriture à de jeune adolescentes en pleine transformations, découvertes de leur environnement et de leurs capacités généreuses, futiles, méchantes ou ténébreuses.
Elle remet tout à plat : faut-il pardonner (sans oublier) à l'être avec lequel vous avez le plus d'affinité ? Comment accepter la décadence physique, cérébrale des êtres vieillissants ? Comment évoluer dans son corps et accepter les autres ?
Un livre avec beaucoup de métaphores. J'ai eu du mal à commencer mais après j'ai adoré.
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