Shim Chong, fille vendue

Le récit commence de manière très abrupt, au moment où Shim Chong est vendue, soit disant pour être mariée en Chine. J'avoue que vu l'ampleur du roman -on suit l'héroïne tout au long de sa vie- j'aurais aimé que l'auteur s'attarde un peu sur son enfance en Corée. Nous suivons donc la jeune fille jusqu'en Chine où une famille riche l'achète afin qu'elle adoucisse les vieux jours de leur patriarche. le récit est intéressant et je ne me suis pas ennuyée pendant ce roman. L'univers de la prostitution est très bien dépeint, le tout sans fioriture et toute la cruauté de la condition des femmes est admirablement rendue. Hélas, certaines choses m'ont empêchée de succomber totalement à ma lecture. J'ai trouvé la narration finalement assez froide. Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas une seconde été émue par le destin de l'héroïne. Tout est un peu fade. Ce qui m'a gênée, ce n'est pas que la jeune femme se soumette à son destin mais que les méandres de son ressenti ne soit pas plus explicités. Les faits sont détaillés mais l'aspect humain n'est pas assez présent. Par exemple, au début de l'ouvrage, lorsque Shim Chong est achetée par le vieil homme, on ne s'appesantit guère sur les relations entre les deux personnages.

De la même façon j'ai regretté que certaines périodes de la vie du personnage ne soient pas plus développées -sa vieillesse par exemple-. Enfin, je regrette un peu que la vie quotidienne ne soit pas décrite de manière plus détaillée. Concernant l'aspect de la sexualité -thème bien présent puisque nous parlons dans ce récit d'une prostituée-, rien de particulier ne m'a sauté aux yeux, si je puis dire. Les scènes de lit sont décrites sans pudeur mais sans grande originalité.

Pour terminer, un mot sur la traduction. Je n'ai pas relevé de maladresse dans cette dernière. le style correspond bien au propos, romanesque et classique. Une bonne traduction. Un petit regret tout de même, s'il existe bien un glossaire des termes utilisés, il n'y a jamais de note pour expliquer les particularités culturelles ou encore certains faits historiques. Pour quelqu'un qui ne connaît pas bien l'histoire de l'Asie, certains évènements resteront un peu obscurs et c'est un peu dommage.

Shim Chong, fille vendue est un roman sympathique qui a de nombreuses qualités mais qui n'est pas parvenue à me toucher vraiment. L'aspect culturel et historique n'est pas aussi passionnant que je l'espérais. Un livre donc agréable mais qui ne restera sans doute pas très longtemps dans ma mémoire.
Lien : http://altervorace.canalblog..

Ce roman évoque la destinée de Shim Chong, une jeune Coréenne vendue qui deviendra prostituée dans la Chine du XIXème siècle. En fait, l'auteur s'est inspiré d'une légende coréenne (que naturellement je ne connaissais pas). le lecteur suit les pérégrinations de cette femme qui sert d'instrument de plaisir à une infinité d'hommes, de toute condition sociale. Parmi bien d'autres aventures, elle se retrouve prisonnière dans un bordel des plus sordides sur l'île de Formose (Taïwan), avant d'être achetée par un riche Occidental installé en Orient. Un tel scénario pourrait laisser croire que Shim Chong est présentée comme la victime éplorée des trafiquants de chair humaine. Pas du tout ! Cette femme courageuse, réaliste et même ambitieuse ne s'apitoie jamais sur son sort et elle prend son destin en mains, pour le rendre toujours plus supportable. de plus, la période où elle vit est très agitée, car l'Extrême-Orient est alors confronté aux impérialismes japonais et occidental, qui génèrent de graves conflits; ce contexte historique (peu connu de la plupart des lecteurs) me parait également intéressant.
Cette histoire s'étire un peu en longueur à mon goût, mais elle n'est jamais lassante car les rebondissements sont nombreux et le tableau semble très plausible.

Chong est une toute jeune fille vivant en Corée, avec son père aveugle et sa belle-mère. La famille a bien du mal à joindre les deux bouts et décide donc de vendre Chong à des commerçants chinois. Arrivée en Chine, la jeune fille est rebaptisée Lenhwa ("lotus") et revendue à une riche famille pour y devenir la concubine du chef de famille, un vieil homme qui lui fera découvrir la sexualité. A la mort de ce dernier, Chong, ne voulant pas être à nouveau vendue, convainc le fils cadet de la famille, propriétaire d'une maison close, de l'emmener avec lui pour qu'elle puisse y travailler. Elle y découvre donc le métier difficile de courtisane. Fière et courageuse, la jeune fille brave les humiliations et transforme cette profession imposée en un choix de vie qui va la mener tour à tour à Formose, Singapour, mais aussi à Okinawa et au Japon, et lui permettre aussi bien de gravir l'échelle sociale de manière fulgurante que de trouver l'amour.


Quand j'ai commencé ma lecture, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Vu le thème abordé (le commerce de l'humain), plutôt à une histoire très dure. Et durs, les faits exposés tout au long du roman le sont. On suit de manière très détaillée le quotidien d'une prostituée asiatique du XIXème siècle dans tout ce qu'il a de plus tragique: les humiliations, les maladies, le manque d'argent... Pourtant, je n'ai ressenti ni pitié, ni tristesse pour la jeune Chong. Et pour cause, Hwang a fait de son héroïne un personnage qui ne subit pas mais qui agit pour sortir de la misère, qui sait tirer le meilleur parti de toute chose, bref, un personnage très fort. Peut-être un peu trop fort d'ailleurs, car si les évènements de la vie de Chong sont décrits de manière presque exhaustive, ses sentiments et relations avec les autres sont trop survolés, la faisant paraître parfois à la limite de l'insensible. Dommage, même cela ne m'a pas empêchée de m'attacher à cette jeune femme et de vouloir connaître à chaque fois un peu plus la suite de ses aventures.

Bon point également sur l'écriture, dense, sans fausse pudeur, mais avec suffisamment de retenue et de subtilité pour nous conter ce quotidien difficile (et forcément très sexuel par moments) sans lourdeur ni sensation de voyeurisme. Quant aux différents termes ayant trait aux cultures asiatiques, ils sont expliqués aux néophytes tels que moi dans un très utile petit glossaire, facilitant ainsi grandement la lecture.

Néanmoins, je dois quand même mentionner un point qui m'a périodiquement gênée, mais qui plaira certainement à d'autres : "Shim Chong, fille vendue" n'est pas seulement l'histoire d'une jeune prostituée, c'est aussi un véritable roman historique. Hwang nous y retrace ainsi l'Histoire de ces pays (Corée, Chine et Japon), leurs relations avec l'Occident, et leurs commerces de l'époque (thé et opium notamment) de manière extrêmement documentée, trop documentée pour moi. J'ai évidemment apprécié d'en apprendre un peu plus sur le passé de l'Asie (continent dont je connais bien mal L Histoire), mais l'abondance de détails historiques m'a parfois plombé la lecture. Difficile pour moi d'accrocher à des pages entières de détails techniques sur le commerce de l'époque. J'aime l'Histoire, mais pas à ce point, et surtout, pas de cette manière.

Ce bémol mis à part, une bien agréable lecture!
Lien : http://fromthereandbackagain..

Shim Chong, fille vendue est une réadaptation d'une légende coréenne. Cette version est beaucoup plus sombre et raconte l histoire d'une jeune fille coréenne vendue à des chinois par sa belle mère. Elle est un fardeau trop lourd pour cette famille dont le père est aveugle. Elle devra s'adapter à la Chine, y survivre. Cela passe bien sûr par la prostitution. Quel autre choix quand on est sans argent, sans amis et prisonnière? Mais Shim Chong a beaucoup de ressources en elle, de maturité et va vite apprendre à manipuler pour obtenir ce qu'elle veut: être une femme indépendante, ne devant rien à personne.
Elle garde beaucoup de gentillesse et de générosité, malgré tout ce qui lui arrive. C'est donc un personnage très intéressant à suivre, indépendant, en contradiction totale avec sa condition.
Ce roman est une lecture très enrichissante, que ce soit d'un point de vue culturel avec les conditions des réseaux de prostitutions et les échanges bien présents entre le Japon, la Chine et la Corée, mais aussi historique. On y découvre les différentes guerres qui ravagent les pays, pour des querelles internes d'abord, puis contre l'invasion des Occidentaux.
J'ai été un peu déçue par certains choix de Shim Chong, car je pense qu'elle s'est compliquée plusieurs fois la vie par gout d'indépendance et qu'elle a quitté de trop nombreux amis pour des raisons difficiles à appréhender pour un occidental vivant au XXIème siècle. Mais elle reste fidèle à son personnage du début à la fin, ce qui est aussi un trait important dans un personnage de roman à mes yeux.
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Chong vit avec son père aveugle en Corée qui n'a d'autre solution pour s'en sortir financièrement que de vendre sa fille, 16 ans, à des marchands chinois. Ainsi démarre l'histoire de cette fille qui va devenir l'esclave sexuelle d'un vieillard chinois avant de rejoindre à sa mort, une maison de plaisirs. Elle tombe amoureuse d'un musicien et décide de le suivre dans sa tournée. Hélas elle sera kidnappée et vendue à nouveau dans une maison de plaisirs à Taiwan où un riche occidental succombe à ses charmes. Il la rachète et l'emmène à Singapour. Elle vit quelques années de répis à ses côtés avant de devoir à nouveau recommencer sa vie dans une maison de plaisir. L'auteur nous emmène ensuite au Japon avant de terminer, en boucle en Corée. Autant, les 300 premières pages m'ont vraiment beaucoup plu, autant les 250 suivantes ont été pénibles. L'éternel recommencement dans une autre ville, un autre pays avec une Chong toujours aussi séduisante et toujours aussi parfaite dans un milieu de prostitution a fini par me lasser. Dommage ces longueurs car l'histoire n'est pas dépourvue d'intérêt et permet de découvrir le sort réservé à ces jeunes filles asiatiques issues de familles pauvres.

J'avoue qu'en refermant ce livre, je ne savais qu'en penser. Je ne peux pas dire avoir vraiment aimé, mais pas détesté non plus.

J'ai apprécié le côté historique du roman qui décrit bien la vie en Chine, les trafics etc.

Mais le style est si neutre que j'ai trouvé que même l'héroïne n'était pas attachante. C'est froid, dénué de sentiment. On dirait un peu une analyse, une autopsie, un rapport, et du coup, malgré tous les drames et toutes les horreurs, et bien, je n'ai jamais été touchée.

Belle fresque d'une vie de femme dans le sud est asiatique du début du XXeme siècle.

Joli roman, avec parfois quelques passages un peu long, qui suit le parcours d'une jeune fille vendue, qui passe par différentes étapes, de la concubine d'un vieil homme, à la femme réputée en passant par la prostitution pure et dure. L'histoire de cette femme a pour trame de fond le trafic d'opium, l'ouverture de l'Asie au commerce européen.
Je suis un peu déçue car je n'ai pas retrouvé dans ce livre le côté envoutant des histoires japonaises, asiatiques comme on peut le trouver dans les romans "Mémoires d'une Geisha" ou "Fleur de neige", etc...
En revanche, l'héroïne fait preuve d'une détermination à toute épreuve, j'ai juste trouvé la fin du livre un peu longue.
Bref, très beau roman, mais je ne l'ai pas trouvé transcendant.