Un court texte trouvé dans la très riche Bibliothèque russe et slave.
Ne vous fiez pas à la couverture qui ne reflète pas l'époque de ce livre. L'histoire débute en Russie au début du vingtième siècle, dans le salon du conseiller municipal Kovroff qui invite tous les lundis des joueurs de bridge et de poker et des amateurs de spiritisme. C'est durant une de ces réunions que l'épouse de l'avocat Rogojsky se fait ouvertement draguer par le sous-lieutenant Medvedsky et rencontre Malinine, un peintre mystique qui l'effraie.
La suite de l'histoire est une variation menée par Iouchkevitch sur le hasard des rencontres, le fatalisme et la destinée. Quant à cette fameuse automobile, à vous de lire le texte pour connaître son rôle.
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Hasard
Encore une pépite d'un illustre inconnu dénichée sur le site de la bibliothèque russe et slave. C'est une petite nouvelle à chute de 26 pages sur le thème du hasard ou de la fatalité. Elle est vraiment très agréable à lire, moderne et dense avec de l'humour et plusieurs niveaux de lecture.
Ne vous fiez pas à cette couverture ebook totalement hors-sujet.
L'action se passe en Russie au moment de la Révolution. le conseiller municipal Kovroff tient salon, comme d'habitude. Il accueille des gens riches, amateurs de bridge, de poker etc mais aussi de spiritisme et de flirt. Oui de flirt, il y a une pièce pour ça avec des jeunes artistes, des peintres cubistes, des poètes futuristes... Parmi les invités, Rogojsky un avocat à succès, très arrogant mais grand amateur de spiritisme. Sa femme Marie, une jolie coquette. Medversky un jeune sous-lieutenant séducteur et désinvolte avec lequel Marie converse en utilisant des phrases codées. Et puis Malinine, un peintre mystique maussade qui les observe en silence et que Marie déteste...
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Et tout d’un coup, involontairement, comme poussée par quelqu’un, elle leva les yeux, et vit qu’on la saluait. Marie inclina machinalement la tête et, une seconde plus tard seulement, se rappela que c’était le peintre mystique Malinine, qu’elle n’aimait pas trop. Parmi les peintres, il lui paraissait le plus antipathique. Elle n’aimait pas sa figure aux pommettes larges, aux moustaches taillées en brosse, ses yeux toujours brillants, son air sombre ; et sa voix lui déplaisait. Elle s’étonna de cette rencontre, parce qu’aujourd’hui même, sans aucune raison, elle avait pensé à lui. Si elle avait quitté la maison deux minutes plus tôt, elle ne l’aurait pas rencontré.