D'abord, il m'a tapé dans l'oeil avec son titre,
le Livre du roi, qui m'a fait penser à la Reine des lectrices mais ici rien à voir, on n'est pas dans un univers humoristique, anglais de surcroît. Non, ici, on nage dans l'imaginaire islandais, plus précisément dans les eaux des sagas nordiques qui puisent leurs racines dans la nuit des temps. En commençant ma plongée, je me réjouissais à l'avance de les avoir trouvés, ce livre et cet auteur autour de qui je tournais depuis quelques temps sans oser aborder ses rivages. le fait qu'il écrive des romans policiers me promettait des heures de lectures passionnées et passionnantes.
Mais
le livre du roi ne se présente pas tout à fait comme un policier, même s'il emprunte pas mal au genre.
le livre du roi ressemble plutôt à un roman d'apprentissage, raconté par Valdemar, un jeune homme fasciné par les langues et la littérature. En quittant l'Islande pour étudier à l'université de Copenhague dans les années 1950, il va rencontrer le professeur, un homme aux apparences grossières mais aussi un érudit original qui cache un lourd secret. En effet, il cherche avidement et passionnément un livre, un manuscrit aussi rare que précieux, l'Edda poétique que tous appellent
le livre du roi, saga illustre rédigée au 13ème siècle, récit sur lequel s'appuient les mythes fondateurs germaniques.
Valdemar se laisse entraîner par le professeur dans sa quête sacrée et le roman d'aventures peut débuter. Dès lors, d'anciens nazis et leurs héritiers, eux aussi à la recherche de ce livre, vont croiser la route de nos deux héros, ainsi que d'autres personnages, des libraires berlinois, des hommes d'affaires véreux ou encore des jeunes femmes vulnérables… le jeune Valdemar est un personnage très pur, en quête de père et qui en trouve un dans ce compagnon d'aventures qu'est le professeur.
Le résumé de l'histoire m'a semblé passionnant mais il ne l'est pas toujours dans ce récit tout de même intéressant. Il faut suivre le fil des aventures, qui s'éclaircissent au fur et à mesure tant
Indridason reprend inlassablement les éléments pour les expliquer, ce qui donne souvent lieu à des longueurs. Mais finalement je me suis laissée prendre par le récit et globalement j'ai apprécié les intrigues et les détours que prennent les personnages, en proie parfois à d'étranges situations.
Evidemment, j'aurais pu me noyer avec tous ces noms islandais qui au départ brouillent la navigation. Mais j'ai continué ma lecture, me concentrant sur cette fabuleuse quête, au nom de quoi des meurtres ont lieu. Je dois quand même avouer qu'à un moment donné, j'ai songé abandonner car le récit donnait des signes de faiblesse évidents : manque de logique, ressassement d'éléments… Mais passé ce cap, je me suis raccrochée à la quête, qui est aussi une symbolique forte : ce livre du roi que défend le professeur envers et contre tous est un superbe symbole pour tous ceux qui aiment les livres et croient en leurs pouvoirs. J'oublie une chose, essentielle, qui n'a cessé de me surprendre au fil de ma lecture, l'écriture d'
Indridason qui m'a beaucoup plu, notamment sa façon d'approcher et de révéler la psychologie de ses personnages, tout en combinant les intrigues, les ombres noires qui les suivent malgré eux, mais aussi et surtout leur part de lumière, permanente en dépit des évènements, incandescente.
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