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3,54

sur 314 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est très dérangeant. L'auteur nous présente tour à tour les pensées d'un meurtrier pédophile, puis celles du père d'une des victimes, puis de la mère.

Les petites victimes, Marie et Lucie, sont rapidement évoquées, on sait très vite qu'elles sont mortes…

En parallèle, on suit également l'enquête menée par deux policiers : un homme et une femme.

Quant au style, les phrase sont courtes, percutantes souvent sans verbe. Ou alors sans sujet…

Un roman terrible, suffocant, prenant…
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Dans ce roman, tout se passe comme dans un huis clos : l'autoroute, les aires de repos et leurs restaurants. le béton, la saleté, la pollution, la prostitution, la malbouffe, les magouilles financières, la criminalité ordinaire ou extra-ordinaire, les désirs sexuels assouvis ou non, l'extrème chaleur ou la pluie, la misère sociale et la déchéance humaine face à l'indicible font le décor de ce roman. Joseph Incardona, de son écriture vive et ciselée, nous décrit ce monde où il y a tellement de laideur ; le mauvais côté de notre civilisation. Il y a ceux qui sont nés du mauvais côté de la barrière et qui tentent de réaliser leurs rêves, ceux qui sombrent dans l'alcool, la folie. Un livre très désenchanté et tellement d'actualité. Je recommande.
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Premier chapitre : trois parties, trois personnages. Ce que décrit le narrateur ressemble à une tentative de suicide : il fait très chaud et Pierre, désespéré, enfermé en plein soleil dans sa Renault, se déshydrate sur ce parking d'autoroute. Il peut décrire exactement chaque étape de ce qui va lui arriver : avant, il était médecin légiste. Autour de la voiture, des gens s'inquiètent, s'agitent, jusqu'à ce que Pierre se décide finalement à réagir.
Pascal est cuisinier dans un snack sur cette même aire d'autoroute. Il y a plusieurs années, il a eu un accident de moto et quelqu'un en a profité pour mettre le Mal dans sa tête. Parfois, quand le Mal veut sortir, Pascal ouvre la fermeture Éclair qu'il a fait tatouer sur sa cicatrice…
Avant, Ingrid était une jolie femme. Maintenant, elle ne sort plus de chez elle, se néglige, s'est laissé grossir. Elle boit de la vodka et laisse l'appartement dans un état déplorable. Elle couche avec les livreurs qui lui apportent ses courses et se masturbe frénétiquement en regardant la télé. Pierre l'appelle tous les soirs pour lui dire où il en est, s'il a trouvé quelque chose, s'il y a du nouveau. Ensemble, ils ont eu un enfant, une petite fille. Elle avait huit ans quand elle a disparu sur une aire d'autoroute, il y a six mois…
***
Dans ce roman noir, très noir, l'intérêt ne réside pas dans la découverte du coupable : on le connaît dès le premier chapitre, mais plutôt dans la traque, dans la psychologie des différents personnages, même des personnages secondaires, et dans le décor que Joseph Incardona a choisi pour les faire évoluer : une aire d'autoroute. En effet, Derrière les panneaux, il y a des hommes, précise le titre parfaitement adéquat, et c'est vrai qu'il y a un monde fou sur les aires d'autoroute : ceux qui travaillent, ceux qui ne font que passer, ceux qui s'arrêtent pour manger, pour pisser, pour se reposer, pour dormir, ceux qui cherchent une relation sexuelle, tarifée où non, ceux qui y vivent et ceux qui y survivent. Nous allons en rencontrer plusieurs, de ces figures : un cantonnier qui ramasse tout ce qu'il trouve, un gérant malhonnête, un binôme de policiers qui cherchent le tueur, un prof qui vieillit mal, un travesti, une cartomancienne, un couple en instance de rupture et leur petite fille de douze ans…
***
Le style de Joseph Incardona me plaît vraiment, malgré la crudité et même la vulgarité du langage employé dans ce roman-ci. Il me semble que ce parti pris de la violence du langage intensifie la douleur, le ressentiment, la colère, qu'il permet d'enlever les filtres et de livrer les sentiments bruts. L'écriture reflète l'urgence : beaucoup de mots-phrases, souvent en énumération, beaucoup de sauts à la ligne, de phrases minimales ou nominales. L'emploi du deux-points à des endroits où il n'est pas nécessaire, voire fautif, accentue cet effet d'accélération, comme d'ailleurs l'utilisation fréquente des tirets. J'ai aimé aussi les allusions culturelles (Bourdieu, Beckett…) et les discrètes adresses au lecteur qui le préviennent parfois de ce qui va arriver. Un roman dur, exigeant, une écriture déroutante, un très bon roman noir, aussi noir que les petites touches d'humour qui le parsèment.
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J admets plagier un peu un commentaire déjà rédigé au sujet de ce roman mais qui est tellement proche de mon ressenti. Pas polar , pas thrilleur, car comme Colombo on courre après un coupable désigné sans trop de suspense. Par contre vrai roman noir par son atmosphère étouffante, ses protagonistes aux histoires personnelles plus difficiles les unes que les autres , et bien sûr tout cela sur fond de criminalité pédophile . Bref ambiance malsaine assumée et bien retranscrite à laquelle se préparer .
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Si vous aimez les romans noirs qui sortent des sentiers battus , couplés avec des personnages hors-normes et une écriture au style implacable, ne passez pas à côté de ce livre de l'auteur suisse qui a démontré, en seulement quelques romans, toute la qualité de ses fictions romanesques comme la maîtrise du verbe.
Si le pitch de base de ce livre n'a rien d'extraordinaire, ce sont les personnages, qu'ils jouent les premiers ou les seconds rôles, qui le sont.
Prenez Pierre Castan , qui depuis que sa petite fille a disparu il y a six mois sur une aire d'autoroute, a perdu le sens de la raison en squattant 24 heures sur 24 les différentes aires qui bordent l'autoroute, calfeutré dans sa voiture, à l'affût du moindre renseignement qui le mettrait sur la piste de son ravisseur, persuadé qu'il n'est pas loin et qu'il recommencera. Sa femme, elle, a pris le partie de martyriser inlassablement son corps et plus particulièrement l'endroit d'où sa fille est sortie, s'autoflagellant de ce manque, de cette absence insoutenable, mais espérant chaque jour que Pierre puisse se rapprocher du bourreau de sa progéniture pour remplir sa mission.
Le ravisseur est effectivement tout près qui vient de soustraire à la vigilance de ses parents une nouvelle jeune fille lors du chassé-croisé estival de la mi-août laissant dans le plus grand dénuement psychologique ce couple au bord de la rupture.
La capitaine de gendarmerie Julie Martinez et son binôme le lieutenant Gaspard mènent l'enquête et, avec leur équipe, vont fouiller le moindre recoin de l'aire d'autoroute, récolter le moindre témoignage, qu'il provienne de touristes en goguette ou de salariés du restoroute. La tâche semble complexe d'autant que la capitaine a d'autres idées plus torrides en tête, bien loin de la laideur de ces bâtiments en ciment, des remugles corporels et de l'asphalte chauffée à blanc .
La canicule rend poisseux les corps et échauffe les esprits alors même que le mal rôde et peut prendre des atours bien surprenants.

Joseph Incardona nous offre un roman brut et jouissif circonscrit par des panneaux et des rubans de bitume sur lesquels des voitures tracent leur route au-delà de l'horizon.
Mais ici on est bien dans un (quasi) huis clos glauque et glaçant représenté par cette aire d'autoroute. Un espace comme une micro société qui hante de manière provisoire ou récurrente les lieux. Routiers, touristes, cantonniers ou autres travailleurs des stations service, gérant ou employés de restaurants d'autoroute … prostituées. L'auteur s'attarde sur chacun d'eux comme s'ils faisaient partie d'un grand tout cosmique, témoins muets ou personnages actifs d'un drame annoncé .
Sans langue de bois, le vocabulaire est salé et cru. Il ne cache rien de cet univers où l'on s'arrête mais où on ne s'attarde pas à moins qu'un atroce événement ne vous y raccroche. Pierre est l'un de ceux-là, témoin de ce microcosme en mouvement qu'il guette , à l'affût du moindre signe, de la moindre odeur qui le rapproche du ravisseur de sa fille . Il ausculte cette humanité comme il examinait les cadavres à l'époque où, légiste, il agissait méticuleusement à la recherche d'un élément probant permettant de mettre les enquêteurs sur une piste.
Comme dans ces autres romans, on retrouve ici un fonds de satire social qui fait mouche avec cette belle brochette de personnages qui semble avoir été apportée comme sur un plateau. Des personnages jamais caricaturaux mais au contraire extrêmement saisissants. Un roman qui respire l'authenticité aussi triste et répugnante soit-elle, l'une des marque de fabrique incontestable de l'auteur suisse.






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Défi ABC 2022/2023
Un panneau d'autoroute en guise de titre: je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. La couverture est sombre, laissant présager un roman "noir". S'il a des degrés de noirs, alors c'est de l'ultra noir, du noir en version Soulages dans une cave obscure un jour de panne d'éclairage. C'est sombre et sans espoir. Huis-clos à ciel ouvert: une autoroute, des aires de repos pour tout décor. L'horreur absolue, la survie de parents, la douleur, brute, sans fond, sans fin.
Un coup de poing.
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Qui y a-t'il de plus impersonnel et de plus glauque qu'une aire d'autoroute? Les paysages se suivent et se ressemblent, vides de sens, les panneaux identiques se mélangeant aux lumières blafardes des stations services, qui distribuent des sandwiches en plastique pour des voyageurs en transit…

Mais certaines cachent des secrets inavouables, certaines sont des théâtres où se jouent des scènes morbides et macabres…
Et quand le chacal sort de son trou, les petites filles disparaissent.
Le père de l'une d'elles part à la chasse…

Joseph Incardona nous offre un polar immersif, du pur roman noir. Sexe, misère sociale, désespoir, transpiration, descente aux enfers, tous les ingrédients sont réunis pour faire de la sauce un met délicat. Qui l'eut cru?
Car la plume est incisive, saccadée, et fait naître l'urgence et l'envie de s'enfoncer encore plus loin dans l'histoire et dans la tête des protagonistes. Un père désespéré à en devenir fou, une flic coriace et transpirante, une mère qui torture son corps à coups d'orgasmes, une prostituée qui n'a pas pu se débarrasser de sa masculinité, et une vieille maquerelle qui a des visions…
Et la folie qui finit toujours par s'inviter…
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Pascal travaille dans les restaurants d'autoroute en tant que cuistot. Il vit dans son van aménagé. Il est devenu sourd suite à un accident de moto. Pierre vit sans sa voiture, errant dans sur les aires de repos à la recherche de celui qui a pris sa fille. Plus rien n'a d'importance sinon cette traque. Marc et Sylvie, tout à leur vie de couple en lambeaux, n'ont pas vu leur fille se faire enlever. Julie Martinez, capitaine de gendarmerie, veut plus que tout attraper celui qui est à l'origine d'au moins trois disparitions…
L'histoire aurait pu être banale mais Incardona, de son style si particulier fait de sauts à la ligne réguliers, d'immersion dans chacun des personnages, de rythme métronomique, en fait un roman intense, cru, sans affèteries. Indispensable.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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C'est violent, c'est cru, c'est obscène, l'écriture est saccadée, dure, pas de place pour les sentiments ou les émotions… C'est noir, très très noir…
Mais je l'ai dévoré! L'auteur a un style bien à lui, et cela change de ce qu'on (ou en tout cas moi) peut lire ailleurs.
A réserver à un public averti tout de même…
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Prenante cette lecture. J'ai beaucoup entendu parler de Joseph Incardona ces derniers temps avec la sortie de son dernier livre, La soustraction des possibles chez Finitude. J'ai fouillé dans ma bibliothèque et j'ai trouvé un livre de l'auteur plus ancien, un roman noir, bien sombre et qui cogne. On retrouve ici une écriture ciselée. Ce n'est pas évident au début de s'habituer à la forme et finalement je me suis laissé porter. Les chapitres courts frappent fort et s'enchaînent en faisant monter crescendo la pression. C'est étonnant comme l'auteur arrive à retranscrire les sensations des personnages, c'est même très fort. On a la sensation d'être au premier rang tout au long du récit. Sans filtre, le lecteur prend l'action de plein fouet tout comme les sentiments des personnages. C'est franchement réussi même si un peu déroutant dans la forme au début.

Dans ce roman, plusieurs destins se croisent suite à l'enlèvement d'une jeune fille sur une aire d'autoroute. Un couple en conflit décide de laisser leur fille se balader un moment. Ça pourrait leur permettre de « faire le point » sur leur vie conjugale, sur leur vie de famille. Grave erreur. Leur fille ne reviendra pas. Voilà l'élément déclencheur qui va servir de rampe de lancement aux histoires parallèles de tous les personnages.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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