Les mauvais gentlemen est un roman à la trame très sensuelle : deux mecs se rencontrent à une époque où l'homosexualité est avant tout une entorse aux bonnes moeurs. le XIXe siècle n'est pas réputé pour sa clémence envers les marginaux, les rêveurs et les poètes. Malgré le scandale que leur relation traîne dans son sillage, les deux protagonistes, Octave et Léandre, se trouvent irrémédiablement attirés l'un par l'autre, au détriment de tout ce qui fait la vie d'un homme "respectable".
J'ai discerné dans cette relation délicieusement licencieuse les augustes ancêtres d'Octave et de Léandre, les poètes
Verlaine et Rimbaud. Si Léandre en veut également à la bourgeoisie pour ses idées faussement révolutionnaires, Octave est, tout du moins au début, prêt à sacrifier énormément de choses pour maintenir son statut. L'illusion dans laquelle il vit se retrouve rapidement brisée par l'apparition de son jeune disciple qui s'acharne à bousculer tout ce qui l'écoeure.
L'auteure illustre cette relation passionnelle avec beaucoup de talent. Les formulations sont poétiques, remplies d'emprunts au vocabulaire du XIXe siècle. de fait, je n'ai rien trouvé à redire sur cette histoire qui nous fait voir Paris sous un autre angle. Celui des poètes et révolutionnaires d'antan.
- La fiction historique et ses multiples clins d'oeil aux faits réels sont particulièrement savoureux, tout comme l'usage des insultes d'époque.
- Les scènes érotiques sont très détaillées et elles donnent chaud.