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3,27

sur 934 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tact, tendresse, humour, dérision : voilà Siri Hustvedt dans « Un été sans les hommes ». C'est peu dire que j'ai adoré !

La narratrice nous raconte quelques petites semaines passées en célibataire...Son mari lui a demandé en effet une pause, ce qu'elle-même a transformé en la Pause, incarnée en la personne d'une jeune et jolie collègue de laboratoire où l'époux grisonnant travaille. Cette pause a bien mal commencé, puisqu'elle s'est retrouvée illico en hôpital psychiatrique, à ramasser ses « tessons de cerveau ». Et quand ceux-ci ont été rassemblés, elle est allée les recoller convenablement dans une petite maison, louée près de l'endroit où vit sa mère en compagnie d'autres amies très âgées. Pour occuper son esprit malmené, elle guide aussi quelques très jeunes adolescentes dans son atelier d'écriture (notre narratrice est poète). Et elle est très attentive à la jeune voisine flanquée d'une petite fille et d'un nourrisson mais malheureusement aussi d'un mari colérique.

La voilà lancée dans un été exclusivement féminin, de l'âge tendre à l'âge sage, en passant par l'âge accaparé. Et cette narration la – et nous – transbahute d'une femme à l'autre, d'une pensée à un coup d'émotion, d'un apprentissage subtil à une découverte étonnante.
En passant, Mia notre narratrice égratigne son mari, adore sa fille, fait un détour par sa propre enfance, se jette dans les bras de sa soeur, pouponne, tend une épaule rassurante à sa voisine d'un été, accède au secret d'une vieille dame un peu iconoclaste, aime sa mère, sauve une jeune fille du désespoir, et se hisse au plus haut d'elle-même, c'est-à-dire au plus profond de son coeur. Tout cela en nous interpellant, nous lecteurs, et en s'excusant de ses détours qui pourtant mènent à l'amour de la vie et à l'extraordinaire capacité qu'ont les femmes – quel que soit leur âge - de faire face.

Hymne à la féminité, ode à la vie, à l'acceptation de ses émotions, rires et larmes... Voilà à quoi peut nous mener un été sans les hommes !
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Le jour où Mia poétesse,la cinquantaine se voit demander une pause par son mari Boris un neuro scientifique de renom,sa santé mental va être malmené.
Surtout que la pause est une jeune demoiselle française, collègue de Boris.
Mia se retrouve à l'hôpital pour soigner une " aliénation momentanée de sa raison ".
Voilà le point de départ de ce récit 100/100 féminin.
En convalescence à Bonden,Mia retrouve sa mère Laura, pensionnaire dans une maison de retraite.
Entre les cours de poésie, les visites chez les amies de sa mère, sa voisine Lola qui a du mal à gérer son mari coléreux et instable, sa fille Daisy qui aimerait recoller les " tessons de cerveau ".
J'ai aimé Mia, pleine d'empathie pour ces grand-mères en fin de vie, sa façon de gérer le harcèlement que subit Alice par les six apprenties poètes, bref ce mélange inter-generationel, un récit où l'homme en prend pour son grade, Boris le faible, le mari de Lola n'assumant pas son rôle de mari et de père, Abigail et ses broderies licencieuses.
Et pour finir ces petits dessins qui apparaissent au milieu d'une page.
Belle découverte pour moi de cette auteure americaine.
Un cinq étoiles pour ce coup de coeur que je conseille.
Joyeux Noël et bonne année pour celles et ceux qui auront lu cette critique.
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Un été sans les hommes - Siri Hustvedt

J'ai trouvé ce livre reposant, très calme et plein de sérénité. L'écriture et le style sont agréables
Les histoires de toutes ses femmes, veuves, abandonnées par leurs maris, mal mariées ou trop jeunes pour l'être m'ont beaucoup plu, et les efforts de "l'héroïne" pour retrouver son équilibre m'ont beaucoup touché;
J'ai trouvé un petit côté très féminin, voire féministe à ce livre qui ne m'a pas déplu bien au contraire mais les hommes ne sont pas très loin.
Ce roman est plein de poésie, d'humour, de tendresse et d'amour.
A lire pour passer un moment agréable loin de ce monde de brute.
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Mia, cinquante-cinq ans, a été victime d'un choc psychologique violent qui l'a conduite pour quelques semaines dans un service psychiatrique. Son mari, avec lequel elle vivait de façon harmonieuse depuis 30 ans, lui a demandé du jour au lendemain de faire "une pause". "Désormais ménopausée, abandonnée, dépossédée et oubliée que j'étais, il ne me restait rien" . La pilule est d'autant plus difficile à avaler pour Mia que la "pause" est une jeune femme qui a 30 ans de moins qu'elle...

A la sortie de l'hôpital, Mia décide d'aller séjourner tout l'été dans le village où se trouve la maison de retraite de sa mère, une femme encore dynamique, entourée d'une poignée d'amies pétillantes malgré leur grand âge. Durant cet été, qui sera celui de sa reconstruction, Mia réfléchit à sa vie passée tout en s'ouvrant aux autres. Elle anime un atelier de poésie pour de jeunes adolescentes, entoure sa voisine qui traverse une mauvaise passe avec son mari, pouponne les enfants de cette dernière....

Comme j'ai aimé ce livre ! Son ambiance, les réflexions qu'il suscite sur la psychologie des femmes, notamment à la cinquantaine. Ce n'est pas un livre triste, bien au contraire. Mia se reconstruit, on sent qu'elle reprend goût à la vie, qu'elle profite des amitiés qui s'offrent à elle comme des cadeaux inespérés dans cette période difficile de sa vie.

J'ai un petit bémol à formuler sur les quelques digressions "savantes" glissées dans le récit par l'auteur (notamment les digressions scientifiques). Elle ne m'ont pas vraiment captivée. Je classe toutefois ce livre dans mes coups de coeur car ce petit bémol n'a en rien gâché mon plaisir de lecture. J'ai vraiment fait corps avec Mia durant cette lecture et je me suis totalement immergée dans son histoire, me promettant de la relire plus tard, pourquoi pas en version papier.

Quelques mots sur la voix, celle de Mélodie Richard, qui m'a déroutée au départ. Non pas que la voix ne me plaisait pas, bien au contraire, mais je l'avais associée à celle de l'héroïne de "L'embellie", plus jeune que Mia. Fort heureusement, très rapidement, j'ai oublié "L'embellie" et j'ai profité pleinement du talent de conteuse de Mélodie.

Un livre délicieusement féminin...

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Mia est écrivaine, plus exactement poétesse, qui a une certaine notoriété dans le cercle des auteurs de poésie.

Elle est mariée à Boris, neuroscientifique de renommée mondiale, et a une fille, Daisy, actrice de théâtre.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Boris n'avait pas succombé aux attraits d'une de ses collègues de travail, une française, bien plus jeune que Mia. Cette dernière, incapable de surmonter la nouvelle, se retrouve hospitalisée pour dépression, ou plus exactement « pétage de plomb ». La descente aux enfers dure quelques mois à l'issue desquels, Mia décide de prendre le large, de quitter New-York et l'appartement de Brooklyn imprégné de la présence de Boris, pour rejoindre sa ville natale dans le Minnesota. Elle compte y passer l'été avant de reprendre son poste d'universitaire.

Mia loue la maison d'un couple de professeurs partis en Suisse poursuivre leurs recherches. La maison voisine appartient à un jeune couple doté de deux enfants, une petite fille de 4 ans et un bébé de quelques mois. Lola, la jeune mère, tout en douces rondeurs, semble dépassée par sa vie de famille entre une fillette qui ne quitte jamais la perruque dont elle s'affuble, un bébé geignard difficile à calmer et un mari impatient, prompt à quitter la maison dès qu'il en a la possibilité.

Mia retrouve aussi sa mère vivant dans une résidence pour personnes âgées. Elle a l'occasion de rencontrer son cercle d'amies intimes composant le club de lecture qu'elle fréquente. Les vieilles dames sont pétillantes, vives, rigolardes, de joyeuses veuves de quatre-vingts ans bien sonnés.

Mia s'occupera, également, d'un atelier d'écriture poétique. Elle y accueillera sept adolescentes pour une session de quelques semaines.

Jalonnant son été de pensées tournées vers La Pause, sobriquet qu'elle donne à la jeune maîtresse de son mari, et Boris, Mia prend le temps de regarder la vie en face, d'observer Lola, sa mère et ses amies ou encore de créer du lien avec ses sept élèves.

Siri Hustvedt raconte un été sans hommes, un été dont ils ne sont que vagues silhouettes en arrière-plan. Elle raconte la résilience d'une femme d'âge mûr, blessée au plus haut point par l'infidélité de son époux alors qu'elle a vécu, trop souvent, dans l'ombre de sa notoriété. Qu'a Mia de moins que La Pause ? Que n'apporte-t-elle plus à Boris alors que La Pause semble pouvoir combler un manque ?

Peu à peu, Mia découvre qu'elle parvient à penser à Boris sans sombrer dans le désespoir, que finalement, elle ne s'en sort pas si mal, seule dans le Minnesota en plein été, loin de l'exubérance new-yorkaise.

En s'ouvrant aux autres femmes, Mia s'enrichit, prend des forces et retrouve le sel de la vie. Les rivalités intestines au sein du groupe d'adolescentes ouvrent la voie à leur créativité, aux joies de jouer avec les mots, à la possibilité d'en mettre sur des émotions et des sentiments si difficiles à exprimer lorsqu'on a une quinzaine d'années. Pénétrer dans le monde secret d'une des amies de sa mère, lui permet de regarder derrière le miroir, d'être de l'autre côté. le travail de broderie de la vieille dame cache un autre travail derrière des morceaux de tissu à soulever : tout un monde de révoltes féminines, de rêves et de fantasmes indicibles et presque indécents. Mia reçoit les confidences de sa mère qui lui montrent combien la vie conjugale est tout sauf un fleuve tranquille, qu'elle n'est pas la seule femme à vivre l'infidélité conjugale et à être une ombre auprès de l'aura de l'époux.

Les moments partagés de Mia avec les femmes qu'elle rencontre sont autant d'îlots au coeur de la narration et leurs histoires sont universelles. de la violence conjugale larvée au harcèlement cruel des jeunes filles en passant par la liberté retrouvée après le veuvage et la douleur due à la perte de son statut d'aînée exprimée par le port d'une perruque improbable, une gamme importante des émotions féminines est jouée par les personnages du roman.

Je n'avais jamais lu d'oeuvre de Siri Hustvedt, « Un été sans les hommes » m'a agréablement surprise tant les propos de l'auteure sonnent juste. D'aucuns pourraient penser que le roman est adressé, en priorité, à un lectorat féminin …. certes mais pas que. En effet, Siri Hustvedt aborde des sujets universels et propose une réflexion utile à toutes et à tous sans pour autant que le roman en devienne triste. Il y a de la joie et de l'humour, c'est certain.

Vivre dans l'ombre d'un conjoint, renommé ou pas, est toujours un peu frustrant, une part de soi est niée, peut-être dérobée. Alors, les mots, la poésie, la broderie cachottière, la création artistique sont autant d'actes de sublimation pour parvenir à exister, à être soi, à prendre sa place dans la société, surtout quand on naît femme.

« Un été sans les hommes » est un roman lumineux, enjoué, jouant avec les infinies ouvertures de l'humour pour mettre en cause sans éreinter les dysfonctionnement d'une société toujours très patriarcale. Long est le chemin de l'émancipation féminine.

Traduit de l'américain par Christine le Boeuf
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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Un Ete sans les hommes m'a sauvé dans ma rupture amoureuse. Bon, sauvée est peut-être un grand mot, en tout cas il m'a fait respirer.
J'ai compris la femme folle d'être trompée par son mari par une femme plus jeune de vingt ans, folle à se retrouver en hôpital psy, à devoir retourner chez sa mère, et surtout à avoir la chance d'une telle mère, qui comprend et qui ne demande rien.

Et pourtant moi-même je n'ai que la vingtaine, mais il y a une souffrance universelle aujourd'hui à être trompée, à se séparer de quelqu'un alors même que l'on l'aime, pour qui on a tant donné et quand on ne s'y attendait pas, qui est décrite avec justesse, sans dramatisation inutile. Les mecs sont cons et on le sait déjà.

Les personnages secondaires sont tous incroyables ; entre les voisins et le club de lecture des femmes retraitées, le cadre dans lequel la narratrice prend le temps de se retrouver est un rêve absolu d'originalité douce et de chaleur humaine simple.
Le féminisme infuse partout dans ce livre sans se découvrir, parfois avec facilité, avec des compromis, mais c'est ce qui rend les personnages si humains et proches de nous.

J'ai été libraire pendant un mois et ce livre a été le premier que j'ai pu conseiller, et je suis très fière de l'avoir vendu.
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Après un bref séjour à l'hôpital (comprendre psychiatrique), suite à l'annonce d'une "pause" proposée par son mari (comprendre liaison avec une femme plus jeune), Mia part vivre un petit temps près de sa mère et ses amies, propose des ateliers d'écriture à un petit groupe d'adolescentes et se lie d'amitié avec sa jeune voisine et ses enfants en bas âge.
On suit ainsi le récit de cet été "sans les hommes", enfin, surtout avec des femmes, avec la littérature et une introspection en filigrane. J'ai aimé suivre cet été, avec toute l'audace littéraire et la psychologie dont fait preuve l'auteure. Ses personnages ont pris vie et m'ont accompagnée tout le temps de la lecture et certains passages m'auront marquée et fait réfléchir. Une auteure que j'ai envie de mieux connaître !
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Après plus de trente années de mariage, Boris veut faire une pause ... pause qui a un nom, celui d'une jeune collègue .....
Mia, l'épouse délaissée est la narratrice du roman qui commence lors de sa sortie de l'hopital psychiatrique où elle a séjourné suite au traumatisme de la rupture.
Mia se réfugie dans le village de son enfance, près de la résidence pour personnes âgées où Laura, sa mère, termine sa vie.
L'été va se passer au milieu de femmes et Mia va se reconstruire lentement, ses sentiments vont évoluer et le pardon sera peut-être au bout .....
L'auteure apostrophe le lecteur, ce qui crée une grande proximité avec le personnage de Mia.
J'ai beaucoup aimé ce roman même si les nombreuses (trop ?) références littéraires sont parfois envahissantes.
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Le mari de Mia, neuroscientifique , la quitte pour une « Pause » passagère. La « Pause » étant jeune et prétendue lui être bénéfique. Mia craque nerveusement. Après son hospitalisation en psychiatrie, elle laisse New-York pour se rapprocher de sa mère qui vit en maison de retraite. Cinquantenaire, poétesse, il s'agit d'une femme qui se livre sans détour. Avec force, faiblesse, humour et sensibilité
Ce livre est magnifique, beau, touchant, drôle et juste !!! Un hymne à la femme sous tous les angles. L'adolescente, l'épouse, la mère, la femme libérée, la femme aimante, la femme indépendante ou non, la femme qui travaille, la femme en fin de vie… Chacune se reconnaitra à travers Mia ou à travers les personnages féminins de ce roman. Des femmes de tout âge et de plusieurs générations. Si son mari baigne dans le scientifique, Mia est une poétesse. D'une situation ou d'une parole, des vers et des poèmes lui reviennent à l'esprit. A travers ces traits d'esprits, on comprend ô combien la littérature et la poésie sont une source dans laquelle Mia puise et se ressource. Au bout de 30 ans de mariage, elle se pose des questions légitimes sur son couple, sur les habitudes qui rongent l'amour et sur son mari.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/05/siri-hustvedt-un-ete-sans-les-hommes.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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J'ai l'impression que plus j'apprécie un livre plus j'ai de difficultés à rédiger mon avis. Tellement de sentiments et d'idées se bousculent qu'il est compliqué de les analyser et de les organiser. C'est le cas avec ce roman de Siri Hustvedt. Sans cesse des passages me reviennent en mémoire, des réflexions nouvelles apparaissent, comme une petite musique qui me trotte dans la tête je ne peux pour l'instant laisser ce livre derrière moi.

J'avoue avoir été un peu effrayée par la mention « roman féministe », je craignais un déballage de clichés sexistes (envers les hommes) et de diatribes enflammées. Que nenni ! C'est un hymne aux femmes, à la Femme. Si des hommes il est question ils sont absents physiquement du récit, ils n'interviennent qu'indirectement. Seules des femmes sont présentes, personnages principaux ou secondaires.

Une galerie de personnages féminins incarne les différents âges de la vie. La petite Flora, encore enfant et innocente, les jeunes du cours de poésie à cet âge charnière où les petites filles se transforment en adolescentes, Daisy, la femme-enfant fille de la narratrice, libre et un peu immature, Lola la jeune maman et jeune mariée, Mia la cinquantenaire trompée, sa soeur Béa, sa mère et ses amies de la maison de retraite surnommées les cygnes. Finalement, nous sommes, avons été ou serons un peu toutes ces femmes.
(...) suite de la critique sur
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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