Adama, père de famille se retrouve licencié par son entreprise. Ses recherches infructueuses d'un nouvel emploi le conduisent, en désespoir de cause vers un de ses anciens employeurs Nobila, un commerçant. les deux hommes s'étaient par le passé quittés en de mauvais termes. Celui-ci l'entraîne dans la campagne électorale d'un instituteur qui se présente à la députation.
Cette apparente lueur d'espoir se révèle vite être le point d'orgue d'une succession de déconvenues et de malchances pour Adama.
La fatalité, l'ingratitude, la bassesse, l'abnégation sont autant de thèmes traités dans ce court récit agréable à lire. le héros de l'histoire n'a de cesse de se relancer pour s'extirper de sa condition. Encore faut-il que la fortune soit de son côté...
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Mais ce qui le frappait le plus dans toute cette affaire, c'est que ce jeune homme, tout comme l'instituteur, tout comme lui-même, avait sauté pieds joints dans la politique à la recherche d'un abri contre la misère et le dénuement. Et pour réussir, il était prêt à dire le contraire de ce qu'il pensait, à faire le contraire de ce qu'il disait , à jongler avec des concepts qui lui échappaient totalement et à parler sans rire de justice sociale et d'abnégation. C'est cela, la politique. Rien d'autre.
Adama avait découvert à ses dépens que les temps avaient bien changé et qu'il était en retard, il retardait comme une horloge. […]
Maintenant, il faut être recommandé. On ne se préoccupe plus tellement de savoir si vous avez l'expérience requise, si vous êtes à la hauteur de la tâche que l'on doit vous confier, on se préoccupe d'abord et avant tout de savoir de la part de qui vous venez.
_ La vie des petites gens ! pensa Adama en regardant sa femme lui apporter de l'eau. Il leur faut toujours choisir, parce qu'ils ne peuvent se permettre qu'une seule chose à la fois.
On eut dit qu'il y avait un incendie en lui, car la sueur ruisselait abondamment sur tout son corps, trempant sa chemise.