Klara et le Soleil

Un moment assez émouvant passé aux côtés de Klara, une AA, Amie Artificielle, touchante et spéciale.

La réflexion sur l'humanité est inspirante et belle — même si mise en scène par des événements qui interpellent par leur dimension un peu choquante —, et la place du Soleil ajoute de la poésie, de l'espoir au roman. La plume porte bien ce côté très contemplatif/réfléchi, même si ce n'est pas vraiment un page turner.

L'intrigue n'est pas spécialement transcendante non plus, car le récit est réellement basé sur ces personnages remplis de défauts et ainsi parfois « désagréables » mais émouvants, mais je suis bien contente d'être quand même passée par cette lecture !

Les limites de l'intelligence artificielle et sa grandeur imaginées par cet auteur.
La bienveillance, l'amitié, l'amour incarnés par un robot. le don de soi poussé au paroxysme. Comment une machine animée par l'IA donne sans compter. J'ai l'image du meilleur ami de l'homme qui aime et reste fidèle jusqu'à son dernier souffle et même au delà. Très fort.

Une étrangère intelligente fait tout son possible pour s'intégrer à la société dans laquelle elle est plongée, et dont elle n'a pas les codes. Cette être étrange, qui est une sorte d'ange, n'a aucun projet personnel, donc aucun égoïsme ; son but unique est de remplir au mieux sa mission de service. Elle a une capacité d'observation extraordinaire, qu'elle utilise pour décrypter les intentions, les humeurs des humains qui l'entourent, et ce faisant, elle commence à développer sa propre personnalité, ses propres sentiments, tout en restant totalement, inhumainement altruiste, bienveillante, généreuse, et totalement candide. Elle perçoit le monde – au sens de l'univers - comme un enfant totalement confiant, le croit mené par un dieu bon. Cette étrangère, cette extraterrestre est une IA, un robot extrêmement sophistiqué. Au bout de quelques pages, je me suis mise à penser à 3CPO, un C3PO très doux.
Dans ce roman de Kazuo Ishiguro, auteur que je lis pour la deuxième fois, je retrouve la même attention soutenue aux attitudes humaines. L'action est surtout intérieure, elle se situe dans les détails, dans les mouvements infimes qui agitent les protagonistes. Subtilement, les intentions, et donc l'histoire, se dessinent, se dévoilent.
C'est Klara qui raconte l'histoire. Mais Klara a été construite pour se mettre au service des humains. Quelle confiance pouvons-nous accorder à ce qu'elle dit ? Est-ce pure imitation ? Klara est-elle une sainte (au sens fantasmé) ? Question : une relation avec un autre être conscient, fabriqué, est-elle possible. ? Cette relation est-elle saine ? Qu'en est-il de l'intimité ? Les humains se sentent libres, ou quasiment libres, de traiter Klara en suivant uniquement leurs propres impulsions, dans l'égoïsme le plus total, voire un narcissisme laissé libre.
Kazuo Ishiguro est un auteur plein de délicatesse. Il parvient à se mettre à la place de l'étranger total. Ce roman aussi est empreint de mélancolie, et peut-être même de tristesse… J'aime qu'il s'attarde sur la gentillesse, la bonté, ces qualités si dévaluées.
J'ai décidé d'arrêter d'étoiler les livres que je lis.

Un nouveau roman de Kazuo Ishiguro.
Exactement comme les autres livres de cet auteur que j'affectionne particulièrement. de lui j'ai lu: “Auprès de moi toujours”, “Les vestiges du jour”, “Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au crépuscule”, “Le géant enfoui”, “Quand nous étions orphelins” et “Lumière pâle sur les collines”.

Une belle ecriture en toute finesse qui ne dévoile pas tout. L'art de décrire les états d'âme et les fluctuations subtiles de nos plus profondes émotions de manière suggestive. Rien n'est déballé au grand jour et pourtant le soleil et sa lumière sont au coeur de l'histoire.
À l'instar de sa première oeuvre que j'ai découvert “Auprès de moi toujours” l'auteur se questionne sur les avancées de la technologie, en l'occurrence, de l'émergence de l'intelligence artificielle. À travers le regard de Klara, une Amie Artificielle, l'auteur sollicite notre réflexion sur la solitude infinie de l'être humain, de ce qu'est l'amour et la manière qu'il change, évolue, se modifie.
Le résumé de la 4e couverture a mis parfaitement en avance le thème majeur, notamment sur ce qui définit l'humanité et ce que nous considérons comme “l'unique” dans chaque être humain. Est il si irremplaçable? Je me suis attachée à Klara, si sage et perspicace mais aussi si naïve, innocente et intègre.
N'attendez pas à une histoire avec des rebondissements et des intrigues à couper le souffle. Dans l'univers d'Ishiguro, tout est sobre et subtil. Tout se vit par les émotions, se ressent et peut être ne s'exprime pas. Comme certaines expériences intenses que nous vivons, dans les meditations profondes par exemple ou dans les instants sublimes de communion avec la nature, vaut mieux nous passer de la parole qui ne font que les figer dans les concepts. À la place juste laisser ces vibrations et ces sensations résonner en nous. C'est définitivement ce que j'aime dans les oeuvres de cet auteur Nobelisé et anobli par la Reine d'Angleterre

J'ai commencé cette lecture très enthousiaste. La première partie mettait un ton que j'aimais bien. Par contre, je trouvais qu'on perdait un peu le rythme pas la suite. C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je trouvais qu'il manquait un peu d'explication sur le monde dans lequel on se trouvait par moment. Je ne sais pas si c'est le style de l'auteur. Les descriptions faites selon le regard de Klara me semblaient aussi difficiles à comprendre (tout rentrait dans des boîtes ou avait des formes de boîtes....). Une lecture correct sans plus.

Klara est une Amie Artificielle, un robot conçu pour accompagner un enfant ou un adolescent. Klara se nourrit du soleil (d'où le titre), Kara observe, répond et petit à petit apprend à analyser les sentiments de ceux qui l'entourent. Klara est fidèle, obéissante et est présente 24/7.

Klara analyse le comportement des personnes qui l'entoure avec leurs forces et leurs faiblesses. Vous vivez au sein d'une famille décomposée, ou plutôt de deux si vous prenez en compte les voisins. Son regard est lucide et parfois trop limpide. Klara va être confrontée à la maladie, aux échecs relationnels, au aspirations des uns et des autres et va chercher à y apporter sa contribution

Ce que nous montre ce livre, c'est que l'humanité est plus complexe que nous le croyons et que nous ne pouvons pas la réduire dans un logiciel, aussi performant soit-il.

L'écriture est simple, sobre et profonde. le rythme peut être perçu comme lent, ce qui est à la fois une force et une faiblesse. Une faiblesse, parce que nous pouvons passer trop vite sur certains passages, mais aussi une force parce qu'il nous apprend ou réapprend le fait de lire lentement et tranquillement.

Ce n'est pas pour moi son meilleur livre – je préfère et de loin « les vestiges du jour »- mais c'est un livre intéressant qui entre bien dans les débats actuels sur l'impact de l'IA et des outils associés.

Klara, la narratrice, est une AA, entendez par là une Amie Artificielle. Klara est donc une androïde particulièrement intelligente chargée d'accompagner les adolescents (surveiller, distraire, instruire…). Après un temps d'attente dans son magasin, elle est choisie par Josie, une jeune fille de santé fragile. le roman va raconter le monde et la relation tels qu'ils sont vécus par Klara.
le roman va parler de cette société futuriste plutôt inquiétante où par réussir, il vaut mieux être ‘'relevé''. le terme n'est pas clairement explicité, on peut supposer qu'il s'agit d'une amélioration (peut-être génétique, peut-être technologique, où…) en tous cas réservée à certains (élite?). Ceux qui ne sont pas ‘'relevés'', ou qui le refusent , s'engagent vers des modes de vie incertains (en tous cas différents). le récit aborde différents thèmes autour de l'intelligence (artificielle ou non), de l'empathie, de l'ambition, de l'éducation, des rapports humains et de leurs spécificités, il fait une place importante à la nature, à l'écologie.
L'écriture, très descriptive et l'action particulièrement lente m'ont un peu laissé sur le bord du chemin. J'ai eu du mal à rentrer dans cet univers très onirique, très ''ouaté'' et j'ai du lutter pour comprendre où est-ce ce l'auteur voulait m'entrainer. le travail de lecteur qui m'avait enchanté dans ‘'Lumière pâle sur les collines'' m'a ici plutôt ennuyé.

Klara et le Soleil est un roman qui fait se poser des questions justes, notamment sur la complexité des émotions et des relations humaines.
Le fait que le roman soit raconté du point de vue du robot est un très bon choix pour décrire de façon très factuelle et sans apriori un monde dystopique mais qui pourrait bien être le notre dans un futur proche.
J'ai apprécié le fait que l'auteur nous fasse comprendre de façon progressive et parfois subjective le fonctionnement du monde dans lequel les faits se déroulent, nous obligeant à interpréter, nous interroger, parfois se tromper pour au final découvrir de tristes vérités.
J'ai également aimer découvrir au fil du récit que le protagoniste qui se trouve faire preuve le plus « d'humanité » est au final celui qui n'est justement pas humain.

Attention Spoiler :
Cependant, je trouve dommage que la traduction française entrave la compréhension d'un élément essentiel de l'intrigue : le fait que la maladie de Josie soit liée a la décision de sa mère de la relever, c'est à dire améliorer ses capacités de façon artificielle à l'aide d'une opération, opération qui s'avère risquée pour la santé.
Cette erreur de traduction arrive en fin de roman, au moment où Rick délivre à la Mère le message de Josie lorsque cette dernière est très malade. Dans la version française il lui dit que Josie ne veut en aucun cas être relevée (ce qui ne fait pas sens vu que ce sujet n'a pas vraiment été explicité auparavant). Alors que dans la version originale Rick lui dit qu'en ce qui concerne la question d'être relevée ou non ; Josie si c'était à refaire aurait repris la même décision que sa mère a prise. A savoir, prendre le risque de relever Josie pour qu'elle accède à de nouvelles capacités et donc à une université et un avenir prometteur - à l'inverse de Rick dont le destin semble avoir été tragiquement déterminé au moment où sa mère a pris la décision de ne pas vouloir le relever. Décision qu'elle dit regretter auprès de la mère de Josie, même en voyant l'état maladif de cette dernière. A penser que dans cette société il est préférable de prendre le risque de sacrifier son enfant en tentant de lui offrir un avenir sûr et prometteur plutôt que d'assurer sa survie et sa santé en décidant de ne pas le relever et donc de lui fermer les portes des meilleures opportunités scolaires et professionnelles.
Le fait que la Mère ait pris le risque de relever Josie malgré le fait que sa fille aînée en soit décédée est un marqueur des dilemmes éthiques entourant les décisions prises par les parents concernant l'avenir et le devenir de leurs enfants.

Autres sujets que j'aurais aimé comprendre davantage, bien que ce sont des éléments dont le lecteur peut se faire sa propre interprétation/opinion :
- La guérison de Josie, est-elle vraiment liée au soleil, ce qui pourrait s'expliquer par le fait qu'ayant eu des modifications artificielles elle a peut être besoin de soleil comme c'est le cas des AA comme Klara ? Où est ce que c'est seulement le fait du hasard qu'elle aille mieux après l'événement spécial lié au soleil dans sa chambre ?
- Concernant la place du père dans les familles que l'on suit : pourquoi Rick n'a pas de père et pourquoi les parents de Josie sont séparés ? Est ce que c'est lié dans les deux cas au fait que leurs enfants aient été relevés ou non ? En quoi consiste ces clans « fascistes » auxquels le père de Josie fait partie ? Seraient-ce des clans opposés au fonctionnement de cette société dystopique qui voit les enfants se faire « améliorer artificiellement » et évoluer auprès d'amis artificiels ? Clan qu'il aurait pu rejoindre suite au décès de sa première fille ?

Un livre très doux et poétique, qui présente parfois quelques longueurs mais aborde le sujet des robots, de l'intelligence artificielle et de l'essence de la vie humaine sous un regard original et très subtil.

Nouvelle phrase sans but pour arriver a la limite des 250 caractères

Un roman d'anticipation où l'on découvre la vision du monde par la machine, klara l'amie artificielle de la petite Josie malade. On parle amour, espoir, solitude, place des technologies dans nos vies. Mais je n'ai pas réussi à rentrer vraiment dans ce livre, l'histoire ne m'a pas procurée d'émotions alors que les sentiments sont le coeur même de ce livre.