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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Ce livre est une machine à remonter le temps. Il m'a permis de voyager pendant deux ans à reculons, à l'est de moi-même. de redécouvrir des lieux, de revivre des émotions." (Igort). Peu de lecteurs le savent : cela fait plus de 20 ans que le dessinateur italien s'intéresse au Japon (ayant travaillé pendant onze ans avec Kodansha, son éditeur japonais). Parfois contrarié, souvent surpris mais toujours émerveillé par les codes de ce pays à l'inestimable tradition du dessin, Igort à travers son voyage initiatique au pays du soleil levant, livre quelques clés de décryptage sur cette culture aussi déconcertante que fascinante. Grâce aux somptueuses planches de ces Cahiers japonais inspirés de ses notes, croquis, dessins, mais aussi de ses rencontres et collaborations, Igort invite à une fabuleuse et poétique découverte de la culture nippone : du suicide rituel de Mishima à la légende d'Abe Sada en passant par le cinéma de Kurosawa, le réalisme animé de Takahata, la magie féérique de Miyazaki ou la peinture absolue de Hokusai, ce voyage dans l'Empire des signes (cf. l'essai de Roland Barthes du même nom) est un superbe condensé de ce qui fait la richesse et le mystère du Japon d'Igort...

Difficile de rédiger le compte-rendu de cet album sans évoquer l'intention de l'auteur : "Je mentirais si je disais que tout a commencé de façon inattendue. Avant d'y poser les pieds pour la première fois au printemps 1991, je rêvais du Japon depuis 10 ans. C'est à dire que j'avais commencé à le dessiner de manière presque inconsciente dans les pages de ce qui allait devenir ma première BD : Goodbye Baobab. Ce que je cherche ? Cette question m'accompagne désormais depuis presque 25 ans. Progressivement, ce lieu mystérieux m'est entré dans la peau. Langueurs et nostalgie s'installant en moi m'ont même amené à y vivre pendant une courte période, dans les années 90. Ce livre raconte la poursuite d'un rêve et la découverte de cette évidence, à laquelle il faut se rendre, que les rêves, on ne peut pas les attraper." (p.7). Igort entend-il par là qu'au bout de 25 ans, il n'est pas encore parvenu à saisir l'essence profonde de l'esprit japonais ? Dans son dyptique Cahiers russes / Cahiers ukrainiens, on découvrait un Igort militant pour la cause des oubliés. Avec cet album, c'est à un Igort mélancolique que l'on a à faire. Brossant avec lyrisme un Japon torturé par ses propres démons, le dessinateur rend un brillant hommage à l'Empire des signes en racontant sa quête inassouvie...

"Le Japon était devenu pour moi l'écrin des désirs et surtout le paradis de tous les dessinateurs". Mais pas seulement aurais-je envie de dire. Et pour cause, si le point de départ de cet engouement d'Igort pour le Japon part de ce constat, son travail a ceci de magique qu'il brasse l'art japonais au sens large : on évoquait plus haut, le dessin (mangas, Ukiyo-e, film d'animations, le Geki-ga de Mizuki), le cinéma (Seijun Suzuki, Kitano), la poésie (l'art du Haiku de Basho), le bushido (code d'honneur des Samouraïs observé par Mishima)... Mais l'auteur aborde aussi le Kiku No Seku (fête du Chrysanthème), la tradition des Sumos, les secrets de l'Iki (code des Geishas basés sur séduction, énergie spirituelle et renoncement), le statut social des Burikamin (caste inférieure japonaise)... en alternant hommages oniriques et anecdotes de vie ou de travail... On découvre ainsi que la collaboration d'Igort avec l'éditeur Kodansha a donné naissance à Yuri, un personnage "sempaï" (mignon) adulé par la population locale. On part également à la rencontre de Miyazaki (Mon voisin Totoro), Tanaka San (Gon), Ozamu Tezuka (Astro le robot) qui ont durablement marqué le dessinateur. Et puis, Igort partage également toutes ces choses qui lui ont appris à évoluer dans l'empire des signes et qui font de ces cahiers, un trésor de lecture, un merveilleux voyage en somme...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Sur près de 200 planches, Igort clame son amour du Japon. Un amour à l'arrache. Fait de sueur, de frustration, d'envie... Jamais Igort ne mentionne de félicitations, d'honneur, de remerciements... L'Empire du Soleil Levant se mérite. Ce n'est pas donné à tout Européen de dessiner des mangas au Japon.

Cet amour, Igort est parfois arrivé à me le communiquer. Je dis bien "parfois", car le principe de cahiers, c'est que cela se feuillette et que c'est fatalement décousu. On passe d'un sujet à un autre. On évoque les maîtres, modernes, contemporains ou classiques. On contemple des estampes, redessinées par Igort. On passe en revue les débuts d'Igort. On survole le fait divers de Sada Abe qui émascule son mari au terme d'une errance faite de rejet, de pauvreté et de prostitution. Et ainsi de suite.

Le graphisme est somptueux. Les portraits. Les évocations. Les paysages. Les estampes. Mais le propos est parfois dilué et le récit s'en ressent. D'où une certaine lassitude parfois. Mais j'ai éprouvé de l'admiration pour Igort, pour son parcours, et du respect pour l'homme. J'ai aussi, et c'est le plus important, envie de découvrir son oeuvre.
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Le Père Noël a eu la main heureuse avec ce beau livre !
L'auteur (italien) y raconte ses multiples rencontres avec le Japon, les influences qu'il y a puisées, le travail, les grands auteurs ou mangakas, et ce qui fait du Japon un monde à part. Ce livre est beau, des dessins variés qui illustrent les multitudes de langage qu'ouvre le Japon. Une sorte de bande dessinée amoureuse du Japon. J'y ai aussi découvert quelques auteurs, pas tous traduits en français malheureusement.
Un livre qui permet de démarrer l'année avec les yeux grand ouverts !
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Les cahiers japonais d'igor sont un récit autobiographique agrémentés de dessins, d'illustrations, d'estampes et de photographies. Il revient sur son parcours de dessinateur au Japon et détaille en même temps sa vie quotidienne, son quartier. Il éclaire le lecteur en lui expliquant les coutumes, traditions et divertissements nippons. Il a également la chance de côtoyer des maîtres du manga japonais et il raconte son expérience.
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Igoruto-san, tel que les japonais l'appellent, nous livre à travers ce recueil d'illustrations et de textes son expérience très personnelle en tant que dessinateur de BD européen sur les traces de cette merveilleuse et subjuguante culture qu'offre le Japon.
Cet ouvrage de 180 pages peut paraître à certains un fourre-tout un peu décousu mais constitue en réalité une restitution très personnelle de son ressenti et des différentes expériences professionnelles et de voyages.
Ce qui est intéressant et plaira à tout amateur de manga et de culture contemporaine japonaise est ce décalage temporel avec le Japon tel qu'il existe et ce qu'il a offrir aujourd'hui et la version "années 90" de cet ouvrage (ce qui n'est pas si lointain en soit !).
Ce qui m'a surtout plu, ce sont les histoires de ses rencontres avec Tanizaki Junichiro, Miyazaki Hayao, ses anedoctes de travail pour la Kodansha (extraordinaire!), ses recherches en tant que dessinateur l'emmenant à arpenter les quartiers de Tokyo ou nous en apprenant plus sur les grands maitres mangaka (Shigeru Mizuki, Tezuka Osamu) ou de l'estampe (Hokusai). Ce qui m'a moins touché furent les histoires moins personnelles ayant trait à des évènements historiques ou oeuvres cinématographiques que je connaissais déjà (cf. L'empire des sens).
Néanmoins, la balance penche nettement dans le positif et je recommande cet ouvrage aux curieux, qu'ils soient amateurs de culture japonaise ou non-avertis !
Je remercie Babelio et les Editions Futuropolis pour cet exemplaire dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Après avoir rêvé du Japon durant de longues années, Igort y débarque en 1991 rempli de ses représentations et fantasmes. Vingt cinq ans plus tard, ses cahiers japonais rassemblent un peu comme un patchwork les souvenirs de son premier voyage, ses figures tutélaires dans l'univers du dessin, de la littéraire et du cinéma (Mishima, Taniguchi, Hokusai, Imamura, Tanizaki , Miyazaki), la vie quotidienne sur l'archipel, et bien sûr ses aventures dans le monde du manga.
Des dessins en noir et blanc, les aquarelles colorées ou quelques photos d'archives montrent le Japon d'aujourd'hui et d'hier. Grâce à cette variété de supports et de style, Igort en établit aussi bien la réalité quotidienne que le mythe. Au-delà des aspects documentaires et mémoriels, il s'essaye ainsi à cerner tout autant la psyché nippone qu'à tracer à grands traits un véritable hommage à cette culture et cette civilisation. Cet exercice d'admiration est une véritable réussite et un album de grande qualité esthétique.
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Un dessinateur de BD italien obsédé par le Japon au point de s'imaginer y avoir vécu dans une vie antérieure est invité à y résider pour y travailler . de cette confrontation du rêve à la réalité naît une merveille de “roman graphique” ,tout en finesse et subtilité ,à la fois hommage et regard critique . Pour les passionnés de ce pays , les fans de manga , de littérature , de cinéma c'est aussi une mine de renseignements . Mais c'est aussi et surtout un vrai Plaisir des yeux …
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Lu dans le cadre du Hanami Book Challenge

Premier volume d'une série de deux, ce roman graphique est à la fois un récit de voyage et un carnet intime de l'auteur qui nous propose de revisiter son passé d'illustrateur pour la maison d'édition japonaise Kodansha dans les années 1990 avec son manga intitulé Yuri. A ses anecdotes personnelles sur la culture japonaise, il évoque aussi le fonctionnement du monde de l'édition au pays du soleil levant et les différences avec l'Europe.

Un tome que j'ai moins apprécié que son deuxième volume consacré à la figure du mangaka. Igort nous emmène dans ses bagages direction le Japon pour travailler comme un forcené auprès de Kodansha. Si le rythme de production est soutenu comparé à une maison d'édition européenne, l'auteur ne s'en plains pas jusqu'à son « rite de passage » que je vous laisserai découvrir. Néanmoins, ce voyage s'avère une forme de méditation où il va prendre des habitudes, se mettre dans les pas de Osamu Tezuka ou Hokusai, rencontrer des figures connues comme Hayao Miyazaki ou Jiro Tanigushi avec qui il deviendra ami. L'ouvrage est parsemé de documents divers : anecdotes sous forme de BD mettant en scène l'auteur, des histoires illustrées associées à la culture du Japon ( les derniers jours d'Hokusai, la bataille de Osamu Tezuka pour imposer la reproduction de ses dessins à la photogravure et non plus à la main pour éviter des altérations des nez de ses personnages, un résumé du film l'Empire des sens basé sur la vie de Abe Sada…). Mais l'auteur glisse aussi des photos de ses rencontres, des pages façon carnet de notes écrites à la main et des illustrations de son manga Yuri. Un ouvrage très intéressant qui permet de découvrir le fonctionnement d'une maison d'édition japonaise : comment les japonais font avancer leurs histoires, accordent les désirs des fans avec les récits, etc… Un joli moment de lecture avec des illustrations très variées allant de la bd à l'estampe.

Retrouvez mes autres lectures nipponnes dans le cadre du Hanami Book Challenge ici :

Lien : https://lestribulationsdemis..
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Très bel ouvrage : qualité du papier, des dessins et du texte.
Biographie dessinée du séjour de l'auteur au Japon dans un cadre professionnel assez incroyable. Igort est en effet intégré à une équipe de dessinateur japonais de manga !
Il profite de ces pages pour nous faire partager plusieurs aspects du Japon qu'il a découvert à ce moment là.
Parfois un peu long, il faut savoir picorer ici ou là des sujets qui nous interessent.
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