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3,98

sur 16193 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dévoré dans mon adolescence, je me suis replongé dans le monde parfait d'Aldous Huxley pour mesurer sa vision à l'aune de notre modernité.

Et non je n'ai pas été déçu...
Toujours juste ce roman nous oblige à faire face aux réflexions d'actualité, du plaisir immédiat, du bonheur qui est dû et de l'absence d'effort pour les atteindre.

Oui la réflexion est juste, le virus qui a paralysé notre monde récemment a quelque peu changé certaines priorités mais pour combien de temps avant que cette soif de bonheur ne nous submerge à nouveau.
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Ce livre d'anticipation m'a troublée comme aucun autre livre de ce genre parce que j'ai eu bien du mal à ne pas reconnaître dans cette dystopie les travers de notre société actuelle. J'ai été réellement impressionnée par l'ensemble des prédictions de ce roman écrits dans les années 30. Certes, on ne naît pas encore dans une usine à éprouvettes et on n'est pas conditionné en fonction d'une certaines castes mais difficile de ne pas y voir un peu de notre société obsédée par les loisirs et par la consommation.
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Cette dystopie est très réussie : elle me fut difficile à relire. À la description méticuleuses d'un système de caste prédéterminé dès la conception de la vie par manipulation génétique s'ajoutent des comportements humains qui semblent trop ancrés en nous pour disparaitre, surtout avec réseaux sociaux.

Les deux sociétés décrites dans la première partie (Londres du futur) puis la deuxième partie (une Réserve de Sauvages) servent à mettre en place une idée acide qui trouve encore plus écho de nos jours : si vous avez une différence (taille, origine de vos parents, comportement), les autres se moqueront de vous et vous ostraciseront.

À l'adolescence la lecture de ce livre m'avait simplement marqué par son univers mais tout comme Fahrenheit 451, le relire bien plus tard nous fait constater que nos sociétés se rapprochent de ces dystopies plus qu'elles ne s'en éloignent.

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Il s'agit de mon tout premier livre de dystopie et je l'ai adoré.
J'ai adoré l'univers décrit, même si personne n'aimerait y vivre, on est d'accord. Je parle surtout des détails de cet univers, son organisation, comment les gens réagissent de manière écoeurés à des choses qui nous paraissent normales (et inversement).
Par exemple, comme le clonage est très répandu, le concept de famille n'existe presque plus. Et les gens se sentent gênés lorsqu'on leur évoque des mots comme "papa" ou "maman". Comme si on leur parlait de choses immondes ou animales. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, entre l'utilisation des drogues ou des femmes, des classes sociales... Pleins de choses qui rendent ce futur horrible, une vraie dystopie en somme.
J'ai crû comprendre que ce livre n'est pas très apprécié parce qu'il décrit des choses très malsaines... Ce que je trouve très con quand on sait que c'est justement le but du bouquin. On peut ne pas se sentir à l'aise à la lecture, c'est normal, mais dire que le livre est mauvais pour ça, ça me dépasse.
Par contre, je reconnais volontiers que les personnages sont moins intéressants à suivre que la découverte de l'univers. Peut-être parce qu'ils sont remplis de défauts, contrairement à un Winston ou un Montag, et qu'ils n'ont rien qui nous permettent de nous attacher à eux ou de nous donner envie de les suivre.
Sans parler de l'introduction où l'auteur méprise les français pour leur "méconnaissance de Shakespeare". Et qu'il se torture pour nous à mettre des notes de bas de pages "destinés aux enfants". Clairement, l'auteur n'aide pas à ce que l'on apprécie s'il est le genre de personne à croire que tout le monde doit avoir la science infuse et tout comprendre dès la première lecture.
Ce n'est pas grave de ne pas connaître Shakespeare, Huxley. Je ne vais pas en vouloir à un anglais de ne rien y connaître en Molière (ni à n'importe qui d'ailleurs).

À part ça, c'est un pillier de la science-fiction et des récits dystopiques, donc à lire.
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« Ô merveille ! combien d'excellentes créatures sont ici et là encore ! Que le genre humain est beau ! Ô glorieux nouveau monde, qui contient de pareils habitants ! »
(Acte V, scène I, La Tempête de Shakespeare a inspiré le titre de cette oeuvre)

L'histoire se déroule dans l'Angleterre du XXVIème siècle, dans une ambiance dystopique. L'impression de lire une pièce de théâtre, avec tantôt la silhouette d'une satire, tantôt celle d'une tragédie vient donc de cela…Pouvant être caractérisée aussi d'un récit utopique, mais surtout d'une utopie ironique, qui m'a fait parfois sourire, esquissant dans mon esprit l'image des excès de notre société actuelle. C'est une lecture effrayante par moments, étonnamment passionnante par d'autres, et surtout : questionnante.
Si vous aussi comme moi, avez été tenté de refermer le livre au cours de ses premiers chapitres, un conseil : continuez. L'effroi que génère cette société imaginaire chez les lecteurs est presque un sentiment de self-défense de notre cerveau, qui a du mal à s'imaginer les détails de ce qui est dépeint : une société eugéniste, où la reproduction est totalement gérée par l'Etat (sans l'humain dans la chaine), déshumanisée, stratifiée dès les premiers moments de fécondation en laboratoire grâce au conditionnement protocolaire selon l'échelle sociale visée, au Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central, où « on appartient à tout le monde » et à tous les niveaux. Une société qui est « libérée » de toute contrainte, dénuée de morale et d'éthique, orchestrée par le grand Ford et ses collaborateurs selon la devise de l'Etat mondial : Communauté, Identité, Stabilité. Une liberté de façade donc, et sans risque d'effondrement grâce aux capacités critiques inexistantes chez son peuple. Rien du monde tel que nous le connaissons, appelé « l'ancien monde », sinon des livres et autres documents historiques enfermés à double tour et interdits d'accès, comme les livres sacrés, car aucune place à la « religion » jugée déshonorante, seulement à celle dictée par le grand Ford dont on ne connaît pas grand chose, une dictature insufflée dans la psyché de tous, qui passe crème grâce au système établi, et accepté de tous. L'art de créer et de gérer le mépris social le veut ainsi : pas de place aux questions existentielles, il faut se contenter de vivre, de consommer et d'exécuter tout ce qui a été inculqué dès les premiers jours de vie, et même durant le sommeil grâce à des procédés hypnopédiques. Une société « endormie » dans tous les sens du terme, car pour faire « passer la pilule » l'Etat drogue le peuple au « soma », pour lequel les basses strates sociales doivent travailler sans relâche tandis que les plus aisés y ont facilement accès…

C'est donc un tableau sociétal qui pourrait ouvrir un débat pluri et transsectoriel, notamment sociologique, qui se cache derrière cet ouvrage. Aldous Huxley dresse le portrait d'un monde qui pourrait rappeler certains aspects du nôtre, touchant au corps social, à la façon de « faire corps », et aux risques d'une société dénuée de l'esprit critique démocratique, mais aussi et surtout d'une éthique, d'une vraie éthique et non d'un « window-dressing », comme on peut le voir parfois dans certains procédés de gestion surfant sur des mots-valise pour une fausse image de bienfaisance et de responsabilité sociale. Je retiens de cette lecture deux choses, Aldous Huxley était un génie, et l'esprit critique est un garde-fou sociétal.
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Absolument génial.
Ce n'est pas la première dystopie que je lis, mais c'est clairement celle que j'ai préférée.

Les premières pages de là lecture ont été difficiles car j'étais complètement perdue, puis finalement ce sentiment de ne rien comprendre se dissipe vite.
On est rapidement pris par ce monde, ce système qui est absolument fascinant.
On se questionne vraiment sur notre propre conditionnement, notre propre société, et on se rend compte que le monde décrit dans le livre n'est pas si éloigné du nôtre.

J'ai adoré les personnages principaux, et leur développement.

J'aurai aimé que le livre ne soit pas aussi court car j'ai vraiment adoré.
J'ai particulièrement aimé l'écriture que j'ai trouvée fluide et très belle, avec toutes ces références à Shakespeare.

Je recommande vivement cet ouvrage.
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On dit souvent que la science-fiction est une vision de l'avenir et que parfois, voir souvent, les prédictions se réalisent. Une chose est sur, le monde que nous a dressé Aldous Huxley, ne me fait pas rêver.

J'ai été fasciné par ma lecture, mais d'une fascination proche de la crainte voir de la peur, tant le monde imaginé m'a fait froid dans le dos. Ce roman est, je dirais un mélange de SF et d'anticipation basé sur un postulat dystopique.


Car en effet, le meilleur des mondes débute après « la guerre de 9 ans » dont on a aucune information à proprement dite, juste une énonciation qui fait de cette date l'élément déclencheur de ce que les dirigeants vont faire du monde. Afin de régler les problèmes inhérents à toute civilisation depuis la nuit des temps, à savoir le mécontentement des citoyens, les guerres, les maladies, la politique et surtout les religions ; les dirigeants vont décider de formater la population.


Sous couvert de vouloir rendre tout le monde heureux, pour que chacun trouve son utilité dans le fonctionnement du monde et que chaque action extérieure au travail est un intérêt pour l'économie. Les dirigeants vont assigner à chacun un rôle, un statut social.


Tout cela débute en laboratoire dans une éprouvette, ou chaque ovule va être optimisé selon la méthode Bokanovsky qui vise à multiplier les embryons jusqu'à des nombres fous allant jusqu'à plus de 70 personnes se ressemblant trait pour trait., des clones. Chaque lot d'embryons recevra un traitement médicamenteux ou chimique, pour les parfaire ou volontairement les affaiblir afin que chacun rentre dans un groupe de qualité classé d'Alpha à Epsilon. Ça fait froid dans le dos…

Une fois tous ces foetus arrivés à maturité jusqu'à l'âge de 17 ans, ils se verront bourrer le crâne à coup d'hypnopédie, l'assimilation d'informations par le sommeil. (Un procédé discuté et étudié à l'époque du roman, qui n'aura par la suite, avec des études approfondies, pas fait ses preuves)


Toutes ces fabrications d'humains sont magnifiquement détaillées et beaucoup plus complexes que mes quelques lignes et tout ceci parait tellement crédibles que c'est que ça en devient flippant. le conditionnement intellectuel est effarant, tout dans le but que chacun soit heureux de sa situation et n'envie celle des autres tout en étant persuadé que chacun est à sa place.

Et afin de contrôler le peuple jusqu'en dans les détails, les religions sont abolies pour en asseoir une seule, le Fordisme … C'est génial ce culte à Henry Ford, c'est un peu un pied de nez aux religions en reprenant les codes du fanatisme et du culte aveugle.


Le roman m'a absorbé du début à la fin, parce que hormis cette introduction dans ce monde, à mes yeux horribles, il y a des déviants en quelque sorte. Des personnes, d'une quantité infime qui ont conservés, à leur insu par défaillance dans leur conditionnement, la capacité à « ressentir » la réalité de leurs conditions et du monde dans lequel ils vivent.

Car ce qu'il faut savoir également, c'est que dans le cas où un humain viendrait à rencontrer un mal-être ou une phase moins bonne que les autres, il y à une drogue d'état distribué à tous pour contrecarrer les coups de mou ; le soma.


Mais toute trace d'humanité n'est pas détruite, il reste des réserves d'humains, des vrai avec des sentiments et des pensées non conditionnées depuis le flacon de la naissance. Et c'est là que les choses deviennent passionnantes. Je vous laisserais vous en délecter. Tout particulièrement l'échange verbal entre l'alpha plus et administrateur Mustapha Menier avec John un humain « à l'ancienne ».

J'ai trouvé leur échange magnifique ! Monsieur Huxley est à un niveau exceptionnel, réussir à habiter par sa plume deux personnages aux idéaux complètement opposés et à rendre leur propos tout à fait questionnant pour le lecteur ; comme si nous étions invités à choisir un côté. J'ai trouvé ces dialogues poignants teintés, pas qu'un peu, de philosophie ; mais de la bonne philosophie celle d'une réalité tangible, le monde dans lequel nous vivons.


Je suis particulièrement élogieux sur ce roman, parce que je ne m'attendais pas à livre qui me questionne autant, qui me saisissent autant de cette peur que je ne pouvais réfréner en lisant ce meilleur des mondes. Car par certains points, le conditionnement humain a déjà commencé et ceux qui ne partagent pas la bien-pensance sont pointés du doigt et misent à la marge.


Le tout est étayé de références à Shakespeare qui sert de terreau aux réflexions et à la philosophie du livre, j'ai trouvé vraiment très à propos et vraiment bien dosé !
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Pour peu que l'on s'intéresse à la marche de notre monde et que l'on se pose des questions sur la gouvernance de nos sociétés, on croise fréquemment des références à Georges Orwell et Aldous Huxley. « le meilleur des mondes », oeuvre majeure de ce dernier est souvent citée, instrumentalisée, célébrée et son auteur érigé comme un prophète.

Le meilleur des mondes est un monde où le bonheur et la stabilité sociale sont l'alpha et l'oméga. Un monde où la science est ce magnifique instrument de conditionnement, d'uniformisation, voir de lobotomisation des individus. Des individus qui sont fabriqués dans des tubes et conçus selon un système de castes permettant d'aimer sa servitude et n'entrevoir aucune alternative désirable.

Un monde qui ne laisse nulle place à l'imprévisible et à la révolte. Un monde qui stimule les sens au détriment de la pensée, encourage et incite à la satisfaction des pulsions et des désirs, supprime la monogamie, la parentalité, la famille et toute expérience donnant naissance à une passion et un sentiment fort et profond. L'adulte est un enfant éternel qui jouit sans entraves.

Le bonheur fait loi, les contraintes éradiquées, l'inconfort ardemment combattu. Une guerre est menée contre la gratuité, la culture, l'art, la religion, l'innovation, les sentiments et contre la souffrance. Car les dirigeants de ce monde ont conscience que la souffrance éveille l'âme, élève l'esprit et stimule la pensée. La Vérité, le Beau, le Noble sont désormais des notions désuètes, incompréhensibles, inconnues. Bref, tout ce qui fonde notre humanité est troqué contre un bonheur factice et une stabilité moribonde.

L'Humanité dans ce roman est incarnée par un Sauvage qui se retrouve immergé dans cette « civilisation » jusqu'à en devenir fou. « Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable. Je veux de la liberté, je veux de la bonté, je veux du péché », s'écrie-t-il. Il veut rester humain, pleurer ses morts, souffrir dans sa chair et éprouver son existence. Ce cri de révolte devrait être le nôtre, ne nous laissons pas endormir ! La quête du bonheur et du confort peut déboucher sur une violente dystopie !
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Ce livre est super. On retient en général que ce livre est une utopie, ce qui n'est pas vraiment le cas. Il s'agit d'un régime totalitaire qui prend les airs d'un paradis pas si paradisiaque que ça pour que les gens ne se révolte pas. Pourquoi se révolter quand nous avons tout ce que l'on désire et les seules choses que nous ne possédons pas sont celles que l'on associe à la souffrance ? Pourquoi se rebeller contre un gouvernement quand celui-ci nous donne de la drogue ? Ce livret me fait un peu penser à notre monde actuel.
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J'ai eu du mal à rentrer dedans, le worldbuilding au début est un peu lourd, mais lorsque l'action démarre vraiment, on est embarqué dans l'histoire ! J'ai tiqué sur certains points, notamment la misogynie (c'est un livre de 1932, il faut le rappeler), mais sur d'autres, je trouve qu'il est très proche de notre vie actuelle et ça pousse clairement à la réflexion. Dans le livre, on est sur une société créée pour ne se poser aucune question, grâce au soma ou à des activités à satisfaction immédiate pour anesthésier nos émotions. C'est un peu similaire à scroller sur réfléchir sur les réseaux ou binge watcher des séries Netflix pour éviter nos problèmes (je suis la première à le faire 🙄). En gros, on n'est plus jamais malheureux, mais à quel prix ? Sur la fin, on a l'exemple de personnages qui sortent de ce système, retrouvent leur libre arbitre, mais en devenant des marginaux…

Réflexions intéressantes & inspiration pour l'écriture : Toujours une plus grande quête du plaisir et du «bonheur» (satisfaction immédiate), le système de caste (on naît dans une classe sociale, on y reste et on s'y complaît) très typique de la dystopie, les réflexions philosophiques : Peut-on atteindre un véritable bonheur sans ressentir le moindre mal-être ? Sans se poser de questions ? Sans traverser la moindre difficulté ?
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